Description du programme kangourou au Sénégal

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Volonté profonde de mise en œuvre des SMK

Au cours des dernières années, de nombreux ministères de la santé ont collaboré avec les partenaires de développement et les professionnels de la santé pour introduire systématiquement, renforcer ou promouvoir la mise en place d’unités de SMK. Les facteurs qui ont reçu l’attention comprennent: la mise en politiques des grandes lignes directrices; l’élaboration de matériel de formation clinique, la supervision des outils; l’intégration de la tenue des dossiers et des rapports sur le SMK dans les systèmes de suivi et d’évaluation de routine; la documentation de la mise en œuvre; et des coûts des services SMK [50,51]. Toutefois, les pays ont différents points de vue lors de l’établissement et de l’exécution de leur ordre du jour, ce qui entraîne diverses SMK. Les progrès de la mise en œuvre dans tous les pays permettent d’améliorer la qualité des soins des bébés prématurés. Dans les établissements de santé, la lutte contre la mortalité néonatale a été classée deuxième sur 82 questions dans la recherche mondiale de l’établissement des priorités pour les prématurés et de faible poids à la naissance (FPN) [52]. Ce qui démontre l’importance de la compréhension la mise en œuvre durable de SMK.
Une étude faite au Ghana a montré un score moyen de 14,60 pour les hôpitaux ghanéens qui avaient obtenu le statut de baby-friendly dans les cinq années précédant l’intervention de SMK comparé à notre étude qui révèle un score d’implantation de la méthode Kangourou variant de 0 à 25 points avec une moyenne de 7,5. Dans notre étude, le score le plus faible était noté à Ziguinchor et le plus élevé à Kolda (14). On pourrait faire valoir que la préparation et les processus appliqués par les hôpitaux pour devenir amis des bébés ont eu une influence positive sur leur capacité à mettre en œuvre de SMK [53]. Une autre étude réalisée dans quatre pays africains montre que deux des quatre pays le Malawi et le Rwanda ont entrepris d’une manière plus ciblée sur l’intensification de SMK au cours des cinq ou six dernières années, en utilisant un «big bang» approche [54]. Des projets à petite échelle ont été suivies d’une initiative à l’échelle nationale, ciblant tous les hôpitaux et centres de santé communautaires au Malawi et tous les hôpitaux de district au Rwanda en même temps dans le cadre des soins du nouveau-né ou projets SMK spécifiques.
Selon d’autres études la mise en œuvre de mère kangourou peut être considéré à trois niveaux: (i) les mères, les pères et les familles; (ii) les agents de santé; et (iii) des installations. L’emplacement des installations et des ressources disponibles sont à déterminer si les soins kangourou maternels a lieu dans l’établissement de santé ou à la maison [53,55, 56]. Les travailleurs de la santé étaient essentiels pour la mise en œuvre dans les hôpitaux ou les établissements de santé. Leur rôle principal était d’éduquer les parents sur soins kangourou. Par contre, dans notre étude, A Goudomp et à Bounkiling dans la région de Sedhiou les prestataires pratiquent la méthode comme elles peuvent mais ils rencontrent des difficultés liées au non-respect des rendez-vous, à la réticence liée aux croyances et aux barrières linguistiques. Aux CS de Tambacounda, Goudiry et à l’hôpital de Tambacounda, il n’y a pas d’unité kangourou ni d’activités kangourou hormis certaines sages-femmes certes n’ayant pas été formées donnent des conseils aux mères pour la pratique des SMK. Ces deux structures sont dans un processus d’appropriation des SMK. Dans la région de Ziguinchor, selon le niveau d’implantation, le score est nul au CS de Diouloulou ce qui dénote l’absence d’activités de SMK par contre les CS Bignona et de Ziguinchor sont légèrement en avance c’est-à-dire en phase de conscientisation sur les SMK. Quant au CS et hôpital de Kolda, la preuve de la pratique sur les SMK a été dépassée, ils sont respectivement sur la route et la preuve de la pratique institutionnalisée des SMK. Par ailleurs, selon le niveau d’implémentation des SMK, les CS de Ndoffane, Nioro et hôpital Kaolack sont respectivement aux stades de processus d’appropriation du concept SMK ; d’appropriation certaine des SMK et sur la route de la pratique des SMK. Ce bon niveau d’implémentation pourrait s’expliquer par l’engagement des points focaux et l’existence de salles aménagées au niveau des structures.
A Dakar, les structures disposant d’une unité kangourou fonctionnelle ont dépassé le stade d’appropriation des SMK. Une seule structure au niveau national dont l’hôpital Albert Royer, est en route sur la pratique durable des SMK. La promotion de cette méthode est importante
dans les zones où la mortalité néonatale est très importante notamment dans les régions du sud et du nord.

Ressources

De façon générale, le déficit en ressources matérielles est noté dans toutes les structures disposant d’unité kangourou. Cette situation est plus alarmante au niveau des CS. En effet, le matériel kangourou livré par l’UNICEF est soit stocké dans certaines structures sans être utilisé, soit ventilé dans les autres services de la structure pour être utilisé à d’autres fins. D’autres structures disposent certes d’une salle kangourou mais n’ont pas reçu de matériel. Selon les clientes, le morceau et l’article d’attache étaient les matériels utilisés par les clientes au sein des unités kangourou respectivement dans 61,1% et 33,8% des cas. Mis à part l’équipement, certaines structures n’ont pas aménagé de salle par faute d’espace ; de ce fait, les SMK sont intégrés dans d’autres activités. Ceci a été corroboré dans notre étude où plus de moitié des prestataires affirmaient que les SMK sont intégrés et le service le plus intégré est représenté par les CPON chez 50,5% des prestataires. Le déficit en matériel va impacter négativement sur la qualité des SMK délivrés aux clientes. Quant aux ressources humaines qualifiées, elles sont insuffisantes, par manque de formation sur les SMK, celles-ci ne sont pas motivées.
Des études ont montré que dans certains établissements, il y avait la réticence par la direction pour allouer de l’espace dédié à l’unité mère kangourou ou de réorganiser les horaires du personnel pour permettre la surveillance des soins maternel kangourou [57-65]. La direction soutient qu’il y avait un déplacement élevé des prestataires formés en soins maternel kangourou [66, 67,68]. Même constats dans certains sites de notre étude à titre d’exemple au niveau de l’hôpital de Saint-Louis un ralentissement des activités SMK a été noté depuis l’affectation du prestataire formé, point focal des SMK kangourou dans cette structure. D’autre part, les installations de mise en œuvre en soins maternels kangourou réalisé avec succès passe par une bonne communication entre le personnel et les mères [69 ; 52]. Cependant, dans notre étude, la majeure partie des prestataires ne communiquent pas avec les mères sur les avantages des SMK. Ces problèmes peuvent être liés à des barrières linguistiques c’est-à-dire les supports de communication comme les vidéos sont en français et la plupart des bénéficiaires ne comprend pas. Hormis le manque de communication et de formation des prestataires, certaines structures souffrent de l’absence de salle aménagée pour les SMK. A titre d’exemple, au CS de Ndoffane, la salle kangourou a été transformée en salle de réunion. A l’hôpital de Thiès, la salle qui était aménagée pour les SMK est actuellement utilisée comme centre de récupération nutritionnelle. A l’hôpital Ndamatou et au CS de Diourbel, les prestataires déplorent le manque d’espace pour la mise en place d’unité kangourou en plus de cela le matériel est stocké non encore utilisé. Par ailleurs, dans la région de Kédougou, les soins maternels kangourou (SMK) ne sont délivrés qu’au niveau du CS de Saraya. Cette structure dispose d’unité mal équipée juste quelques chaises. Cependant à Kaffrine, le CS de Koungheul dispose d’une unité kangourou fonctionnelle, bien équipée mis à part l’inexistence de supports de communication des mères sur les SMK.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Définition des concepts
II. Epidémiologie
II.1 Épidémiologie descriptive
1.1. Dans le monde
1.2. En Afrique
1.3. Au Sénégal
II.2 EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
1. CAUSES DE MORTINATALITE
1.1. La prématurité
1.2 Les infections
1.3. L’asphyxie néonatale
1.4 Les malformations congénitales
2. DETERMINANTS DES MORTINATALITES
2.1. Environnementaux
2.2. Système de santé
2.4. Principaux facteurs de risque biologiques
A.STRATEGIES DE PREVENTION
1. Approches
2. Soins maternels Kangourou
B. Description du programme kangourou au Sénégal
C. Evaluation des programmes de santé
1. Type d’évaluation et justification
2. Questions d’évaluation
3. Approche d’évaluation
DEUXIEME PARTIE
I. CADRE D’ETUDE
I.1. Présentation du Sénégal
I.1.1. Aspects géographiques
I.1.2. Aspects démographiques
I.1.3. Aspects socio-économiques
I.1.4. Aspect socio-culturel
I.1.5. Aspects sanitaires
II. BUT ET OBJECTIFS
1. But
2. Objectif général
3. Objectifs spécifiques
III.MÉTHODOLOGIE
III.1. Enquête quantitative
III.1.1. Pour les prestataires
III.1.2. Auprès des mères de nouveau-nés prématurés
III.1.3. Niveau d’implantation sur les soins maternels Kangourou
III.2. Enquête qualitative
IV. RESULTATS
A. Enquête quantitative
A.1. Disponibilité des ressources
A.1.1. Disponibilité des ressources matérielles
A.1.2. Disponibilité des ressources humaines
A.2. Pratique de la méthode kangourou
A.3. Prestataires
A.3.1. Caractéristiques socioprofessionnelles
A.3.2. Connaissances
A.3.3. Attitudes et pratiques
A.4. Clientes
A.4.1. Caractéristiques sociodémographiques
A.4.2. Données sur la grossesse et l’accouchement
A.4.3. Connaissances des clientes sur les SMK
A.4.4. Pratiques sur l’utilisation des unités de Kangourou
A.5. Mesure du degré d’implantation du Soins Maternels Kangourou
B. Enquête qualitative
1. Perceptions des prestataires
2. Clientes
3. Initiateurs des soins maternels kangourou
III.DISCUSSION
A. Volonté profonde de mise en oeuvre des SMK
B. Ressources
C. Processus
D. Résultats
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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