Impact des croyances religieuses sur les pratiques de dépistages du cancer du col de l’utérus

Impact des croyances religieuses sur les pratiques de dépistages du cancer du col de l’utérus

Le cancer du col utérin

 Le cancer du col de l’utérus est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules du col utérin. Il existe deux types de carcinomes. 85% sont des carcinomes épidermoïdes développés au niveau de l’exocol et 15% sont des adénocarcinomes développés au niveau de l’endocol (1). Le facteur de risque principal est la présence prolongée du papillomavirus au niveau du col utérin. En France le cancer du col de l’utérus représente le 12ème cancer le plus fréquent avec près de 3000 nouveaux cas diagnostiqués tous les ans. Plus de 1100 femmes meurent chaque année de ce cancer. La mortalité a fortement diminué depuis la diffusion à large échelle du dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) dans les années 1970. Cependant c’est l’un des rares cancers pour lequel le pronostic se dégrade en France. En effet, le taux de survie à 5ans est passé de 68% dans la période 1989-1993 à 62% dans la période 2005-2010 (1). Le papillomavirus humain est un virus dont on connaît 200 génotypes différents. Seuls certains sont impliqués dans la survenue du cancer du col de l’utérus. Les types les plus fréquents sont les HPV type 16 et 18 qui sont présents dans plus de 70% des cas de cancers du col de l’utérus (2). 5 La transmission du virus se fait par contact avec la peau et les muqueuses lors des rapports sexuels avec ou sans pénétration. C’est pourquoi le préservatif, même s’il permet de limiter le contact avec le virus, ne peut pas assurer une protection complète. 80% des femmes sont infectées au moins une fois dans leur vie, rendant cette infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde (1). Bien qu’elle guérisse spontanément le plus souvent, dans 10% des cas le virus persiste. Au bout de 10 à 15 ans de persistance dans le col utérin celui-ci finit par développer des lésions pré-cancéreuses puis cancéreuses. Le Papillomavirus humain n’est pas le seul facteur de risque du cancer du col de l’utérus. La précocité des rapports sexuels, la multiplicité des partenaires sexuels, le tabagisme, être porteur VIH ou avoir un traitement immunosuppresseur, la multiparité sont également des facteurs de risque . 

Les autres types de cancers liés au HPV

 Il est également important de rappeler que le papillomavirus ne donne pas uniquement des cancers du col de l’utérus et que 5 autres types de cancers lui sont directement liés. Des cancers du vagin, de la vulve, du pénis, de la gorge et également anaux. Sans compter également les verrues ano-génitales et autres condylomes qui, bien que bénins, peuvent être une gêne esthétique ou fonctionnelle pour les patients. Ci-joint le tableau du centre de contrôle et de prévention des maladies des USA, qui montre les différentes atteintes de cancer liées au HPV(3). 6 En France, ces chiffres sont tout aussi parlants (4) : 

Prévention primaire 

Un des moyens de prévention de l’infection à papillomavirus humain et donc du cancer du col de l’utérus passe par la vaccination. À l’heure actuelle il existe deux vaccins, un quadrivalent (6,11,16,18) et un nonavalent. La vaccination ne protège pas encore contre toutes les infections à HPV, c’est pourquoi, même vaccinées, les femmes doivent participer au frottis cervico-vaginal. Cependant en France et plus de dix ans après les premières recommandations, le taux de couverture vaccinale est faible avec seulement 24% des jeunes filles de moins de 16 ans correctement vaccinées (5). Depuis 2016 le vaccin est aussi recommandé chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et ce jusqu’à 26 ans. L’OMS recommande également la vaccination universelle des garçons de 11 à 14 ans, position soutenue par l’académie de médecine française (6). Le calendrier vaccinal 2020 prévoit donc à partir du 1er janvier 2021 la mise en place de la vaccination chez les garçons selon le même protocole que la vaccination chez les filles (7). Ceci permettrait d’améliorer directement leur santé mais bénéficierait aussi à la protection des filles non vaccinées. Cependant le peuple français reste un peuple méfiant des vaccins, au Royaume-Uni la couverture vaccinale est de 80%. Pour notion 7 en 10 ans, 200 millions de doses ont été prescrites dans le monde et plus de 6 millions en France

Table des matières

INTRODUCTION
LE CANCER DU COL UTERIN
LES AUTRES TYPES DE CANCERS LIES AU HPV
PREVENTION PRIMAIRE
PREVENTION SECONDAIRE
UN PEU D’HISTOIRE
MATÉRIEL ET MÉTHODES
RÉSULTATS
LA PUDEUR DES FEMMES, UNE VALEUR FORTE DE LA RELIGION
LA MALADIE, UNE VOLONTE DIVINE
LES CROYANCES NORMATIVES PREGNANTES DANS LA RELIGION
DES EFFETS CROISES ENTRE RELIGION ET MECONNAISSANCE DE LA PATHOLOGIE OU DU
DEPISTAGE
DISCUSSION
FREINS AU DEPISTAGE
LEVIERS POTENTIELS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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