PRESENTATION DU PLAN NATIONAL DE LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)

Origines de la désertification

A Madagascar, 31% de la superficie est touchée par la désertification. D’après les études scientifiques menées sur le sujet, 12 parmi les 22 régions de Madagascar sont touchées par le processus de désertification à savoir: Atsimo-Andrefana, Androy, Menabe, Melaky, Ihorombe, Anosy, Sofia, Alaotra Mangoro, Haute Matsiatra, Boeny, Betsiboka et Analanjirofo, soit 31% de la superficie totale de l’Île. En outre, 28% de la superficie de ces zones, soit 51 568 km² sont classées des zones prioritaires.
Il y a plusieurs origines de la désertification mais on va parler quelques-unes. Il y a la déforestation qui est définie ici comme l’enlèvement total de la végétation naturelle d’une étendue de terre. La dégradation qui en résulte est causée par la perte de la fonction des arbres à protéger les sols contre l’érosion. Leurs racines et la matière organique qu’ils fournissent aident à stabiliser le sol, tandis que l’absorption d’eau par les racines et l’interception par la canopée permettent de réduire la fréquence et l’intensité de l’impact des gouttes de pluie et du ruissellement local. La végétation est dégagée pour faire place à une nouvelle utilisation des terres, comme dans le cas des activités agricoles, d’élevage de bétail, de construction de route, ou de développement urbain et industriel. Même lorsqu’une nouvelle couverture végétale est établie, différentes formes de dégradation peuvent survenir lorsque le sol rétablit un équilibre avec son nouveau recouvrement végétal. En effet, la qualité et le recouvrement de la nouvelle couverture de végétation sont différents et peuvent faire en sorte d’augmenter l’érosion et modifier la qualité du sol. L’autre origine concerne le développement de la population. Pour leur propre développement, les populations locales dépendent particulièrement des ressources naturelles, notamment des ressources forestières pour: l’approvisionnement en bois de feu, principale source d’énergie domestique en zone rurale, l’approvisionnement en terre agricole (tavy) par le défrichement des surfaces forestières qui sont en fait converties en surfaces agricoles temporaires (pour deux à trois ans), la production des bois d’œuvre et des bois de service, la cueillette des produits secondaires de la forêt. Cette situation a été intensifiée par la paupérisation des populations d’une part et par la croissance démographique et la migration potentielle des populations vers les zones proches des ressources naturelles plus abondantes d’autre part. Dans une moindre mesure, la pratique de l’élevage extensif dans les régions du Sud et du Sud-ouest et l’extension des zones de transhumance vers l’Est et le Nord occasionnent petit à petit la dégradation des terres et de la végétation. Les défrichements pour raisons diverses (augmentations des superficies à cultiver, acquisition et vente de bois de chauffage et de construction, …) favorisent la sécheresse et la désertification. Malheureusement, ces pratiques ont connu un regain considérable en 1998 pour toucher 109.554 ha cette année-là. La pratique des feux de brousse favorise aussi de son côté la sécheresse et la désertification car ils exposent le sol à la nudité et à la dégradation par le vent et la pluie. Les dernières données disponibles indiquent toutefois que ces pratiques ont connu une certaine tendance à la baisse entre 1995 et 1997 car les superficies touchées sont passées de 1 238 124 ha à 64 201 ha. Et la dernière origine parle de la pauvreté. De nombreux auteurs soulignent le lien fort entre désertification et pauvreté. Par suite du manque de capital, d’opportunités économiques et comme les populations ont de comportement rationnel, elles cherchent à satisfaire ses besoins sous contraintes budgétaires, les populations pauvres sont conduites à exploiter leurs ressources limitées de manière à satisfaire leurs besoins immédiats, même si cette exploitation à court terme compromet la durabilité de ces ressources et renforce à terme leur vulnérabilité. La pauvreté engendre la dégradation de sol qui à son tour entraine à la désertification.

