Efficacité de cinq insecticides contre la mineuse de la tomate Tuta absoluta (Lepidoptera; Gelechiidae) sur la culture de la tomate (Solanum Lycopersicum var Mongal)

Origine et historique de la tomate

La tomate (Solanum lycopersicum L.) est originaire des Andes d’Amérique du Sud. Elle fut domestiquée au Mexique, puis introduite en Europe en 1544. De là sa culture s’est propagée en Asie du Sud et de l’Est, en Afrique et en Moyen Orient. Plus récemment, la tomate sauvage a été introduite dans d’autres régions de l’Amérique du Sud et au Mexique (Naika et al., 2005). Etymologiquement le mot tomate a été emprunté à une langue Aztèque, le nahuatl, sous la forme de tomatl, désignant aussi bien le fruit de la tomate que celui du physalis, qui d’ailleurs porte le nom de tomatillo au Mexique. Son Nom scientifique Lycopersicum est quant à lui dû à Linné qui vers 1750 (1753) décerne à la tomate le qualificatif de Solanum lycopersicum, signifiant pêche de loup (lucos : loup, persica : pêche), et faisant encore référence au caractère supposé toxique des fruits de la plante. Miller Gardner va quant à lui, ajouter à celle‐ci, en 1768 le qualificatif d’esculentum, signifiant comestible en latin mettant ainsi fin aux croyances sur sa toxicité (Pelet, 2012).
La tomate appartient à la famille des Solanacées et constitue deux principaux groupes de variétés (Courchinoux, 2008) :
Les variétés à croissance déterminée : la plante arrête son développement après 2 à 5 inflorescences, les pousses latérales stoppent leur développement après 1 à 3 inflorescences (Blancard et al., 2009).
Les variétés à croissance indéterminée : la plante produit 7 à 10 feuilles et une inflorescence, puis 3 feuilles et une seconde inflorescence et ceci indéfiniment (Blancard et al., 2009).

Botanique de la tomate

La tomate Solanum lycopersicum L. présente une forte racine pivotante qui pousse jusqu’à une profondeur de 50 cm ou plus. La racine principale produit une haute densité de racines latérales et adventices (Naika et al., 2005). La tige glanduleuse et recouverte de poils est naturellement ramifiée. Les feuilles sont composées, imparipennées, alternées, à bord plus ou moins dentelé et découpées de façon variable. A leur aisselle se développent des bourgeons axillaires. Le fruit est une baie de forme variable suivant les variétés : ronde et lisse, aplatie et côtelée, cordiforme, allongée ou piriforme (Delannoy in Bunani, 2006). Il est charnu et contient plusieurs loges et certains critères varient selon les variétés (Messiaen, 1989).
Les inflorescences sont des grappes c’est à dire par bouquet, composées de 4 à 12 fleurs (Delannoy in Bunani, 2006). La fleur de couleur jaunâtre regroupe en cyme (Messiaen, 1998). Elle est constituée de 5 à 8 sépales, 5 à 8 pétales, 5 à 8 étamines et un ovaire comprenant 2 à 10 carpelles selon (Blancard et al., 2009). Les graines sont petites plates, rondes à réniformes, de couleur blanc gris et recouvertes de poils (Delannoy in Bunani, 2006,2001).

Cycle de développement de la Tomate

Le cycle de développement de la tomate comprend 6 phases selon Chougar, (2011) : La phase de germination : C’est le passage de la graine à un jeune plant. La germination de la tomate est épigée c’est-à-dire qu’elle se développe au-dessus du sol Chougar, (2011). Cependant le temps entre le semis et la levée est de trois jours selon la température.
La phase de croissance : Elle se déroule en deux phases dans deux milieux différents à la pépinière et en plein champs Chougar, (2011).
En pépinière : de la levée jusqu’au stade 6 feuilles, on remarque l’apparition des racines non fonctionnelles et des pré-feuilles.
En plein champ : après l’apparition de feuilles à photosynthèse intense et des racines fonctionnelles, les plantes continuent leur croissance. La tige s’épaissit et augmente de nombre de feuilles. La durée du semis à la transplantation au champ est de 30 jours Coleacp Pip, (2011). La phase de floraison : Pendant la phase de floraison, les bourgeons terminaux des tiges vont peu à peu se transformer en fleurs. Le déclenchement de la phase de floraison dépend de plusieurs facteurs et notamment de la photopériode (Alexandre, 2007). A un certain moment de la croissance de la plante, la tomate entre en parallèle avec la mise à fleur, ces fleurs étaient au paravent des boutons floraux Chougar, (2011). Du semis à la floraison s’écoule un temps de 6 à 8 semaines selon (Blancard et al., 2009).
La phase de pollinisation : La pollinisation nécessite l’intervention des agents extérieurs comme le vent ou certains insectes. La libération et la fixation du pollen reste sous la dépendance des facteurs climatiques Chougar, (2011).
La phase de fructification et de nouaison des fleurs : C’est la période de formation de fruit qui dépend de la variété, de la conduite de la culture par une bonne alimentation en eau et en éléments nutritifs (Naika et al., 2005). La nouaison est l’ensemble de gamétogenèse, pollinisation, croissance du tube pollinique, la fécondation des ovules et la fructification Chougar, (2011). Ce stade peut durer plus de 55 à 60 jours après semis Coleacp Pip, (2011).
La phase de maturité : C’est la phase où les fruits augmentent de poids, de calibre ; et au fur à mesure la couleur du fruit change du vert au rouge qui représente le stade de maturité. De la floraison à la maturation du fruit avec formation de graines, s’écoule un temps de 7 à 8 semaines (Blancard et al., 2009).

Ravageurs

Le principal ravageur : Tuta absoluta(Meyrick)

Origine et Aire de Répartition : La mineuse de la tomate Tuta absoluta Meyrick (Lepidoptera, Gelechiidae) est reconnue mondialement comme un important bioagresseur de la tomate (Benfekih et al., 2011). Originaire d’Amérique du Sud, après qu’il a été détectée au Sud de l’Espagne en 2006, il s’est rapidement propagé sur différents autres pays Européens et s’étend d’un bout à l’autre du bassin méditerranéen (Desneux et al., 2010). En 2008 T. absoluta a été identifié dans plusieurs autres pays européens (Sud de la France et Italie). Dans la même année, Tuta absoluta a été signalé pour la première fois au Maroc, en Algérie et en France (Guenaoui et Ghelamallah, 2011). En 2009 il a été observé en Grande Bretagne, Pays-Bas, Albanie, Suisse Portugal, Malte et au nord de la France (Chougar, 2011). En Août 2009, les larves de lépidoptères ont été trouvées sur les parties aériennes de la tomate en Turquie (Kiliç, 2010).
En pays ACP (Afrique-Pacifique-Caraïbe) le ravageur est signalé dans les pays suivants : Sénégal, Soudan, Niger (Afrique subsaharienne) selon le (Coleacp Pip, 2013). Au Sénégal Tuta absoluta est détectée dans les périmètres maraîchères à Diogo (région de Thiès), à Rufisque (Région de Dakar, commune de Rufisque) et à Sindia (Ndiaye, 2013).

