Le diagnostic biologique de l’infection à VIH

REPLICATION VIRALE

Le VIH se réplique dans de nombreux tissus dont les ganglions lymphatiques, le cerveau, les muscles, etc ; et dans des liquides biologiques dont le sang, le liquide broncho alvéolaire, les sécrétions vaginales où on retrouve les cellules cibles du VIH.

– Attachement : il se produit lorsque les boutons de glucoproteines qui se projettent à partir de l’enveloppe virale se lient à la molécule de CD4 et aux corécepteurs CCR-2, CXCR4 ou CCR-5 à la surface des cellules du système immunitaire.

– Pénétration : la couche externe du virus (enveloppe virale) fusionne avec la membrane cellulaire. – Décapsidation : c’est le corollaire de la pénétration qui aboutit à l’implantation de la capside virale dans le cytoplasme de la cellule hôte, la capside est en partie enlevée et le virion découvert ,ce qui expose le génome ARN viral au cytoplasme de la cellule et prépare la prochaine étape.

– Transcription inverse et insertion : la transcriptase inverse du virus utilise les deux brins d’ARN viral comme modèle pour copier le génome ARN en une molécule d’ADN à double brin. Lorsque la copie d’ADN est terminée, l’enzyme Rnase H qui fait partie de l’enzyme transcriptase inverse, dégrade le génome ARN original du virus. L’ADN viral ainsi formé migre, alors dans le noyau cellulaire où il fusionne avec l’un des 46 chromosomes de la cellule hôte avec l’aide de l’intégrase pour devenir un provirus. A partir de ce moment le provirus devient partie intégrante du chromosome de la cellule hôte.

– Traduction : la production de protéines virales ressemble à celle des protéines cellulaires: les gènes sont d’abord copiés (transcrits) en ARN messager (ARNm). Ensuite l’ARNm voyage au travers du cytoplasme cellulaire où les ribosomes se lient à lui. Les ribosomes se déplacent le long de l’ARNm en lisant les instructions génétiques et en les traduisant en protéines virales.

– Assemblage : toutes les autres protéines virales produisent pendant la réplication virale s’accumulent dans le cytoplasme cellulaire. Là les protéines des gènes gag s’assemblent en nouvelles capsides. Le processus de formation de la capside et des matériaux qu’elle contient est connu sous le nom de
« décapsidation ». Durant l’assemblage les protéines de matrice s’unissent également pour englober la capside. – Bourgeonnement et libération : lorsque les virions émergent de la cellule, ils emportent un peu de la double membrane cellulaire. Ces fragments deviennent l’enveloppe extérieure du rétrovirus. Elle comprend les boutons produits par le gène d’enveloppe et quelques protéines qui appartiennent à la membrane cellulaire elle-même (celles-ci ne sont pas utilisées par le virus).

LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE L’INFECTION A VIH

Le dépistage biologique consiste dans certains cas à la mise en évidence du virus lui-même ou de certains de ses composants : c’est le diagnostic direct. Dans d’autres cas, il s’agit de la mise en évidence des anticorps spécifiques issus de la réponse immunitaire de l’organisme infecté par le VIH : diagnostic indirect.

Diagnostic indirect

c’est la recherche des anticorps dirigés contre les antigènes viraux. Nous avons 5 types de méthodes de tests différents : – La méthode de l’ELISA – La méthode d’agglutination – La méthode RIPA (Radio Immunoprescipitation Assay) – La méthode IFI Iimmonofluoescence Indirecte) -Le Western blot (WB)

-La méthode ELISA

Principe : Le sérum à tester est mis en incubation avec les antigènes viraux préalablement fixés par adsorption sur un support solide. Les antigènes viraux peuvent être des protéines virales matures ou des peptides synthétiques. Lorsque les anticorps anti-VIH sont présents dans le sérum il se produit une réaction antigènes –anticorps entre les immunoglobulines et les antigènes viraux. L’excès d’anticorps est éliminé par lavage. Des anticorps de chèvre anti-immunoglobulines humaines complexées à la peroxydase vont se fixer sur les anticorps liés à l’antigène. Un deuxième lavage élimine l’excès de conjugués qui n’a pas réagit. L’addition de substrats enzymatiques permet d’obtenir la coloration lue visuellement ou évaluée en densité optique. C’est une méthode très sensible et avec une bonne spécificité. Elle est simple à manipuler, de moindre coût et stable dans les conditions climatiques. Elle est donc d’usage pratique en Afrique.

– La méthode d’agglutination

Principe : Cette méthode est basée sur le principe d’agglutination passive des billes de polystyrène ou des hématies humaines servant de support aux protéines virales du VIH (naturelles ou produits de génie génétique). Mises en présence d’anticorps anti-VIH, elles forment un réseau d’agglutination visible à l’œil nu. Ces tests peuvent être effectués sur une lame (test au latex) ou sur une plaque de micro-agglutination (hémagglutination passive avec lecture de culot de sédimentation des hématies). Ils présentent un atout supplémentaire sur l’ELISA car leur exécution très simple ne nécessite aucun appareillage. L’amélioration de leur spécificité pourrait entraîner leur expansion.

– La radio –immunoprécipitation (RIPA)

Principe : Utilise un virus marqué par un isotope radioactif (en général la cystéine 35). Le lysat viral contenant les antigènes à l’état natif est incubé avec les sérums à tester. Les complexes immuns formés sont alors captés sur un support d’affinité tel que des billes de protéine A sepharose. Les antigènes viraux retenus par les anticorps spécifiques sont ensuite élus et séparés en fonction de leur poids moléculaire sur gel de polyacrylamide. La révélation est effectuée par autoradiographie. Cette technique met en évidence préférentiellement des anticorps dirigés contre les protéines d’enveloppe et de ce fait elle constitue un apport complémentaire d’informations pour les échantillons sériques d’interprétation délicate en Western Blot. La RIPA est un test de confirmation très sensible, réservé à des laboratoires agréés.

– Méthode IFI (immunofluorescence indirecte) 

Principe : On dispose sur une lame des cellules dont la moitié est infectée de virus. Le sérum à tester est mis en contact avec ces cellules. Lorsque les anticorps anti-VIH sont présents dans le sérum ils se lient de façon spécifique sur les cellules infectées. Un lavage permettra l’élimination des réactions non spécifiques. La révélation est faite par les anticorps de chèvre antiimmunoglobuline humaine fluorescents. En cas de fluorescence de toutes les cellules il s’agit de faux positifs. L’immunofluorescence est une excellente réaction de détection des anticorps dirigés contre les glycoprotéines membranaires et transmembranaires spécifiques de l’infection par le virus. Cette technique est très sensible mais difficile à standardiser. Elle est susceptible d’interprétation erronée et se prête mal au dépistage de routine. – Le Western Blot (WB) Principe : On réalise une électrophorèse sur gel polyacrylamide d’un substrat de virus en milieu dissociant. On transfère sur une membrane de nitrocellulose. Cette dernière est ensuite découpée en bandelettes longues et étroites. Dans un deuxième temps les sérums à tester sont mis en incubation avec les bandelettes de nitrocellulose et les anticorps présents se fixent en fonction de leur spécificité sur les protéines virales préalablement séparées. On révèle leur présence par l’addition d’anti-globulines humaines marquées par une enzyme puis d’un substrat chromogène. C’est le test de confirmation utilisé fréquemment en Afrique.

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *