DISPOSITIFS D’AIDE SOCIALE : ETAT DES LIEUX EUROPEEN ET FOCALISATION SUR LA FRANCE

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Les pays d’Europe du Sud

De tradition non interventionniste, les pays d’Europe du Sud ont longtemps laissé aux solidarités familiales et religieuses le soin de s’occuper de la misère. Cependant, on constate depuis ces dernières années l’extension de l’assistance par l’état des populations vulnérables. Si les investissements diffèrent entre les pays, le Portugal et l’Espagne mettent progressivement en place une stratégie politique de lutte contre le sans-abrisme dans une perspective d’instauration d’un État providence.
En Espagne, la prise en charge des populations exclues est encore largement assurée par l’Église. L’analyse des politiques entreprises par l’état nous fait identifier préférentiellement des stratégies de prise en charge régionale des sans-abri. A cette forte décentralisation, s’ajoute un haut niveau de coercition des actions entreprises. Ainsi, à Barcelone, il est interdit aussi bien de mendier que de dormir dans la rue. Massivement confrontée à l’immigration clandestine contre laquelle l’Espagne tente de lutter, la représentation criminelle qui lui est attribuée vient s’associer à la pauvreté.
En Italie, les politiques de prise en charge sont très décentralisées et ne s’inscrivent pas dans une stratégie nationale. En fonction des villes, on observera des politiques et des actions entreprises plus ou moins répressives, tolérantes et innovantes. Si l’aide et l’assistance aux populations SDF sont massivement dispensées par des institutions religieuses et des associations laïques, l’état prend sa part de responsabilité en allouant à ces dernières des financements issus des budgets du ministère des Affaires sociales. Le sans-abrisme étant intimement associé à la criminalité et à la clandestinité, on voit se mettre en place de nombreuses actions coercitives par l’état pour organiser l’expulsion des Roms et des clandestins.
Le Portugal est un pays qui connait depuis longtemps de grands problèmes de pauvreté. Les bidonvilles sont répandus et nombreux sont les travailleurs qui vivent dans des conditions de vie très précaires. La question des travailleurs pauvres est au premier plan dans ce pays tant ils composent une part importante de la population SDF. Par ses activités bénévoles, le rôle de l’Église est crucial dans la prise en charge des sans-abri. Si pendant longtemps, les investissements de l’état pour traiter cette problématique étaient moindres, le Portugal met maintenant une réelle stratégie nationale de lutte contre l’exclusion et les discriminations. Dans
cette perspective, ce pays a intégré des éléments supports d’un droit au logement dans sa constitution.

Les pays d’Europe du Nord

Les pays du nord de l’Europe sont dans une perspective de service public. De tradition libérale, leur régime d’État providence s’inscrit dans une logique du « donnant-donnant ». C’est-à-dire que si l’individu a des droits, il a aussi des devoirs, de sorte qu’il est demandé au bénéficiaire de l’aide sociale une contrepartie. S’appuyant sur des services sociaux locaux, les politiques déployées sont dans une ambition de logement d’abord, condition jugée préalable au traitement du problème SDF. Aux fortes ambitions affichées par ces États, émergent des moyens développés conséquents.
En Suède, une stratégie de lutte contre le sans-abrisme s’est développée depuis les années 90 dans une volonté d’organisation rationnelle des politiques de prise en charge. Une grande partie de la prise en charge est laissée aux associations qui ont vu leur dotation publique augmenter ces dernières années. Rapprochée à la problématique du logement et de la santé mentale, celle du sans-abrisme s’inscrit dans une stratégie de lutte contre les exclusions distincte et renseignée. L’objectif principal de ces politiques est de pouvoir assurer un logement pour tout le monde. Si l’accès à un logement n’est pas institué dans le droit juridique, les différentes collectivités, en revanche, sont dans l’obligation de fournir un hébergement d’urgence à la personne dans le besoin.