Autres ravageurs

Tetranychus spp : Les acariens sont des insectes qui ressemblent aux Araignées. Ils mesurent moins d’ 1 mm, leur couleur est souvent jaune, rouge ou orange (Naika et al., 2009). Les Tetranychus vivent sur la face inférieure des feuilles et apparaissent à l’œil nu comme de minuscules taches rouges. Ils se multiplient rapidement, surtout quand le temps est chaud et humide. Le cycle de vie est environ une semaine, avec plusieurs générations par an.
Aculops licopersici : Ce ravageur est un Arachnide appartenant à l’ordre des Acariens et à la famille des Eriophydae. Il est appelé Acariose bronzé et est invisible à l’œil nu. A l’état adulte cet acarien mesure environ 0,12 mm de long et est de couleur jaune paille luisant. L’œuf est sphérique, laiteux mesurant 0,02 mm de diamètre. A. lycopersici se développe dans toutes les parties aériennes de la plante de tomate (Drame, 2003).
Bemisia tabaci(Genn) : La mouche blanche, est le vecteur de la sévère maladie de l’enroulement jaunissant des feuilles de la tomate (TYLCV) qui limite considérablement sa production (Nzi et al., 2010). C’est un Insecte piqueur-suceur appartenant à l’ordre des Homoptères. Il est communément appelé Mouche blanche en raison du dépôt cireux blanc qui recouvre entièrement le corps et les ailes de l’adulte (Burhan ,1991). Les femelles pondent leurs œufs à la surface inférieure des feuilles. On distingue 4 stades larvaires de L1 à L4 qui aboutissent à une pupe (ou puparium) donnant lieu à un adulte après nymphose. L’adulte émerge d’une ouverture médiane en forme de T dans la partie antérieure du puparium (Burhan, 1991).
Helicoverpa armigera : Il appartient à l’ordre des Lépidoptères et à la famille des Noctuidées. Les papillons mâles sont de couleur grise verte tandis que les femelles sont brunes orange (Craz, 2011) avec une légère bande transversale plus foncée dans le tiers distal (Drame, 2003). Les adultes ont généralement un comportement crépusculaire (Mazollier, 2001). Les œufs sont jaunâtres, luisants et posés séparément (Csoka, 2008). La larve à son complet développement mesure 3 à 4 cm de long. La chrysalide mesure 2 cm de long et est de couleur brune (Drame, 2003).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BILIOGRAPHIQUE 
I.1 Généralités sur les Solanacées 
I.1.1 Origine et historique de la tomate
I.1.2 Systématique de la tomate
I.1.3 Botanique de la tomate
I.1.4 Cycle de développement de la Tomate
I.1.5 Importance économique
I.1.6 Importance nutritive
I.1.7 Ecologie
I.1.7.1 Sol
I.1.7.2 Eau
I.1.7.3 Climat
I.2 Ravageurs
I.2.1 Le principal ravageur : Tuta absoluta(Meyrick)
I.2.1.1 Origine et Aire de Répartition
I.2.1.2 Systématique
I.2.1.3 Morphologie
I.2.1.4 Cycle biologique
I.2.1.5 Symptômes et Dégâts
I.2.2 Autres ravageurs
I.2.2.1 Tetranychus spp
I.2.2.2 Aculops licopersici
I.2.2.3 Bemisia tabaci(Genn)
I.2.2.4 Helicoverpa armigera
I.2.2.5 Les Jassides et les Pucerons
I.2.2.6 Liriomyza sp
I.2.2.7 Les Nématodes
I.2.2.8 Les Thrips
II. 1 Description du site expérimental 
II.1.1 Climat
II.1.2 Sol
II.1.3 L’eau
II.1.4 Le milieu naturel
II.1.5 L’environnement de la culture
II. 2 Matériel utilisé 
II. 2.1 Matériel végétal
II.2.2 Matériel animal
II.2.3 Matériel expérimental
II.3 Méthodes d’expérimentation 
II.3.1 Description du dispositif expérimental
II.3.2 Itinéraires techniques
II 3.3 Conduite de la culture
II.3.4 Echantillonnage
II.3.5 Analyse statistique des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS 
III.1 RESULTATS 
III.1.1 Efficacité des insecticides sur les larves de T. absoluta
III.1.1.1 Abondance des larves T. absoluta avant traitement
III.1.1.2 Effet des insecticides au premier traitement
III.1.1.3 Effet des insecticides sur les larves de T. absoluta au deuxième traitement
III.1.1.4 Effet des insecticides sur les larves de T. absoluta au troisième traitement
III.1.1.5 Efficacité des insecticides sur les larves de T. absoluta suivant les trois traitements
III.1.1.6 Corrélation des mines et des larves de T. absoluta
III.1.2 Rendement
III.2 DISCUSSION 
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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