ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE JAPONAISE

ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE JAPONAISE

LES CONTRIBUTIONS APPORTEES PAR L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE JAPONAISE 

Chapitre 4 : Développements personnels et sociaux des étudiants Nous allons aborder ce vaste sujet en essayant de voir les parties suivantes : « Individu polyglotte » ; « Progrès de la connaissance » ; « Développement de la mémoire et de l’intelligence » ; « Facilité d’expression » ; « Une nature bien modelée » ; « Persévérance » ; « Amélioration des relations humaines » ; « Personnage admirable » ; « Elargissement de la vision » ; « Bonne perspective de l’avenir ». a- Individu polyglotte Depuis l’école élémentaire (primaire) jusqu’au lycée, la plupart des élèves malgaches,surtout ceux qui habitent dans la grande ville d’Antananarivo, apprennent trois langues qui sont le malagasy (langue maternelle), le français et l’anglais. D’autres institutions dispensent également d’autres langues telles que l’espagnol ou l’allemand. Mais en général, les élèves apprennent la langue maternelle, le français et l’anglais car ce sont les langues fondamentales dans le système éducatif et qui sont aussi utilisées dans la vie quotidienne. De ce fait, apprendre la langue japonaise, à part les trois langues fondamentales, permet à l’étudiant de devenir polyglotte, c’est-à-dire une personne qui parle plusieurs langues. Il faudrait bien évidemment les maitriser pour pouvoir dire qu’on est polyglotte, mais un pas vers l’apprentissage de la langue japonaise mène aussi l’étudiant vers la possibilité de parler plusieurs langues. A l’exemple de l’année dernière, plus de 40 % des étudiants de l’Ecole FIKOPAKA FOTSY, ayant passé l’examen de JLPT, ont réussi. Nous n’avons pas obtenu des données exactes sur chaque niveau, mais d’après l’enseignant, le taux de réussite dépassait les 40%. Même s’il y a à peu près 60% d’échec, le taux de réussite de l’école restait majeur comparé à ceux des autres écoles de langue japonaise. b- Progrès de la connaissance D’une part, lorsqu’on dit que quelqu’un apprend le japonais, il est toujours ancré dans la tête de beaucoup de gens que cela consiste à apprendre la langue japonaise afin de l’utiliser comme moyen de communication. Mais d’autre part, l‘enseignement de la langue japonaise consiste également à la transmission des cultures nippon. Cela contribue 13 directement au progrès de la connaissance des étudiants. Lors de nos séances d’observation et au cours des discussions que nous avons entreprises au sein de l’école FIKOPAKA FOTSY, nous avons constaté que la plupart des étudiants ont des connaissances plus détaillées sur l’Asie et plus particulièrement sur le Japon. Ils connaissaient l’histoire du japon, beaucoup sur les sports japonais, les instruments de musique japonais, etc. Au début, nous avons pensé que c’était peut être le fruit des recherches personnelles entamées par les étudiants. Mais après, lors de notre entretien avec l’enseignant concernant sa méthodologie d’enseignement et les matériels utilisés, il nous a expliqué qu’à titre d’exercice d’écouteou pour combler le manque de pratique linguistique dans la vie quotidienne, il fait des projections de vidéo japonais ou de dessin animé de temps en temps. « Les japonais ont fait des recherches sur les méthodes de diffusion de culture et les ont appliquées à travers les dessins animés » disait-il pour nous expliquer les causes du progrès des connaissances des étudiants sur le japon. Ainsi, en regardant les dessins animés japonais, toutes personnes, étudiants ou non, sont attirées par tous ceux qui sont mignons dans ces vidéos, et cela développe en eux des connaissances approfondies de l’histoire et des cultures du japon. Un autre aspect très intéressant est que l’Ambassade du Japon contribue aussi au développement de l’enseignement de la langue japonaise à Madagascar. Pour cela, il distribue gratuitement aux étudiants des livres ou des magazines sur le Japon, la langue et la culture japonaise. Pendant que les étudiants lisent ces livres, cela accroit leur connaissance sur le Japon. Par exemple, le livre intitulé « Tout sur le Japon » raconte tous les aspects du japon à partir de l’histoire, en passant par la politique, les modes vestimentaires, les nourritures, le sport, la langue et les différentes cultures. Les magazines « Nipponia » et « Niponica » montrent également les aspects culturels du Japon. Donc, en apprenant le japonais, on apprend beaucoup plus sur le Japon. c- Développement de la mémoire et de l’intelligence Autrefois, l’écriture de la langue malgache était en alphabet arabe. Mais comme le Roi RADAMA I a été beaucoup influencé par l’Europe, en particulier l’Angleterre, il a laissé de côté l’alphabet arabe et l’écriture malgache devint en alphabet latin composée de 21 lettres. Un peu plus tard, on a enseigné la langue française et la langue anglaise en 14 employant 26 lettres. Et certainement, mémoriser 26 lettres est un peu difficile pour les enfants, mais pour les adultes, ce n’est qu’un jeu. Par contre, l’écriture de la langue japonaise comporte des milliers de caractères. Au début de l’apprentissage, l’Ecole FIKOPAKA FOTSY utilise encore les 26 lettres de l’alphabet romain. C’est Juste pour apprendre les bases de la grammaire et des prononciations japonaises. Puis après avoir passé 50 heures d’études, les étudiants commencent à apprendre à écrire le « HIRAGANA », un syllabaire qui est utilisé pour l’écriture des mots d’origine japonais. Puis vient aussi le « KATAKANA », syllabaire pour écrire en japonais les mots d’origine étrangère (comme les noms malgaches). Et enfin, les étudiants apprennent à écrire des « KANJI », caractères d’origine chinois mais employés dans les écritures japonaises. Notons que le « HIRAGANA » et le « KATAKANA » comportent chacun 46 caractères fondamentaux, tandis que les « KANJIS » se comptent par millier (cela nécessite plus de 2000 caractères pour étudier dans les universités au Japon). De ce fait, en apprenant à mémoriser les caractères utilisés dans l’écriture de la langue japonaise, les étudiants développent inconsciemment leurs mémoires et leur intelligence. La preuve était évidente lorsque l’enseignant demandait aux étudiants du niveau Intermédiaire II de rédiger un petit texte sur leur vie quotidienne ; ils ont pu l’écrire en utilisant les 3 caractères en japonais. Ces étudiants ont déjà mémorisée certains caractères. En maîtrisant l’ordre des traits, les formes de chaque caractère ainsi que leur signification (cas des KANJI), les étudiants ont acquis un développement intellectuel. d- Facilité d’expression L’apprentissage d’une langue est caractérisé par l’écrit et l’oral. L’écrit consiste à apprendre les formes grammaticales tandis que l’oral se penche plutôt sur l’application des acquis par le biais de la communication. Donc pour bien maitriser la langue japonaise, les étudiants étaient forcés de parler beaucoup en japonais avec l’enseignant ou les camarades de classe durant les cours. Nous avons aussi mentionné dans la monographie de l’Ecole FIKOPAKA FOTSY que cette dernière organise tous les deux mois une activité culturelle en collaboration avec des japonais(es). Les étudiants ont donc l’occasion de pratiquer la langue avec ces japonais(es) lorsqu’ils ou elles visitent l’école. 15 Chaque année, l’Ambassade du Japon organise un concours de discours en langue japonaise en collaboration avec l’association des enseignants de la langue japonaise à Madagascar. Pour les candidats, c’est l’occasion de partager à autres ses pensées, ses rêves ou encore ses expériences, en s’exprimant en japonais. Pour les autres étudiants en japonais, c’est l’occasion de parler avec les japonais(es) résidant(e) à Madagascar. En tout cas pour les deux cas, c’est une bonne occasion de s’exprimer en japonais que ce soit en privé ou en public. Cela contribue toujours à la facilité de communication et d’expression pour les étudiants car au fur et à mesure les étudiants parlent, ils commencent à savoir communiquer avec d’autres personnes à part les membres de famille et les ami(e)s. e- Une nature bien modelée D’un côté, le système éducatif de l’Ecole FIKOPAKA FOTSY veut que l’on présente aux étudiants tous les points essentiels de la culture japonaise, et cela, afin de les