L’INTERNATIONALISATION DES FORMATIONS EN GESTION

L’INTERNATIONALISATION DES FORMATIONS EN GESTION

 Du fait des délocalisations, des fusions-acquisitions et des projets multiculturels, les entreprises sont de plus en plus internationalisées. Ce qui les confronte à un double problème. Tout d’abord, elles sont amenées à recruter des candidats issus de systèmes de formation variés. Ensuite, la mondialisation, confronte les managers à de nouveaux besoins en formation. Les institutions de formation en gestion, les diplômes et les enseignants n’échappent pas dans cette dynamique internationale. La difficulté pour les institutions d’enseignement du management est de bouleverser les contenus des programmes et de mettre en place des pratiques pédagogiques nouvelles. Trois vecteurs sont porteurs de la dynamique internationale de l’enseignement du management : – Le MBA, crée aux Etats-Unis, à l’Université d’Harvard en 1908. Longtemps cantonné aux universités américaines, il s’est répandu à partir des années 1950. Ainsi, il est apparu au Canada en 1951, au Pakistan en 1955, puis en Europe en 1957 à l’Institut Européen d’Administration des affaires (INSEAD), en France. Le MBA est maintenant adopté par les universités et les écoles de commerce du monde entier. – Les systèmes d’accréditation. La démarche de certification s’est inévitablement répandue à l’enseignement du management. L’accréditation est l’occasion de dresser un bilan du fonctionnement de l’institution d’enseignement et d’en tracer les grandes lignes d’évolution pour le futur. La rigueur de la procédure d’accréditation ainsi que la participation à une démarche internationale, est un puissant levier d’action et d’évolution pour l’institution. – Le système LMD qui s’inscrit dans la perspective d’alignement sur les nouvelles orientations et tendances mondiales en matière d’enseignement supérieur. 

Le MBA

Le MBA, acronyme de l’anglais master of business administration est un diplôme international d’études supérieures en management. Les cours dispensés forment à la conduite globale des affaires : stratégie, marketing, finances, ressources humaines, organisation. 1. Les logiques de fonctionnement du MBA Le fonctionnement du MBA est basé sur les logiques suivantes134 : – La standardisation est la première logique de fonctionnement du MBA. La conformité des MBA est mesurée par la norme ISO 9000. – La seconde logique de fonctionnement du MBA est l’élitisme. Elle se manifeste par une forte sélection à l’entrée et le placement des élèves à la sortie. – La logique d’appel qui vise un élargissement de la gamme des produits proposés par la formation. L’introduction de la formation continue pour les exécutants constitue une politique d’appel envers les entreprises. – La quatrième logique est celle de l’autogestion. Elle consiste à décroitre les revenus non liés aux inscriptions des élèves comme par exemple les diverses subventions. Cette logique augmente la pression sur le corps professoral en termes de temps et d’énergie. La pression sur la performance des enseignants est très forte. La sélection se fait de l’intérieur de l’institution. – La logique des corporatismes professionnels est très présente dans les MBA. Elle se manifeste par des catégories disciplinaires stéréotypées et fortement cloisonnées entre elles. – La dernière logique du MBA est celle du prestige et de la reconnaissance liée au nom de l’institution.

La méthode des cas

La méthode des cas a été pratiquée dés le début du XXème siècle par les universités américaines et notamment par Harvard Business School. Cette méthode a permis l’entrée du réel dans la salle de cours. La définition du cas est la suivante « un cas est la description d’un 134 J. C. Thoenig, « Le MBA dans l’université : un engagement risqué ? », in « Enseigner le management, méthodes, institutions, mondialisation », coordonné par G. Garel et E. Godelier, Lavoisier, Paris, 2004, P205. Chapitre II Mondialisation, facteur de changement dans l’enseignement du management 133 problème de gestion ou d’un challenge auquel est confronté une entreprise, à laquelle s’ajoute un ensemble de données économiques, statistiques, financières… ».

Le déroulement d’une étude de cas à Harvard

Une étude de cas à Harvard se déroule en une séance d’une heure et vingt minutes. Le cas est distribué aux étudiants quelques jours avant le cours, ils sont chargés de le préparer et viennent en discuter de manière collective sous le contrôle de l’enseignant. Un étudiant est désigné par l’enseignant afin d’exposer la situation en une dizaine de minutes : « openig call ». Puis, le professeur joue le rôle du maître d’orchestre, il intervient pour interroger tel ou tel étudiant et essayer de faire émerger le débat. Lors d’une étude de cas, l’enseignant n’impose en aucun cas ses idées aux étudiants. « Le cas est un principe pédagogique dans lequel les étudiants en charge de débattre du cas sont les acteurs pédagogiques. Le processus d’analyse et de discussion est inductif. Tout est dit par les étudiants, l’enseignant se tait, il ne dispense pas de savoir. Au fond, le vrai responsable du processus c’est l’étudiant pas le professeur. Le professeur n’est pas là pour apporter des idées mais pour créer les conditions de leur émergence. » 136 Il arrive parfois qu’il fasse une synthèse en fin de séance, notamment dans certains modules tels que la comptabilité ou la finance. Les étudiants sont notés à 50%sur leur participation.

L’élaboration du cas

Il existe deux types de cas : les cas de bibliothèque « Library case », et les cas de terrain « Field case ». – Les cas de bibliothèque sont produits sur la base de données publiques, accessibles à tous. Par conséquent, le traitement de ce type de cas ne nécessite pas d’autorisation. – Les cas de terrain appelés aussi cas privés reposent sur le vécu d’une entreprise. Par conséquent, l’étude d’un cas privé nécessite l’autorisation de l’entreprise en question. Cette dernière a, en général, un à priori sur l’image qu’elle entend refléter. « Certaines entreprises, une fois le cas écrit le font modifier de fond en comble, voire le refusent ; d’autres l’annotent à peine. Les chiffres sont en général modifiés et les entreprises apprécient ensuite de participer à une animation de cas. »

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