Dynamique démographique  et effort de développement  des pays africains

Dynamique démographique  et effort de développement  des pays africains

La démographie africaine

La démographie est une étude des effectifs, de la composition, des relations, des évolutions et des mouvements d’une population donnée 5 . En l’occurrence, pour une réflexion à-propos de la démographie africaine, on va regarder les grandes caractéristiques de la dynamique démographique africaine, et la croissance de la population qui en découle. Section 1 : Les grandes caractéristiques de la dynamique démographique africaine. La dynamique démographique de tout système est nourrie par quatre agrégats : la fécondité (elle a le rôle moteur), la nuptialité (par son influence notamment sur la fécondité), la mortalité (elle a un rôle important sur la croissance en l’absence d’évolution de la fécondité) et les migrations (internes ou internationales). La démographie africaine n’en fait pas l’exception.

La fécondité et la nuptialité

C’est de leur évolution que dépend l’avenir démographique d’une région6 . L’Afrique est connue pour son niveau de fécondité élevé, on a encore environ 5 enfants par femme (figure 1 ; tableau 1). Le Rwanda détenant même le record en 1983 jusqu’à 8,5 enfants par femme (tableau 2). Seule l’Afrique du Nord et Australe ont pu vraiment amorcer un véritable déclin de fécondité : là on a environ 3 enfants par femme, partout ailleurs, on n’observe qu’une légère baisse du phénomène, quand ce n’est pas une quasi-stabilité (figure 2). Figure 1 : Évolution de la fécondité (ISF) dans les grandes régions du monde (1950-2000). Source: Nations unies, 2000 (hypothèse moyenne) Selon les projections, des Nations Unies, même avec une variante basse, entre 2045 et 2050, l’Afrique aura toujours, le nombre d’enfants par femme le plus élevé au monde, avec un ISF de 1,97, la moyenne mondiale serait de 2,55 (Tableau 1).

Tabutin

« La croissance démographique de l’Afrique. Bilan et perspectives », Tiers-Monde, Année 1991, Volume 32, Numéro 125, p. 164 5 Tableau 1 : Trois facteurs principaux sont à l’origine de ce niveau élevé de la fécondité africaine : – Les pratiques matrimoniales : En Afrique les femmes se marient très précocement, c’est l’un des déterminants principaux du niveau élevé de la fécondité (tableau 3).Au Niger, en 1998, 77% des femmes mariées ,et 46% des mères, sont encore âgées de moins de 18 ans. Qui plus est, en Afrique, tout le monde se marie au moins une fois. 6 – L’intervalle entre naissances : abstinence post-partum7 et allaitement : De durées traditionnellement longues, avec l’éducation, l’urbanisation, le travail de la femme…, on assiste à une baisse un peu générale des durées d’allaitement et l’abstinence post-partum. Ces pratiques, valorisées par des normes traditionnelles et des croyances, constituent le moyen le plus important pour maitriser la fécondité, en période d’infécondabilité après l’accouchement d’une période allant jusqu’à trois années. L’abandon de ces pratiques, lorsqu’elles ne sont pas remplacées par des techniques de contraceptions efficaces, conduit à des intervalles entre naissances plus rapprochées et par conséquent à une augmentation de la fécondité. C’est ce que l’on a observé dans certains groupes sociaux urbanisés mais peu scolarisés au Nigeria8 . Tableau 2 : Évolution de l’indice synthétique de fécondité (ISF*) dans les pays d’Afrique sub-saharienne disposant d’au moins deux enquêtes 7 Période qui succède à l’accouchement 8 Page et Lesthaeghe, 1981 7 – La pratique de la contraception : On assiste encore à une faible pratique de la contraception moderne. En Afrique subsaharienne on en est encore aux débuts de la diffusion des méthodes modernes de contraception. A part quelques exceptions, existence d’une progression rapide dans certains pays comme le Ghana (passé de 3,7 % en 1988 à 10,7 % en 1998), partout la pratique de la contraception moderne dépasse rarement les 10 % (tableau 4). Figure 2 : Indice synthétique de fécondité (ISF) par sous région d’Afrique de 1960 à 2005. Source: Nations unies, 2000 (hypothèse moyenne) D’après une enquête sur les difficultés liées à l’expansion de la contraception en zones urbaines et semi-urbaines de la République Centrafricaine en 2000, parmi les raisons freinant l’expansion de la contraception, le refus du mari est exprimé par 23,3 % des personnes enquêtées, suivi de la position intransigeante de la religion (9,6 %), l’analphabétisme, la désinformation, le mauvais accueil ont joué également un rôle assez important. 8 D’autre part, la nuptialité est d’autant aussi importante pour une analyse de la dynamique démographique, dans la mesure où l’évolution de la fécondité dépend substantiellement d’elle. Celle-ci paraît, en effet, s‘opère en deux temps : d‘abord par une restriction de la durée de vie en union (due, en particulier, à une augmentation de l’âge au premier mariage ou du célibat définitif), puis par une limitation des naissances au sein du mariage.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA DEMOGRAPHIE ET LE DEVELOPPEMENT AFRICAIN
CHAPITRE I : La démographie africaine
Section 1 : Les grandes caractéristiques de la dynamique démographique africaine
Section 2 : La Croissance démographique africaine
CHAPITRE II : Analyse empirique et théorique de la situation face au développement
Section 1 : Les discussions
Section 2 : Existence réelle de nouvelle possibilité
PARTIE II : ETUDE DE CAS : MADAGASCAR
CHAPITRE I : Evolution de la population et de la proximité démo-économique malgache
Section 1 : La population malgache
Section 2 : Problèmes sociaux causés par le problème démographique
Chapitre II : Equilibre démo-économique malgache
Section 1 : Pour une pertinence de la politique de population à Madagascar
Section 2 : L’avenir
CONCLUSION

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