persuader à prendre comme modèle ce qui est bon et à laisser de côté ce qui est inutile dans la vie. Cela ne s’arrête pas dans le cadre théorique mais aussi dans les pratiques dans la vie quotidienne. Par exemple, on enseigne aux étudiants que les japonais ne se serrent pas les mains lorsqu’ils se saluent, mais ils font le « OJIGI », une inclinaison de tête en face de son partenaire. Pour les étrangers, c’est peut-être la marque de retrait vis-à-vis de son partenaire ; c’est probablement pour raison sanitaire. Mais pour les japonais, c’est la marque du respect mutuel car il existe trois façons de s’incliner devant une personne en fonction de son statut social par rapport à soi-même. Ainsi, en répétant ce « OJIGI » à chaque cours de japonais, la notion de respect devient une nature des étudiants de japonais. On a pu remarquer cela au niveau des étudiants dans classe intermédiaire, non seulement au cours des salutations, mais également pendant leur conversation. Nous n’avons pas pu voir cet aspect dans les résultats des enquêtes mais seulement par observation et lors des entretiens. D’après l’enseignant, en apprenant le japonais, les étudiants développent en eux une méthode de voir les choses sous un autre angle ou dans un autre sens. Tout en restant perplexe, il nous a montré la structure de base de la langue japonaise. Nous sommes étonnés d’apprendre que c’est l’inverse de la structure grammaticale malgache. Par exemple, si nous voulons traduire la phrase : « Mpianatrat eny japone aho » (je suis étudiant de la langue japonaise) en japonais, il suffit d’inverser et de traduire les mots ; 16 donc on obtient la phrase suivante: « Aho – teny- japone- mpianatra ». En d’autre terme, si on a la structure : 1 – 2 – 3 – 4 dans la langue japonaise, lorsqu’on va la traduire en malgache, on aura : 4 – 3 – 2 –1. Cette notion d’inverse à chaque fois crée alors une notion de double face chez les étudiants. Si quelqu’un apporte un argument, les autres évoqueront l’autre sens de l’expression même s’ils ne sont pas contre cette idée. L’apprentissage de la langue japonaise modifie donc petit à petit dans le bon sens la nature des étudiants. Par contre, il n’est pas à négliger de voir aussi les influences de l’enseignant sur ses étudiants qui le côtoient au moins deux fois par semaine. En effet, l’enseignant de l’école FIKOPAKA FOTSY se place tout d’abord comme tuteur, mais il insiste également sur le fait que les étudiants le considèrent comme un grand frère ou un ami, avec qui on peut demander des conseils dans la vie, ou encore discuter des problèmes personnels. De ce fait, certains étudiants viennent de temps en temps à l’école, non seulement pour étudier, mais aussi pour discuter avec l’enseignant. A force de côtoyer l’enseignant de cette manière, les étudiants voient une autre image de l’enseignant avec toutes les activités qu’il exerce et petit à petit il est considéré comme modèle. Donc, quelque part dans les caractères des étudiants, on peut aussi apercevoir des traces de caractères venant de l’enseignant de langue japonaise. Une autre chose que nous avons pu constater durant les séances d’observation, c’est que les façons de parler et d’argumenter des étudiants et de l’enseignant sont identiques. Lorsque nous avons fait les entretiens avec certains étudiants et aussi avec le professeur, nous avons eu l’impression de parler avec une même personne sauf que les réponses fournies étaient différentes. f- Persévérance dans la vie Apres avoir côtoyé l’école FIKOPAKA FOTSY pendant un certain moment, après avoir mené des entretiens et des enquêtes auprès des étudiants et de l’enseignant, nous arrivons à la conclusion suivante : l’apprentissage de la langue japonaise n’est pas fait pour tout le monde mais seulement pour les gens qui peuvent et qui acceptent de devenir persévérants dans la vie. En effet, si on parle de la durée de l’apprentissage du niveau débutant jusqu’au niveau avancé, cela prend 400 heures qui durent plus de 2 ans en raison de 3heures par semaine. Donc l’apprentissage prend beaucoup de temps. En plus, nous avons abordé dans la monographie de l’école que chaque étudiant doit payer un frais de cours