L’animation scientifique et technique et ses rapports avec l’institution scolaire

L’animation scientifique et technique et ses rapports avec l’institution scolaire

Pour commencer, il nous faut expliquer la motivation première qui nous a conduits à cette étude. Nos expériences conjuguées de professeur de mathématiques et d’animatrice aux Domaines nous ont amenés à analyser ces deux institutions : l’école et les lieux de culture scientifique et technique. Ce chapitre répond à nos premières questions : Qu’est-ce que l’animation scientifique ? Comment la définir ? Quels sont ses rapports avec l’institution scolaire ? Quelles sont les spécificités des Domaines ? Quelles sont les animations qui existent en mathématiques ?

Présentation du lieu d’observations : Les Domaines

Le lieu d’observation de cette recherche est le centre d’Animation Scientifique et Technique Les Domaines à Marseille. Ce centre municipal dépend de la mairie du 7ème secteur (13ème et 14ème arrondissements), plus particulièrement du service dirigé par Maryvonne Bellec qui a créé le centre en 1992 et l’a dirigé jusqu’à la rentrée 2002. L’équipe pédagogique du centre se compose actuellement d’Élisabeth Bernadberoy, la directrice et des animateurs spécialisés. Depuis dix ans, l’objectif du centre est de développer la découverte et la pratique d’activités en sciences et techniques, pour des enfants de huit à douze ans environ. Cette spécificité fait des Domaines le seul centre municipal de ce type en France.

Pendant le temps scolaire, le centre accueille des élèves de CM1 et CM2. Le professeur choisit un thème d’activité (espace, optique, eau-air, énergies, électronique…) proposé par Les Domaines. Les séances se déroulent sur trois journées. Chaque classe est divisée en trois, deux groupes sont avec des animateurs pour construire des instruments avec divers outils (scies, perceuses électriques…) et le troisième groupe travaille avec le professeur pour des séances dites de Théorie. Par ailleurs, pendant les vacances scolaires, le centre reçoit des enfants de plus de dix ans, principalement des élèves de Sixième et Cinquième, qui s’inscrivent à la semaine (cinq jours) sur un thème d’activités : électronique, drôles d’engins, microfusées, son, chiffres en forme… Certains centres aérés viennent aussi à la journée pendant les vacances. Par ailleurs, il existe un club électronique le mercredi. Ces activités d’éveil scientifique proposent de développer l’esprit critique et la curiosité, et de tisser un lien entre l’enfant et la culture scientifique et technique. En outre, Les Domaines est un centre de ressources en formation pour les animateurs (stagiaires BEATEP : Brevet d’État d’Animateur.

Le centre est reconnu par l’ensemble des partenaires du Réseau des Sciences et Techniques au niveau régional, national et international. Il est partenaire du Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI) Provence, de l’Association des Musées et Centres pour le Développement de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle, de l’Association Nationale Les Petits Débrouillards, de l’Association Nationale Sciences et Techniques Jeunesse (ANSTJ)… Comme l’ensemble des acteurs de la culture scientifique et technique, une des ambitions principales des Domaines est de rapprocher science et société.

Pour mieux situer Les Domaines dans le paysage de la culture scientifique, citons comme exemples les deux associations les plus connues : Les Petits Débrouillards et l’ANSTJ (Association Nationale Sciences et Techniques Jeunesse). Leur fonctionnement associatif induit des contraintes de budget strictes, la collaboration de bénévoles et de personnel et c’est souvent au niveau de la formation et du recrutement des animateurs que peuvent se répercuter des dysfonctionnements. Les démarches d’animation des deux associations sont différentes : petites expériences pour les Petits Débrouillards et travail autour d’un projet pour l’ANSTJ (Coquidé et Prudor, 1999). Bien que Maryvonne Bellec, à l’initiative de la création des Domaines soit aussi très impliquée dans l’Association Nationale des Petits Débrouillards qu’elle a présidée, les deux approches ne sont pas similaires.

Développons maintenant l’organisation pédagogique des Domaines. Chaque atelier possède une fiche technique pour la construction, avec une explication scientifique du mode de fonctionnement des objets. Les activités ne s’organisent pas autour d’une résolution de problème qui aboutit à une réalisation, mais le centre essaie de développer l’approche de chaque construction autour de petites expériences, en introduction de la phase de fabrication. Soulevons ici le danger de la finalité de construction d’objets à caractère scientifique qui ne doit pas être l’unique objectif des animations. En plus de la phase de réalisation, il faut consacrer le temps nécessaire pour montrer, expliquer l’intérêt des fabrications et le phénomène scientifique qui se trouve alors mis en évidence. La philosophie du centre se situe dans le contexte actuel de pédagogie active ou école moderne (Freinet). Citons aussi l’opération La main à la pâte (Charpak, 1996) et le Plan de rénovation de l’enseignement des sciences et techniques à l’école (Ministère de l’Enseignement, septembre 2000) dont le but est d’optimiser l’enseignement des sciences.

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