La Finlande fait figure d’exemple européen dans le traitement de l’exclusion en ayant diminué par deux le nombre de sans-abri depuis la fin des années 80. Ce pays a multiplié ses stratégies de lutte en les chiffrant et les évaluant dans un souci d’efficacité. S’il n’y a pas à proprement parler de droit au logement, il y a une obligation d’aider les individus en grande difficulté. L’aide aux sans-abri est individualisée et intensive et une priorité est accordée au relogement de cette population. Les logements sociaux sont attribués prioritairement aux SDF et des dispositifs sont déployés de manière à introduire ou maintenir une dynamique de logement durable. Des actions de prévention sont mises en place afin d’agir sur des situations à risque d’entrainer la mise à la rue de la personne telles que les sorties de prison ou encore les procédures d’expulsion. Dans ce pays, la plupart des structures d’aide aux sans-abri sont publiques, les autres étant gérées par des associations subventionnées par l’état.
Le Danemark fait également figure de bon élève de l’Europe depuis longtemps dans le traitement du phénomène SDF. Dès les années 90, l’état a mis en place une stratégie d’ampleur permettant de coordonner l’état et les communes dans la prise en charge des sans-abri. Les municipalités ont à charge de coopérer avec les associations pour mener les politiques d’aide et de soutien aux SDF. Les politiques traitant des personnes sans papiers et de l’immigration sont bien distinctes de celles traitant des sans-abri. Le Danemark a également développé des dispositifs alternatifs comme les « Freak Houses » qui ne visent pas la réinsertion de la personne dans la société, mais qui tentent de rendre meilleure la qualité de vie des personnes SDF.

La France

Pour conclure sur cette comparaison européenne des prises en charge des populations SDF, on voit que la France présente un niveau élevé de centralisation des politiques d’aide sociale qu’elle met en place. Elle développe des moyens conséquents pour lutter contre les exclusions et met à disposition une palette importante d’offres et de services aux populations précaires. Sur le plan national, si la prise en charge de ces populations suscite des débats, on ne peut pas parler de véritable controverse, les politiques de lutte contre les exclusions disposant d’un consensus élevé. Comparées aux autres pays européens, les actions déployées sont faiblement coercitives, les populations SDF n’étant pas apparentées à un haut niveau de criminalité. Si la France met de gros moyens en œuvre pour lutter contre les exclusions, la Cour des comptes (2007 et 2011) relève l’inefficacité des politiques publiques. Les résultats en termes d’efficacité des dispositifs français ne sont pas à la hauteur des investissements au vu de ceux mis en place par d’autres pays européens (Damon, 2009).
1.2.2.2. La nécessité d’une stratégie européenne de prise en charge des SDF
Depuis 2007, il y a une prise en considération nouvelle concernant la prise en charge des SDF qui prévoit la mise en œuvre d’une stratégie de refondation en 2009. Cette stratégie s’illustre par une augmentation des budgets alloués aux politiques traitant cette problématique chez l’ensemble des pays européens (Cour des comptes, 2011). La Conférence européenne de consensus (2010) insiste sur la nécessité de mettre en place une stratégie de lutte européenne contre la pauvreté et l’exclusion qui soit capable de donner un cadre au développement des stratégies nationales et régionales des états de l’Union européenne.
Le droit au logement est un des principes organisateurs de l’aide aux sans-abri, mais il est plus ou moins opposable et effectif en fonction des pays de l’Union européenne. A l’origine considéré plus comme une déclaration de principes, ce droit au logement tend à devenir une obligation de résultats, du moins dans la mise en place des différents dispositifs, à défaut de l’être dans la réalité. Cependant, il semble important de noter que le droit au logement n’est qu’une composante de l’action publique en faveur des SDF et qu’elle ne peut être considérée comme une fin en soit, notamment pour la prise en charge des sans-abri. Ces derniers étant parfois extrêmement éloignés du logement, ce droit au logement parait souvent inadapté à cette population qui peut refuser ce droit ou tout simplement ne pas être en mesure d’habiter un logement en autonomie. La perspective d’éliminer la visibilité de cette population dans l’espace public est d’autant plus compromise qu’un accès au logement ne met pas fin aux comportements d’errance, de manche, etc., au cours de la journée. Si ce droit au logement est d’une importance capitale, il est nécessaire de l’intégrer dans une stratégie plus globale pour traiter la complexité de ce phénomène SDF.