mensuel de 10 000 Ariary. Donc, pour pouvoir terminer les 17 études en langue japonaise dans l’école FIKPAKA FOTSY, il faudra investir plus de 240 000 Ariary, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les jeunes issus de la classe aisée et moyenne constituent la majorité des étudiants. En dépit de l’investissement en temps et en argent, il reste encore une chose à endurer : c’est le fait d’apprendre beaucoup trop de choses pour une petite durée. En effet, il faut maitriser les 3 caractères de l’écriture en japonais en un peu de temps et pour ce faire, l’enseignant donne beaucoup d’exercices à faire aux étudiants. Il faut donc également faire travailler ses méninges pour pouvoir parler le japonais, sinon on ne réussira jamais. C’est la persévérance dans la vie qui est le résultat de ces investissements que les étudiants font durant l’apprentissage de la langue japonaise. g- Amélioration des relations sociales Tout au commencement de l’apprentissage de la langue japonaise au sein de l’école FIKOPAKA FOTSY, les débutants possèdent toujours les mêmes caractères : timides, réservés, solitaires. Mais quelques temps après, ils finissent par se rapprocher et deviennent tous des amis. D’autant plus que les exercices donnés par le professeur exigent souvent un travail d’équipe ; chaque étudiant doit au moins avoir un ami dans la classe. En plus, à Madagascar la communauté des japonais résidants ne dépasse pas plus 80 personnes. De ce fait pour les étudiants de langue japonaise, l’occasion de rencontrer des japonais est minime. De ce fait, durant les activités organisées directement par l’Ambassade du japon, les étudiants ont l’occasion de rencontrer des japonais, de pratiquer la langue et d’améliorer leur relation sociale. Durant le concours de discours en langue japonaise de cette année par exemple, quelques étudiants de l’école FIKOPAKA FOTSY ont eu l’occasion de discuter avec le personnel de l’Ambassade du Japon, y compris Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Japon ; ce qui n’existe pas forcément dans l’apprentissage des autres langues étrangères..

Table des matières

Introduction générale
Généralités
Motifs du choix de thème et du terrain
Question de départ
Les étapes de la recherche
Annonce du plan
Première partie : Cadrage contextuel, conceptuel et méthodologie
Chapitre 1 : Monographie de l’École FIKOPAKA FOTSY
Profil de l’enseignant
Profil de l’étudiant
Niveaux et volumes horaires
Activités relatives à l’apprentissage de la langue japonaise
Activités culturelles
Activités linguistiques
Chapitre 2 : Repère Théorico-conceptuel
Conceptualisation
Problématique
Hypothèses
Détermination des objectifs spécifiques
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
Technique d’échantillonnage
Observation participante
Entretiens
Questionnaire
Conclusion partielle
Deuxième partie : Les contributions apportées par l’enseignement de la langue Japonaise
Chapitre 4 : Développements personnels et sociaux des étudiants
a- Individu polyglotte
b- Progrès de la connaissance
c- Développement de la mémoire et de l’intelligence
d- Facilité d’expression
e- Une nature bien modelée
f- Persévérance dans la vie
g- Amélioration des relations sociales
h- Personnage admirable
i- Élargissement de la vision
j- Bonne perspective de l’avenir
Chapitre 5 : D’autres aspects de l’enseignement de la langue japonaise au sein de l’École FIKOPAKA FOTSY
Objectifs contrastes
Enseignement rude et fatiguant
Système d’élimination
Doute sur l’efficacité de la méthodologie d’enseignement
Absence de but visant le domaine professionnel
Conclusion partielle
Troisième partie : Approche prospective
Chapitre 6 : Analyse, bilan et discussion
Insuffisance de matériels pédagogiques
Existence de choc culturel
Insuffisance de formation pédagogique
Inégalité social de l’enseignement
Chapitre 7 : Recommandations .
1- Simulation de cours de langue entre enseignants
2- Formations pélagiques organisées par La Fondation du Japon
3- Réflexions personnels de l’enseignant
4- Activités orientées vers le professionnalisme
5-Embauche d’un assistant et préparation de relève
Conclusion générale

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