Les variables caractéristiques de la qualité

Les variables caractéristiques de la qualité

Quatre critères diagnostic faciles à quantifier ont été identifiés pour le suivi de l’état des phragmitaies dans le catalogue régional des mesures de gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire en Languedoc-Roussillon (Diren-LR et al 2007) : la hauteur du roseau (vert ou sec), le rapport du nombre de tiges sèches sur le nombre de tiges vertes, l’homogénéité de la couverture végétale (correspondant au pourcentage de trouées14) et la présence de ligneux. Ce dernier critère qui découle du processus d’atterrissement des phragmitaies est un phénomène rare en Camargue et n’a pu être suivi faute d’un nombre suffisant d’échantillons. Nous avons donc retenu les trois premiers critères cités ci-dessus. Le paramètre de hauteur a été fondé sur la moyenne des mesures des tiges vertes en centimètre des quatre quadrats pour chaque site échantillonné. Le rapport tiges sèches sur tiges vertes a été calculé pour chaque site à partir du nombre total de tiges de chaque type sur l’ensemble  niveau d’eau sur les diagonales tous les quatre mètres. A chaque mesure, nous avions noté le milieu sur lequel était posé le réglet selon deux codes : R (roseau) ou T (trouée14). Nous avons évalué le pourcentage de trouées14 à l’aide de la formule T/(R+T)*100.

Le « sagneur » apprécie les roselières offrant une couverture végétale homogène caractérisée par une forte densité de tiges vertes présentant une hauteur et un diamètre moyens voire élévés (Poulin et Lefebvre, 2002). Une roselière coupée aura la particularité de ne contenir aucune tige sèche, la coupe ayant pour conséquence d’extraire les tiges sèches et d’augmenter la densité de tiges vertes si elle est effectuée dans les conditions optimales recommandées. b – Les variables indicatrices de l’intérêt avifaunistique des phragmitaies structure végétale, de la distribution des invertébrés (ressources alimentaires) et de l’assemblage des espèces d’oiseaux dans 18 roselières situées en Camargue et en Languedoc- Roussillon dans le cadre d’une étude réalisée en mai-juin 1998 et 1999 par la Tour du Valat (Poulin et al., 2002 ; Poulin & Lefebvre 2002). L’un des paramètres de structure de la roselière lié à l’abondance globale des passereaux est la hauteur des tiges vertes en mai-juin dans les massifs coupés. Divers facteurs liés à la structure et la biomasse des roselières sont également importants selon l’espèce de passereau considérée. La rousserolle turdoïde est une espèce quasi absente des roselières où le roseau présente un diamètre moyen inférieur à 6 mm. La panure à moustaches recherche les roselières non exploitées, caractérisées par une forte densité de roseaux fins et secs. La lusciniole à moustaches est particulièrement abondante dans les roselières d’eau douce où les niveaux d’eau sont relativement bas et constants. L’abondance de la lusciniole est également associée aux roselières renfermant une forte proportion de tiges de roseaux fleuries (panicules) de l’année précédente, les panicules servant de refuge aux araignées, sa proie favorite. Enfin, la rousserolle effarvatte affectionne les roselières monospécifiques inondées au printemps où le roseau vert montre une croissance vigoureuse et les roselières plutôt sèches présentant un mélange avec de nombreuses espèces végétales terrestres.

Le héron pourpré niche en colonie dans les roselières hautes (2-2,5 m), inondées (30 cm) et non coupées, où le ratio roseaux secs/roseaux verts est en moyenne de 2 pour 1 (Barbraud et al 2002, cette étude). Le sol doit être inondé tout l’été pour protéger les nids des prédateurs ce qui se traduit souvent par une inondation permanente et récurrente des roselières avec une • Butor étoilé Des coupes expérimentales réalisées en Camargue sur une période de cinq années (Poulin et Mathevet 2006) suggèrent que l’habitat optimal du butor étoilé correspond à des roselières légèrement inondées (10 cm) où le ratio roseau sec/roseau vert est de 1/1, soit des roselières où la dernière coupe s’est produite un peu plus d’un an avant la reproduction. Ces conditions sont cependant rares et l’on retrouve le plus souvent le butor (conditions sous-optimales) soit dans des roselières exploitées, dominées par le roseau vert (ratio sec/vert de 1/2) avec très peu Des relevés journaliers sur le domaine de la Tour du Valat (P. Chauvelon, non publié), nous permettent de suivre la pluviométrie au cours de chaque mois d’acquisition des images et de comparer les deux années de suivis de notre étude (Annexe 2). Deux phénomènes sont à noter car ils sont susceptibles d’influencer les données de réflectance. Premièrement, septembre 2005 fut un mois particulièrement pluvieux, tout spécialement pendant les 10 premiers jours. Cela a notamment provoqué des inondations dans les marais du domaine de la Tour du Valat. Notre accès aux marais de chasse ayant été limité jusqu’à l’ouverture de cette dernière, il ne nous a pas été possible de connaître avec exactitude les niveaux d’eau à l’automne dans ces domaines. Il est donc difficile de savoir quelle peut être l’influence de la pluviométrie importante dans les 10 premiers jours de septembre en comparaison à la remise en eau des marais pour la chasse habituellement réalisée à cette époque. Nous considérerons donc ici, que l’effet de la pluie survenue 10 jours avant l’acquisition de l’image, est proche de celui de la remise en eau des marais de chasse. Cependant, ce type de pluviométrie aura une influence sur les marais temporaires à semi-temporaires dont les scirpaies font partie. Ce type de marais présentera en effet un niveau d’eau plus élevé que pour un mois de septembre plus sec. Deuxièmement, une pluie est survenue la veille de l’acquisition de l’image du 19 mai 2005 prise en matinée. Ceci devrait avoir pour conséquence une lame d’eau présente sur l’ensemble de la zone d’étude au moment de l’acquisition de l’image. Pour les autres mois, la pluviométrie reste comparable entre 2005 et 2006.

 

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