Les causes explicatives de la pratique d’enseignement persistante

Les causes explicatives de la pratique d’enseignement persistante

Dans ce chapitre, notre étude se base sur la recherche des principales causes qui expliquent la pratique des enseignants au lycée. Il s’agit de dégager les facteurs engendrant ces pratiques jugées inefficaces. Pour ce faire, l’analyse des variables de présage et contextuelle sont jugés nécessaires. I. Des variables de présage contraignantes Les variables de présage ou variables présomptives regroupent les caractéristiques de l’enseignant75. Elles pourront constituer des sources de contrainte de situation susceptibles d’entraver les actions des enseignants dans leur conduite d’enseignement et dans leur gestion d’apprentissage des élèves. CRAHAY ajoute : « l’enseignant lui-même représente une source d’influence potentielle sur les propres comportements en classe, en raison de leur formation spécifique et d’autres caractéristiques inhérentes et acquises, les enseignants sont prédisposés à agir dans un sens plutôt que dans un autre»76 . Nous allons évoquer dans ce sous-chapitre les caractéristiques de nos enseignants A. L’environnement socio-culturel de l’enseignant 1. L’arrière plan socio-culturel de l’enseignant a. Des enseignantes à majorité mère de famille Le sexe et la situation matrimoniale de l’enseignant influent sur leur comportement en classe. Le tableau n°12 ci-après résume le sexe et la situation matrimoniale des enseignants enquêtés. 

Une situation salariale difficile des enseignants

A Madagascar, les ressources nationales affectées à l’enseignement sont plutôt faibles, entre 1,9 et 2,7% du PIB77. En dépit des efforts du gouvernement pour affecter à l’enseignement une part significative du total de ces ressources nationales (entre 18% et 25%), celles-ci consacrées à l’enseignement sont, en pourcentage du PIB, comparativement faibles en raison du bas niveau des recettes gouvernementales totales (8,8% à 12% du PIB). Cette situation explique le faible taux salarial des enseignants. Ainsi, par rapport à ceux des autres fonctionnaires, le salaire des enseignants est jugé très bas. « Un enseignant certifié débutant reçoit 493 439 Ariary/mois alors qu’un agent d’administrateur civil de même catégorie acquiert 704 472 Ariary »78. Ce chiffre illustre déjà le décalage des rémunérations entre ces deux catégories professionnelles. En outre, une enseignante vacataire, travaillant auprès du LJJR a avancé qu’elle ne reçoit mensuellement qu’aux environs de 240000 ariary. Ce solde n’arrive pas à satisfaire les besoins quotidiens de la famille, affirme-t-elle. Cette situation influe négativement sur l’exercice de la fonction d’enseignantce cas, le programme MAGPLANED  ajoute que le bas niveau des salaires des enseignants, et notamment la dégradation considérable de leur pouvoir d’achat, est une cause non négligeable de la détérioration du système éducatif. De même, CARRON G et CHAU T. N (1998) renchérissent en disant que « les bas salaires sont un problème réel qui affecte directement la performance des enseignants »80 . Si telles sont les situations familiales et financières des enseignants échantillons, comment se présente leur environnement professionnel ?

Un environnement professionnel très ardu

L’environnement professionnel contraignant ou peu favorable à l’enseignement peut expliquer la persistance de ces mauvaises pratiques des enseignants en classe. Le problème réside surtout tant dans le domaine pédagogique (taille de la classe à occuper et disparité intellectuelle des élèves) qu’institutionnel (lourdeur du programme scolaire face à l’insuffisance du volume horaire accordé à la matière). a. Des effectifs pléthoriques des élèves Les effectifs pléthoriques sont définis comme le nombre élevé ou surabondant d’élèves régulièrement inscrits dans une salle de classe au cours d’une année scolaire81. En général, le nombre généralement pléthorique des élèves dans une même classe rend délicate la tâche des enseignants d’Histoire-Géographie. Effectivement, d’après les observations que nous avons effectuées, les classes observées renferment en moyenne 50 élèves (Cf. photos n°4). Cette situation engendre un problème d’encadrement des apprenants. Cependant, un élève bien encadré à l’école obtient souvent un bon rendement, parce qu’il profite des conseils et des corrections individuelles émanant du maître. Mais dans le cas de nos établissements cibles en particulier le Collège Privé Ny Avo d’Isotry, ce que nous venons de dire n’est pas vraiment la réalité vécue là-bas. 

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