Conséquences de la désertification et les points cruciaux à prévoir dans l’avenir

La désertification entraine l’insuffisance de la sécurité alimentaire, la migration et l’insécurité en général. Les régions victimes de la désertification ont vécu presque périodiquement des phénomènes cycliques de famine généralisée. Les populations du Sud les reconnaissent : autrefois tous les dix ans, par la suite cinq ans, sinon trois, voire plus fréquemment ces derniers temps. Les baisses de rendements et de production agricoles dans ces régions auxquelles s’ajoutent les difficultés à entreprendre les activités habituelles de production (travaux de plus en plus durs physiquement) débouchent inévitablement sur des situations d’insuffisance alimentaire. La sécurité alimentaire ne pouvant plus être assurée dans ces régions, le premier réflexe des populations victimes est de partir vers d’autres milieux moins hostiles et plus productifs. Des vagues de migrations en masse sont alors observées vers des régions plus accueillantes et plus productives. Ce phénomène fut particulièrement observé vers les années 1991 Ŕ 1992 années pendant lesquelles une grande vague de sécheresse et de famine ayant sévi dans le Sud du pays avait provoqué des pertes considérables de vies humaines et de bétails. Ces phénomènes étaient alors mis à profit par des brigands (dahalo) pour dévaliser et attaquer les populations rurales sans défense et affamées. L’aggravation de la situation de pauvreté dans le pays se manifeste par un lot d’insécurité au quotidien, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les défrichements, les feux de végétation, la déforestation en général entraînent un lessivage des matières organiques de la surface des sols. Ce lessivage des matières organiques est accéléré par les eaux d’infiltration qui à leur tour emmènent avec elles les éléments dont les plantes ont besoin. Ainsi, un phénomène d’appauvrissement progressif et irréversible des sols s’installe et c’est la perméabilité et la structure des sols mêmes qui en subissent les conséquences. Les terres subissant ce phénomène finissent par ne plus être utilisables pour une exploitation viable. De plus, cette perte de fertilité des sols entraîne irrémédiablement des pertes en rendement et en productivité pour les activités agricoles et d’élevage. Ces pertes en rendement et en productivité entraînent l’adoption de nouvelles cultures ou des activités plus compatibles avec l’état des sols. Et enfin, selon le modèle schématique de la désertification de l’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire (2005), la diminution de la productivité des terres se manifeste par des revenus réduits, une malnutrition et une pauvre santé, aboutissant à la famine et à l’augmentation du taux de mortalité. De ce fait, les gens abandonnent leurs terres dégradées afin d’éviter cet impact et intensifient l’utilisation d’une autre terre intacte, mais de qualité inférieure, ou transforment davantage les terres de parcours en terres agricoles. Ces pratiques peuvent retarder la dégradation continue des terres sans toutefois l’éviter. Ainsi, la migration des zones rurales aux zones urbaines et la migration transfrontalière s’ensuivent souvent. Une importante migration vers un même lieu peut réduire la capacité des populations à utiliser les services des écosystèmes de façon durable. De plus, des affrontements internes et transfrontaliers sur les plans social, ethnique et politique peuvent être déclenchés pour des ressources naturelles de plus en plus rares.
