La ré-intervention en odontologie restauratrice

La ré-intervention en odontologie restauratrice

Critères d’évaluation d’une restauration 

Intérêt de critères objectifs d’évaluation d’une restauration 

Intérêt pour l’omni-pratique

La décision de ré-intervention sous-entend une restauration défectueuse. La difficulté réside souvent dans l’évaluation individuelle d’une restauration. Ainsi, la prise de décision de ré-intervention en odontologie restauratrice est souvent empirique. La mise en œuvre de critères précis d’évaluation permet ainsi d’aider le praticien dans sa pratique quotidienne. 

Intérêt pour l’utilisation dans un cadre pédagogique

Des critères objectifs d’évaluation d’une restauration constituent une aide précieuse pour l’étudiant qui pourra alors mieux s’auto-évaluer et perfectionner ses restaurations. De plus, cela constitue un outil pédagogique supplémentaire pour l’enseignant qui peut utiliser tant pour les explications et démonstrations que pour les notations.

Intérêt dans le cadre d’études cliniques

Une homogénéité des critères d’évaluation d’une restauration est nécessaire pour la comparabilité des études et dans le but d’une évaluation standardisée des matériaux et techniques. Les examinateurs peuvent alors s’entraîner à la connaissance de ces critères et aux procédures d’évaluation, c’est ce qu’on appelle le calibrage des examinateurs. En ce sens, le site e-calib a été conçu pour les évaluateurs dans le but de les initier et de les entraîner aux critères FDI que nous décrirons ci-dessous. Ce site est en langue anglaise et en accès gratuit. Ses objectifs sont clairement énoncés sur la page d’accueil. Pour les études cliniques, les objectifs de ce site sont: 6 – la formation et le calibrage efficace des chercheurs par l’utilisation des outils d’apprentissages en ligne, – la réduction des variations des résultats des essais cliniques sur les restaurations dentaires qui utilisent les critères d’évaluations standard, – une meilleure comparabilité des résultats des essais cliniques sur les restaurations dentaires – de rendre les programmes de calibration plus efficients Par ailleurs, ce site a pour objectif d’améliorer la pratique clinique quotidienne et l’enseignement aux étudiants

Critères d’évaluation d’une restauration

Les critères USPHS

[10] En 1971, John F CVAR et Gunnar RYGE ont défini les critères d’évaluation des restaurations coronaires. Ces critères sont connus sous le nom de critères de Ryge ou critères USPHS (United States Public Health Service). Ils sont au nombre de 5 et évaluent les aspects esthétiques et fonctionnels des restaurations. Ces critères sont: • L’harmonie de teinte. C’est un critère esthétique qui juge les matériaux nonmétalliques sur leur capacité à correspondre en termes de couleur, de teinte et de translucidité, aux structures dentaires adjacentes. Il peut également indiquer des changements au sein du matériau de restauration au cours du temps. Son évaluation est réalisée à une distance de 45 cm (18 pouces) à l’aide ou non d’un miroir. • La décoloration marginale. Elle correspond à une altération de la couleur entre la restauration et la dent. Il s’agit d’un critère esthétique mais qui peut également apprécier un potentiel de carie si l’altération se propage en direction de la pulpe. C’est un test visuel qui peut nécessiter l’utilisation d’un miroir. • La forme anatomique qui est la mesure de la perte de substance. Elle va évaluer la solubilité du matériau et sa capacité à résister aux abrasions. 7 L’évaluation est réalisée par une inspection visuelle à l’aide d’un miroir si besoin. • L’adaptation marginale qui est considérée comme l’un des critères importants pour évaluer cliniquement une restauration coronaire. On va inspecter tout espace éventuel à l’aide d’un miroir et d’une sonde n°6 à l’interface entre la restauration et la dent qui pourrait potentialiser une récidive de carie surtout en cas d’exposition dentinaire. • La récidive carieuse qui est le dernier critère de jugement. L’évaluation est réalisée à l’aide d’une sonde n°6 et d’un miroir afin de déterminer la présence ou non d’une reprise de carie en marge de la restauration. Ce critère va pouvoir montrer la capacité de certaines restaurations à résister à l’apparition de nouvelle carie. Pour évaluer chaque critère, les auteurs proposent un système basé sur un arbre décisionnel. L’évaluateur répond à une série de questions par des réponses binaires (oui ou non) qui permettent d’attribuer un niveau d’appréciation de la restauration coronaire codée par les lettres A (alpha), B (béta), C (Charlie) et D (delta). Les codes A et B traduisent un état de la restauration coronaire cliniquement correct sauf pour la récidive carieuse où le code B est synonyme d’échec thérapeutique (présence de carie). Au contraire, les codes C et D, isolés ou associés représentent un état clinique incorrect nécessitant une intervention à titre préventif ou curatif. En 1980, Ryge publie un autre article dans l’International Dental Journal dans lequel il introduit en complément une classification des restaurations en 4 catégories : les restaurations excellentes, les restaurations acceptables ayant des imperfections mineures par rapport à leur forme idéale, les restaurations qui doivent être remplacées en prévention afin d’éviter de futurs dommages, les restaurations qui requièrent un remplacement immédiat. Aujourd’hui encore très présents dans la littérature scientifique, ils sont employés sous le nom de critères modifiés de Ryge. En effet, l’évolution des 8 matériaux et des techniques d’utilisation ont conduit de nombreux auteurs d’articles scientifiques à réaliser des changements dans les critères d’origine. I.2.2 Les critères FDI [19] En 2007, suite aux nombreuses modifications parfois désordonnées des critères de Rydge, de nouveaux critères objectifs d’évaluation des restaurations ont été établis par la Fédération Dentaire Internationale et publiés dans plusieurs revues scientifiques de référence : Clinical Oral Investigation, Journal of Adhesive Dentistry, et l’International Dental Journal. La Fédération Dentaire Internationale, dans une déclaration de principe, sur les essais cliniques des matériaux de restauration, adoptée en 2008 à Stockholm, recommande que les chercheurs travaillant sur les matériaux de restaurations utilisent désormais ces critères (annexe 1). La restauration est alors évaluée selon 16 critères classés dans 3 catégories : esthétique, biologique et fonctionnelle. L’opinion du patient est aussi prise en compte dans le score global. Pour chaque critère, on attribue un score de 1 à 5 ; les scores de 1 à 3 sont jugés acceptables (1 : cliniquement excellent, 2 : cliniquement convenable, 3 : cliniquement suffisant), les scores 4 et 5 (4 : cliniquement peu satisfaisant mais réparable, 5 : cliniquement mauvais) sont jugés inacceptables. L’évaluation de la restauration est donc déterminée par l’ensemble des scores des critères, on a un score fonctionnel global, un score esthétique global, un score biologique global. Le score le plus sévère prévaut.  Critères fonctionnels Les critères fonctionnels permettent d’apprécier l’intégrité structurale de la restauration et de l’organe dentaire. Les caractéristiques évaluées sont : – l’anatomie occlusale et son usure, 9 – la forme anatomique proximale : point de contact et contour proximal, – l’adaptation marginale, – d’éventuelles fêlures ou fractures du matériau de restauration. On réalise un examen radiographique permettant de mettre en évidence un excès ou un défaut de matériau, une fracture de la restauration, une carie secondaire, une pathologie apicale …  Critères esthétiques L’évaluation de l’esthétique d’une restauration est une opération subjective qui diffère en fonction des exigences du patient d’une part, et du praticien, d’autre part. Ainsi, les critères décrits apportent une aide au praticien en lui permettant de poser un diagnostic plus précis et objectif. Les caractéristiques évaluées sont : – la brillance de la surface, – la présence de colorations de surface ou de colorations marginales, – la stabilité de la teinte et la translucidité, – la forme anatomique.  Critères biologiques Les caractéristiques évaluées sont : – une hypersensibilité post-opératoire, – la vitalité pulpaire, – la présence de carie secondaire ou de perte de tissu dentaire liée à un processus non carieux (abfraction, érosion) – l’intégrité du tissu dentaire, – la réponse parodontale en comparaison à une dent de référence. – la santé de la muqueuse adjacente, – la santé orale et générale. 10  Opinion du patient L’opinion du patient entre en considération dans les critères de la FDI. Elle concerne essentiellement l’esthétique et la fonction. On a, de la même façon 5 scores : – score 1 : le patient est entièrement satisfait, – score 2 : le patient est satisfait, – score 3 : le patient émet de légères critiques concernant l’esthétique ou la fonction (léger inconfort à la mastication) – score 4 : le patient est demandeur d’une amélioration – score 5 : le patient est entièrement insatisfait et/ou présente des effets indésirables, en particulier des douleurs.  

Table des matières

INTRODUCTION
DONNEES FONDAMENTALES
I Critères d’évaluation d’une restauration
I.1 Intérêt de critères objectifs d’évaluation d’une restauration
I.1.1 Intérêt pour l’omni-pratique
I.1.2 Intérêt pour l’utilisation dans un cadre pédagogique
I.1.3 Intérêt dans le cadre d’études cliniques
I.2 Critères d’évaluation d’une restauration
I.2.1 Les critères USPHS
I.2.2 Les critères FDI
II Indications de ré-intervention et mise en place du processus décisionnel . 11
II.1 Indications sur des critères pathologiques et biologique
II.1.1 Carie récurrente ou secondaire
II.1.2 Symptomatologie pulpaire
II.1.3 Symptomatologie parodontale
II.1.4 Critères liés à un terrain médical
II.2 Indications sur des critères fonctionnels : perte ou défaut d’intégrité structurelle
II.2.1 Fracture dentaire ou du matériau
II.2.2 Perte du point de contact ou excès de matériau en proximal.
II.2.3 Altération de l’état de surface
II.3 Indications sur des critères esthétiques .
III La mise en place de la réintervention
III.1 Les différentes possibilités
III.1.1 Le remplacement de la restauration
III.1.2 La réparation de la restauration
III.1.3 Comparaison de l’efficacité du remplacement versus la réparation
III.1.4 Comparaison des indications : quand peut –on réparer, quand doit –on remplacer ?
III.1.5 Abstention thérapeutique et surveillance
III.2 Ré-intervention sur des matériaux composites
III.2.1 Vieillissement des composites, taux et causes d’échecs en fonction de la localisation
III.2.2 Remplacement des composites
III.3 Réparation des composites
III.3.1 Longévité des obturations amalgame
III.3.2 Remplacement des amalgames
III.3.3 Réparation des amalgames
LA REINTERVENTION EN ODONTOLOGIE RESTAURATRICE : CONNAISSANCES ET ATTITUDES DES CHIRURGIENS DENTISTES DU SENEGAL
I JUSTIFICATION ET OBJECTIFS
II MATERIEL ET METHODE
II.1 Type d’étude
II.2 Population d’étude
II.3 Echantillonnage
II.3.1 Méthode d’échantillonnage
II.3.2 Taille de l’échantillon
II.4 Procédures de collectes de données
II.5 Analyse statistique des données
III RESULTATS
III.1 Données sociodémographiques
III.1.1 Répartition selon le sexe
III.1.2 Répartition de l’échantillon selon la classe d’âge
III.1.3 Ancienneté
III.1.4 Type de pratique
III.2 Niveau de connaissances et attitudes
III.2.1 Période de la dernière ré-intervention
III.2.2 Motif de la ré-intervention
III.2.3 Auteur de la première intervention
III.2.4 Matériau utilisé lors de la première intervention
III.2.5 Utilisation des critères d’évaluations clinique
III.2.6 Type de critères utilisés
III.2.7 Option thérapeutique après diagnostic
III.2.8 Matériau utilisé pour la ré-intervention
III.2.9 Notion Bénéfice/Risque et coût
IV Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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