Evaluation des risques d’accidents technologiques majeur

Evaluation des risques d’accidents technologiques majeur

Mesures de prévention et de protection prises par LMDB

La prévention et la maitrise des risques sur le site de LMDB passe par la mise en place de mesures de prévention et de protection. 

Mesures de prévention

La démarche de prévention doit d’abord s’appuyer sur les principes de prévention primaire qui constituent à supprimer l’origine du risque ou le réduire. Elle englobe un ensemble de mesures visant à minimiser le risque. Dans les installations de LMDB, il existe un système de contrôle rigoureux sur les modes opératoires et les équipements afin de prévenir quelconques défaillances ou anomalies dans les process. Cette tâche est dévolue à l’équipe HSE. Toutefois pour être en phase avec la législation nationale, les services d’un bureau de contrôle agrées sont requis pour la certification et le contrôle des équipements. Selon l’Article 13 de l’Arrêté du 20/11/17 relatif au suivi en service des équipements sous pression et des récipients à pression simples, les principales vérifications effectuées pour les équipements sous pression sont : • la vérification décennale des appareils à pression fixes ; • la vérification quinquennale des citernes de camions ; • la vérification et remplacement annuel de toutes les soupapes de lignes ; • le contrôle radiographiques des soudures pour éviter les éventuelles défections ; • l’inspection préventive et la maintenance régulière des installations ou équipements de sécurité (réservoirs, soupapes de sécurité, jauges de niveau, etc. ; et • le contrôle des équipements électriques. Entre autres mesures de prévention, les centres emplisseur de GPL doivent être muni de détecteurs de gaz (GTDLI, 2008). Des détecteurs de gaz constituant le système de sécurité actif sont installés dans l’enceinte de l’unité emplisseur. Lorsque la concentration de gaz dans l’air ambiante est élevée et entre dans les pourcentages des limites d’explosivité, les détecteurs se déclenchent automatiquement et estompent les procédures d’emplissage ou de transfert avec la fermeture des vannes. Pour plus de sécurité les vannes de distribution sont munies de fermeture automatique en cas de dépressions importantes. Dans un autre domaine, pour prévenir les erreurs opératoires et les actes de malveillance, les installations de LMDB disposent de système de contrôle permettant de visualiser les niveaux de remplissage des réservoirs afin d’éviter le suremplissage. Ce système est aussi accompagné d’une sonde de température et d’un indicateur de pression au niveau de chaque réservoir. Toutes 53 les opérations de transfert sont surveillées depuis la salle de contrôle et l’état des détecteurs de gaz et flammes est suivi à l’aide d’une armoire qui donne l’état de leur fonctionnalité. La prévention et la lutte contre les incendies ne s’improvisent pas. Il est donc essentiel que l’ensemble du personnel soit formé et averti dans l’organisation de la lutte contre les incendies et dispose de consignes propres à l’établissement dans lequel il se trouve comme l’exige la règlementation nationale (Décret n° 2006-1257 du 15 novembre 2006 portant application du code du travail fixant les prescriptions minimales de protection contre les risques chimiques). Ces consignes de sécurité incendie comprennent quatre niveaux. • Le premier comprend les consignes générales concernant la totalité de l’établissement et s’appliquant à l’ensemble des personnes. Il comprend l’organisation de l’évacuation et de l’intervention, la localisation du matériel d’intervention, etc. • Ensuite le second niveau comprenant les consignes spéciales destinées à certains personnels comme l’accueil/standard, le personnel du poste de contrôle de sécurité et les équipes d’évacuation. En effet ces personnes sont chargées de coordonner les interventions en cas de sinistre. • En troisième niveau, les consignes particulières spécifiques à certains travaux (travaux par points chauds, dans ou à proximité d’une zone ATEX, etc.) ou à certains locaux (ateliers, entrepôts, zone de stockage, etc.). • En dernier niveau, les consignes d’interdiction particulières : interdiction de fumer sur le site ou de garder un téléphone cellulaire allumé dans les zones de stockages et d’emplissage des bouteilles de gaz. Les consignes de sécurité incendie sont affichées de manière apparente et visibles notamment dans chaque local ou dans chaque dégagement desservant un groupe de locaux. 

