Production du cacao similitudes et dissemblances

PRODUCTION DU CACAO A MADAGASCAR ET AU CAMEROUN : SIMILITUDES ET DISSEMBLANCES

Origine du cacaoyer

Le cacao était traditionnellement utilisé par les indigènes du Mexique et d’Amérique centrale, notamment les Aztèques et les Mayas (le mot lui-même vient du terme maya kakaw). Réservé aux nobles indiens, il était consommé dans une boisson, le chocolat. Chez les Mayas, il était utilisé principalement lors de cérémonies religieuses (Louis et al., 2009 ; Harwich et al., 2008). Les Aztèques, qui ne le consommaient pas dans un cadre rituel, diffusèrent la fève, dans d’autres régions du Mexique (Harwich et Nikita, 2008). En revanche, les deux civilisations l’utilisaient couramment en guise de monnaie pour les paiements des impôts et les achats d’esclaves. Les espagnols, qui rencontrèrent pour la première fois le cacao dans les Caraïbes en 1494 l’appelèrent « Theobroma cacao ». Theobroma signifiant nourriture des dieux. Ils ne fixèrent leur attention sur la fève qu’à partir de la conquête du Mexique. (Méndez et Agueda, 1998). Par ailleurs, il est également transporté par des navires anglais qui le chargent à Trinidad pour le déposer à Londres, également au Sri Lanka (1880). Puis, il colonise Madagascar, l’île Maurice et la Réunion. Enfin, des plants de cacaos sont exportés du Brésil en 1850 et dans divers pays d’Afrique occidentale le Ghana, la Cote d’ivoire et le Nigeria. Cette culture a été introduite au Cameroun dès le XVIe siècle à Fernando Pô par les espagnols, mais sa diffusion ne s’est faite que dans les dernières années du XIXe siècle. Les premières cabosses furent importées en 1892 et les premières plantations furent créées sur les pentes du Mont Cameroun.

Botanique et exigences écologiques

Le cacaoyer, Theobroma cacao L., est un arbre de petite taille mesurant en moyenne cinq à sept mètres de hauteur, cauliflore (se dit d’une plante donc les fleurs naissent directement sur les rameaux ou le tronc) et à feuilles persistantes. Ses fleurs et ses fruits apparaissent dès la 3ème ou 4ème année, mais la pleine production est atteinte vers six ou sept ans. Il atteint son plein développement vers l’âge de dix ans. La longévité d’une plantation se situe entre trente et quarante ans (Wood et Lass, 1985). Les feuilles du cacaoyer ont une durée de vie moyenne d’environ un an, après quoi elles tombent au sol.

Variétés de cacao

Les principales variétés de cacao sont : les Criollo, les Forasteros, les Trinitario et les Nacional selon Moris (1882) et Cheesman (1944).

 Criollo

Cette variété représente les cacaos originels et sont originaires du Venezuela et l’Amérique centrale. Ce sont des arbres à fleurs roses pâles dont les cabosses immatures présentent différentes couleurs de rouge et à la maturité d’orange. Ces cabosses son de forme allongée, pointues, verruqueuses et de couleur rougeâtre. Les graines sont dodues, rondes et de couleur blanche ou légèrement pigmentées, à l’amertume légère. Le Criollo est réputé pour sa finesse et ses arômes puissants et un peu amers (Eskes et Lanaud, 1997). Il ne représente toutefois que 1 à 5 % de la production mondiale, à cause de sa fragilité face aux maladies et aux insectes (Piazza et al., 2012).

 Forastero

Ce groupe est très répandu, plus résistant et beaucoup plus productif. Cultivés à l’origine en Haute Amazonie, ils constituent aujourd’hui la production principale de l’Afrique de l’Ouest. Ce sont des arbres à fleurs pigmentés de violet dont les cabosses sont de couleur verte, puis deviennent jaunes à maturité. Il s’agit donc des cacaos plus rigoureux, plus résistants aux maladies, plus productifs et de qualité ordinaire (un arôme peu prononcé et une amertume forte et courte). Ils représentent 80 à 90% de la production totale mondiale (Demol, 2002 ; Piazza et al., 2012).On distingue : – Les Forastero de basse Amazonie et de la vallée de l’Orénoque ; – Les Forastero de haute Amazonie.

Trinitario

Découverts au XVIIIème siècle sur l’île de Trinité, cette espèce de cacaoyer est un hybride biologique issu des croissements naturels entre les Criollo et les Forastero. Cette amélioration génétique du cacaoyer (arôme fin mais moins intense de Criollo, rusticité des Forastero) repose toujours sur la création d’hybrides (Lanaud et al., 1999). Ils sont plus ou moins sensibles aux maladies et représentent 10 à 15 % de la production mondiale (Despréaux, 2004 ; Jumelle, 2012). Ils sont cultivés en Amérique centrale, en Colombie, en Equateur, au Venezuela, en Asie et en Afrique, particulièrement au Cameroun (Jumelle, 2012). Nous avons en plus les variétés Cupuaçu et Nacional qui sont plus rares, et sont cultivés en Amérique du nord et centrale (Fig. 1). Le cacaoyer Nacional a des cabosses de grande taille, vertes, très rugueuses. Ses graines sont violettes et assez grosses. Il ne se développe qu’en Equateur (Tixier, 2013). La variété «Arriba» en Equateur est connue pour être un hybride entre du Nacional et du Trinitario (Beckett, 2009; Loor et al., 2009). La plupart des cacaos courants appelés « bulk », sont issus de Forestero. Il est de qualité inégale selon ses origines.

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