Concernant les points cruciaux, il y a les menaces principales. Les menaces sur la société sont liées d’une part à une augmentation continue de la population, dans presque tous les pays, ainsi qu’une croissance rapide et mal maîtrisée de la population urbaine. L’incapacité des systèmes agricoles et d’élevage à satisfaire les besoins alimentaires et à produire des recettes d’exportation rend ces sociétés très fragiles et obligent leurs dirigeants à recourir sans cesse à l’aide alimentaire pour éviter le risque d’émeutes de la faim. Et comme cette aide fait parfois l’objet de marchandages lors de sa distribution, ou qu’elle passe en contrebande dans les pays voisins, ou qu’elle casse le cours des productions locales, elle finit. La solution consiste à intégrer ces flux dans l’économie nationale et à favoriser la production agricole nationale dans un contexte de stabilité des prix et de solidarité régionale afin que les transferts des zones excédentaires vers les zones déficitaires puissent se faire. Cela suppose un relatif protectionnisme et l’existence d’opérateurs privés efficaces. Un autre aspect résultant de cette fragilité des sociétés d’agriculteurs et d’éleveur est la mobilité des populations : mobilité des pasteurs pour aller de terrain de parcours en terrain de parcours, puis pour aller vers des zones agricoles ; mobilité inverse de certains agriculteurs qui, n’ayant plus de terres, tentent de devenir pasteurs nomades ; on a vu plus haut l’aspect migration vers les villes. Ce mouvement pourrait avoir des retombées positives sur l’agriculture, chargée de nourrir les urbains, mais on n’a pas encore constaté cela. Enfin la menace la plus grave est l’accroissement de la pauvreté des populations les plus touchées, vivant dans les zones affectées par la désertification et en tirant leurs ressources ; l’accroissement de la pauvreté en zone urbaine, résultant des mouvements migratoires et de l’incapacité des économies nationales à procurer des emplois ; le risque de marginalisation croissant de ces populations.
On peut envisager trois scénarios pour ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, en particulier l’eau :
1- le scénario qualifié de « business as usual », c’est-à-dire imaginer les évolutions futures sans que l’on ne change rien aux paramètres initiaux et en laissant évoluer les facteurs;
2- le scénario que l’on appellera « évolution technologique et croissance du secteur privé » ; 3- le scénario que l’on appellera « développement durable » ; Sur le plan social, dans le scénario 1, il y a le développement des modèles de consommation, la persistance de la pauvreté, les inégalités croissantes ; dans le scénario 2 : c’est le même que dans le premier scénario mais les inégalités sont plus fortes ; et dans le scénario 3, il y a la réduction des inégalités. Les trois scénarios prévoient des évolutions diverses : le scénario 1 prévoit un accroissement très rapide de la demande en eau, des mouvements migratoires importants, une extension de la diminution des ressources naturelles disponibles, d’où une diminution grandissante des ressources en eau et en sol et une dégradation d’ensemble. La conclusion de ce scénario est l’accroissement des conflits, une vulnérabilité extrême des populations, le manque total d’eau dans certaines zones et la généralisation des situations de crises sans mécanismes de règlements. C’est le scénario « catastrophe » si on ne fait rien. Le deuxième scénario conduit à une privatisation des ressources et de la terre, à l’instauration des marchés de l’eau et de la terre, à une demande modérée en eau, une réduction de la pression sur les ressources, une expansion du secteur privé ; la croissance économique est forte mais elle accentue les inégalités internes et elle conduit à une marginalisation croissante de certaines populations, voire de certains pays. Il n’y a pas de systèmes globaux de gouvernance et les problèmes de gestion des ressources ne sont pas réglés en dépit de la création de marchés qui, finalement, ne permettent pas d’arrêter la dégradation des terres et de la végétation et ne favorisent pas l’adoption de nouvelles techniques de culture par les populations. Les solidarités régionales ne jouent pas et ce scénario n’est pas efficace pour résoudre les crises. Et le scénario 3 prévoit que les populations vont prendre conscience de la fragilité de leurs ressources ; les systèmes d’information sur l’environnement vont se constituer et fonctionner en réseau ; la société civile va se renforcer et organiser un débat avec l’Etat et avec les pays voisins ; les savoir-faire vont s’améliorer, la population maîtrisera mieux la gestion des ressources en sachant bien utiliser des technologies appropriées. La dégradation des terres sera stoppée, des zones seront réhabilitées et les systèmes de production agricoles et pastoraux laisseront aux générations futures un capital naturel conservé. On aura atteint les objectifs du développement durable.

Les types d’action et les solutions à recommander.

