L’INDUSTRIE SOUS L’ANCIEN-RÉGIME ET SON HISTORIOGRAPHIE

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L’industrie sous l’Ancien-Régime et son historiographie

C’est à juste titre que Denis Woronoff explique la mise en place de l’industrie par la nécessité dans son ouvrage Histoire de l’industrie en France37. La conjecture industrielle est effectivement le fruit d’une augmentation de la demande et du mouvement de fonds. Bien que seuls 20 % de la population vive en milieu urbain, c’est en ville qu’elle se développe le plus, notamment par le biais des corporations. C’est d’ailleurs l’augmentation de la population en ville qui va accélérer le processus tout au long du XVIIIe siècle. L’industrie s’est d’abord un établissement, presque mesure politique qui fonctionne en système avec l’État. L’intervention du pouvoir royal dans ce domaine va d’ailleurs être l’un des principaux moteurs de la conjecture. L’industrie et son développement sont aussi un véritable champ d’études qui amène à de nombreux questionnements quant à sa structure et ses acteurs. Nous verrons dans ce chapitre que l’industrie ne se limite pas à l’espace urbain, à l’image des installations en milieu rural qui produisent à des échelles dépassant celles d’artisanat rural38.

La France et l’industrie

L’industrie face à son historiographie

L’étude de l’industrie concerne nombreux champs de recherches. Si toutefois l’histoire économique s’est emparée de ce domaine, les économistes se sont très tôt intéressés à cette question afin de la questionner. Lorsque le comte de Chaptal, chimiste de formation s’est penché sur la question industrielle en 1817, il a mis en avant les fluctuations économiques du XVIIIe siècle comme premiers éléments de croissance industrielle39. Celui-ci a été beaucoup critiqué, notamment par les historiens de la seconde moitié du XIXe siècle dénonçant un discours élitiste et peu fiable sur le plan des données statistiques. Cette étude est néanmoins un point d’entrée, mais ne peut en aucun cas être considérée comme totalement objective.
Lorsque Chaptal étudie les centres industriels français, la ville apparaît comme un ensemble où « les connoissances sont plus répandues, l’émulation plus active »40 alors que le monde rural apparaît comme un monde paysan sans aucune volonté d’innovation industrielle.
Pour aborder le champ d’études et ses controverses, nous n’étudierons pas en détail les études livrées par les historiens du XIXe siècle, qui, bien qu’étant un socle de connaissance, ont été largement critiquées au XXe siècle. Ils furent néanmoins les premiers à aborder la question de l’État et les conduites économiques en matière d’industrie. Les historiens de cette époque ont pu notamment mettre en avant le rôle central de Colbert dans la conduite protectionniste de l’économie de la monarchie Louis XIVe. Au tout début du XXe, Paul Mantoux met en évidence les innovations techniques et inventions de machines comme des marqueurs essentiels de l’industrie41.
Au milieu du XXe, le champ d’études se diversifie par les approches tantôt plus générales ou cantonnées à une échelle géographique ou un type d’industrie. Bertrand Gilles, spécialisé dans l’étude de certaines industries sur le plan technique, aborde les spécificités de l’industrie française dans leurs différentes filières, notamment dans son ouvrage à propos des forges françaises en 177242. Les sources utilisées pour les études de cette époque sont traditionnellement les enquêtes industrielles et les rapports des inspecteurs des manufactures. C’est d’ailleurs ce que Pierre Leon utilise dans son ouvrage au sujet de la fondation de l’industrie en Dauphiné43, en particulier ceux de l’intendant Fontanieu. L’historien soutient que l’industrie s’est développée en fonction du relief et de l’activité humaine en créant des pôles industriels. Il s’oppose alors dans ce sens aux recherches de Paul Mantoux qui voyait en la machine le principal moteur de changement industriel. Tout au long de son étude, il met en évidence les ensembles industriels et leur évolution entre le XVIIe siècle et 1869. Aujourd’hui son travail demeure une référence pour l’historiographie, mais néanmoins critiquable sur le plan des sources utilisées. En effet, elles permettent d’identifier les grands centres industrieux mais les petits ateliers artisanaux et l’industrie rurale ne sont que très peu identifiés. Après avoir identifié les grands ensembles, il identifie les permanences et mutations de l’industrie dauphinoise jusqu’en 1869.
Les années 1960 sont charnières en ce qui concerne les études à propos de l’industrie. Comme nous l’avons vu brièvement dans l’introduction, les recherches de Franklin Mendels donnent naissance à la notion de Proto-industrialisation44. Le terme renvoie aux ateliers industriels situés en milieu rural aux XVIIIe et XIXe siècles en Flandre. Il constate qu’une partie de la production nationale est délocalisée en campagne, dont la majorité concerne la métallurgie et le textile. Cette notion identifie également la notion de pluriactivité chez les paysans utilisant l’emploi industriel comme source complémentaire de revenus. L’étude amène des réflexions quant à la récurrence des implantations proto-industrielles en d’autres lieux.
Par la suite, de nombreuses recherches abordant la question, alternant l’échelle générale et locale dont Denis Woronoff est une référence. Son approche est centrée sur l’économie proto-industrielle45 mais aussi les plus grandes infrastructures industriels46. Il réunie l’ensemble dans un ouvrage fondamental en 1994 liant le tout dans une histoire de l’industrie en France47. En parallèle les thèses et travaux de recherches à propos de certaines industries complètent considérablement la connaissance historique du développement industriel d’Ancien-Régime48.