Les pays européens sont confrontés à une problématique commune, l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres. A cela s’ajoute une extension de la problématique migratoire au sein de l’Europe avec une persistance du nombre de clandestins sur l’ensemble des territoires. En situation d’irrégularité ou non, aucune personne ne devrait être laissée sans ressource au sein de l’Union européenne. Face à l’extension de ce phénomène, il est impératif que celle-ci mène une politique cohérente afin que ces personnes ne se retrouvent pas sans logement et contraintes de fréquenter des lieux qui ne leur étaient pas destinés, à savoir ceux relevant du dispositif d’aide sociale pour les SDF (Conférence européenne de consensus, 2010).
La Conférence européenne de consensus (2010) rappelle que le sans-abrisme, dénommé comme l’absence de chez soi, est une situation injuste à laquelle il est impératif d’y remédier. Cette situation remet en cause les droits fondamentaux de l’homme et à ce titre, chaque État et l’Europe, doit trouver et mettre en place les mesures préventives et intervenir continuellement pour enrayer ce phénomène. Cette conférence met en avant la nécessité d’aller au-delà du principal accueil en hébergement d’urgence ou en asile de courte durée pour développer

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie :!!
CONTEXTE THÉORIQUE
CHAPITRE 1 : CONTEXTE HISTORIQUE ET ACTUEL DE LA PRISE EN
CHARGE DES EXCLUS
1.1. LES MARGINAUX ET LEUR PRISE EN CHARGE AU COURS DE L’HISTOIRE
1.1.1. La marginalité et les évolutions sociétales : du vagabond au SDF
1.1.1.1. Le Moyen Âge : émergence du principe de dangerosité sociale
1.1.1.2. Du 16ème au 18ème siècle : répression grandissante des vagabonds et des mendiants
1.1.1.3. Du 18ème au 19ème siècle : ajustement de la prise en charge en fonction de la variable
« travail ».
1.1.1.4. La fin du 19ème siècle : fondement de l’État Providence
1.1.1.5. L’après Seconde Guerre mondiale : apparition du terme clochard (45-70).
1.1.1.6. Les années 1970 : virage dans l’action publique
1.1.1.7. Synthèse des évolutions
1.1.2. Des caractéristiques constantes de la prise en charge de la population SDF
1.1.2.1. La distinction du bon pauvre et du mauvais pauvre.
1.1.2.2. Les oscillations entre l’assistance et la répression
1.1.2.3. Le problème de l’harmonisation des dispositifs sur l’ensemble du territoire
1.1.2.4. La difficile coordination des intervenants
1.1.3. Pour conclure
1.2. DISPOSITIFS D’AIDE SOCIALE : ETAT DES LIEUX EUROPEEN ET FOCALISATION SUR LA
FRANCE.
1.2.1. Pour introduire
1.2.2. Une problématique européenne
1.2.2.1. L’état des lieux des dispositifs européens et plus particulièrement français
1.2.2.1.1. Les pays d’Europe anglo-saxonne
1.2.2.1.2. Les pays d’Europe continentale
1.2.2.1.3. Les pays d’Europe de l’Est
1.2.2.1.4. Les pays d’Europe du Sud
1.2.2.1.5. Les pays d’Europe du Nord
1.2.2.1.6. La France
1.2.2.2. La nécessité d’une stratégie européenne de prise en charge des SDF
1.2.3. La lutte contre les exclusions
1.2.3.1. L’aide à la population SDF
1.2.3.1.1. La protection sociale.
1.2.3.1.1.1. Les fondements de l’État Providence
1.2.3.1.1.2. La contractualisation de l’aide
1.2.3.1.2. Le cadre législatif, les moyens déployés et les difficultés rencontrées dans les
politiques d’aides
1.2.3.1.2.1. Le cadre législatif
1.2.3.1.2.2. Les moyens déployés
1.2.3.1.2.3. Les difficultés rencontrées
1.2.3.2. Les dispositifs d’aide sociale
1.2.3.2.1. La stratégie globale de ces dispositifs
1.2.3.2.2. Le dispositif d’urgence.
1.2.3.2.2.1. L’aide en urgence
1.2.3.2.2.2. Les limites et les critiques du dispositif d’urgence
1.2.3.2.3. Le dispositif d’insertion
1.2.3.2.3.1. L’insertion et l’intégration dans la société
1.2.3.2.3.2. Le dispositif d’insertion mis en place : les CHRS
1.2.3.2.3.3. Les limites et les critiques du dispositif d’insertion
1.2.3.2.4. Le dispositif de stabilisation.
1.2.3.2.5. De l’urgence à l’insertion : un fort dualisme
1.2.4. Pour conclure
CHAPITRE 2! »!LES SANS DOMICILES FIXES (SDF).
2.1. LA POPULATION SDF
2.1.1. Pour introduire
2.1.2. Les définitions de la population SDF
2.1.2.1. Des appellations multiples
2.1.2.2. Des nomenclatures différentes
2.1.2.2.1. La nomenclature française
2.1.2.2.2. La nomenclature anglo-saxonne
2.1.2.2.3. La nomenclature européenne
2.1.2.3. L’hétérogénéité de la population SDF
2.1.2.4. La nécessité pour l’action publique d’une définition précise de la population SDF
2.1.3. Les informations sur la population SDF.
2.1.3.1. D’un manque d’informations à la mise en place des enquêtes de l’Insee (2001 et
2012)
2.1.3.2. Le recensement de la population SDF
2.1.3.2.1. Combien sont-ils en France ?
2.1.3.2.2. L’évolution des chiffres de 2001 à 2012
2.1.3.2.3. Les limites de ces enquêtes
2.1.3.3. La sociodémographie de la population SDF.
2.1.3.3.1. Les caractéristiques sociodémographiques de la population SDF
2.1.3.3.1.1. L’âge et la durée de la situation SDF
2.1.3.3.1.2. Le genre
2.1.3.3.1.3. La nationalité
2.1.3.3.1.4. La situation familiale
2.1.3.3.1.5. Les ressources financières.
2.1.3.3.1.6. Les situations professionnelles.
2.1.3.3.1.7. Les qualifications
2.1.3.3.2. Les variations des caractéristiques sociodémographiques
2.1.3.4. Les types d’hébergement versus les caractéristiques sociodémographiques
2.1.3.4.1. La répartition des SDF et caractéristiques sociodémographiques en fonction de leur
hébergement.