Les techniques de lutte contre la désertification ont fait l’objet de nombreuses recherches. Il n’existe malheureusement aucune solution scientifique toute faite pour contrôler la désertification, et personne n’est en mesure de fournir une réponse simple. Il existe cependant de nombreuses solutions partielles mises au point pour des conditions particulières dans des régions précises. Les solutions sont spécifiques de chaque lieu et de chaque situation. La science et la technologie constituent des outils essentiels dans la lutte contre la désertification. Le rôle de la recherche est de produire les connaissances et les technologies permettant de répondre aux besoins des populations. Mais on peut faire aussi la généralisation de la notion de développement durable : le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs, selon la définition de Madame Bruntland (commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1988). Cette définition est basée sur la reconnaissance que la biosphère possède ses propres modalités d’ajustement car elle ignore les règles de l’optimum économique et qu’il faut en conséquence tenter de définir une approche qui intègre dans une même logique les phénomènes de la sphère économique et ceux de la biosphère (René Passet, l’économique et le vivant, Paris, 1979). L’équité intergénérationnelle est fortement exprimée ; ce n’est pas un arrêt de la croissance mais un processus de changement dans lequel l’exploitation des ressources, les choix économiques et technologiques, les institutions sont déterminées en fonction des besoins actuels et des besoins à venir. C’est la prise en compte du long terme plus que du profit à court terme, pour les entreprises, et du souhait de se faire réélire pour les politiques. On s’attachera donc à maintenir intact les stocks de capital « naturel » qui est le stock des écosystèmes naturels qui donne un flux de bien ou de service précieux dans l’avenir, c’est à dire les ressources naturelles, les biens et les facteurs de production créés par l’homme. C’est la préservation, voire le renforcement, d’un potentiel de « bien-être ». Pour maintenir ce capital, ou le rétablir, il faut investir or les sociétés concernées n’ont pas ces capacités. Il y a là tout un champ de recherche qui consiste à mieux évaluer les coûts de la dégradation des terres et les taux de retour économique des opérations réussies, en général assez positifs, et à faire des argumentaires en faveur de ces investissements Pour lutter aussi contre la désertification , il faut mettre en place de véritables solidarités régionales : sécheresse et désertification ne connaissent pas les frontières, d’une part, et d’autre part il faudrait prendre en compte la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo sur les différentes sous-régions de Madagascar : certaines zones sont plus favorables à l’élevage, d’autres aux cultures vivrières ou aux cultures d’exportation ; des régions bénéficient d’une pluviométrie plus favorable et mieux répartie ; des régions vont connaître de graves problèmes d’eau tandis que d’autres en seront préservé.

SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL

Les causes de la désertification

Depuis quelques siècles, la dégradation de l’environnement se fait de plus en plus ressentir et que la communauté internationale, consciente de celle-ci se mobilise afin de trouver les solutions adéquates à travers des actions identifiées à l’issue de nombreuses réunions et conférences au sommet. D’après la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED / 1992), la désertification se définit comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides, sèche par la suite divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. Cette dégradation est principalement due aux effets des activités humaines. Les dégâts sont tellement importants que les effets se font ressentir non seulement au niveau local mais surtout planétaire. Ce processus affecte près d’un quart de la superficie terrestre et menace actuellement les moyens d’existence de plus de 900 Millions de personne dans la plus d’une centaine de pays. La situation s’accélère partout dans le monde et plus particulièrement en Afrique, 6% de la superficie se composent de terres arides et un peu plus d’un milliard d’hectares de superficie soit 73% du total des terres arides agricoles y sont modérément ou gravement touchés par la désertification.