Mesures de protection

Pour parer à toutes agressions externes, LMDB s’est doté d’une technologie de pointe avec la mise sous talus des 4 sphères. C’est une pratique courante dans les pays développés, comme la France ou c’est une obligation selon l’Arrêté du 09/11/89 relatif aux conditions d’éloignement auxquelles est subordonnée la délivrance de l’autorisation des nouveaux réservoirs de  » gaz inflammables liquéfiés « . Dans ledit Arrêté (disposition 3.3), la mise sous talus doit être systématique pour les réservoirs aériens dont la capacité est comprise entre 500 m3 et 10 000 m3 . Malheureusement, pareille réglementation n’existe pas encore au Sénégal. 54 Constitué de sable, le talus occupe une hauteur d’environ 14,9 mètres par rapport au niveau du sol. Les surfaces extérieures du talus sont étanchéifiées grâce à une couche de géotextiles et de gravillons. Quelques tuyaux perforés au sommet du talus interceptent les eaux de ruissellement et les drainent dans le corps du talus. Cette micro diffusion d’eau est utilisée pour maintenir une certaine humidité du sable nécessaire au fonctionnement des anodes du système anticorrosion. La pente de talutage est de 48° et son diamètre au sol est de 19 m. Un tunnel est aménagé pour le cheminement des canalisations et l’accès sous chacune des sphères sous talus. Le figure 14 ci-après montre une coupe transversale d’une sphère de 2200m3 (cercle en blanc) et les éléments de talutage en marron. (Source : LMDB) Figure 14: Système de mise sous talus LMDB En plus du talus des équipements sont installés pour la protection des sphères contre tous risque de suremplissage.il s’agit des soupapes de sécurité pour réduire la pression en cas de surpression interne et des jaugeurs de niveau avec possibilité de report d’information en salle de contrôle. La photo 5 illustre une sphère de 3500 m3 mise sous talus. 55 . Crédit photo : LMDB,2019 Photo 4: sphère numéro R.103 de 3500 m3 sous talus Par ailleurs, pour se prémunir contre les risques de corrosion, les contenants de stockage et de transfert de LMDB disposent d’une protection comme édictées dans les normes du Guide Dépôts Liquides Inflammables (GTDLI, 2009). Ce guide recommande que les réservoirs et les pipelines soient recouverts d’une couche de protection anticorrosion qui devra combiner une protection passive (revêtement ou peinture) et une protection active (cathodique). De surcroit, les sphères sont munies d’un système de drainage efficace des eaux pluviales pour éviter toutes stagnations à l’extérieure des soudures. Un plan d’inspection approprié est aussi mis en place. En d’autres termes, vu la nature des activités, les produits stockés et la taille de l’établissement, LMDB dispose de moyen de lutte contre les incendies comme exigée par la réglementation sénégalaise. Ces exigences sont encadrées par le décret n° 2006-1261 du 15 novembre 2006 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité dans les établissements de toute nature dans son article L 48. Le site dispose d’une électropompe d’une pression de 5 bars avec un débit de 85 m3 /h alimenté par une bâche à eau d’une capacité de 300 m3 desservant 6 lances à eau pour l’ensemble du site. Les halls de remplissage sont équipés de système d’injection automatique d’eau sous pression par pulvérisateurs pour lutter contre un départ de feu. Tandis que les poste de chargement des camions et les dômes des sphères sont munis de couronnes d’arrosage et de sprinklers pour le refroidissement en cas d’exposition à un flux thermique. Le site dispose également de 2 poteaux d’incendies qui sont des points d’arrivée d’eau sous pression. Le chef d’entreprise est le responsable de la sécurité de ses salariés. Avec l’appui du service HSE, des barrières organisationnelles appropriées sont mises en place pour la prévention des 56 éventuels événements redoutés. A cet égard, les principes généraux de protection et de prévention figurant dans la loi n° 97-17 du 1er Décembre 1997 portant Code du Travail de la République du Sénégal ainsi que ses décrets d’application constituent un guide pour définir la politique générale de prévention en milieu professionnel. Afin de respecter ses obligations, le service HSE de LMDB est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses collaborateurs. Ainsi le personnel en plus des dotations d’EPI adapté et selon les postes (casque, chaussures de sécurité, tenues de travail et gants), suivent aussi des formations sur les risques et prévention. Les modules de formation sont dispensés par l’équipe HSE ou un bureau externe agrée. Au plan sécuritaire, pour parer à tous risques, des procédures de transfert du butane par pipeline et d’emplissage des bouteilles sont mises en place et applique scrupuleusement par le personnel concerné. Pour ce qui est des zones d’emplissage renfermant les carrousels, elles sont aérées naturellement afin d’éviter le confinement de gaz et sont munies de détecteurs de gaz. Pour les risques spécifiques un document de travail comportant le système de permis de feu, l’autorisation de travail, l’habilitation des conducteurs d’engin, les procédures d’intervention en hauteur etc. est mis en place. Par exemple pour les permis de feu, selon l’INRS (2018), pour plus de 30% des cas, ce sont les travaux à points chauds qui ont déclenchés les incendies souvent catastrophiques d’où l’obligation de ce document de sécurité établit, remplit et expliqué par l’employeur avant chaque intervention sur site. Enfin la sécurisation du site est assurée par une équipe d’agents de sécurité chargée de veiller strictement au respect des consignes de sécurité.

Politiques de prévention de LMDB

Consciente des risques encourus par leur installation, l’administration de LMDB a mis en place un département QHSE qui a pour rôle de prévenir des risques industriels liés à l’environnement des salariés au sein de l’entreprise. La sécurité est au cœur de son métier et l’équipe HSE contrôle toutes les procédures qu’elle a elle-même contribuée à mettre en place et analyse les défaillances pour faire appliquer les réglementations HSE. La mise en œuvre d’une bonne politique HSE va contribuer surement à la compétitivité de l’entreprise. Comme l’exige le Code de l’Environnement Sénégalais en son article L 56, pour la gestion des sinistres au sein des entreprises et la protection des populations voisines, l’exploitant d’un établissement classé soumis à Autorisation est tenu d’établir un Plan d’Opération Interne. Ainsi 57 un POI est en cours d’élaboration dont la validation et sa mise en œuvre seront faites avec les autorités compétentes. Les politiques de prévention de LMDB doivent s’imbriquer en concert avec celle de la commune de Mbao à travers le Plan Particulier d’Intervention qui regroupe plusieurs sociétés évoluant dans différentes activités. En cas de sinistre pouvant avoir des effets à l’extérieur de l’unité industrielle, le PPI peut être déclenché à la demande de l’exploitant à l’autorité compétente.

Table des matières

 INTRODUCTION GENERALE
1. CHAPITRE 1 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
1.1. Recherche documentaire
1.2. Observation directe
1.3. Collecte des données
1.3.1. Lobbou Mame Diarra Bousso
1.3.2. Services techniques
1.4. Traitement des données collectées
1.5. Matériels utilisés
2. CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
2.1.1. Industrie
2.1.2. Industrie chimique
2.1.3. Danger
2.1.4. Risque
2.1.5. Risque technologique
2.1.6. Risque majeur
2.1.7. Accidentologie
2.1.8. Explosion
2.1.9. Effet thermique
2.1.10. Effet domino
2.1.11. Equipement de protection individuelle (EPI)
2.1.12. Equipement de protection collective (EPC)
2.1.13. Plan d’Opération Interne (POI)
2.1.14. Limite Inférieure d’Explosivité (LIE)
2.1.15. Limite Supérieure d’Explosivité (LSE)
2.1.16. Vapeurs de liquides inflammables (VLI)
2.1.17. Hydrocarbures
2.2. Distribution des produits pétroliers au Sénégal
2.3. Cadre juridique et institutionnel
2.3.1. Cadre juridique
2.3.2. Cadre institutionnel
3. CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
3.1. Description du milieu physique de la zone d’étude
3.1.1. Données climatiques
3.1.2. Données géologiques
3.1.3. Données hydrographiques
3.1.4. Espaces verts
3.2. Présentation et organisation de l’unité de stockage et d’emplissage de gaz butane LMDB
3.2.1. Présentation de LMDB
3.2.2. Installations de LMDB
3.2.3. Organisation et gestion du personnel
3.3. Description du milieu socio-économique aux abords de LMDB
3.3.1. Voies de communication aux abords de l’unité
3.3.2. Activités industrielles voisines
3.3.3. Habitations voisines
3.3.4. Etablissements Recevant du Public (ERP)
4. CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Evaluation préliminaire des risques d’accidents
4.1.1. Source de dangers internes au site
4.1.2. Sources de dangers externes aux sites
4.2. Principaux risques encourus
4.2.1. Risque de fuite
4.2.2. Risque d’incendie
4.2.3. Risque d’explosion
4.3. Etude détaillées des scénarii majorants
4.3.1. BLEVE
4.3.2. UVCE
4.4. Quantification des effets des scénarii majorants
4.4.1. Hypothèses de modélisation (données d’entrée du modèle)
4.4.2. Effets thermiques d’un BLEVE d’un camion-citerne de 20m
4.4.3. Effets de surpressions d’un BLEVE d’un camion-citerne de 20m3
4.4.4. Effets thermiques d’un UVCE de la conduite de Ø cm (6″)
4.4.5. Effets de surpressions d’un UVCE de la conduite de Ø 15 cm (6″)
4.5. Mesures de prévention et de protection prises par LMDB
4.5.1. Mesures de prévention
4.5.2. Mesures de protection
4.5.3. Politiques de prévention de LMDB
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE 1 : Questionnaire destiné au service HSE de LMDB

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *