Parasitose des volailles et impacts sur la productivité des élevages villageois en Afrique dont Madagascar

Syngamose des poulets

Les helminthes responsables de la syngamose chez les poulets appartiennent à la:
-Classe des SECERNANTEA
-Ordre des STRONGYLIDA
-Superfamille des STRONGYLOIDEA
-Famille des SYNGAMIDES
-Sous-famille des SYNGAMINES: parasites de l’appareil respiratoire.
-Genre SYNGAMUS: les mâles et les femelles sont accouplés en permanence, d’où l’aspect en Y ou vers fourchus.
-Espèce: Syngamus trachea
• Hôte :
S. trachea se rencontre chez les poulets, les dindons, les faisans, les pintades, les oies et des oiseaux sauvages à travers le monde.
• Site de prédilection :
Les vers adultes sont localisés dans la trachée ou dans les poumons des oiseaux infestés.
• Morphologie :
Les vers ont une couleur rouge vif, et les deux sexes sont en accouplement permanent, d’où leur forme en Y. Le mâle mesure 2-6 mm et la femelle 5-20 mm. Les mâles possèdent deux spicules qui mesurent 53-82 µm. La v ulve se situe au tiers-antérieur de la longueur du corps. Le ver possède 6 à 9 petites dents pointues au fond de sa capsule buccale. Ce sont des parasites hématophages.

Cycle biologique 

Les œufs sont ellipsoïdes, de dimension 70-100µm x 43-60 µm, avec un bouchon polaire à chaque extrémité. C’est une morula de 8 à16 blastomères. Les œufs entraînés avec le mucus trachéal sont généralement déglutis et rejetés à l’extérieur par les fientes.
Le développement exogène est favorisé par une température de 25°C, l’humidité et la présence d’oxygène. A l’intérieur de l’œuf se formeL1 puis L2 puis L3, et ce dernier sort de l’œuf vers le neuvième jour. Il y a divers hôtes paraténiques comme les vers de terre, les mollusques, les arthropodes. L’infestation de l’oiseau se fait par ingestion de l’hôte paraténique ou du L3 libre.
Il y a ensuite migration par voie sanguine puis mueen L4 dans les alvéoles pulmonaires vers le troisième jour, et mue en pré-adultes vers le quatrième jour. Les jeunes vers remontent alors la trachée et l’atteignent entre le septième et le neuvième jour. La période prépatente dure 17 à 20 jours.

Signes cliniques et pathogénies 

L’infestation se traduit essentiellement par une dyspnée, des bâillements et des accès de suffocation d’où le nom de « baille-bec ». Des signes de pneumonies sont possibles et correspondent à la migration des larves dans les poumons. Des quintes de toux sifflantes sont observées à la suite desquelles le bec s’emplit de mucus spumeux, parfoissanguinolent. Peu à peu, la dyspnée s’aggrave, la respiration s’accélère, une baisse d’appétit s’installe avec anémie et amaigrissement. La mort peut survenir suite à une suffocation au cours d’une crise de bâillement spasmodique. La guérison spontanée est rare chez les jeunes, mais elle est fréquente chez les plus de 3 mois d’âge. Puisque la gravité du tableau clinique est fonction du diamètre de la trachée et du nombre de parasites, les jeunes sont plus vulnérables.
Il y a également d’autres espèces moins fréquentes chez les poulets d’élevage, c’est le cas de :
-Subulura brumpti qui appartient au genre SUBULURA, famille des HETERAKIDES,
-Streptocara crassicauda qui appartient au genre STREPTOCARA, famille des ACUARIIDES,
-Hartertia gallinarum qui appartient au genre HARTERTIA, famille des SPIRURIDES.

TRAITEMENT DES PARASITOSES

Antihelminthiques

Définition

Le développement des antiparasitaires a eu lieu essentiellement à partir des années 50 avec l’essor de la chimie de synthèse [23]. Un antihelminthique est un composé capable de détruire les helminthes ou de les chasser du tractus gastro-intestinal ou d’autres organes et tissus qu’ils occupent chez leur hôte [2].

Mécanisme d’action des antiparasitaires

Les antihelminthiques actifs sur les nématodes ont leur propre mécanisme d’action suivant la classe à laquelle ils appartiennent [2, 21-24] :
-Classe I : benzimidazoles et pro-benzimidazoles : ils exercent leurs actions en bloquant la polymérisation intracellulaire de la tubuline en microtubules (éléments essentiels dans la vie des nématodes). Ce sont les Albendazoles, Thiabendazoles, Fenbendazole,
Parbendazole, Flubendazole.
-Classe II : imidazothiazoles et tetrahydropyrimidines : ils exercent leurs actions en se fixant sur les récepteurs de l’Acétylcholine dans le système neuromusculaire des vers.
Cette action cause une dépolarisation persistante des fibres musculaires entraînant une paralysie spastique. Les vers sont alors chassés par le péristaltisme intestinal. Ce sont le lévamisole, le pyrantel, le morantel.
-Classe III :
Avermectines et mylbémycines : ils agissent sur le système nerveux des vers en produisant une paralysie flasque par ouverture des canaux à chlorures dans les synapses nerveuses à relais GABA. Les avermectines sont représentés par ivermectine, doramectin, moxidectin.
Les pipérazines agissent sur les récepteurs GABA et produisent la même paralysie flasque.
-Classe IV : Salycilanides et nitrophénols, qui agissent sur les hématophages.
-Classe V : Les organophosphorés antagonistes du cholinéstérase.

Pharmacocinétique et pharmacodynamie du lévamisole

Le lévamisole est la molécule d’activité connue que nous utiliserons au cours de notre expérimentation. Il servira de référence pour l’interprétation des résultats donnés par Allium sativum. Le lévamisole fait partie de la classe des imidazothiazoles et tetrahydropyrimidines et a pour indication majeure la lutte contre les nématodes.
C’est une base faible liposoluble. Sa résorption digestive est rapide et complète avec des pics de concentration entre 2 et 6 heures. Sa diffusion est excellente notamment dans le mucus bronchique.
Il subit des glucoronoconjugaisons importantes dansle foie. Son élimination s’opère à plus de 90% sous forme de métabolites principalement dans l’urine. Sa demi-vie est brève. Le lévamisole est une substance cholinomimétique, agoniste cholinergique nicotinique à l’origine d’une mort lente du nématode [23].

Limites de l’utilisation des antihelminthiques

Selon Permin et Hansen [2], un bon antiparasitairedevrait avoir les caractéristiques qui suivent :
– avoir un spectre très large, et pouvant être actif, à la fois sur les formes adultes que larvaires.
– être métabolisé rapidement pour éviter les résidus toxiques dans les produits d’origine animale que l’Homme consomme,
-ne pas causer d’effets secondaires comme la modification du goût de la denrée ou causer des irritations sur les sites d’injection.
– ne pas coûter cher, proposition soutenue par Chartier et Troncy [21] qui affirment que le prix d’un antiparasitaire ne doit pas dépasser les 6 à 8% de la valeur de l’animal. En effet, il a été constaté que le prix élevé et l’inaccessibilité des médicaments antiparasitaires représentent une limite non négligeable de la chimiothérapie moderne pour les éleveurs villageois. [25]
– être facilement administrable.
– être assez stable pour faciliter sa conservation.
La probabilité de trouver des molécules qui répondent à l’ensemble de ces différents critères est quasi-nulle, car différentes situations limitent leur utilisation. Outre le prix des molécules pharmaceutiques, nous rencontrons desproblèmes liés à [21] :
– l’efficacité : les larves ou les adultes immatures sont, de manière très générale, moins sensibles. Aucun antiparasitaire aux doses habituellement préconisées n’est efficace à 100% contre les parasites qu’il vise, l’éradicationtotale ne se vérifie que dans le cadre d’études de laboratoire, avec les doses maximales utilisables.
-la toxicité et les problèmes de résidus, qui ont valu à certaines molécules d’être retirées du marché.
-l’administration du médicament, qui ne permet pas souvent d’unifier les doses utilisées.
-la chimiorésistance qui est définie comme étant l’augmentation de la fréquence des individus d’une population d’helminthes qui tolèrent des doses d’antihelminthique supérieures à celles tolérées par les individus normaux. Cette tolérance étant en outre transmissible héréditairement [2, 22].
Au vu de ces limites imposées par la chimiothérapiemoderne, trouver une alternative aux molécules pharmaceutiques qui aurait un coût abordable devient une option intéressante voire bénéfique.

PHYTOTHERAPIE VETERINAIRE

Pour que l’aviculture soit efficace et rentable, de nombreuses conditions doivent être réunies, incluant une protection sanitaire efficaceet des traitements adéquats [9]. Cette conduite sanitaire appropriée n’est pas toujours à la portée des fermiers qui n’ont que quelques têtes de poulets dans leurs élevages familiaux. Les anthelminthiques à base de plantes offrent une alternative qui permet de surmonter les problèmes de coûts, et permet aussi de limiter l’apparition de chimiorésistance. Pour cela, alterner les médicaments galéniques avec des plantes médicinales est une possibilité. La phytothérapie présente ainsi l’intérêt d’être une solution à la fois durable et acceptable du point de vue environnemental [25].

Quelques généralités sur la phytothérapie

Définitions

Plante médicinale: plante dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses que les hommes ont découvertes progressivement pour se soigner [26-27]. Elles présentent des propriétés permettant leur utilisation dans un but thérapeutique [28].
Pharmacopée traditionnelle: recueil des formules ou recettes utilisées empiriquement comme remède à toute atteinte à l’intégrité d’un individu [29].
Phytothérapie : c’est une médecine qui utilise des plantes, ou laseule partie active de ces plantes, ayant des propriétés thérapeutiques [30].
Principes actifs: composants naturellement présents dans cette plante qui lui confèrent son activité thérapeutique. Ils représentent quelques pourcents à peine du poids de la plante [30].
Essences: principe volatil et aromatique secrété par les cellules spécialisées de certains végétaux [31].
Huiles essentielles: produits obtenus sous-forme liquide par distillation à la vapeur de matières premières végétales et plus rarement animales.
Ils sont volatils et odorants [31]. Les huiles essentielles sont des mélanges de constituants plus ou moins nombreux, généralement liquides [32].

Brève histoire de la phytothérapie

L’utilisation des plantes par la médecine a existé depuis fort longtemps et a été largement étudiée et documentée dans la Chine ancienne, l’Inde et l’Egypte [33]. La médecine traditionnelle prend sa source à partir de la pharmacopée traditionnelle. La phytothérapie a été utilisée dans toutes les civilisations comme remède [34]. Elle trouve sa dimension avec les travaux de Derosne qui extrait la morphine de l’opium du pavot en 1804, les travaux des pharmaciens Pelletur et Caventou, qui ont isolé l’émétine des épicées, la strychnine de la noix vomique, la quinine du quinina [34].
En 1978, l’OMS a approuvé l’utilisation des produits dits « naturels » et reconnaît officiellement le rôle implicite joué par les plantes médicinales dans le « Alma Mata Declaration of Health for All by the year 2000 AD »[33]. Le recours à la pharmacopée traditionnelle pour le traitement des parasitoses en Afrique est alors reconnu comme une alternative valable et acceptable [35].
McCorkle invente le terme « éthnovétérinaire » en 1986 et le définit comme l’étude interdisciplinaire holiste des connaissances locales, des structures socioculturelles et de l’environnement associé aux soins apportés à la santé animale et à l’agriculture [16]. Ce terme «médecine ethnovétérinaire » ou EVM a été repris par Esyker et Ploeger en 2000 et redéfini comme étant le terme scientifique désignant l’ensemble des soins traditionnels apportés à la santé animale, qui englobe les connaissances, les compétences, les pratiques et les croyances sur lessoins de la santé animale appliqués dans une communauté [36].
Dans ce contexte, Allium sativum est considéré parmi les plantes EVM antihelminthiques qui, à cause de leur richesse en tanins, réagissent avec les protéines de surface des parasites et perturbent les fonctions physiologiques des nématodes, comme la mobilité, l’absorption des nutriments ou la reproduction [36].

Intérêt vétérinaire de Allium sativum

Plante omniprésente dans l’histoire de l’homme et des animaux

Allium sativum , de son nom vernaculaire : « ail », est souvent vu comme la plante médicinale par excellence. Il est considéré souventsans danger par nombre d’auteurs, pour un usage domestique et il se révèle efficace pour traiter une multitude de problèmes sanitaires [37]. Son essence, par exempleest reconnue étant l’antibiotique le plus efficace qui soit tiré jusque-là des plantes supérieures [38].
L’ail a été utilisé comme plante médicinale dans les différentes civilisations depuis 5000 ans [36]. Les Hébreux en faisaient grand usageet le savant Galien l’appelait « la thériaque des pauvres », faisant référence à la thériaque, un breuvage « miraculeux » qui coûtait très cher de son temps, et qui était considéré comme la solution à la plupart des maux. Le savant romain Serenus Sammonicus était aussi un grand amateur d’ail et étudiait ses propriétés [39]. Au Moyen-âge, des propriétés curatives pour traiter les grandes épidémies telles que la peste et le choléra lui ont été attribuées. Pendant la
Première Guerre Mondiale, l’ail servait pour traiter le typhus, la dysenterie, pour désinfecter les plaies et prévenir ainsi la gangrène et la septicémie [40]. Maintenant encore, l’ail est largement utilisé pour ses propriétés antiseptiques dans les foyers conservateurs en tant que « remède de grand-mère ».

Description botanique

Dénomination

Le nom vernaculaire « ail » vient de « Allium sativum » (en latin), qui dérive du mot celtique « all » voulant dire « piquant » [40]. Ses noms vernaculaires malgaches sont « tongologasy », « tongolo lay », « tongolon’ny Egypta » 1 .1 Dénomination qui fait référence aux Egyptiens qui étaient des grands amateurs d’ail [38] Selon plusieurs auteurs, Allium sativum aurait probablement comme origine l’Asie Centrale et cette théorie a été confirmée par des analyses phylogénétiques basées sur des marqueurs cellulaires et biochimiques [32, 37,41]. L’ail aurait alors comme origine Kozakhstan, Ouzbekistan et, l’Ouest de la Chine [42].

Botanique d’Allium sativum

Ordre des LILIFLORALES, sous- famille des LILIOIDEES [27, 32, 37, 38, 40, 43- 45]. Allium sativum est une plante pérenne cultivée. Elle est herbacée, vivace par son bulbe souterrain, dont toutes les parties dégagent une odeur forte et piquante, de hauteur totale d’environ 40 à 50 cm. Le genre Allium fait partie des lillioidées herbacées qui sont vivaces et comprennent 500 à 600 espèces avec 2n chromosomes.
Le fruit est une capsule triquètre à 3 loges, les 3 styles sont soudées jusqu’à leur sommet. Il contient deux graines par loge, s’ouvrant à maturité en 3 valves, graines noires et anguleuses, comprimées.
Les fleurs: une hampe florale, d’abord flexueuse, faisant sur elle-même jusqu’à un tour complet se redresse par la suite et porte à son sommet une ombelle composée à la fois de fleurs et de bulbilles. Les fleurs se dessèchentrapidement sans s’épanouir. Les fleurs blanchâtres ou rosées, sont longuement pédiculées groupées en ombelles simples, terminales au sommet d’une hampe unique. L’ensembledes fleurs est enfermé avant la floraison, dans une spathe membraneuse, univalve longuement atténuée, en pointe au sommet, caduque après la floraison. La fleur comporte trois sépales, trois pétales libres, six étamines, dont les filets dilatés à la base portent deux appendices latéraux terminés par des filaments contournées sur eux-mêmes, un ovaire à trois loges surmonté par un seul style cylindrique grêle, couronné par un stigmate peu visible. Les feuillessont souvent cylindriques et creuses, les inflorescences sont des cimes dont les rameaux se groupent de telle façon qu’ils simulent ensemble une ombelle. Elles sont accompagnées de deux grandes bractées formant une involvure. Des bulbilles se développent à l’aisselle des bractées de l’inflorescence en remplacement d’une fleur.
Les bulbilles, sortes de plantes en miniature, se détachent de la plante-mère et sont en charge de la reproduction végétative. Quand de telsbourgeons se forment à l’aisselle des écailles du bulbe comme le cas de l’ail, le nom de caïeux ou de gousses lui est donné. Les feuilles, longuement engainantes à limbeplat, allongé, et étroit atténué de labase au sommet aigu, sont souvent renversées ou retombantes.
Les bulbes : La « drogue » est représentée par un bulbe vulgairement appelé « tête d’ail » formé d’une dizaine de caïeux blanchâtres ou rosés, ovoïdes, oblongs, comprimés latéralement et un peu arqués, portés sur un plateau aplati, entourés. Les caïeux sont issus de bourgeons axillaires différenciés à la base des gaines foliaires des dernières feuilles.

Etudes de toxicité faites sur Allium sativum

Les avis des scientifiques divergent de nouveau à propos de la toxicité éventuelle de l’ail. En tout cas, tout ce qui est naturel n’est pas inoffensif. Si certaines plantes médicinales sont faciles à utiliser, d’autres provoquent des effets secondaires [34].
Des auteurs affirment que l’ail est toxique et provoque des effets secondaires plus ou moins graves. L’allicine de l’ail est considéré comme irritant et oxydant. Freeman et al. en 1995 rapportent que l’ingestion d’allicine provoque une instabilité et la formation de métabolites dans le sang. L’ail pourrait être à l’origine d’asthme bronchique selon Burden et al. en 1994 [47]. Pour ce même auteur, seul le SAC ou S – allyl – L – cystéine n’est pas toxique avec un DL de 8890 mg/kg contre 309 mg/kg pour l’allicine.
Comme la plupart des plantes qui contiennent des tannins, l’ail pourrait provoquer des effets secondaires si consommé en large quantité dans sa forme brute. L’ail serait aussi toxique pour les chiens et les chats, et si consommé en très grande quantité, il laisse une odeur caractéristique sur la peau, une brûlure d’estomac et peut même déclencher une réaction allergique. Une agglutination des plaquettes est aussi observée, lors de consommation excessive. Cet effet est plus sévère chez les chevaux. Il n’y a aucun effet rapporté chez les volailles [36].
D’autres auteurs affirment cependant que l’ail est dénué de toxicité, et qu’il y aurait même amélioration du poids et d’autres paramètres au cours d’une expérimentation in vivo sur des souris. L’ail n’a pas d’effet toxique à ladose de 350 mg par personne, par voie orale selon Sitprija et al . en 1987 [46].
On constate que les micro-organismes sont plus sensibles aux composants d’Allium sativum par rapport aux organismes supérieurs, selon Josling en 2000 [36]. Cet effet discriminatif de l’ail vis-à-vis des micro-organismes est dû au glutathion que possède en grande quantité les cellules des mammifères selon Rabinkov et al. en 1998 [48]. En effet, le glutathion inhibe les enzymes thiols-dépendants qui sont responsables de l’effet antimicrobien de l’allicine, rendant ainsi les micro-organismes plus sensibles que les vertébrés à cette molécule [48].
On constate que les effets toxiques jusqu’ici sont constatés in vitro, et des cas réels d’empoisonnement n’ont pas été rapportés. Son utilisation comme condiment défend la thèse de son innocuité à dose usuelle. La possession du glutathion serait, selon ces auteurs, l’atout des vertébrés pour résister à une toxicité éventuelle de l’ail.

Modes d’utilisations fréquentes d’Allium sativum chez les animaux domestiques

Les propriétés antiparasitaires de l’ail sont fréquemment sollicitées par l’Homme, cette plante est utilisée pour lutter contre les oxyures et les ascaridoses [56] et cette utilisation est étendue aux jeunes animaux domestiques [38]. A Fianarantsoa, les verminoses des volailles, selon Randrianasolo, (2008) sont traitées avec du jus de bulbe, tandis que celles des bovins sont traitées avec un mélange d’ail et de « voandelaka » (Melia azeradach L.) [34].
En Israël, l’ail est utilisé pour réduire l’infestation des ânes et des chevaux [36]. Il est également utilisé pour résoudre les problèmes de parasites de la peau chez l’être humain telles la gale, les teignes, en frictionnant la peau avec une lotion composée d’une partie d’ail et de deux parties d’huile de camphre [39]. Chez nos îles voisines, l’ail est très prisé comme vermifuge : à la Réunion, il faut frotter une gousse sur du pain, et arroser d’huile d’olive, ou bien, en écraser avec de l’huile de ricin pour frictionner le ventre autour du nombril [44]. D’autres maladies du bétail comme les « ramoletaka », les « barika » sont aussi traitées avec l’ail dans quelques localités de Fianarantsoa [34].
A Madagascar, chez l’homme, l’ail est utilisé commeantiparasitaire, avalé directement ou en cataplasme sur le ventre, mais également comme traitement de l’asthme, mélangé avec un peu de feuilles de menthe [57-58, 19].
Ces noms de maladies n’ont pas été spécifiés, car ces termes peuvent désigner plusieurs maladies à la fois dans le dialecte de la population des Hautes Terres Centrales. En effet, le « ramoletaka » et le « barika » peuvent désigner toutes les maladies qui causent une prostration chez les porcs et chez les volailles dans le langage profane.
La dose indiquée pour Allium sativum est peu documentée, mais notre travail est basé sur la vérification de l’efficacité de la méthode des fermiers et des doses qu’ils utilisent habituellement. Toutefois il est à noter que Rahmann, en 2006 a suggéré une dose de 5 ml de jus par animal par jour chez les moutons [36].

Teinture d’ail

La teinture est une des formes officinales d’Allium sativum [32]. Bruneton, en 1987 a affirmé que c’est l’allicine qu’on obtient en extrayant l’ail par un solvant, suite à une hydrolyse enzymatique [26].
Cette affirmation est refutée par Amagase en 2006, qui affirme à son tour que l’allicine est éliminée par une extraction par l’alcool [47]. Quoiqu’il en soit, des auteurs comme Masamha rapportent l’efficacité de la teinture d’ail sur l’élimination des nématodes parasites des moutons [36], ainsi que l’effet paralysant in vitro de la teinture sur les amphistomes [25]. Ces deux cas rapportés ont motivé l’utilisation de la teinture d’ail dans notre travail, afin de pouvoir proposer une forme officinale plus adaptée pour les grands élevages si son efficacité s’avère être prouvée.
La théorie de Filatov [34] explique en partie le motif de préparation même de la teinture. Elle repose sur la notion qu’un tissu vivant (animal, végétal, humain) séparé de son organisme et conservé dans des conditions de souffrance (broyage, dessiccation, ébullition…) produit, dans le cadre de la lutte pour la vie, des substances de résistance appelée 310 ou phytostimulines. Ces stimulines, introduites dans un organisme déficient, activeront les processus vitaux défaillants, amélioreront les diverses fonctions physiologiques de la plante et donc décupleront sespropriétés.
Le bulbe d’ail, en étant broyé et macéré avec l’alcool, pourrait reproduire ce phénomène décrit plus haut.
A la fin de cette première partie, nous pouvons dire que les helminthiases représentent un problème majeur pour l’élevage des poulets, surtout en élevage de type traditionnel.
De leur côté cependant, les molécules pharmaceutiques disponibles sur le marché ont leurs limites, tant par leur efficacité que par leur coût. Le contexte actuel de l’Afrique, donc de Madagascar, dont la majorité des élevages est de type familial traditionnel, ne permet pas un grand investissement sur le plan sanitaire pour l’élevage. Une alternative, représentée par Allium sativum sera alors évaluée dans la prochaine partie de ce travail.
Il est à noter que les études pharmacologiques sur cette plante ne sont pas encore complètes, et que la détermination du composant responsable de ses effets thérapeutiques génère encore une discussion vive dans le monde scientifique.
Toutefois nous tenions à évaluer l’utilisation la plus fréquente de cette plante in vivo en ayant pris soin d’enquêter au préalable sur les modes d’utilisation de cette plante en tant que vermifuge.

Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. SITUATION DE L’ELEVAGE DES POULETS EN AFRIQUE DONT MADAGASCAR
I.1. Statistiques sur l’élevage mondial des volailles
I.2. Principaux caractéristiques de l’élevage traditionnel de poulets
I.3. Importance économique de l’élevage de volailles
I.4. Parasitose des volailles et impacts sur la productivité des élevages villageois en Afrique dont Madagascar
II. GENERALITES SUR LES PARASITOSES DES POULETS
II.1. Nématodes des poulets
II.2. Helminthiases fréquentes des poulets
III. TRAITEMENT DES PARASITOSES
III.1. Antihelminthiques
III.2. Limites de l’utilisation des antihelminthiques
IV. LA PHYTOTHERAPIE VETERINAIRE
IV.1. Quelques généralités sur la phytothérapie
IV.2. Intérêt vétérinaire de Allium sativum
IV.3. Teinture d’ail
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I.METHODES
I.1. Caractéristiques du cadre de l’étude
I.2. Types d’études et de travaux sur terrain effectués
I.3. Variables et paramètres étudiés
I.4. Mode de collecte des données
I.5. Calculs et tests statistiques appliqués au variable OPG
I.6. Considérations éthiques
I.7. Récapitulatif des méthodes
II.RESULTATS
II.1. Résultats du nombre d’OPG après traitement avec l’ail
II.2. Résultats des calculs appliqués aux nombres d’OPG
II.3. Résultats qualitatifs
II.4. Résultats de l’enquête préliminaire
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
I. Concernant les resultats du recrutement des poulets pour l’expérimentation
II. Concernant la methode de prélèvement
III. Concernant l’utilisation la plus courante de l’ail
IV. Concernant la methode de laboratoire appliquée
V. Concernant le choix de jour de contrôle
VI. Concernant les résultats du FECRT (fecal egg count reduction test) et des analyses statistiques
VI.1. Discussion sur les résultats du FECRT
VI.2. Discussion sur les résultats des analyses statistiques avec le logiciel Statistical Analysis System (S.A.S)
VII. Concernant les types de nematodes trouvés avant et après traitement dans les differents lots
VIII. Concernant le spectre d’efficacité de l’ail
IX. Les critères de l’antiparasitaire ideal appliqués a l’ail
X. Concernant la typologie des élevages enquetés
XI. Portée des resultats et limite de validité
XII. Perspectives sur d’autres possibilités d’études
CONCLUSION 
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Liste des facteurs de parasitisme en élevage de volailles
Tableau II : Prévalence des maladies parasitaires en Afrique
Tableau III : Identification des éleveurs-fournisseurs de poulets d’expérimentation
Tableau IV : Nombres d’OPG et espèces d’helminthes rencontrées avant traitement
Tableau V : Comparaison des nombres d’OPG parlots d’avant et d’après traitement
Tableau VI : Nombres d’OPG chez le lot TN à J0, J7, J13
Tableau VII : Nombres d’OPG chez le lot TP à J0, J7, J13
Tableau VIII : Nombres d’OPG chez le lot AB à J0, J7, J13
Tableau IX : Nombres d’OPG chez le lot TA à J0, J

projet fin d'etude

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