La raison islamique à l’épreuve de l’islamisme

La raison islamique à l’épreuve de l’islamisme

DES STATUTS OPPOSÉS

Ceux qui ont cru, les Juifs, les Nazaréens et les Sabéens, quiconque a cru en Dieu et au jour dernier et fait une œuvre vertueuse, aura leur salaire auprès de leur Seigneur. Nulle crainte pour eux, et ils ne seront point attristés » 2 ; « Ceux qui ont cru, les Juifs, les Sabéens, et les Nazaréens, quiconque a cru en Dieu et au jour dernier et fait une œuvre vertueuse, nulle crainte pour eux, et ils ne seront3 point attristés4 . 1 Coran, 36, 9/3ème. 2 Coran, 62. 2/87ème. 3 Dans le texte, rien nřindique quřil sřagit du futur. 

AL-ÎMÂN

En quoi consiste l’Islâm transcendant qui ne sřidentifie pas à une génération, parce quřayant fait lřobjet dřappel de la part de tous les prophètes ? Avant de répondre à cette question, faisons globalement un constat, à lřinstar dřUrvoy, Marie-Thérèse, des mobiles politico-économiques a conditionné lřévolution historique del’islam5 . Cřest ainsi que nous constatons que les élaborations dogmatiques relatives à l’îmân, la foi et émanant des écoles de pensée nřont vu le jour quřaprès coup, c’est-à-dire pour renforcer des positions plus ou moins politiques. Cřest pourquoi nous allons aborder le concept îmân dans lřexpression coranique compte non tenu des spécifications que la foi connaitra avec ces écoles de pensée. Pour ce faire, nous nous intéressons aux croyances fondamentales qui constituent le credo musulman, celui de lřislam universel transcendant. Faudrait-il alors, avant tout, sřintéresser à lřétymologie du mot ? Au préalable, rappelons notre devoir de nous éloigner de ces deux phénomènes : lřimitation restrictive et la réduction assimilatrice. En vérité le Coran traite de lřislam et de l’îmân différemment. Il yřaurait une préséance entre les deux6 . Le nom verbal îmân dérive de la racine a.m.n. .ْ .َ .أ qui signifie être en sécurité, confier dřoù lřidée de sauvegarde, de confiance, de foi7. Dans le Coran le substantif îmân et ses dérivés nřapparaissent pas moins de six cent dix fois. Il va désigner plusieurs aspects de la foi : le fait de croire, le contenu de la croyance et aussi lřacte qui sera accompli par le croyant pour le devenir. Selon lřencyclopédie de lřislam  Beaucoup de penseurs ont travaillé sur la question : al Ghazali, iḥyâ ‘ulûm ad dîn, T1, pp de6 à 3. Shahrûr, al islam walîmân… nous pourrions discuter cette préséance. Mais cela ne nous parait pas utile dřautant plus que lřîmân est le principe et lřislam le comportement. La valeur terminale et les valeurs instrumentales.  La racine a.m.n. est lřune des plus fréquentes du lexique coranique et imân y désigne plutôt lřacte, tantôt le contenu de la foi, tantôt les deux ensembles. Il faut dire que le Coran ne cesse dřenseigner la nécessité de la foi et dřen proclamer les exigences8 . Pour ce faire, le verbe accompli âmana ِٓآ , âmanû إِٛآ sera employé pour renvoyer à lřacte. Il sera souvent associé à « bâ ب «pour désigner ce qui fait lřobjet de croyance. Le participe actif singulier mûmin ِِٓٛ et au pluriel mûminûn ِِْٕٛٛ et mûminât اخِِٕٛ désigne le croyant. Tandis que lřimpératif âmin ou âminû fait injonction de croire en Dieu. Le Coran sřadressera pourtant aux adeptes de Muhammad (P.S.L.) membres de sa communauté pour les appeler à consolider leur foi. Le substantif alـîmân, îmân quant à lui apparaîtra treize fois pour désigner ce qui est déjà constitué comme foi. Dans la période médinoise, après quřil sřest constitué autour du prophète une communauté de croyants (y compris les Juifs et Chrétiens), le Coran utilisera « yâ ayyuha-l laḏîna âmanû », O vous qui croyez, par 89 fois9 pour donner des injonctions, recommandations, prescriptions, interdictions à ceux qui ont cru à Muhammad (P.S.L.). Ces appels, comme le dit Al- jâbir al-jazâřiri0 traitent de tout ce qui a trait à la foi, au culte, à la morale, aux rapports entre individus ainsi quřà certaines lois prescrivant la zakat, les peines al-ḥudûd etc. Ensuite, le texte emploi également « al-mûminûn ٌِّْٕٛٛا , almûminât اخٌِّٕٛا « pour désigner les membres de cette communauté afin de leur spécifier leur foi en termes de comportement. Mais dans les deux périodes, mecquoise (dans 22 sourates) et médinoise (dans 10 sourates), le texte coranique identifie la foi à son critère « al Řamal as- ṣâliḥ ػٌقاٌا ًّؼٌا « et 8Encyclopédie de l’islam,op.cit. 9 al-Jazâiri en a décompté 90 appel parce quřil y a introduit lřappel fait au prophète « yâ ayyuha-n nabi ». 0 Voir al-Jazâiri abû bakr jâbir, Nidâ’âtu-r raḥmân li ahli-l îimân, al-madina al-munawwara, maktabatu-l Řulûm wa-l ḥikam, s.d., p 5. 30 lřassocie à sa promesse, le bonheur dans lřau-delà mais aussi ici-bas. Par contre, alـ îmân sera opposé à lřinfidélité « al- kufr ىفشٌا « tout en lřassociant au malheur. Aussi, très tôt, dans la période mecquoise, dans la sourate al-Řaṣr,ؼقشٌا treizième selon la chronologie de la Révélation, le Coran fera de la foi le critère de la vie humaine, son gouverne : Au nom de Dieu, le tout miséricordieux, le très miséricordieux. Par lřépoque, Lřhumain est en perdition. Sauf ceux qui ont cru, ont fait les œuvres vertueuses, se sont enjoints mutuellement la vérité et se sont enjoints mutuellement lřendurance. 1 Ainsi la sentence est entendue et par ceux qui ont accepté le message de Muhammad (P.S.L.) et par les infidèles. Très tôt aussi à Médine, alors que la communauté des croyants se formait, le Coran avertit dans la sourate 2 « la vache » (verset 62), quatre-vingt septième de lřordre chronologique et première sourate de cette période : Ceux qui ont cru, les Juifs, les Nazaréens et les Sabéens, quiconque a cru en Dieu et au jour dernier et fait une œuvre vertueuse, auront leur salaire auprès de leur Seigneur. Nulle crainte pour eux, et ils ne seront point attristés. En sřadressant ainsi à la communauté de Médine autour du prophète, le Coran, non seulement, confirme la promesse faite à tout croyant, de façon générale compte non tenu, bien sûr, des différences, mais aussi élabore le principe de la foi en lřexistence de Dieu et du jour dernier et de son critère « al- ‘amal as-ṣâliḥ », œuvre vertueuse. Plus tard, dans cette même période, il réitéra cette valeur : « Ceux qui ont cru, les Juifs, les sabéens, et les Nazaréens, quiconque a cru en Dieu et au jour dernier et fait une œuvre vertueuse, nulle crainte pour eux, et ils ne seront point attristés. » dans al-mâida (le banquet), cent douzième sourate, vers la fin de la période médinoise, comme pour trancher sur les diversités.  Coran, /103ème. On peut, donc, tenter de stabiliser le concept « îmân » autour de lřacceptation de lřexistence de Dieu et de son autorité sur tout. Nous avons mentionné, précédemment, que lřidée de religion ad-dîn est étroitement liée aux rapports que lřhomme établit entre lui et lřunivers et, au-delà, à son créateur, être surnaturel, détenteur de pouvoir et redoutable. Ce rapport sera établi sur une base solide appelée foi, cřest à dire la croyance en Dieu, au jugement dernier et en lřobligation de faire le bien et de sřéloigner du mal, le respect des mœurs policées. Elle sřexercera en tant que « lien direct et personnel du croyant avec Dieu. Elle procède dřune démarche de Dieu vers lřhomme et peut toucher chaque homme en particulier ». Le Coran rappelle : « Te gratifient-ils s’ils se soumettent ? Dis : «Vous ne me gratifiez pas par votre soumission. C’est plutôt Dieu qui vous gratifie en vous dirigeant vers la foi, si vous êtes véridiques »».Ce sera donc lřessence de la Religion, de l’Islâm transcommunautaire que nous avons identifié plus haut. Quant à ses constituants, ils vont tenir dans le cadre de la permanence et non de la conjoncture. En effet, nous pouvons observer que dans les versets et sourates précités, l’îmân a été toujours articulé sur trois choses fondamentales communes aux religions monothéistes : 1. Foi en lřexistence de Dieu ; 2. Foi en un jour dernier ; 3. Foi en lřobligation dřœuvres vertueuses. On peut également constater que le Coran promet le paradis aux croyants et non aux musulmans : « Ceux qui ont cru et ont fait les œuvres vertueuses auront des jardins sous lesquels courent des rivières. Voilà le grand succès 4 ». Dans le Coran, cette expression « inna-l laḏîna âmanûwa ‘amilu-s-ṣâliḥât إِٛآ ٓ٠زٌا ْإ ؽاخٌقاٌا اٍّٛػٚ « sera employée dix fois dont deux seulement à Médine. Les huit premières fois apparaissent dans les sourates mecquoises, donc avant même la constitution de la communauté de Muhammad (P.S.L.) alors que le hadith dřOmar sur les piliers de lřIslam5 nřétait pas encore connu (, 85/27ème ; 19.19/44ème ; 9, 10/51ème ; 23, /52ème ; 8, 31/57ème ; 2 Michel MALHERBE, op.cit., p. 22. 3 Coran, 17. 49/106ème. 4 Coran, , 85/27ème. 5 Voir infra. 32 18, 41/61ème 103/69ème). Mieux certains piliers de lřislam tels quřil apparaît dans ce hadith nřétaient pas encore prescrits. Aussi dans la période de Médine, la seconde citation devient plus prononcée : Ceux qui ont cru et ont fait les œuvres vertueuses, ceux-là sont les meilleurs de la création. Leur rétribution auprès de Dieu sera les jardins d’Eden, sous lesquels courent les rivières. Ils y seront éternellement, à jamais. Dieu les agrée, et ils l’agréent. Voilà pour celui qui redoute son Seigneur. 6 Tandis que de lřautre côté, les pires de la création sont destinés à lřenfer : « Ceux qui ont mécru parmi les gens du livre, ainsi que les associateurs, iront au feu de la Géhenne. Ils y seront éternellement. Ceux-là sont les pires de la création 7 ». Dřautres emplois de la formule au singulier « Řamal ṣâliḥ ػٌفا ًّػ« , œuvres vertueuses apparaissent dans la période mecquoise. La foi sera toujours associée à « œuvres vertueuses » « wa ‘amila ṣâliḥan ؽاٌفا ًّػٚ « et fait œuvres vertueuses . On peut relever que le critère de la foi se rapporte, ici, à la conduite. Cette conduite va donc être structurée autour dřun engagement quřon peut appeler Řaqîdah ذج١ػم) contrat) qui sřexprime à travers les bonnes œuvres. Manifestement, la Révélation fera de l’îmân une cause, une promesse et enfin la condition du salut. En effet, lřhomme est habité par ces questions angoissantes : dřoù viensje ? Ou vais-je ? Que dois-je faire ? Il trouvera des réponses sřil accepte de relativiser la valeur de son temps et de son espace pour se soumettre et se confier à Dieu. La foi lui permet de vaincre les incertitudes et les angoisses qui lřentravent et, ainsi, de vivre heureux ici-bas comme dans lřau-delà. « Quiconque, mâle ou femelle, fait une œuvre vertueuse en étant croyant, nous lui ferons revivre [vivre] une bonne vie [ici-bas]. Nous les rétribuerons mieux que ce qu’ils faisaient » (V. 97, 16/70ème).  En effet, pour l’Islâm, la foi détermine la quiétude de lřhomme. Rappelons quřAbraham, le patriarche de l’Islâm, selon le Coran, sřest posé ces questions de même que Muhammad (P.S.L.) qui sřest retiré dans la grotte de hirâ8 afin de méditer sur le sens de la vie avant de trouver des réponses avec la Révélation reçue par lřintermédiaire de lřange Gabriel. C’est pourquoi, la foi a des implications sur la vie du croyant en tant que facteur de sérénité. Elle aura une fonction de régulation, mieux de détermination tout comme la religion, de façon générale, parce quřelle repose sur la foi. Ceci contrairement à lřinfidélité, al kufr. 

AL KUFR

Lřinfidélité al kufr, grosso modo, est un concept antinomique de la foi9. Dès lors, elle traduit toute lřangoisse qui va habiter lřinfidèle et toute la souffrance et la misère auxquelles il est destiné. Le texte coraniqueva lřinscrire à lřopposé de la foi, dans la même démarche. Il va lřélaborer en termes de comportement intérieur avant de donner ses caractéristiques et son devenir. Si pour le fidèle, il est promis le paradis et la vie heureuse, il est tout aussi promis à lřinfidèle lřenfer et le malheur dans la vie sur terre. Ainsi dans le texte coranique le substantif kufr (al-kufr) et ses dérivés apparaissent dans toutes les périodes. Etymologiquement kufr renvoie aux notions dřingratitude, de dissimulation, de refus, de reniement.0 Il sera employé sous plusieurs formes : Le substantif al kufr pour désigner lřinfidélité après lřavoir caractérisée en termes de comportement. Ilaparaîtra notamment à Médine (onze fois contre une seule fois à la Mecque) alors que la foi est bien élaborée pour être opposée à elle : Voudriez-vous demander à votre envoyé comme auparavant on demanda à Moïse ? Quiconque échange la foi contre la mécréance, s’est égaré de la voie droite1 », « Ne t’attriste pas au sujet de ceux qui s’empressent dans la mécréance. Ils ne nuiront en rien à Dieu. Dieu veut ne leur remettre  aucune part dans la [vie] dernière. Ils auront un très grand châtiment. Ceux qui troquent la foi contre la mécréance ne nuiront en rien à Dieu. Ils auront un châtiment affligeant2 . Par la suite, le Coran sřintéressera au groupe de mécréants pour les démasquer et leur promettre le châtiment. O envoyé ! Ne t’attriste pas au sujet de ceux qui s’empressent dans la mécréance parmi ceux qui dirent : « Nous avons cru » avec leurs bouches alors que leurs cœurs n’ont pas cru. Il en est parmi les Juifs qui écoutent le mensonge, écoutent d’autres gens qui ne sont jamais venus à toi et déplacent les paroles de leurs lieux. Ils disent : « Si ceci-vous est donné, prenez-le et s’il ne vous est pas donné, prémunissez-vous [-en] ». Celui que Dieu veut éprouver, tu ne pourras rien pour lui contre Dieu. Ceux-là sont ceux dont Dieu n’a pas voulu purifier les cœurs. Ils auront l’ignominie dans la [vie] ici-bas, et dans la [vie] dernière un très grand châtiment3 . Plus tard dans lřavant dernière sourate, il les assimile aux ennemis à combattre et leur déclare la guerre : Si, après leur engagement, ils rompent leurs serments et attaquent votre religion, combattez alors les guides de la mécréance. Ils ne tiennent pas les serments. Peut-être s’interdiront-ils ! Ne combattrez-vous pas des gens qui ont rompu leurs serments et ont voulu faire sortir l’envoyé, alors que ce sont eux qui ont commencé à vous [combattre] la première fois ? Les redoutez-vous ? Or, Dieu a plus de droit à ce que vous le redoutiez, si vous êtes croyants ! 4 . La forme verbale kafaraوفش au singulier désignera lřaction de nier, de mécroire c’est-àdire de lřinfidélité caractérisée. Par vingt fois, elle est employée dans le texte, dans les deux périodes, dans le sens dřidentifier le mécréant et de le mettre devant ses responsabilités : Avant eux, ont démenti les gens de Noé. Ils ont démenti notre serviteur et ont dit : « C’est un possédé d’un djinn ! », et il fut sommé. Nous ouvrîmes alors les portes du ciel à une eau torrentielle, et fîmes jaillir de la terre des sources. Les eaux se rencontrèrent d’après un ordre prédéterminé. Nous le portâmes sur un objet de planches et de clous, courant sous nos yeux, en rétribution pour celui qu’on avait mécru. Nous le laissâmes comme un signe. Y a-t-il quelqu’un pour se rappeler ? Quels furent mon châtiment et mes avertissements ! . Tout comme les mécréants déjà démasqués seront trahis par leur allié et ils nřauront jamais de victoire sur les musulmans et donc sur la religion : Ils ne vous combattront ensemble que dans des cités fortifiées ou de derrière des murs. Leur rigueur parmi eux est forte. Tu penserais qu’ils sont rassemblés, alors que leurs cœurs sont divers. Cela parce qu’ils sont des gens qui ne discernent pas. [Ils] ressemblent à ceux qui, peu de temps avant eux, ont goûté le ravage de leur affaire et auront un châtiment affligeant. [Ils] ressemblent au Satan lorsqu’il dit à l’humain : « Mécrois ». Lorsque il a mécru, il [lui] dit : « Je suis quitte de toi. Je crains Dieu, le Seigneur du monde ». Leur fin à tous deux sera dans le feu. Ils y seront éternellement. Voilà la rétribution des oppresseurs6 . Cřest ainsi quřon peut constater la mise en scène de deux communautés qui se sont formées en fonction de leur fidélité (îmân) ou infidélité (kufr) à Dieu : les « al -laḏîna âmanû إِٛآ ٓ٠زٌا« , et les « al laḏîna kafarû اٚوفش ٓ٠زٌا« . Elles seront opposées religieusement mais aussi politiquement. La promesse est faite à chaque communauté selon son statut et/ ou comportement. Lřexpression « inna-l laḏîna kafarû اٚوفش ٓ٠زٌا ْإ « sera employée pour destiner les mécréants à leur sort ultime dix-huit fois dont deux seulement à la Mecque (40.10 et 41. 41/ respectivement 60ème et 61ème). Si ceux qui ont mécru possédaient tout ce qui est sur la terre, et autant semblable, pour s’en racheter du châtiment du jour de la résurrection, on ne l’accepterait pas d’eux. Ils auront un châtiment affligeant. Ils voudront sortir du feu, mais ils n’en sortiront pas. Ils auront un châtiment subsistant7. En définitive, le pluriel kafarû est utilisée cent quatre-vingt une fois dont cent trentequatre fois dans lřexpression « al laḏîna kafarû », ceux qui ont mécru, à travers tout le texte coranique pour les condamner à une vie austère et à lřenfer. Ceci par ce que le kufr, lřinfidélité, détermine la condition de celui qui la manifeste ou la dissimule. Dřailleurs, très tôt dans la période mecquoise, le Coran renseigne sur ceci : 6 Coran, de 14 à17, 59/101ème. 7 Coran 36 et 37, 5/ 2ème. 36 Au nom de Dieu, le tout miséricordieux, le très miséricordieux. Dis : « O vous les mécréants ! Je n’adore pas ce que vous adorez. Ni vous, adorateurs de ce que j’adore. Ni moi, adorateur de ce que vous avez adoré. Ni vous, adorateurs de ce que j’adore. A vous votre religion, et à moi ma religion ». 8 Le prophète est appelé à se démarquer de toute possibilité de reniement ou de dissimulation. Ainsi lřinfidélité peut être définie comme étant antinomique à la foi, cřest le fait de renier  Lřexistence dřun Dieu Unique auquel ont appelé les prophètes du monothéisme ;  Le jugement dernier et sa conséquence sur la conduite de lřhomme  Lřobligation de faire le bien et de sřéloigner du mal. Toutes choses qui occasionnent la perte de confiance en Dieu et ainsi la perte de sécurité et de sérénité dřici-bas comme dans lřau-delà. Elle sřaffirme par lřingratitude et la non reconnaissance de tout ce que Dieu a donné à lřhomme. Naturellement, Le mécréant se détermine mal par rapport à sa condition dřhomme créé par Dieu. Il manifeste un orgueil qui lřempêche de relativiser son temps et son espace : « Ils dirent : « Il n’y a d’autre que notre vie ici-bas. Nous mourons et nous vivons et seul le temps nous détruit ». Ils n’en ont aucune connaissance. Ils Ne font que présumer ».

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : DE LA STRUCTURE DE L’ISLAM
CHAPITRE I.I. : DE L’ISLAM CORANIQUE
Section 1.1.1. De la religion
Section 1.1.2. Des statuts opposés
Section 1.1.3. De la communauté coranique
CHAPITRE I.II. L’ISLAM EN MOUVEMENT
Section 1.2.1. De la prophétologie
Section 1.2.2. Déploiement historique et géographique des prophètes et messagers
Section 1.2.3. Des récits coraniques
CHAPITRE I.III. DE L’UNITÉ PLURIELLE ISLAMIQUE
Section 1.3.1. Des premières expériences islamiques
Section 1.3.2. De la structure universelle de l’Islâm
Section 1.3.3. De la dimension communautaire et de groupe dans la religion
DEUXIÈME PARTIE : DES SOURCES AUX MÉTHODES
CHAPITRE II.I. : DE LA STRUCTURE HISTORIQUE DU CORAN
Section 2.1.1. De la recension, mise en codex du texte révélé
Section 2.1.2. Des rapports entre le Coran et les autres révélations
Section 2.1.3. Des procédures de Révélation du contenu coranique
CHAPITRE II.II.DE LA SUNNA
Section 2.2.1. De l’Histoire du concept
Section 2.2.2. De l’élaboration des hadiths
Section 2.2.3. De la circonspection au rejet des hadiths
CHAPITRE II.III. DES RAPPORTS AUX SOURCES
Section 2.3.1. De la centralité de la Révélation VIII
Section 2.3.2. Des tentatives de dépassement des approches d’exégèse traditionnelles
Section 2.3.3. De la Principologie, l’uṣulu-l fiqh.
TROISIÈME PARTIE : L’ISLAMISME EN QUESTION
CHAPITRE III.I.DE LA THÉORISATION DE L’ISLAMISME
Section 3.1.1. De la Révélation et du pouvoir politique
Section 3.1.2. De l’exercice du pouvoir politique par Muhammad (P.S.L) et
les califes
Section 3.1.3. De la légitimation du pouvoir en Islam.
CHAPITRE III.II.DE L’INTÉGRISME À L’ISLAMISME
Section 3.2.1. De l’intégrisme
Section 3.2.2. De l’islamisme
Section 3.2.3. Des mouvances de l’islamisme
CHAPITRE III.III. DES IMPASSES DE L’ISLAMISME
Section 3.3.1. De l’impasse idéologique et politique
Section 3.3.2. De l’impasse culturelle
Section 3.3.3. De l’impasse juridique au dépassement de l’islamisme
CONCLUSION

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