2.1.3.4.2. L’analyse des types d’hébergement des SDF
2.2. L’AVANCEE DANS L’EXCLUSION
2.2.1. Les modèles anglo-saxons.
2.2.1.1. Pour introduire
2.2.1.2. Le modèle des careers
2.2.1.2.1. L’intérêt de ce modèle
2.2.1.2.2. Les trois types de carrières de Chamberlain et Mackenzie
2.2.1.2.2.1. La carrière des jeunes SDF.
2.2.1.2.2.2. La carrière sous-tendue par une crise financière.
2.2.1.2.2.3. La carrière sous-tendue par l’éclatement de la famille
2.2.1.2.3. Le cadre d’intervention découlant du modèle des careers.
2.2.1.3. Le modèle des pathways.
2.2.1.3.1. L’intérêt du modèle
2.2.1.3.2. Les chemins de Chamberlain et Johnson
2.2.1.3.3. Le cadre d’intervention découlant du modèle des pathways
2.2.2. Les modèles français.
2.2.2.1. Le modèle de la désocialisation de Vexliard
2.2.2.1.1. Un modèle psychosociale précurseur.
2.2.2.1.2. La mise en avant d’une typologie SDF
2.2.2.1.3. La description du processus de désocialisation
2.2.2.2. Le modèle de la carrière SDF de Damon
2.2.2.3. Le modèle de la clochardisation de Declerck.
2.2.2.3.1. La description du modèle
2.2.2.3.2. La critique du modèle.
2.2.3. Les autres conceptions
2.2.3.1. L’articulation entre la précarité psychique et l’avancée dans l’exclusion
2.2.3.2. L’articulation entre les représentations de soi et l’avancée dans l’exclusion.
2.2.4. Pour conclure sur la désocialisation vue comme un processus
2.3. SITUATION ET CONDITION DE VIE SDF
2.3.1. Le parcours de vie SDF : une accumulation de traumatismes.
2.3.2. La désorganisation psychique et le passage à l’acte dans l’espace public
2.3.2.1. La désorganisation psychique et les mécanismes de défense.
2.3.2.2. Le passage à l’acte dans la rue
2.3.2.3. Pour conclure
2.3.3. Dans la rue
2.3.3.1. Des techniques de survie.
2.3.3.2. Des conditions de vie complexes
2.3.3.2.1. Une perturbation temporelle
2.3.3.2.2. Espace privé et espace public.
2.3.3.2.3. L’instabilité et l’insécurité de l’environnement
2.3.3.3. Les fonctions de l’alcool.
2.3.3.4. Une recherche de stabilité
2.3.3.4.1. L’espace de la ville comme un organisateur des routines
2.3.3.4.2. La mendicité
2.3.3.4.3. La quête de repères.
2.3.4. De l’anesthésie psychique à la mort sociale.
2.3.4.1. L’anesthésie de la psyché et du corps.
2.3.4.2. La disparition de la personne en tant que sujet
2.3.4.3. Un réaménagement psychique possible
2.3.5. L’attachement et le lien social des SDF
2.3.5.1. L’attachement des SDF
2.3.5.2. Le lien social des SDF
CHAPITRE 3! »!LA SANTE MENTALE DES SDF
3.1. DETERMINANTS DE LA SANTE ET DETERMINANTS DE LA PRECARITE
3.1.1. D’une approche causale à une conception de la vulnérabilité.
3.1.1.1. La causalité individuelle et la causalité structurelle
3.1.1.2. Les facteurs de risque et la vulnérabilité
3.1.1.3. Pour conclure
3.1.2. La santé et la précarité.
3.1.2.1. Le caractère pluridimensionnel de la santé.
3.1.2.2. La mauvaise santé des précaires.
3.1.2.3. Les liens entre santé et précarité.
3.1.2.3.1. Une vulnérabilité accrue chez les précaires
3.1.2.3.2. L’impact de la précarité sur la santé
3.1.2.3.3. L’impact de la santé sur la précarité
3.1.2.3.4. Des renforcements mutuels
3.1.2.4. L’importance de l’ajustement entre l’individu et l’environnement
3.1.3. Pour conclure
3.2. MALADIE MENTALE ET EXCLUSION SOCIALE.
3.2.1. L’épidémiologie psychiatrique chez les SDF
3.2.1.1. Des surmorbidités psychiatriques
3.2.1.2. L’alcool et l’exclusion sociale : des liens complexes.
3.2.1.3. La grande variation des prévalences des troubles psychiatriques
3.2.2. Les liens étroits entre la maladie mentale et l’exclusion sociale
3.2.2.1. Une psychiatrisation inévitable ?
3.2.2.2. Cause ou conséquence ?.
3.2.2.3. Les difficultés du diagnostic dans la clinique de la précarité.
3.3. DE LA PSYCHIATRIE A LA SANTE MENTALE
3.3.1. La crise de la psychiatrie et l’essor de la santé mentale
3.3.1.1. La mission de service public de la psychiatrie en débat.
3.3.1.2. La psychiatrie à l’épreuve de l’évolution sociale
3.3.1.2.1. Entre résistances et innovations
3.3.1.2.2. De la sectorisation au travail de réseau : une tentative de réponse aux nouvelles
pathologies.
