Impact des activités anthropiques sur la faune et la flore

Paramètres physico-chimiques des eaux des stations d’étude

Les paramètres physico-chimiques jouent un rôle primordial, car ils interviennent non seulement dans la biologie de chaque espèce mais aussi dans la structure et la dynamique de la biocénose toute entière. Pour les moustiques, la nature de l’eau est un élément caractérisant le milieu dans lequel évoluent les stades pré-imaginaux. En effet, le gîte larvaire des Culicidae lié aux caractéristiques physico-chimique de l’eau est déterminant dans la distribution et l’abondance des espèces à l’échelle de biotope. Donc ces données peuvent servir comme un moyen de comparaison entre les stations et la diversité des peuplements Culicidiens. Ces paramètres, température et pH, sont mesurés dans les différents sites d’échantillonnage durant chaque sortie pour les prélèvements, tout au long de la période d’étude.

La température : Ce paramètre révèle un impact direct sur le développement et le cycle biologique de la plupart des insectes aquatiques. La température agit en particulier sur la durée de développement des stades larvaire.
Le potentiel Hydrogène (pH) : Le pH indique le caractère acide ou basique d’une solution. Il mesure la concentration en ions H+ de l’eau, il traduit ainsi la balance entre acide et base sur une échelle de 0 à 14 : 0 étant acide et 14 basique. Le pH doit être impérativement mesuré sur le terrain.

Impact des activités anthropiques sur la faune et la flore

Des études scientifiques ont montré que l’activité humaine peut nuire à la faune et la flore et présente des impacts importants sur les écosystèmes. L’intérêt de ces études sur les populations animales et végétales dépasse la caractérisation de populations adaptées ou la traduction d’impacts environnementaux liés à la ville. Cela permet à la fois de vérifier les effets de l’augmentation de températures sur ces espèces, mais également vérifier l’impact de l’aménagement urbain sur les communautés animales et végétales . De plus, le fait de comprendre quelles espèces et par quels moyens elles ont pu survivre aux nouvelles conditions environnementales imposées par l’homme, pourrait permettre d’apporter une meilleure conception de l’adaptation.

L’écologie urbaine est un domaine récent, il est considéré et plébiscité depuis peu. En effet, les chercheurs ont globalement commencé à considérer les villes comme des écosystèmes à part entière dans les années 1970 . L’écologie urbaine, tout comme le reste des branches de l’écologie, se base souvent sur des patrons et sur l’identification de leurs paramètres pour mettre en place des hypothèses sur les processus sous-jacents. L’étalement et l’extension des villes vont entrainer des modifications du paysage et induire de nouvelles contraintes écologiques auxquelles les espèces devront faire face.

Face à ces modifications du milieu les espèces peuvent évoluer de deux manières différentes : Soit elles tolèrent et exploitent les milieux urbanisés. Soit elles ne tolèrent pas les modifications du milieu et elles voient leur aire de répartition se modifier.

Description des gîtes

Types de gîtes : Les moustiques sont capables de peupler les gîtes les plus variés. Il s’agit de gîtes artificiels et naturels qui constituent des lieux de ponte favorables. Les larves se développent indifféremment dans des eaux claires et polluées.
Les gîtes naturels : Les quantités irrégulières des pluies, s’accumulent dans des dépressions dont la forme diffère, donnant ainsi de nombreux types d’eau stagnante qui sont représentés par des bassins.

Des bords de rivières, des flaques, des fossés, des marais, des mares, des ruisseaux, des sources, des trous d’arbres, des trous de rochers ainsi que par des zones inondées.
Les gîtes artificiels : Ils sont plutôt liés au mauvais entretien des systèmes de collecte et d’évacuation des eaux de pluie, à l’accumulation de déchets dans les jardins, sur les voies publiques, les canaux d’irrigation les citernes, les puits, les retenues ainsi que les rizières et bien évidement les vides sanitaires des bâtiments.

Caractéristiques des gîtes : La présence des moustiques a été enregistrée dans certains gîtes dont les structures sont variables, ils peuvent coloniser des gîtes sans végétation comme avec végétation. On peut les trouver dans des biotopes ombragés ainsi qu’au niveau des biotopes ensoleillés. Il est possible aussi de les apercevoir dans des gîtes permanents, semi permanents, temporaires voire même éphémères. Les larves se développent préférentiellement dans les gîtes moins profonds que dans les gîtes profonds. La vitesse du développement est soumisse aux conditions climatiques spécialement la température.

Présentation des espèces inventoriées

Culex pipiens Linné, 1758 : Culex pipiens a pour synonymes Culex agilis (Bigot, 1889), Culex azoriensis (Theabold,1903), Culex bifureatus (Linné, 1758) et Culex haenatophagus (Ficalbi, 1893) (Senevet etAndarelli, 1959). C’est une espèce multivoltine, très abondante, pendant les mois d’été et d’automne. Les imagos femelles hivernent dans les caves, étables, grottes et autres abris naturels. Les œufs sont déposés à la surface de l’eau assemblés en barquettes de 240 à 340 œufs, 30 à 40 pour les autogènes. Les larves se développent dans des eaux très polluées par les matières organiques (fosse de drainage d’eaux usées, mare temporaire de la périphérie des villes….). On peut aussi les rencontrer dans des gîtes dont l’eau est fraiche et pure.
Les femelles qui sont hématophages piquent tous les vertébrés à sang chaud pour compléter leur repas sanguin qui est destinée à la maturation des œufs.

Cette espèce est la principale vectrice du virus West Nile. Chez les adultes on peut distinguer le mâle par ses antennes plumeuses , ainsi que par sa petite taille (3 à 4 mm) alors que la femelle peut mesurer jusqu’à 10 mm. Les larves possèdent une tête plus large que longue , l’indice (longueur/largeur) du siphon est de 4,6 à 5,9.

Culex theileri Theobald, 1903 : Les larves de cette espèce peuvent se rencontrer dans un grand nombre de gîtes (mares, marais, rivières, citernes, flaques résiduelles, sources, canaux d’irrigation, rizières) dont l’eau est généralement douce mais peut être aussi légèrement salée ; cette eau peut être propre ou polluée. Les femelles piquent tous les mammifères essentiellement en extérieur, mais peuvent entrer dans les maisons pour piquer l’homme ; elles ne constituent pas une nuisance majeure, l’espèce hiverne au stade imaginal. Elle est très présente pendant les mois d’été et d’automne.

En Afrique du Sud, l’espèce a été trouvée naturellement infectée par les virus West Nileet Sindbis.  Le mentum est constitué de moins de 8 dents de part et d’autre de la dent médiane. La tête est sombre dotée d’antennes longues . Le siphon est de forme droite légèrement déformé à l’extrémité, la selle est sombre, le pecten est dotée de 8 à 13 dents.

Table des matières

1. INTRODUCTION
2. MATÉRIEL ET MÉTHODES
2.1. Présentation de la région d’étude 
2.2. Données climatiques de la région d’étude 
2.2.1. Les précipitations
2.2.2. La température
2.2.3. Diagramme Ombrothérmique de Gaussen
2.3. Paramètres physico-chimiques des eaux des stations d’étude 
2.3.1. La température
2.3.2. Le potentiel Hydrogène (pH)
2.4. Impact de l’homme sur la faune et la flore 
2.5. Description des gîtes
2.5.1. Types de gîtes
2.5.2. Caractéristiques des gîtes
2.6. Recensement des différents types de gîtes dans la région de Annaba
2.7. Présentation des stations d’étude
2.8. Échantillonnage et identification des Culicidés
2.8.1. Échantillonnage des larves
2.8.2. Identification des larves récoltées
2.9. Indices écologiques
2.9.1. Indices écologiques de composition
2.9.1.1. Richesse spécifique
2.9.1.2. Abondance relative
2.9.1.3. Fréquence d’occurrence
2.9.2. Indices écologiques de structure
2.9.2.1. Indice de diversité de Shannon-Weaver
2.9.2.2. Equitabilité
2.10. Technique d’élevage
2.11. Extraction et dosage des principaux constituants biochimiques
2.11.1. Dosage des protéines totales
2.11.2. Dosage des glucides totaux
2.11.3. Dosage des lipides totaux
2.12. Dosage des biomarqueurs
2.12.1. Activité de l’acétylcholinestérase
2.12.2. Dosage des glutathion S-transférases
2.13. Evaluation du potentiel de reproduction de Culex pipiens
2.14. Caractérisation des hydrocarbures cuticulaires
2.14.1. Technique d’extraction
2.14.2. Analyse des extraits par chromatographie en phase gazeuse / spectrométrie de masse (CPG/SM)
2.15. L’analyse statistique
3. RÉSULTATS 
3.1. Impact des activités anthropiques 
3.2. Inventaire des Culicidés
3.2.1. Présentation des espèces inventoriées
3.2.1.1. Culex pipiens Linné, 1758
3.2.1.2. Culex theileri Theobald, 1903
3.2.1.3. Culex modestus Ficalbi, 1890
3.2.1.4. Culiseta longiareolata Maquart, 1828
3.2.1.5. Aedes (Stegomyia) albopictus Skuse, 1894
3.2.1.6. Aedes aegypti Linnaeus, 1762
3.2.1.7. Anopheles claviger Meigen, 1804
3.2.1.8. Anopheles labranchiae Falleroni, 1926
3.2.2. Indice écologique de composition
3.2.3. Indice écologique de structure
3.2.4. Distribution temporelle selon les saisons
3.3. Résultats Dosages 
3.3.1. Dosages des métabolites
3.3.1.1. Dosage des protéines totales
3.3.1.2. Dosage des glucides totaux
3.3.1.3. Dosage des lipides totaux
3.3.2. Dosage des biomarqueurs
3.3.2.1. Dosages de l’activité spécifique de l’acétylcholinestérase
3.3.2.2. Dosage de l’activité spécifique de la glutathion S-transférase
3.4. Le potentiel de reproduction 
3.5. Caractérisation des hydrocarbures cuticulaires
4. DISCUSSION 
4.1. Impact des activités anthropiques sur le développement des moustiques 
4.2. Inventaire des culicidés
4.3. Composition biochimique 
4.4. Caractérisation des hydrocarbures cuticulaires
5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
6. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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