L’ACCOUCHEMENT ET LES SUITES DE COUCHES CHEZ LES AFRICAINES SUBSAHARIENNES

ANALYSE ET VECU DES PRATIQUES TRADITIONNELLES PENDANT LE TRAVAIL, L’ACCOUCHEMENT ET LES SUITES DE COUCHES CHEZ LES AFRICAINES SUBSAHARIENNES, COMORIENNES, ET MAGHREBINES A MARSEILLE

Selon l’OMS « la médecine traditionnelle est très ancienne. C’est la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, qu’elles soient explicables ou non, et qui sont utilisées dans la préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement de maladies physiques ou mentales. » La stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle 2014-2023 montre l’importance de cette médecine qui se retrouve de plus en plus présente dans les systèmes de santé et donc l’intérêt de s’y intéresser. (1) Le terme de culture étant vaste, défini comme un « Ensemble de phénomènes matériel et idéologique qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un groupe ou à une autre nation »(2), l’étude menée s’est intéressée essentiellement aux rites ancestraux et cultuels, et aux coutumes des différentes cultures étudiées : Africaine subsaharienne, Comorienne et Maghrébine. L’Afrique subsaharienne, correspond à l’Afrique située au sud du Sahara. Les Comores appartiennent à un archipel. Il est constitué de plusieurs îles au sud-est de l’Afrique subsaharienne, Grande Comore (N’gazidja), Anjouan (Ndzouani), Mohéli (Mwali) et Mayotte (Maore). Le Maghreb comprend trois pays : Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Il est désigné sous le nom de « petit Maghreb ». Depuis 1989, avec la fondation de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), il faut rattacher deux autres pays : La Mauritanie et la Libye. Les cinq pays réunis forment le « Grand Maghreb ». L’étude menée s’est consacrée au « petit Maghreb ».

Géographiquement, il se situe dans l’Afrique du nord-ouest. Marseille détient une population multiculturelle au nombre de 855 393 habitants (2013). L’INSEE a retenu 13 156 immigrés africains subsahariens en 2013, soit 1,54% de la population. 34 874 immigrés maghrébins en 2013, soit 4,08% de la population et 6 791immigrés comoriens en 2013, soit 0,79% de la population. (3) Selon une étude anthropogénique de la population comorienne de Marseille, environ 70 000 individus comoriens ont été recensés en 2002. (4) Les Centres Hospitaliers Universitaires de niveau III de Marseille (CHU) sont les uniques hôpitaux publics de la ville. On y trouve un grand nombre de patientes étrangères et donc aussi au sein de leurs maternités, notamment des Africaines subsahariennes, des Comoriennes et des Maghrébines. Comme pour toute population, ces dernières se raccrochent à une culture avec des rites et des traditions « propres » souvent peu connus par le personnel soignant. Cela peut être à l’origine d’une barrière culturelle du fait de l’incompréhension de certains faits et gestes mais aussi être à l’origine de nombreux préjugés. Le tout pouvant mener à une moins bonne prise en charge de la patiente et de son nouveau-né dans sa globalité, c’est à dire, à la fois sur le plan médical et sur le plan social. La question de recherche de l’étude menée est la suivante : « Quelles sont les coutumes et rites ancestraux utilisés lors de l’accouchement et des suites de couches chez les Comoriennes, Maghrébines et Africaines subsahariennes habitant à Marseille et comment ceux-ci influencent-ils leur vécu ? » Les deux objectifs principaux de cette étude sont :

Rites et coutumes pratiqués autour de la douleur en Afrique subsaharienne au cours du travail et de l’accouchement

Vaie a évoqué le fait qu’en Afrique on ne va pas aux toilettes lorsqu’on a des contractions par risque d’avoir mal au dos et de perdre la vie. Elle n’a pas précisé sa pratique. Dans les deux entretiens est retrouvé la verbalisation de la non-expression de la douleur sans signification donnée. Coco2 a mentionné le fait qu’au Sénégal on exprime la douleur. Pour la péridurale, uniquement Vaie a donné une signification au fait de ne pas prendre la péridurale. Coco2 n’a pas évoqué le sujet. Elles ont toutes les deux eu recours à la péridurale : Vaie car elle l’a demandé mais ne l’a pas souhaitée au début et Coco2 a eu une césarienne pour cause obstétricale. Coco2 a parlé de grigris pour permettre de ne pas sentir la douleur, mais ne l’a pas pratiqué. Tableau 3 : Circonstance d’accouchement en Afrique subsaharienne au cours du travail et de l’accouchement (ANNEXE 2 : Tableaux 3 et 3bis) Vaie mentionne le fait qu’en Afrique subsaharienne l’accouchement ne se passe qu’entre femmes en position assise avec les jambes ouvertes. Elle dit aussi que le bébé ne veut pas sortir en présence du père. Coco2 mentionne juste l’existence de grigri permettant de descendre la tête fœtale et ainsi de faciliter l’accouchement. Elle n’a pas utilisé ce grigri car il n’a pas pu être envoyé à temps.

Quatre patientes sur six ont dit avoir exprimé leur douleur, uniquement Coline a donné une explication. Maria est la seule n’ayant pas pratiqué cette coutume. Sur trois entretiens est retrouvé le fait de ne pas avoir de péridurale au pays avec une signification donnée mais toutes ont eu une analgésie de péridurale ou une rachianesthésie. Pour les tisanes, seule Guzel en a parlé mais ne l’a pas pratiqué. Maria, Bassam et Myriame disent qu’il y n’y a pas de tisanes particulières au cours de l’accouchement. au Maghreb. Coline ne sait pas si cela présente un intérêt. Bassam et Myriame n’ont pas mentionné ce rite. Sur les six entretiens, cinq m’ont dit ne pas l’avoir gardé. Pour le cordon ombilical, cinq d’entre elles mentionnent l’importance de garder le cordon ombilical avec la possibilité de le jeter dans un endroit approprié. Trois d’entre elles vont le pratiquer. Pour la poche des eaux seulement Maria y accorde un intérêt et lui donne une signification. Elle n’a pas pu la récupérer.

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