3.3.1.3. Le passage à la santé mentale.
3.3.1.3.1. Le paradigme de la santé mentale
3.3.1.3.2. Au-delà du normal et du pathologique
3.3.1.3.3. La difficulté d’établir une grille d’analyse objectivable de la santé mentale.
3.3.1.4. Pour conclure
3.3.2. La souffrance psychique et la santé mentale
3.3.2.1. La souffrance psychique mise au premier plan
3.3.2.1.1. L’importance de son origine sociale
3.3.2.1.2. La difficulté de définir et de délimiter la souffrance psychique.
3.3.2.1.3. Une tentative de réponse : la description de la souffrance psychique (le rapport
Parquet, 2003)
3.3.2.2. Les liens entre la souffrance psychique et la santé mentale
3.3.2.2.1. La souffrance psychique : nécessité d’une approche en santé mentale
3.3.2.2.2. La souffrance psychique et la santé mentale : deux notions indissociables
3.3.3. Le changement de société : vers plus d’individualisme
3.3.3.1. Les mutations du social : l’autonomie au premier plan
3.3.3.2. La norme d’internalité et la réussite sociale
3.3.3.3. Un nouveau malaise dans la civilisation.
CHAPITRE 4! »!PROBLEMATIQUE
4.1. CE QUE NOUS APPREND LA REVUE DE LA LITTERATURE.
4.1.1. Le traitement du phénomène SDF : un problème sociétal d’ampleur
4.1.2. Qui sont les SDF ?
4.1.3. L’avancée dans l’exclusion
4.1.4. La condition de vie difficile des SDF
4.1.5. Les liens entre maladie mentale et exclusion sociale
4.1.6. La santé mentale et la souffrance psychique d’origine sociale
4.2. L’INTERET D’ELABORER UN CADRE DE RECHERCHE EN SANTE MENTALE : L’AXE
CENTRAL DE L’IDENTITE
4.2.1. Des limites et des manques dans la littérature scientifique : des pistes de
recherche
4.2.2. L’identité : une notion transversale à l’individuel et au social
4.2.3. Les sentiments d’identité
4.2.4. L’impact de l’exclusion sur les sentiments d’identité
4.3. PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
4.3.1. La problématique
4.3.2. Les questions de recherche
Seconde partie :!!
COMPTE-RENDU DE RECHERCHE
CHAPITRE 5! »!METHODOLOGIE
5.1. CADRE EXPERIMENTAL
5.1.1. Pour introduire.
5.1.2. Les échantillons
5.1.2.1. Les critères d’inclusion et de non-inclusion
5.1.2.2. Les trois groupes SDF.
5.1.2.2.1. Le groupe usager d’un Centre d’Hébergement d’Urgence.
5.1.2.2.1.1. La description du groupe
5.1.2.2.1.2. Les modalités d’accès aux participants
5.1.2.2.2. Le groupe inscrit en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale
5.1.2.2.2.1. La description du groupe
5.1.2.2.2.2. Les modalités d’accès aux participants
5.1.2.2.3. Le groupe accueilli dans une structure de stabilisation
5.1.2.2.3.1. La description du groupe
5.1.2.2.3.2. Les modalités d’accès aux participants
5.1.3. Les outils
5.1.3.1. Rappel des variables et des outils correspondants
5.1.3.2. L’entretien semi-directif.
5.1.3.2.1. La structuration de l’entretien.
5.1.3.2.2. Les caractéristiques sociodémographiques, la situation familiale et la qualité
l’enfance.
5.1.3.2.3. Le sentiment de permanence de soi et la projection dans l’avenir.
5.1.3.2.4. Le sentiment de honte et la gêne occasionnée par le regard des autres
5.1.3.2.5. Les comparaisons sociales
5.1.3.2.6. Les apports protecteurs et néfastes du dispositif et le degré de satisfaction de
en charge.