Les manufactures et l’État

Les manufactures sont les fruits du colbertisme et de l’interventionnisme de la monarchie. Mais bien avant, le pouvoir commençait déjà à intervenir pour soutenir la productivité de la nation. Saint Louis avait notamment commencé à réglementer le commerce de la soie. Au XVIIe siècle, les mesures colbertistes intensifies cette logique de réglementation. En 1664, le pouvoir créé le Conseil de commerce où siègent des délégués au commerce provenant de 18 villes françaises rendant compte de la conduite des échanges provinciaux49. Suite à la mise en place de nombreux établissements manufacturiers, le pouvoir créé le corps des inspecteurs généraux des manufacture le 13 août 1750. Ces derniers caractérisent la surveillance de la monarchie sur toute l’activité industrielle entre 1669 et 1791. Ils ont pour mission de faire respecter les réglementations dictées par le contrôle général du bureau des finances et de punir ceux qui ne la respecte pas50. Avec leurs commissaires, ils contrôlent notamment les pièces d’étoffes et surveillent la qualité de leur production. En effet, Colbert exige que la France se dote d’une qualité de production capable de concurrencer les grands d’Europe : « (…) des objets de qualité susceptibles de chasser les produits étrangers du marché national »51. Les rapports des inspecteurs sont ensuite transmis aux intendants qui réunissent ensuite l’ensemble dans des mémoires que nous trouvons aujourd’hui en série C des archives départementales. Au XVIIIe siècle, la France compte environ 50 inspecteurs des manufactures répartis dans toutes les provinces du royaume52.
Nous constatons l’organisation de l’État d’Ancien-Régime en matière de politique économique pour le commerce et l’industrie. En Dauphiné, la monarchie accroît son autorité et son influence par les intendants. Leur pouvoir remplace peu à peu celui du lieutenant-général en vérifiant la conduite de la politique provinciale. À partir de 1679 ils ont un pouvoir très large sur l’ensemble de la province53. Ils sont logés au sein des villes de grandes instances telles que Grenoble, y vérifient le prélèvement des tailles royales et cherchent à lutter contre l’usure. Tel des fonctionnaires, ils sont logés directement dans les villes décisionnaires, dont Grenoble pour le Dauphiné.
Selon les historiens, la tendance au colbertisme interventionniste dure jusqu’en 175054. Les études s’appuyant sur les rapports d’inspecteurs ont mis en évidence le passage d’une politique économique provinciale intervenant de manière très stricte à une conduite plus libérale et encourageante à partir du milieu du XVIIIe siècle55. Ceci démontre une certaine tendance qui entraîne peu à peu le basculement du système corporatif à la mise en place du libéralisme. À la fin de l’Ancien-Régime, l’intendant dauphinois Christophe Pajot de Marcheval a notamment une politique plutôt libérale. Ce qui est foncièrement différent auparavant, notamment au début du siècle des Lumières, lorsque l’intendant Fontanieu élabore une visite des industries dauphinoises entre 1724 et 174056.
Les intendants provinciaux ont souvent été étudiés sous le seul prisme de leur politique, sans étudier l’individu en lui même57. Dans sa thèse, Philippe Minard aborde d’ailleurs la question des intendants sous ce regard qui intéresse davantage la recherche d’aujourd’hui58. Il utilise comme source des archives diverse : à la fois la série C des archives départementales qui comporte l’ensemble des enquêtes industrielles qui livrent une lecture plutôt récurrente de la question, mais il cherche aussi à dégager les personnalités par le biais d’archives privées. Son objectif novateur est alors de présenter les alliances entre intendants par l’utilisation de correspondances et les papiers d’inspecteurs.
L’histoire de l’industrie française n’existe pas sans celle de l’intervention de l’État puisque tous deux ont évolué ensemble. L’intervention est en quelque sorte établis sous la forme d’un triptyque de politiques: arbitrer, contrôler, soutenir. Il est aussi important dans ce contexte de mettre en œuvre des innovations comme améliorer le rendement des moteurs hydrauliques par exemple. Cependant, cette étude peut aussi porter sur des questions différentes que l’intervention, notamment pour les manufactures. L’élaboration d’une histoire de la main-d’œuvre et des ateliers permet de mettre en évidence l’histoire sociale des établissements59. Il est intéressant d’étudier un entrepreneur et les ouvriers de son établissement. L’ambition de notre troisième partie est d’ailleurs de reconstruire ce cadre pour la manufacture de blondes de Sassenage.
En fin de compte, la manufacture est l’une des manifestations les plus caractéristiques de l’intervention de l’État du siècle des Lumières. Après avoir situé et mis en évidence de manière brève l’histoire de l’industrie française, il est nécessaire de mettre en évidence la caractéristique dauphinoise avant d’aborder l’échelle du village de Sassenage.

