LE COCOTIER DANS LES NIAYES

LE COCOTIER DANS LES NIAYES

ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE COCOTIER

Origine de l’espèce Le cocotier existe depuis plusieurs millions d’années selon la découverte de noix de coco fossiles en Nouvelle Zélande (Sauer, 1967). Capables de flotter, les noix de cocos se sont disséminés au gré des courants marins et plus tardivement au cours des voyages et migrations humaines. La patrie d’origine de la plupart des plantes cultivées a pu être retrouvée grâce à l’existence de types sauvages; le cocotier fait exception car on n’en connaît pas de peuplements spontanés et on ignore ainsi la localisation précise du centre d’origine de l’espèce. De nombreux botanistes (Menon et Pandalai, 1957 ; Cook, 1960) ont essayé de percer le mystère de cette origine mais sans arriver à réunir de preuves suffisamment convaincantes. L’origine sud américaine du cocotier a été défendue avec beaucoup d’originalité par Cook 16 16 (1960). Reprenant les anciens auteurs portugais, Cook (1960) cite des arguments d’ordre variés: toutes les Palmeae proches du cocotier, soit une vingtaine de genres renfermant 200 espèces, sont natifs de l’Amérique du sud à l’exception de Elæis guineensis originaire d’Afrique. Les cocos proches de Cocos nucifera ont pour patrie les vallées intérieures et les plateaux des Andes. Depuis la publication de Cook (1960), d’autres palmiers de la tribu des Cocoineae ont été trouvés en Afrique du sud. Historiquement si l’existence du cocotier avant l’arrivée des portugais dans les Amériques est exacte, il y’a à Ceylan et en Inde des mentions plus anciennes de l’existence de la plante (Cook, 1960). Parmi les raisons allant à l’encontre d’une origine sud américaine, on peut citer le manque de nom vernaculaire dans les dialectes anciens. L’importance du cocotier en Océanie pouvait faire penser à une origine polynésienne. On pense que les îles du pacifique, d’origine volcanique ou corallienne sont des terres relativement trop récentes pour être vraisemblablement la patrie du cocotier. Suivant des légendes cingalaises, le cocotier venant de l’Inde aurait été introduit à Ceylan il y’a fort longtemps. Il existe en effet en Inde des références datant du VIème siècle tel que le terme « KERALA », le nom d’une province de la côte sud ouest qui signifie cocotier; il en est aussi la principale culture. Cependant entre autres arguments contraires, les « VEDAS », les plus anciens écrits Indous ne mentionnent pas le cocotier. L’hypothèse du sud ouest asiatique comme patrie du cocotier reste finalement la plus probable. Cette vaste zone s’étend de la péninsule Malaise vers l’Ouest à la nouvelle Guinée et la Mélanésie à l’Est. Lepesme (1947) remarque que 90% des insectes spécifiques du cocotier se rencontrent en Mélanésie alors qu’il n’y en a que 4% en Afrique et 20% en Amérique. Le crabe du cocotier Birgus latro se nourrit exclusivement de noix de coco; la graisse de ce crabe a une composition différente des graisses animales et très voisine de celle de l’huile de coco, ce qui indique un long voisinage avec son hôte (André, 1960). La répartition géographique de ce crustacé s’étend des îles cocos de l’Océan Indien jusqu’aux îles du Pacifique sans cependant englober totalement ni la Malaisie, ni la Mélanésie, ce qui vient renforcer l’hypothèse de Lepesme (1947). Eden (1959) fait remarquer que les découvertes récentes de noix de cocos fossiles en Nouvelle Zélande et en Inde, dans les terrains dont l’âge se compte par millions d’années, prouvent l’ancienneté du genre Cocos à travers une longue période d’évolution qui a dû connaître de nombreux bouleversements géographiques, depuis l’existence de l’espèce. Le 17 17 cocotier est cultivé dans toute la zone intertropicale humide approximativement entre les 25e parallèle nord et sud (Fremond et al., 1966). Il est essentiellement cultivé en zone côtière. La limite de la zone de culture ne dépasse pas sur la côte ouest 16° N, Saint louis du Sénégal (Adam , 1942). II.2 – Description de l’arbre Le cocotier appartient à l’embranchement des Angiospermes, à la classe des Monocotyledones, à l’ordre des Palmales, à la famille des Palmeae, au groupe des Cocosoideae, au genre Cocos qui comprend une seule espèce Cocos nucifera Linné. Le nom Cocos dérive probablement d’un terme portugais signifiant « singe », peut être à cause de la ressemblance entre la noix, avec ses trois pores germinatifs, et un museau de singe. Le nom spécifique nucifera dérive du latin, avec le sens de porteur de noix (de nux = noix; et fero = je porte). Le cocotier regroupe un grand nombre d’écotypes présentant des morphologies et des colorations très variées (Taffin, 1993).

Variétés

En raison de la distribution du cocotier, 80 écotypes ont été identifiés. Au sein des écotypes existent des variations de types morphologiques ou biologiques (Taffin, 1993). On peut classer les cocotiers en deux groupes principaux: les grands et les nains. Les derniers ne représentent que 5% de la cocoteraie mondiale, ils sont rencontrés dans toute la zone intertropicale. II.2.1.1 -Les grands cocotiers Ils ont une croissance en hauteur rapide et un stipe puissant. Ils sont allogames et peu précoces. On trouve parmi eux (Taffin, 1993) : – des cocotiers portant un nombre élevé de noix, de taille moyenne et à faible teneur en coprah (exemple: grand Ouest Africain); – des cocotiers à nombre moyen de grosses noix, à teneur en coprah élevée (exemple: grand de Thaïlande, grand de Polynésie). 

Les cocotiers nains

Ils sont caractérisés par une faible croissance en hauteur et un stipe plus mince. Ils sont préférentiellement autogames, précoces et donnent un nombre élevé de régimes par an. Grâce à ces caractéristiques, les nains jouent un rôle important dans les programmes d’amélioration. 18 18 Ils sont souvent classés suivant la couleur de leur inflorescence et du fruit en nain vert, nain jaune, nain rouge et nain brun (Taffin, 1993).

Morphologie et Biologie

Aspect du cocotier

Le grand cocotier peut atteindre jusqu’à 25 m de haut. Il est nu jusqu’au sommet et porte un panache de grandes feuilles. Son diamètre peut atteindre 25 à 30 cm ou plus. Le tronc épaissi à la base peut mesurer jusqu’à 60 cm de diamètre. Son port est flexueux. Des conditions écologiques favorables entraînent une augmentation de l’épaisseur du stipe. Le tronc est assez fréquemment incliné prés de la base. La cause ne semble pas être l’action des vents, mais plutôt celle de la lumière (Adam, 1942). En effet le cocotier est un arbre de grande lumière, la quantité de lumière reçue conditionne la photosynthèse dont dépend la formation du coprah (Fremond et al., 1966). La longévité de la plante est difficile à évaluer mais dépasse un siècle. Sa durée de vie économique dépasse 50 ans ( Taffin, 1993). 

Système racinaire

En dessous du niveau du sol, le stipe se termine par un plateau radiculaire qui a la forme d’un cône renversé (Planche 1). De toute la surface du plateau, partent pour un arbre adulte, 3000 à 5000 racines primaires d’environ 0,8 cm de diamètre (Taffin, 1993). Celles – ci qui peuvent atteindre 7 à 8 cm de long, sont non absorbantes sauf à leur extrémité et portent des racines d’ordre II, III et IV. Ces dernières sont les principaux organes d’absorption (Taffin, 1993). 

Tronc

Le tronc (ou stipe monopode) est constitué d’un grand nombre de faisceaux liberoligneux primaires qui, entourés d’un tissu fibreux, lui assure souplesse et résistance. La base du tronc est plus ou moins renflée selon les écotypes, en forme de cônes. Son accroissement transversale se produit uniquement par le développement de la zone méristèmatique. La croissance en hauteur est variable suivant l’âge, les variétés et les écotypes. Elle peut être appréciée par le nombre de cicatrices foliaires au mètre: vers l’âge de 10 ans, elle est de 15 à 30 cm par an pour les nains (plus de 40 cicatrices foliaires au mètre) et 70 à 100 cm par an (Taffin, 1993) pour les grands (moins de 20 cicatrices au mètre).

Couronne foliaire

Le tronc du cocotier adulte est surmonté par une couronne constituée d’une trentaine de feuilles. Celles-ci protègent un bourgeon unique dont la mort entraîne celle de l’arbre. 20 20 Une feuille adulte comprend un fort pétiole, prolongé par un rachis sur lequel s’insèrent 200 à 300 folioles (Planche 2). Les folioles de taille variable (90 à 135 cm) suivant leur position, sont souples et possèdent une nervure centrale très rigide, d’un vert luisant sur la face supérieure et plus terne sur la face inférieure. Elles sont solidement attachées au rachis et forment un V (Planche 2). La structure anatomique d’une foliole présente l’aspect classique d’une feuille « très différenciée » avec à la face inférieure de nombreux stomates de l’ordre de 200 au mm2 (Taffin, 1993). Une feuille de cocotier mesure de 4 à 7 m de long, avec une largeur de 1 m à 1,5 m et peut peser de 10 à 15 kg (Willemin et GRET, 1986).

Inflorescence

Selon les écotypes, la floraison commence 2 à 7 ans après la plantation (les écotypes nains sont en générale plus précoces). L’aisselle de chaque feuille porte alors une ébauche qui se développe en une inflorescence monoïque. Avant son ouverture, celle-ci se présente comme une bractée oblongue (ou spathe) de 50 cm à 1 m de long (Taffin, 1993). A maturité, la spathe se fend longitudinalement permettant l’épanouissement de l’inflorescence (Adam, 1942). Dans une plantation plus les spathes sont grosses et renflées, plus elles promettent une forte production de noix (Willemin et GRET, 1986). L’inflorescence est un spadice composé. Elle est formée d’un axe ou rachis sur lequel s’insèrent de nombreux épillets ou rachillas portant à leur base quelques fleurs femelles et audessus de nombreuses fleurs mâles. Planche 2- Feuille adulte de cocotier (Taffin, 1993) Les fleurs femelles de forme globuleuse (Planche 3), ont environ 25 mm de diamètre et sont organisées sur le mode trimère: 3 sépales, 3 pétales et 3 ovules, dont un seul est fertile. Le style très compact possède 3 stigmates (Ratnambal et al., 1995). Les fleurs mâles (Planche 

Table des matières

INTRODUCTION
I – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUD
I.1- Situation géographique.
I.2- Facteurs climatiques
I.2.1- Températur
I.2.2- Pluviosité
I.2.3- Degré hygrométrique et évaporation
I.2.4- Rosée
I.3- Facteurs édaphiques
I.3.1- Géologie
I.3.2- Géomorphologie
I.3.3- Hydrogéologie
I.3.4- Sols
I.4 – Végétation
I.5 – Actions Anthropiques
II – ETAT DES CONNAISSANCES
II.1 – Origine de l’espèce
II.2 – Description de l’arbre
II.2.1- Variétés
II.2.1.2- Les cocotiers grands
II.2.1.3- Les cocotiers nains

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