5.1.3.3. Les échelles et le questionnaire
5.1.3.3.1. L’anxiété et la dépression
5.1.3.3.1.1. La description et l’intérêt de mesurer l’anxiété et de la dépression
5.1.3.3.1.2. L’échelle d’anxiété et de dépression (HADS – Zigmond et Snaith, 1983)
5.1.3.3.2. L’estime de soi
5.1.3.3.2.1. La description et l’intérêt de mesurer l’estime de soi.
5.1.3.3.3.2. L’échelle d’estime de soi de Rosenberg (1965)
5.1.3.3.3. Le lieu de contrôle
5.1.3.3.3.1. La description et l’intérêt de mesurer le lieu de contrôle
5.1.3.3.3.2. L’échelle de lieu de contrôle (version adaptée de l’IPAH – Jutras, 1987).
5.1.3.3.4. Le soutien social.
5.1.3.3.4.2. La description et l’intérêt de mesurer le soutien social
5.1.3.3.4.2. Le questionnaire de soutien social perçu (version adaptée du QSSP – Bruchon-
Schweitzer et Quintard, 2001)
5.1.4. La procédure démonstrative.
5.2. LE DEROULEMENT DE LA RECHERCHE
5.2.1. La construction du protocole
5.2.2. L’adaptation du cadre de recherche aux structures d’accueil.
5.2.3. L’adaptation du cadre de recherche à la population étudiée
5.2.4. La posture du chercheur
5.2.4.1. L’immersion dans le terrain de recherche : une nécessaire relation de confiance
créer
5.2.4.2. Être identifié comme chercheur
5.2.4.3. Le participant : expert et partenaire
5.3. QUALITE ETHIQUE ET SCIENTIFIQUE DE LA RECHERCHE.
5.3.1. La qualité scientifique de la recherche.
5.3.2. La qualité éthique de la recherche
CHAPITRE 6! »!PRESENTATION DES RESULTATS.
6.1. RESULTATS RELATIFS A LA DESCRIPTION GENERALE DES TROIS GROUPES SDF.
6.1.1. Les caractéristiques sociodémographiques
6.1.2. La situation familiale et conjugale
6.1.3. La qualité de l’enfance
6.2. RESULTATS RELATIFS AU VERSANT PERSONNEL DE L’IDENTITE DES TROIS GROUPES
6.2.1. Le degré de satisfaction, les apports bénéfiques et néfastes des structures
d’accueil
6.2.2. Le sentiment de permanence de soi et la capacité de projection dans l’avenir
6.2.3. Le lieu de contrôle
6.2.3.1. Les dimensions du lieu de contrôle.
6.2.3.2. Le lieu de contrôle en fonction des situations de vie
6.3. RESULTATS RELATIFS AU VERSANT SOCIAL DE L’IDENTITE DES TROIS GROUPES SDF
6.3.1. Les comparaisons sociales
6.3.2. Le sentiment de honte et la gêne occasionnée par le regard de l’autre
6.4. RESULTATS RELATIFS AU SOUTIEN SOCIAL DES TROIS GROUPES SDF
6.4.1. La description du soutien social
6.4.2. Les liens entre les composantes du soutien social
6.4.2.1. La satisfaction en fonction de la disponibilité et de la source du soutien social
6.4.2.2. Les sources du soutien en fonction du type de soutien social recherché
6.5. RESULTATS RELATIFS A LA SOUFFRANCE PSYCHIQUE DES TROIS GROUPES SDF
6.5.1. L’estime de soi
6.5.2. L’anxiété et la dépression.
6.6. SYNTHESE DES PRINCIPAUX RESULTATS
CHAPITRE 7! »!DISCUSSION
7.1. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°1 : QUI SONT LES SDF DE
NOTRE RECHERCHE ?.
7.1.1. La comparaison de notre population d’étude avec la population SDF française

7.1.1.1. Au niveau des caractéristiques sociodémographiques
7.1.1.2. Au niveau du parcours de vie et de la situation familiale
7.1.1.3. Pour conclure
7.1.2. Les points communs et les différences entre les trois groupes SDF.
7.1.2.1. Une histoire de vie douloureuse en commun
7.1.2.2. Des profils différents selon le type d’hébergement
7.2. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°2 : LE VERSANT PERSONNEL
L’IDENTITE
7.2.1. Le sentiment de permanence de soi des trois groupes SDF
7.2.1.1. La continuité et la discontinuité identitaires
7.2.1.2. L’importance de la narrativité dans le maintien du sentiment de permanence de
7.2.2. Le sentiment de sécurité des trois groupes SDF
7.2.2.2. Les différentes façons d’habiter
7.2.2.2.1. L’appropriation d’un habitat
7.2.2.2.2. L’enveloppe corporelle et la capacité de contenance
7.2.3. Le sentiment de maitrise des trois groupes SDF
7.2.3.1. Du sentiment de maitrise de sa vie au fait d’être instrumentalisé par les dispositifs
sociaux
7.2.3.2. Les différents types de contrôle et leurs fonctions chez les SDF
7.2.3.2.1. Le contrôle interne des SDF accueillis en structure d’urgence et en structure
d’insertion.
7.2.3.2.2. L’absence de contrôle des SDF accueillis en structure de stabilisation.
7.3. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°3 : LE VERSANT SOCIAL DE
L’IDENTITE DES SDF.
7.3.1. Le sentiment d’appartenance sociale des trois groupes SDF
7.3.1.1. L’impact de la stigmatisation sur le sentiment d’appartenance sociale
7.3.1.2. Les différentes négociations de l’étiquette SDF.
7.3.2. Le sentiment d’existence des trois groupes SDF
7.3.2.1. L’importance du regard de l’autre et ses effets sur le sentiment d’être
7.3.2.2. L’importance de la honte et ses effets sur le sentiment d’affiliation humaine
7.4. DISCUSSION RELATIVE A LA QUESTION DE RECHERCHE N°4 : LE LIEN SOCIAL DES SDF
7.4.1. La satisfaction perçue du soutien social en fonction du type de soutien recherché
7.4.1.1. En ce qui concerne le soutien instrumental
7.4.1.2. En ce qui concerne le soutien émotionnel
7.4.1.3. En ce qui concerne le soutien d’estime
7.4.1.4. En ce qui concerne le soutien informatif
7.4.2. Des sources de soutien restreintes au surinvestissement des travailleurs sociaux
par les SDF
7.4.3. L’importance de l’adéquation entre les sources de soutien mobilisées et le soutien
recherché
7.4.4. D’un lien social préservé au délitement du lien social chez les SDF
7.4.4.1. La préservation du lien social chez les SDF inscrits en structure d’insertion
7.4.4.2. Le délitement du lien social
7.4.4.2.1. Chez les SDF fréquentant l’hébergement d’urgence
7.4.4.2.2. Chez les SDF accueillis en structure de stabilisation.
7.5. DISCUSSION RELATIVE AUX QUESTIONS DE RECHERCHE N°5 ET N°6 : L’APPROCHE EN
SANTE MENTALE DES SDF
7.5.1. La souffrance psychique des trois groupes SDF
7.5.1.1. Une souffrance psychique à contextualiser
7.5.1.2. Trois types de souffrance psychique mis en exergue.
7.5.1.3. D’une résilience possible à une résilience paradoxale
7.5.2. La santé mentale des trois groupes SDF
7.5.2.1. Une modélisation de la prise en charge des SDF dans une approche en santé mentale
7.5.2.2. L’intérêt pour les dispositifs existants de considérer la santé mentale des SDF
7.5.2.2.1. Concernant le dispositif d’hébergement d’urgence
7.5.2.2.2. Concernant le dispositif d’insertion
7.5.2.2.3. Concernant le dispositif de stabilisation.
7.6. LIMITES DE LA RECHERCHE
7.6.1. La représentativité des échantillons.
7.6.1.1. Les critères d’inclusion et de non-inclusion
7.6.1.2. Le recrutement aléatoire des participants
7.6.1.3. La taille des échantillons.
7.6.1.4. La spécificité locale des dispositifs nationaux
7.6.2. La validité des outils.
7.6.3. La procédure démonstrative.
7.6.4. Les limites de l’approche en santé mentale
CONCLUSION ET PERSPECTIVES.
REFERENCES
ANNEXES : TOME 2

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