L’industrie en Dauphiné au XVIIIe siècle

Les industries dauphinoises

L’industrie dauphinoise est très peu développée avant le XVIIe siècle. Au moment où l’intendant Bouchu écrit son mémoire, il y apparaît que très peu d’établissements à vocation industrielle60. Il y a cependant des traces de ceux-ci remontant même jusqu’à la période médiévale.
La montagne a formé selon Pierre Léon un élément fondateur concernant son implantation dans la province. En effet, ce qui était à l’origine une contrainte est devenu dans un sens une force. Les importantes ressources en bois conduisent notamment à de nombreuses fabriques de charbon en Chartreuse, Vercors61. De plus, les torrents qui s’écoulent depuis les zones montagneuses conduisent à la mise en place d’usines métallurgiques, de papeteries, tanneries et draperie qui fonctionnent grâce à la force de l’eau.
Traditionnellement, l’industrie dauphinoise accorde une première importance à la fabrication du textile, comme d’ailleurs dans la majorité des provinces françaises, en particulier les draperies, qui ne sont pas réputées comme étant les plus raffinées sur le plan de la production. Le compte rendu des enquêtes industrielles 2C9662 conservé aux archives départementales de l’Isère concernant la seconde moitié du XVIIIe siècle apporte des précisions à ce propos. En particulier, il est expliqué qu’une majorité de la fabrication du Haut Dauphiné concerne les draps mi-forts, textile qui ne peut servir à la fabrication d’étoffes de haute qualité. Il est même expliqué que les draps produits sont souvent destinés aux paysans et qui n’intéressent par vraiment la société française de l’époque. Dans cette région de la province, six établissements dispensent de cette production : les fabriques de Bourgoin, Crémieux, la Côte St. André, Voiron, Gap, Embrun.
Plus loin, l’enquête précise néanmoins des divergences qualitatives suivant les centres de production : « Les laines qui s’emploient dans la fabrication de ces draperies sont du crû de Provence et languedoc lesquelles sont achetée par les marchands et fabriquants du Dauphiné en foire de Beaucaire. Celles du Dauphiné notamment des cantons apellée Royanné, Bayanné, valoire et quelques autres endroits du bas Dauphiné étant d’une qualité supérieure a celle de Provence et Languedoc sont employée à la fabrication des draps, ratine et serge, large et finettes espace de Montauban. »63
Cette citation démontre que la production lainière dauphinoise ne suffit pas pour fabriquer les draps de la province. Il faut donc importer la matière première du sud du royaume. Il en est de même pour la production métallurgique qui nécessite une importation de la fonte64. Les métaux sont fabriqués dans des hauts fourneaux, des forges ou bien dans des bas fourneaux. La différence entre ces deux outils réside principalement dans le procédé de fabrication.
Tandis que le premier se fait par la coulée du métal après chauffage dans une grande cuve, l’autre utilise souvent d’imposants marteaux appelés martinets qui frappent le métal. Celui-ci fonctionne souvent par l’action d’une roue à aube actionnée par l’eau qui met en action le maillot de frappe.

L’ évolution des industries au siècle des Lumières

Au cours du XVIIIe siècle, l’industrie dauphinoise va évoluer. Les études à ce propos démontrent la forte croissance de l’industrie métallurgique dans la première moitié du XVIIIe siècle. Faisant l’acquisition des hauts-fourneaux d’Allevard en complément de leurs mines, les notables Barral de Clermont accroissent leurs influences dans le milieu industriel dauphinois. Voyant tout l’intérêt de cette propriété, la monarchie prête de l’argent à la famille. En effet, le pouvoir contribue financièrement à la construction de deux hauts fourneaux des Barral à Allevard65. Pierre Léon définit leurs établissements comme une « agglomération d’entreprise »66 qui demeure en activité de 1675 à 1817. Sur cette période plus de trois générations de Barral interviennent dans la gestion des infrastructures industrielles67. L’action des propriétaires donne un nouvel élan à l’industrie métallurgique dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’impact de ces mesures en Dauphiné souligne notre propos précédemment explicité. Il faut noter que les établissements métallurgiques avaient fortement été endommagés par la crise industrielle et productive de 1724, obligeant la fermeture de petits établissements68. D’un autre côté, la draperie comme la production de cuir perd de l’influence. Mais le déclin de la production drapière est néanmoins à nuancer. Les recherches de Jérôme Rojon à propos de l’industrie en Bas Dauphiné ont démontré une diversification de certains centres. À Voiron, un système de collaborations entre négociants prend de l’ampleur et rend la réussite de leurs affaires plus efficaces. D’un autre côté, à Jallieu, l’industrie cotonnière se développe grâce à une intervention financière suisse, notamment une manufacture d’impression sur étoffe69. La capacité des négociants dauphinois à créer des liens dans le Sud-Est de la France, avec la Suisse et l’Italie du Nord permet la mise en place d’alliances et circuits commerciaux avec la province70 . C’est notamment ce qui explique la réussite de la famille Perier à Grenoble qui repose sur la pluralité de leurs affaires, avec les hommes d’affaires Lyonnais, Marseillais et Parisien notamment.
Hormis sur le plan de l’investissement des hommes d’affaires, la monarchie est particulièrement présente en Dauphiné en ce qui concerne la production drapière. Le 11 mars 1732, Louis XV produit un arrêt pour réglementer leur production et redistribution71. Il s’agit d’un véritable contrôle de la qualité et de la production, mesure généralisée pour tout le royaume de France. Plus que des mesures d’intervention, il s’agit surtout de mesure de contrôle. Mais au vu des disparités économiques des régions dauphinoises distinguées notamment par les travaux de René Favier72, l’intervention de la monarchie n’est pas identique suivant les places. Celle-ci concerne principalement le Bas-Dauphiné, où nous l’avons vu la concentration d’échanges et d’établissements manufacturiers sont plus importants73.
Ce premier chapitre a mis en évidence le rôle central de la monarchie dans l’évolution de l’industrie entre les XVIIe et XVIIIe siècles. L’historiographie à ce propos démontre combien les liens entre industrie et État sont particulièrement présents sous l’Ancien-Régime. Ces mesures se remarquent particulièrement en province où l’État intervient considérablement. Mais cette intervention concerne souvent les plus importants centres et établissements industriels, notamment les manufactures. Les interventions financières de certains notables explique l’essor de certaines industries dans la première moitié du XVIIIe siècle, dont les Barral et les Périer par exemple.
Pour faire suite à ce point introductif, nous allons maintenant réduire notre échelle géographique pour nous centrer sur l’étude de Sassenage. L’étude de sa population dévoile les caractéristiques des professions dans ce village situé non loin de la porte de France.

Sassenage au XVIIIe siècle

L’étude de Sassenage révèle des éléments à propos de l’histoire de Grenoble, puisque situé non loin de l’implantation de la ville. L’histoire d’un village est aussi intéressante sur le plan politique. A l’époque ils possèdent une administration locale appelée communauté qui rassemble une partie des habitants. Chaque village a sa particularité mais on relève néanmoins une tendance sur le plan de leur histoire : un apogée de l’autonomie au XVI, des conflits face au pouvoir de la monarchie et une perte d’autonomie au XVIIIe siècle. En étudiant la première période Jean Jacquart, a voulu mettre en évidence le fait qu’il s’agisse de la période la plus intéressante pour étudier les pouvoirs communaux74, grâce à leurs politiques plus vivaces.
Sassenage n’a que très peu été étudié par les historiens, hormis sur le plan géographique et démographique. Nous pouvons néanmoins compter sur les multiples travaux à propos de la famille Bérenger-Sassenage apportant la principale connaissance à propos du village. Cependant, aucune recherche sur l’histoire industrielle de la localité n’a vraiment été fait, c’est d’ailleurs ce qui fait tout l’intérêt de notre étude.
Dans ce chapitre, nous verrons les principales caractéristiques géographiques et professionnelles du village en nous appuyant sur des recherches fondamentales concernant la question.

Géographie et peuplement de Sassenage

Sassenage et Grenoble

Le village de Sassenage est situé sur la pointe nord-est du Vercors sur un territoire qui s’étend des rives du Drac et de l’Isère jusqu’à 200 mètres d’altitude75.
Ce sont les seigneurs de Sassenage qui contrôlent le village sur le plan territorial depuis le XIVe siècle. Pour refaire un rapide historique de la famille, il s’agit de la deuxième baronnie du Dauphiné offert par récompense d’action militaire ce qui leur permis de siéger aux États provinciaux. Le fief de la famille se composait auparavant de dix paroisses divisées en deux territoires : le Haut et le Bas Sassenage76. Le premier est aussi appelé « les quatre montagnes » regroupait les villages de Villard-de-Lans, Lans en Vercors, Méaudres et Autrans. Tandis que la seconde zone concernait Saint Pierre de Sassenage, Fontaine, Notre Dames des Vignes, Engins, Seyssinet et Noyarey. Le dernier espace de l’époque médiévale comprenait tout le versent ouest du massif du Vercors : Pont-en-Royans, Châtelus, Chorange, Echevis, Sainte-Euralie, Auberives, Saint Hilaire et Saint-Laurent-en-Royans. Au fil du temps, ce dernier territoire est devenu distinct de la baronnie de Sassenage en prenant le titre de Marquisat du Pont-en-Royans en 161577. Nous avions d’ailleurs identifié dans notre étude qu’il s’agissait au XVIIe siècle du territoire le plus étendu en termes de superficie territoriale, mais également la plus titrée de la famille78.

Table des matières

PARTIE 1 – L’INDUSTRIE EN FRANCE AU XVIIIE SIÈCLE, DE L’APPROCHE GÉNÉRALE À LA L’ÉTUDE LOCALE
CHAPITRE 1 – L’INDUSTRIE SOUS L’ANCIEN-RÉGIME ET SON HISTORIOGRAPHIE
La France et l’industrie
L’industrie en Dauphiné au XVIIIe siècle
CHAPITRE 2 – SASSENAGE AU XVIIIE SIÈCLE
Géographie et peuplement de Sassenage
État des professions à Sassenage
CHAPITRE 3 – LES TAILLEURS DE PIERRES
Organisation du secteur d’activité
Une activité difficile à reconstruire
PARTIE 2 – LES ARTIFICES DE SASSENAGE AU XVIIIE SIÈCLE
CHAPITRE 4 – DESCRIPTION ET ÉVOLUTION DES BÂTIMENTS
Des artifices au fil de l’eau
Les artifices : des possessions valorisées
CHAPITRE 5 – LES BERTET, UNE DYNASTIE DE MEUNIERS DE RIVIÈRE
Meuniers et moulins
Un profil hors-norme
CHAPITRE 6 – RAYONNEMENT ET CONTINUITÉ DE L’INDUSTRIE
Une production importante au XVIIIe siècle
Le XIXe siècle, un indicateur de la valeur des biens ?
PARTIE 3 – LA MANUFACTURE DE BLONDES DE SASSENAGE (1770-1791)
CHAPITRE 7 – RÉUSSITES ET DÉBOIRES DE LA MANUFACTURE AU CHÂTEAU DE SASSENAGE (1772-1784) 73
La Manufacture au Château de Sassenage
Le départ de la manufacture du château
CHAPITRE 8 – VIVRE ET TRAVAILLER À LA MANUFACTURE
TRAVAILLEURS ET TECHNIQUES
Antoine-Henri Ducoin : un riche entrepreneur du Dauphiné
CHAPITRE 9 – UNE MANUFACTURE TOMBÉE EN DÉSUÉTUDE DURANT LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE
Les manufactures et la révolution
La manufacture en quête de fonds (1789-1791)

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