Les zones les plus exposées à des risques de désertification sont celles qui ont un climat sec, des couvertures qui ne possèdent pas assez de capacité de rétention de la couche superficielle nutritive du sol. La désertification est causée par une combinaison de facteurs qui évoluent dans le temps et varient selon le lieu. Ceux-ci comprennent des facteurs indirects, tels que les facteurs socio-économiques et politiques, la pression démographique et le commerce international, et des facteurs directs, comme les modèles et pratiques d’utilisation des sols et certains processus liés au climat. La désertification se produit à cause des facteurs indirects menant à une utilisation non durable de ressources naturelles rares par les exploitants locaux des terres. Cette situation pourrait encore être aggravée par le réchauffement de la planète. Aussi, la désertification est due par la dégradation accélérée de l’environnement et les ressources de production, par une accélération du phénomène d’érosion du sol par la pluie violent, et vents forts, par la perte de fertilité des sols et diminution de la productivité agricole (déforestation, feux de végétation), par l’appauvrissement de la diversité biologique due par les feux de végétation et la sécheresse, par l’aggravation de la pauvreté de la population, la croissance démographique d’où la difficulté d’augmenter les terres cultivables, aussi par l’insuffisance de la sécurité alimentaire, la migration et l’insécurité en général. Le processus de désertification ne cesse de s’étendre. Néanmoins, la déforestation est causée par la rudesse du climat, la prédominance de la sécheresse, l’irrégularité du réseau hydrographique liée à l’irrégularité des précipitations. La situation climatique permet de classer Madagascar en différentes zones suivant le degré de température d’une part et le degré de précipitation d’autre part. En termes d’humidité, l’inégalité de la répartition est très importante. Les régions Sud-Ouest et Sud de l’ile sont les plus exposés à l’insuffisance de pluie. La perte de la biodiversité et les changements climatiques font partie des répercussions de la désertification, mais sont également considérés comme des causes. Ces trois problématiques environnementales d’envergure mondiales sont étroitement liées par des relations et des boucles rétroactions. La dégradation des terres arides conduit à la perte de la biodiversité par le manque des éléments essentiels du sol et le manque de disponibilité de l’eau. De plus, la perte de la biodiversité des communautés microbiennes du sol, venant de la diversité des espèces végétales, conduit à la diminution du recyclage des nutriments et de la résilience du sol, ce qui mène vers une autre spirale descendante de la dégradation des terres. Par ailleurs, les sols des zones sèches constituent plus d’un quart de toutes les réserves mondiales de carbone inorganiques. Ainsi, le processus de la désertification peut libérer une grande part de ce carbone dans l’atmosphère ayant par conséquent des répercussions sur le système climatique mondial .Les liens entre ces trois grands phénomènes environnementaux révèlent la proximité des enjeux de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) avec la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).

Les effets de la désertification

La désertification affecte l’environnement local et le mode de vie des populations. Elle a des effets plus globaux au niveau des changements climatiques, de la biodiversité et des ressources en eau :
• Les changements climatiques
Un questionnement et un débat permanent existent sur les interactions réciproques entre désertification et changements climatiques. Les termes en sont à la fois complexes et controversés. La difficulté provient du fait que nos connaissances sur les mécanismes des changements climatiques, sont encore bien incomplètes. Malgré les incertitudes existantes, il semble que les changements climatiques globaux prévisibles, devraient se traduire dans les zones sèches subtropicales par un accroissement des conditions d’aridité, ce qui aggraverait la pression des populations sur les ressources et la dégradation des terres. En retour, il est probable que la dégradation des terres en zone sèche, contribue à modifier le climat au niveau global. L’influence sur le bilan d’énergie global de l’atmosphère pourrait provenir de façon conjuguée de la modification de l’albédo, de la modification de l’humidité des sols et du bilan hydrique, du changement de rugosité des surfaces, de l’émission de poussière, et des variations dans l’émission ou le stockage de carbone. Cependant, l’importance relative de cette contribution n’est pas connue et l’influence de chaque facteur varie suivant les zones concernées. S’il était reconnu et vérifié que la dégradation des terres en zones sèches exerçât une influence sur le climat global, la lutte contre la désertification prendrait une importance accrue pour la communauté internationale et notamment les pays développés.
