Urbanisation et environnement deux dimensions antinomiques

Urbanisation et environnement deux dimensions antinomiques

Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement en ville, contre un peu plus d’un tiers en 1972 et 47% en 2000. Ce taux devra atteindre 65% en 20507 . L’attractivité des milieux urbains n’est pas un fait récent. Ce phénomène né en Europe avec la révolution industrielle corrélé en Algérie à l’indépendance du pays à pris de l’ampleur au cours de cette dernière décennie à cause de l’exode rurale suite à la décennie des années 1990. Cette forte pression démographique est accompagnée par une urbanisation galopante, non canalisée mais jugée quelques fois comme chaotique. Ceci commence à avoir de lourdes conséquences sur la qualité de l’environnement et sur la santé des habitants, d’où l’intérêt grandissant pour la question de l’urbanisation et son impact sur l’environnement.   Programme des nations unies pour l’environnement, L’avenir de l’environnement mondial GO3, De Boeck Université, Paris, 2002 Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu  I. Définition préalable du milieu naturel. Le milieu naturel est produit par l’écosystème, il s’agit d’une entité où les constituants sont en interaction les unes avec les autres. Ramade F. 1984, le présente comme l’association d’une communauté vivante ou biocénose à un environnement physico chimique spécifique ou biotope. 

La Biocénose

c’est la partie vivante organique, elle apparait comme « un nombre de communautés spécifiques, association de micro-organismes, plantes et animaux inféodés à un milieu déterminé, chaque communauté que l’on dénomme biocénose présente un haut degré d’organisation dans les relations réciproques entre les divers individus, populations et espèces qui la composent » (Ramade F. 1984, P34). I.2 Le Biotope : (Habitat, relief, monde minéral…etc.) : « Il s’agit de la partie minérale qui constitue à la fois le support et la source d’énergie de la biocénose » (Ramade F. 1984, P34). Elle se divise de son côté en trois parties qui sont : *La lithosphère : « ce sont les couches les plus superficielles de l’écorce terrestre et qui correspond au relief » (Ramade F. 1984, P1). * L’hydrosphère : « milieu liquide qui recouvre les sept dixièmes de la surface planétaire » (Ramade F. 1984, P1). * L’atmosphère : « La couche gazeuse homogène qui constitue l’enveloppe de la planète » (Ramade F. 1984, P1). Il est donc assez claire que la vision systémique du milieu naturel sous entend une relation intrinsèque entre ses composantes dans une sorte de boucle où la moindre modification peut altérer l’ensemble. Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu 

La dynamique de l’urbanisation, les contours du concept et son utilisation

La croissance urbaine « un paradigme de la dynamique de l’urbanisation »

L’urbanisation est « l’action de créer une agglomération avec ou sans planification, impliquant la construction de nouveaux bâtiments et de nouvelles infrastructures » (Gauthiez B. 2003, P220) ; cette définition renvoie au développement de la ville par extension de ces activités d’où l’importance de la réflexion de CERDA sur l’impératif de régulariser l’extension des villes par la planification urbaine ayant pour but de lui assurer une croissance harmonieuse. CERDA a mis la lumière par une réflexion savante sur ce qu’il dénomma la science de l’urbanisation, cette position est reprise par l’urbanisme du XXe siècle et fait partie de ses principes fondateurs où l’urbanisation ne se limite plus à l’action de l’étalement en surface de l’agglomération mais devient plutôt « l’action visant à prévoir, aménager voir contester le cadre bâti » (Noel M. 1975, P143). L’urbanisation en tant « qu’action d’urbaniser de créer des villes ou d’étendre l’espace urbain » (Merlin P. Choay F. 1988, p 910), est un phénomène irréversible lié à l’histoire sociale, économique et politique de tous les pays dont les origines sont aussi anciennes que la naissance des premières villes. C’est un processus qui se fait dans le temps et dans l’espace. Ceci nous renvoi à la notion de dynamique qui est un mouvement évolutive de plusieurs paramètres variables en fonction de la densité démographique de celle du réseau de communication, de l’économie de la région et du comportement socio-économique de ses habitants (Milton S. 1971). L’étude de la dynamique urbaine nous renseigne donc sur la manière dont évolue la ville dans le temps à travers des rythmes variant et dépendants de facteurs multiples comme la croissance démographique et économique et les politiques urbaines. Première partie L’urbanisation et les enjeux de protection du milieu 

 Caractéristiques des processus de croissance urbaine dans les pays en voie de développement :

L’urbanisation où le développement est tardif par rapport à celle des pays développés se caractérise par des processus précipités, il s’est produit une sorte de superposition des différentes révolutions techniques héritées de la révolution industrielle du XIXe siècle. Ces processus contemporains ont débuté après la réussite des révolutions qui ont conduit à l’indépendance de ces pays qui ont été pour la grande majorité d’anciennes colonies. Ils se manifestent essentiellement par l’accroissement démographique naturel, la croissance économique, les progrès de l’instruction et les tentatives d’organisation de l’espace, (Milton S. 1971). Ceci donne lieu à un double résultat : • La croissance accélérée des grandes villes avec l’hégémonie de la capitale sur le reste du pays. • La naissance de nombreuses petites villes où se développe une économie rurale et où certaines activités artisanales sont susceptibles d’évoluer vers la petite industrie. II.3 Emergence et devenir des petites villes en Algérie : La dynamique du système urbain en Algérie post-coloniale résulte de la politique de miniaturisation du territoire où on a démultiplié les chefs-lieux de wilayas pour donner naissance à de petites et moyennes villes pour créer des centres régionaux (la multiplication des centres appartenant aux classes inférieures et l’affirmation des centres importants) avec la dominance de quatre grandes villes (Alger, Oran, Constantine, Annaba). « Le processus d’urbanisation connaît donc un nouvel essor. Il s’agit de l’extension des petites agglomérations qui ont imprégné le système urbain en Algérie » (Chadli M. Hadjiedj A. 2003), où les plus peuplées sont sans doute celles de la zone méditerranéenne. Ces petites villes sont définies par l’article 4 de la loi n° 06-068 portant loi d’orientation de la ville comme des agglomérations urbaines dont la population est comprise entre vingt milles (20.000) et cinquante milles (50.000) habitants, cependant les textes de loi restent ambiguës quant au devenir de ces dernières face à leur éventuelle croissance démographique et spatiale. El-Kala dans ce sens constitue une petite ville susceptible de connaitre une dynamique de croissance future

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