Impact de l’infection par le Cytomégalovirus sur les petites vésicules extracellulaires

Impact de l’infection par le Cytomégalovirus sur les petites vésicules extracellulaires issues d’explants placentaires ex vivo

« Le hCMV modifie l’expression de marqueurs de surface des petites vésicules extracellulaires isolées d’histocultures placentaires de premier trimestre »

L’utilisation de modèles cellulaires, bien que réductionniste, permet de gagner en reproductibilité et de disséquer en détail les mécanismes biologiques impliqués en conditions physiologiques ou pathologiques. Après avoir caractérisé en détail la composition des sEV au cours d’une infection par le hCMV dans le modèle trophoblastique de cellules HIPEC, nous avons complété notre recherche avec un autre modèle plus proche de la physiologie. Notre équipe a mis au point il y a quelques années un modèle d’étude d’explants placentaires de premier trimestre issus d’IVG. Ces explants placentaires sont conservés en culture à l’interface air-liquide sur une longue période de quinze jours. Ce modèle d’histocultures placentaires ex vivo est permissif à l’infection par le hCMV (Benard et al., 2014; Lopez et al., 2011). Nous avons adapté ce modèle de placenta infecté par hCMV afin de récolter les sEV produites par le tissu placentaire au cours des quinze jours de culture et les résultats obtenus sont présentés dans l’article joint intitulé «Human Cytomegalovirus infection changes the pattern of surface markers of small extracellular vesicles isolated form first trimester placental histocultures », publié le 10 septembre 2021 dans Frontiers in Cell and Developmental Biology (doi : 10.3389/fcell.2021.689122). Nous avons pour ce travail obtenu l’accord des CPP grâce au centre de ressources biologiques Germethèque (numéro d’autorisation CPP.2.15.27).

En plus de la mise au point d’un modèle de choix pour étudier l’impact de stress infectieux sur les sEV placentaires, ce travail a donc confirmé l’hypothèse selon laquelle les sEV de placentas infectés par le hCMV pourraient jouer un rôle fonctionnel au cours de l’infection virale. La surexpression de CD326 et CD81 pourrait en effet jouer un rôle respectivement sur le bon développement placentaire et sur la dissémination virale. Cette dernière hypothèse a été examinée dans l’article précédemment présenté en partie /résultats 1.1./ Les sEV issues d’histocultures placentaires exercent un rôle pro-viral sur des cellules souches neurales naïves de toute infection. En résumé, les résultats du papier présenté ci- dessous montrent que, au cours d’une infection par le hCMV, la sécrétion des sEV placentaires ne subit pas de modification significative, mais que leur composition en marqueurs de surface protéiques est modifiée, et pourrait potentiellement moduler certains mécanismes physiopathologiques au cours de l’infection par le hCMV (invasion trophoblastique et entrée virale).

« « Le hCMV modifie l’expression de marqueurs de surface des petites vésicules extracellulaires isolées d’histocultures placentaires de premier trimestre » publié dans Frontiers in Cell and Developmental Biology le 10 septembre 2021 / doi : 10.3389/fcell.2021.689122 :

Concernant la suite de ce travail sur les sEV issues d’explants placentaires, nous souhaitons caractériser la composition en miARN de ces vésicules. En effet la description de la composition des sEV placentaires reste lacunaire (Bergamelli et al., 2021), et nous avons pour objectif d’identifier des miARN différentiellement exprimés au sein des sEV placentaires au cours de l’infection par le hCMV, à visée de développement de biomarqueurs non invasifs. Nous avons collecté des placentas de terme comparables, infectés ou non in vitro par le hCMV, et à partir desquels nous avons purifié des sEV afin de séquencer leur contenu en miARN. Comme décrit par Liu et al. le transcriptome des placentas précoce est variable en fonction du terme mais également du sexe de l’embryon (F. Liu et al., 2021). Nous souhaitons donc appliquer à terme la méthode décrite par Degrelle et al. qui permet à partir de débris issus d’IVG, de déterminer le sexe embryonnaire et ainsi pouvoir comparer des groupes de terme, de sexe et de profils d’infection similaires (Degrelle & Fournier, 2018). Afin de valider nos résultats au plus proche de la physiopathologie réelle de l’infection congénitale par le hCMV j’ai constitué une collection biologique « Neuroplex » constituée d’échantillons biologiques de cas cliniques présentant une infection congénitale. En effet, les données obtenues sur cellules trophoblastiques ou explants placentaires ex-vivo restent parcellaires car éloignées de la vraie pathologie de l’infection congénitale à hCMV. Avoir à disposition des échantillons humains nous permet de valider nos données avec plus de pertinence clinique. Les protocoles de mise en place et de suivi d’une collection biologique sont fastidieux et longs, surtout quand les patientes d’intérêt sont peu fréquentes.

D’un point de vue réglementaire, l’étude est enregistrée au Centre de Ressources Biologiques Germethèque, au CECOS de la maternité Paule de Viguier, CHU Toulouse Purpan (BB-0033-00081) sous la déclaration numéro DC-2014-2202 et le numéro d’autorisation AC- 2015-2350. Le comité de protection des personnes a été saisi directement par la Germethèque pour validation de l’étude. Chaque patiente majeure a été informée des objectifs de l’étude, ainsi que de ses droits de refus de participer et de retrait permanent, et a signé un consentement écrit (CPP.2.15.27). Les données cliniques associées, leur collecte et leur analyse sont également couvertes par l’accord numéro DC-2014-2202.

 

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