• La biodiversité
La diversité biologique dans les zones sèches présente un grand intérêt. La durée pendant laquelle des conditions croissantes d’aridité se sont développées dans ces zones, associées à une pression anthropique ancienne, ont entrainé des processus d’adaptation et d’évolution qui se traduisent d’une part, par l’existence de patrimoines génétiques originaux et, d’autre par la présence d’une mosaïque de foyers d’adaptation et d’évolution. L’ancienneté de l’agriculture dans ces zones a par ailleurs conduit à l’appropriation par les populations locales d’un stock important de variétés traditionnelles de plantes cultivées et de populations ou de races animales domestiques adaptées. Certaines sont connues pour posséder des caractères génétiques utilisables dans le monde entier dans le cadre de programme d’amélioration. Les propriétés d’adaptation éco physiologiques et génétiques à la sécheresse que l’on rencontre chez de nombreuses espèces des zones arides, ainsi que la diversité des écosystèmes qui les abritent, font de ces zones des centres de ressources précieuses pour des utilisations futures. La désertification et les modifications des modes d’utilisations et de couvertures des terres en zones sèches constituent le principal facteur de perte de la biodiversité, au travers de la surexploitation des populations et de la destruction des habitats. Vu le rôle de la diversité biologique dans la résilience des écosystèmes et le fait qu’ils devront s’adapter à des modifications climatiques probables à défaut d’être prévisibles, préserver la biodiversité locale et favoriser l’adaptation floristique à des conditions plus sèches ou plus humides, est sans doute un enjeu majeur qui facilite les évolutions futures.
• Les ressources en eau
Dans les zones sèches, les ressources en eau sont étroitement dépendantes des conditions climatiques d’une part, mais aussi de la couverture végétale, de l’occupation des terres et de l’état des sols. Ces différents éléments vont être altérés à des échelles de temps et d’espace très diverses par les processus de désertification. La modification du couvert végétal, la dégradation des sols, les modifications de leurs propriétés physiques notamment du fait de la disparition de la matière organique vont entrainer à l’échelle locale une modification des composantes du cycle de l’eau et du bilan hydrique : baisse de l’infiltration, accroissement du ruissellement, diminution de l’évapotranspiration. Cette dernière va conduire à la modification du bilan énergétique de la surface et à un accroissement des températures. L’importance prise par le ruissellement entraine l’érosion des sols donc la diminution de leur capacité à stocker l’eau pour la végétation. Non seulement l’eau constitue dans les zones sèches la base essentielle pour la production agricole et pour le développement économique, mais elle est aussi un des constituants majeurs de l’environnement, avec un impact significatif sur la santé et les conditions de vie des populations. D’une part, les variations climatiques contribuent directement à la désertification. En effet, une sécheresse excessive peut accélérer la dégradation des terres en réduisant l’apport en eau dans un système déjà déséquilibré par la suite d’une exploitation abusive. D’autre part, la désertification peut à son tour affecter le climat. Les terres dégradées des secteurs arides, démunies de leurs végétations naturelles, peuvent modifier le bilan énergétique par le changement de réflexion et l’absorption du rayon solaire.
Bref, on peut dire que les formations végétales naturelles sont extrêmement dynamiques, à l’exception des forêts, et que les sols seront d’autant plus fragiles qu’ils sont dénudés. Ces phénomènes locaux ou régionaux peuvent avoir un impact important sur l’environnement global : on a dit que la sécheresse peut provoquer une baisse de la biodiversité végétale, et aussi animale quand la faune ne peut plus se nourrir, certaines espèces de la pharmacopée et des systèmes de culture disparaissent progressivement.
La mise en œuvre sera réalisée par des opérateurs privées qui obtiendront des autorisations ou concessions pour lutter contre la désertification et à l’atténuation des effets de la sécheresse dans les zones concernées.
De plus, les principaux acteurs du développement rural ont une responsabilité officielle reconnue et les paysans producteurs qui sont à la fois acteurs, bénéficiaire de tout ce qui se fait dans leur milieu.
Le PADR ou Plan d’Action pour le Développement Rural est un cadre de conception, de définition et d’orientation des stratégies et des programmes de développement rural à Madagascar. En effet, il constitue le référentiel unique de toute intervention (projets, programmes, études) en matière de développement rural et de lutte contre la pauvreté. Outre des missions décrites par les textes en vigueur, le rôle du PADR sera la coordination et de priorisation des interventions afin d’infléchir les efforts publics et privés vers une prise en compte significative des axes tels : la croissance de la production agricole au travers d’une gestion optimale et durable des ressources, la sécurité alimentaire pour tous et le développement de l’accès des populations rurales aux services sociaux. La fonction de coordination est primordiale pour la CNC ou Cellule Nationale et de Conseil et directives en matière de LCD et ce rôle devra lui être reconnue et entériné officiellement mais la coordination et le suivi des actions de ces ministères en matière de Lutte Contre la Désertification ne sont pas toujours aisés.
Par ailleurs, le processus de décentralisation engagée dans les Etats permet davantage une responsabilisation des collectivités et assure leur pleine aux actions de projet.
S’agissant des ONG, elles ont certes développé beaucoup de capacités dans le domaine du développement communautaire, mais la coordination et la concertation entre elles reste insuffisante. Aussi, n’est-il pas rare de rencontrer sur le terrain des activités redondantes et des cas de concurrence? De même, les ONG mettant trop souvent les actions de terrain en avant, ravalant au second rang les implications de ces actions et d’approches qui les sous-tendent. L’existence du Conseil des ONG d’Appui au Développement constitue une avancée significative dans l’élaboration du schéma de représentation des organisations non gouvernementales auxquelles la convention accorde une grande importance (notamment au sein des structures nationales de coordination et de concertation).
Quant aux organisations paysannes et groupements villageois, ils ont certes obtenu des acquis dans le domaine de la lutte contre la dégradation de l’environnement, mais recèlent des insuffisantes dans le domaine de la gestion technique, financière et administrative des micro-entreprises qu’elles mettent en place.
Concernant les femmes et les jeunes, il y a une insuffisance d’informations et de données exhaustives sur le rôle et la place qu’ils ont joués et qu’ils jouent dans la LCD.
Enfin, pour pouvoir servir durablement la LCD, ces expériences développées par les villages, les ONG, les femmes et les jeunes méritent d’être capitalisées, c’est-à-dire d’évaluées de matière critique et valorisées de manière conséquentes, afin d’en faire profiter tous les acteurs.
Ainsi, l’analyse du projet de LCD sur le plan organisationnel montre que les bénéfices locaux de la mise en œuvre des techniques de LCD peuvent être réels, source de redressement et de réduction de la pauvreté.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU PLAN NATIONAL DE LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION
Chapitre I : DESCRIPTION DU PROJET
Section 1 : Composantes du projet
1.1- Elaboration du PAN-LCD
1.2- Désertification proprement dit
Section 2 : Privilèges du PAN-LCD
2.1- Avantages ou bénéfices
2.2- Populations cibles
Section 3 : Disposition institutionnelle pour la mise en oeuvre
Chapitre II : OBJECTIFS DU PROJET
Section 1 : Indication
Section 2 : Moyens
Chapitre III : METHODES ET STRATEGIES
Section 1 : Les stratégies
1.1- Stratégies de réduction de la pauvreté
1.2- Décentralisation
Section 2 : Choix stratégiques
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DU PROJET
Chapitre I : SUR LE PLAN ECONOMIQUE
Section 1 : Exécution du projet
Section 2 : Problèmes rencontrés et ses effets
Section 3 : Moyens pour y remédier
Chapitre II : SUR LE PLAN SOCIAL
Section 1 : Origines de la désertification
Section 2 : Conséquences de la désertification et les points cruciaux à prévoir dans l’avenir
Section 3 : Les types d’actions et les solutions à recommander
Chapitre III : SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
Section 1 : Les causes de la désertification
Section 2 : Les effets de la désertification
Chapitre IV : SUR LE PLAN ORGANISATIONNEL
CONCLUSION

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *