IMPACT DE LA DECHARGE DE MBEUBEUSS SUR LA QUALITE MICROBIOLOGIQUE ET CHIMIQUE DES ŒUFS DE POULE

IMPACT DE LA DECHARGE DE MBEUBEUSS SUR LA QUALITE MICROBIOLOGIQUE ET CHIMIQUE DES ŒUFS DE POULE

La production des œufs de consommation au Sénégal

L’aviculture moderne est pratiquée sur toute l’étendue du territoire national, mais avec une forte concentration des élevages (70%) en zone périurbaine de Dakar (10). L’aviculture périurbaine de Dakar met en jeu une diversité de systèmes de productions et de profils économiques. La production d’œufs au Sénégal a enregistré une évolution quantitative constante de 150 millions d’œufs en 1996 à 371 millions en 2006.Cette production est intégralement assurée par l’aviculture moderne ; l’aviculture traditionnelle restant peu performante. 

L’élevage moderne des poules pondeuses au Sénégal 

Considérations générales : Selon LISSOT (53), un élevage moderne désigne un établissement qui possède des effectifs importants, qui utilise des poussins d’un jour provenant de multiplicateurs de souches sélectionnées, qui nourrit les volailles avec aliments complets ou des aliments complémentaires produits par une industrie spécialisée et qui pratique des mesures de lutte (Prophylaxie Médicale, Sanitaire et Traitements). L’élevage moderne au Sénégal, est de type semi-industriel. La taille des élevages est généralement faible, car 56% des éleveurs exploitent moins de 2000 sujets par an (17). Les effectifs de ces différents élevages varient de 500 à plus de 10 000 têtes. La figure 4 donne la répartition de ces différents élevages en fonction de leur taille. Les éleveurs ont une faible technicité et pour 80% d’entre eux l’aviculture n’est qu’une activité secondaire. L’approvisionnement des intrants se fait auprès des différentes sociétés de la région de Dakar. Les poussins sont achetés à des couvoirs qui possèdent des reproducteurs élevés localement, soit importés ou sont nés d’œufs à couver importés. Le tableau IV donne les différentes quantités de poussins obtenues en fonction de leur origine pour l’année 2006. Ces poussins sont proposés par nos couveuses ou importés par des tiers sous forme de poulettes d’un jour. Ainsi trois origines sont possibles concernant nos poussins. En effet, la part de la production nationale de poussins nés au Sénégal (poussins nés des OAC importés et poussins 100% sénégalais) a connu une hausse par rapport à l’année 2005, avec un taux de 100% en 2006 contre 97,4% en 2005. Ceci est visiblement la conséquence de la suspension des importations de poussins d’un jour. Concernant les poussins 100% Sénégalais, ils sont produits par des couvoirs de certaines sociétés de la place comme SEDIMA ; CAMAF ; SEDPA ; AVIVET ; PRODAS. La part de chacune de ces principales sociétés dans la production de poussins en 2006 est donnée par la figure 5. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 < 500 500-1000 1000-2000 2000-3000 3000-4000 4000-5000 5000-6000 6000-8000 8000-10000 > 10000 Taille des élevages Nombre d’élevage Figure 4 : Répartition des différents élevages de poulettes pondeuses en fonction de leur taille ;Source : DIREL/CNA, (21). 32 Tableau IV : Origine des poussins Type de poussins Commentaires Quantités % Poussins importés Importés vivant à 1 jour 0 0 Poussins nés d’oeufs à couver Déterminé en appliquant un taux d’éclosion de 80% sur les 9 614 630 œufs importés de Janvier à Décembre 2006. 7 691 704 81 Poussins 100% sénégalais Nés des reproducteurs élevés au Sénégal 1 774 804 19 Total 9 466 508 100 Source : DIREL/CNA, (19). Figure 5 : Part des principales sociétés dans la production de poussins en 2006. Source (19). 

Les principales souches de pondeuses utilisées au Sénégal

La notion de “souche” est née avec le développement de l’aviculture industrielle et tend aujourd’hui à remplacer celle de “race ”. Les souches sont obtenues par croisement (hybridation) à partir de races pures. Elles sont sélectionnées pour leurs performances élevées de production d’œufs de consommation (jusqu’à 300 œufs par poule et par an). Les principales souches utilisées au Sénégal sont : – La Leghorn C’est une race légère d’origine italienne. Elle présente les caractéristiques suivantes : plumage blanc, grande crête, simple et droite chez le coq et tombante chez la poule avec des oreillons blancs. Elle reste la meilleure pondeuse à œufs blancs, la plus utilisée en Afrique tropicale. Elle supporte très bien le climat tropical, que ce soit la grande chaleur ou l’humidité. La poule Leghorn blanche ne dépasse pas 2 kg et le coq 2,5 à 2,8 kg. Sa consommation n’est pas supérieure à 110 g par jour, même si l’aliment est distribué à volonté (45). – La Rhode Island Red (RIR) C’est une race américaine originaire de la Malaisie. Son plumage est roux (rouge foncé), sa crête simple et les pattes jaunes. Le coq pèse 3 à 4 kg et la poule 2,5 à 3 kg. La race est rustique et docile, bonne pondeuse d’œufs à coquille brune ayant une chair de bonne qualité (45). – La Wyandotte blanche Elle est d’origine américaine. La couleur est blanche, le bec, les pattes et la chair sont jaunes. C’est une race mixte, très rustique et qui s’adapte à tous les climats. Le coq pèse entre 3 et 4 kg, tandis que la femelle pèse entre 2,5 et 3 kg (IEMVT, (45). 34 – La Sussex herminée C’est une race originaire de la Grande Bretagne. Son plumage est blanc avec un camail bordé de plumes vert noirâtre, une queue noire et des pattes grises. Elle est à la fois bonne pondeuse d’œufs à coquille rouge et une délicieuse volaille de chair. Elle fait partie des races qui résistent mieux au climat chaud (17). – La Plymouth rock C’est une race américaine caractérisée par un plumage barré à aspect zébré bleuté. C’est une excellente pondeuse utilisée en croisement avec la Rhodes Island Red pour faire des souches noires rustiques acceptant des régimes alimentaires variés (17). 

Les bâtiments d’élevage et la conduite de l’élevage 

Le bâtiment d’élevage ™ A La conception des bâtiments L’orientation du bâtiment peut être réalisée selon deux critères : le bon fonctionnement de la ventilation et l’incidence de l’ensoleillement sur le bâtiment. Il n’est pas toujours possible d’obtenir une implantation optimum sur les deux paramètres, mais l’approche des vents dominants doit être privilégiée en bâtiment à ventilation mécanique. Il est important d’orienter les bâtiments selon un axe Est-ouest de façon à ce que les rayons du soleil ne pénètrent pas à l’intérieur du bâtiment. Toutefois, l’angle obtenu entre l’axe du bâtiment et l’axe des vents dominants pourra varier de 45° de part et d’autre de l’axe des vents dominants (17). Un bon bâtiment doit être facile à nettoyer et à désinfecter. Les murs doivent être lisses sans fissures, le sol doit être cimenté et avoir une pente de 2% pour faciliter l’écoulement des eaux de nettoyage. Un pédiluve doit être aménagé à l’entrée de chaque bâtiment. Les murs du bâtiment ne devraient en 35 aucun cas servir de clôture de l’exploitation, car cela empêche une bonne aération du bâtiment et facilite le contact des volailles avec le milieu extérieur. ™ Choix du type de bâtiment Le choix du bâtiment pour avoir une bonne ventilation est fonction du contexte économique et technique. En effet, selon les moyens dont on dispose, on utilisera un bâtiment à ventilation naturelle ou un bâtiment à ventilation mécanique. Selon LE MENEC (1988), les bâtiments à ventilation naturelle nécessitent le respect de deux principes pour fonctionner : • L’effet cheminé : principe suivant lequel l’air chaud remonte. On se sert donc de la différence de température existante entre l’air aux entrées et l’air à la sortie en faîtage du bâtiment. • L’effet vent : lorsque le vent circule dans une direction, il exerce une pression sur l’une des parois du bâtiment, et par contrecoup une dépression sur la paroi opposée. Cette différence de pression engendre dans le bâtiment un mouvement d’air par les ouvertures du coté sous le vent. Parmi les bâtiments à ventilation naturelle nous avons : • Le bâtiment à ventilation naturelle avec extraction haute : ce bâtiment utilise à la fois l’effet vent et l’effet densité. Pour bien fonctionner, il faut une pente de toit importante (supérieure à 42 %) pour permettre une bonne circulation de l’air. Il est conseillé pour ce type de construction de conserver des largeurs de bâtiments relativement faibles. Ceci permet de conserver une assez bonne homogénéité de la ventilation et, donc, de l’ambiance. • Le bâtiment à ventilation naturelle transversale : ce bâtiment utilise uniquement l’effet vent pour la ventilation. Il est recommandé d’avoir des largeurs relativement faibles (inférieure à 10 m), au risque de constater une inefficacité du circuit d’air. Le bâtiment à ventilation mécanique est moins utilisé dans les régions chaudes en voie de développement. Il est à noter que les 36 techniques de ventillation sont variées : brassage, refroidissement par évaporation, ventilation en tunnel (1). ™ Maîtrise de l’ambiance dans les poulaillers Les animaux en vue d’une production intensive ont des exigences, dont les éleveurs doivent tenir compte; celles inhérentes à l’ambiance s’apprécieront dans la zone de vie des animaux. Les cinq variables de l’ambiance qui ont le plus d’importance pour l’état de santé et le rendement zootechnique des oiseaux sont la température, l’humidité, la ventilation, la litière et l’ammoniac (47). ™ Température ambiante Il est essentiel de maîtriser correctement les températures, notamment au cours des premières semaines de vie des oiseaux, période pendant laquelle l’emplument n’est pas achevé, car pendant cette période les poussins sont incapables d’assurer leur thermorégulation (50). De même, chez les volailles en croissance, une température supérieure à 25°C compromet la prise de poids par réduction de la consommation alimentaire (KOLB, (50)). A des températures de 30 à 35 °C, certaines souches de poules réduisent leur consommation alimentaire, ce qui entraîne une chute de production. De même des chutes de ponte sont observées pendant l’hivernage au Sénégal et qui sont dues à une baisse de consommation alimentaire des poules consécutive à l’élévation de la température (17). ™ Humidité L’humidité est une donnée importante qui influe sur la zone de neutralité thermique donc participe au confort des animaux. Une hygrométrie élevée favorise la multiplication des microorganismes dont les répercussions sur l’élevage ne sont pas à négliger. Au delà de 80 % d’humidité, on observe les signes de perturbation du confort rendant les oiseaux sensibles aux différentes maladies (43). 37 ™ Ventilation La ventilation est susceptible d’influer sur le confort thermique des animaux, en agissant sur les transferts de chaleur permettant le maintien d’une température modérée au sein du bâtiment (8). L’utilisation du vent pour assurer la ventilation du bâtiment implique certaines conditions à savoir : ¾ la présence permanente du vent, notamment lorsque les besoins sont les plus importants, c’est-à-dire en période de forte chaleur et en fin d’élevage, ¾ une direction de vent à peu prés constante permet un réglage des ouvertures et des circuits d’air adaptés. ™ La litière et l’ammoniac La litière constitue un facteur d’ambiance à ne pas négliger, car elle isole thermiquement les oiseaux du sol, contribue à leur confort thermique et absorbe l’humidité. Elle évite, enfin qu’apparaissent les lésions du bréchet, observées lorsque les animaux restent au contact d’un sol trop dur. D’autre part un mauvais état des litières accélère les processus de dégradation de déjections et provoque le dégagement de l’ammoniac. L’ammoniac, au-delà du seuil de tolérance provoque des irritations des muqueuses, une sensibilité accrue aux maladies parasitaires, perturbe la croissance par diminution de la consommation (52). La litière doit être constituée de matériau de bonne qualité (copeaux de bois, paille hachée) et bénéficier d’un bon entretien. 

CONDUITE D’ELEVAGE

™ Préparation des locaux A la fin de chaque bande, le bâtiment doit être nettoyé, lavé, désinfecté et suivi d’un vide sanitaire pendant 15 jours au minimum. Avant l’arrivée des poussins, le local d’élevage doit être préparé avec la mise en place d’une quantité suffisante de litière. Quelques jours avant l’arrivée des poussins, on peut procéder à une deuxième désinfection par fumigation ou par thermo- 38 nébulisation. La veille de l’arrivée des poussins, le matériel d’élevage est installé. ™ Réception des poussins et démarrage A la réception des poussins, l’éleveur doit compter le nombre de cartons reçus et procéder à un contrôle du nombre de poussins par carton. A chaque livraison de poussins, l’éleveur doit dans son intérêt, savoir évaluer la qualité des poussins fournis, pour pouvoir le cas échéant contester la livraison. Pour ce faire, il doit peser un échantillon dans différentes boîtes : le poids peut varier de 35 à 50 g selon l’âge des reproducteurs. Il existe une étroite relation entre le poids à un jour et le poids à l’abattage. Plus les sujets sont lourds à l’éclosion, plus les poids à l’abattage sont élevés (59). Le démarrage commence le jour de l’arrivée des poussins, avec leur installation dans la poussinière. Les normes d’ambiance doivent être respectées, en général pour le chauffage on utilise un radiant de 1400 kcal pour 600 poussins, la répartition des poussins sous l’éleveuse renseigne sur l’état de confort (figure 6).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: L’ŒUF DE CONSOMMATION ET LES RISQUES POUR LA SANTE PUBLIQUE
1.1. FORMATION DE L’ŒUF
1.1.1. Appareil génital femelle
1.1.2. La reproduction
1.1.3. Etapes de la formation de l’œuf
1.2. L’ŒUF PONDU
1.2.1. Aspect physique
1.2.2. Structure de l’œuf
1.2.2.1. Le vitellus
1.2.3. Composition chimique
1.2.4. Contamination de l’œuf par des substances ou agents biologiques nocifs pour l’homme
1.3. IMPORTANCE HYGIENIQUE ET MEDICALE
CONCLUSION
CHAPITRE II : SYSTEMES DE PRODUCTION, DECOMMERCIALISATION ET MODES DE CONSOMMATION DES ŒUFS AU SENEGAL
2.1. La production des œufs de consommation au Sénégal
2.1.1. L’élevage moderne des poules pondeuses au Sénégal
2.2. La commercialisation des œufs de consommation dans l’agglomération dakaroise
2.2.1. Les circuits de commercialisation des œufs
2.2.2. Modes de présentation des œufs
2.2.3. Exportations
2.3. La consommation des œufs au Sénégal
2.3.1. Niveau de la consommation d’œufs au Sénégal
2.3.2. Evolution des habitudes alimentaires
2.3.3. Les différents modes de préparation des œufs
2.3.3.1. Les préparations sans risques
2.3.3.2. Les préparations à risques
CHAPITRE III : APPERCU SUR LA REGLEMENTATION DE LA PRODUCTION ET DE LA COMMERCIALISATION DES ŒUFS  DE CONSOMMATION 
3.1. REGLEMENTATION INTERNATIONALE SUR LES ŒUFS
3.1.2. Réglementation française sur les œufs de consommation
3.2. Cas du Sénégal
CONCLUSION
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
1.1. MATERIEL D’ETUDE
1.1.1. Répartition des fermes avicoles autour de la Décharge de Mbeubeuss
1.1.3. Matériel de laboratoire
1.2. Méthodologie
1.2 .1. Echantillons
1.2.2. Préparation de l’échantillon
1.2.3. Examen organoleptique des milieux de l’œuf
1.2.4. Examen bactériologique des œufs
1.2 .5. Examen chimique des œufs
1.3. Analyses bactériologiques et chimiques des oeufs
1.3.1. Qualité microbiologique des œufs
1.3.2. Qualité chimique des œufs
1.4. Analyse statistique et interprétation des résultats
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. Qualité microbiologique et chimique des œufs
2.2. Signification des contaminants et polluants
2.2.1. Micro-organismes recherchés
2. 3. Appréciation des niveaux de contamination des échantillons par les différents contaminants et polluants
CHAPITRE III: RECOMMANDATIONS
3.1. Mesures d’amélioration au plan technique
3.2. Mesures d’amélioration au plan institutionnel
CONCLUSION GENERALE

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *