Stratégies défensives face à la maladie

Stratégies défensives face à la maladie

Stratégies d’ajustement centrées sur le problème

Plusieurs stratégies centrées sur le contrôle de l’activité de la maladie sont avancées par les patients. Elles sont orientées principalement sur la résolution du problème à savoir la rechute ainsi que sur la volonté d’affronter la maladie en combattant et en apprenant à gérer au mieux les symptômes de celle-ci.

Résolution du problème « rechute de la maladie »

La chronicité de la maladie oblige les sujets à anticiper la survenue d’une nouvelle rechute. Face à cette confrontation imaginaire et au stress qu’elle engendre, plusieurs patients utilisent des stratégies d’ajustement centrées sur la vigilance, la recherche d’informations et la planification d’actions en cas de survenue d’une crise. Vigilance quant à une rechute potentielle Face à la menace d’une rechute, plusieurs patients mettent en avant l’état de vigilance constant dans lequel ils se trouvent. La maladie, personnifiée devient une entité dangereuse, dont il convient de se méfier. « Je sais qu’il faut que je me méfie quand même parce que c’est des saletés qui sont en dents de scie donc je me méfie, je suis vigilant.». Patrice, 41 ans L’apparition de la maladie semble entrainer chez certains sujets la nécessité de prendre soin d’eux. Ils sont à l’écoute des signaux envoyés par leur corps, qu’il s’agisse de douleurs ou d’un état de fatigue. Les sujets évoquent la prudence avec laquelle il faut composer lors de l’exercice de leurs activités quotidiennes. Ils portent également attention à la qualité des aliments ingérés. « Mais quand même j’ai bien intégré j’ai bien capté que quand même j’ai un risque d’un événement exceptionnel grave et donc euh je suis très à l’écoute plutôt des douleurs. » Monique, 66 ans. Pour autant, tous les patients ne décrivent pas une mesure omniprésente de leur état de bienêtre, l’inquiétude quant à l’évolution de la maladie se manifestant uniquement aux premiers 418 signes de douleurs. Dès lors, on remarque une variation des préoccupations somatiques du sujet oscillant au rythme des symptômes. « C’est juste quand je commence à avoir mal au ventre je me dis, « aie aie aie ». Je fais attention quoi, je fais attention. Ce que je fais, où je vais, mais c’est pas excessif enfin à mon gout c’est pas excessif et puis c’est juste quand je commence à avoir un peu mal au ventre sinon en dehors de ça je ne fais pas du tout attention. » Thomas, 24 ans. Cet état de vigilance dans lequel se situent les patients donne lieu à la mise en place de diverses actions afin de prévenir au mieux le risque de rechute. 

Planification d’actions pour prévenir la rechute

Les patients se défendent de la survenue d’une rechute en essayant de maitriser l’apparition de symptômes à l’aide de différentes stratégies. Un tiers des patients anticipe leurs déplacements futurs y compris leurs lieux de vacances. Ils usent de thérapeutiques préventives afin de contrôler la survenue de diarrhées par exemple, et effectuent un travail de repérage des toilettes pouvant être à leur disposition « au cas où ». « C’est rare que je prenne les transports et si j’en prends je vais me mettre un suppositoire la veille pour euh… pour aller aux toilettes c’est-à-dire pour euh… / et pis je ne mangerais rien du tout jusqu’au… voilà. » Florence, 39 ans. Ce travail d’anticipation et de planification leur assure un sentiment de maitrise de sécurité face à la maladie et s’applique à l’ensemble de leurs activités quotidiennes. Néanmoins, ce besoin de maitrise peut revêtir rapidement un caractère obsessionnel pour le patient et sa famille. « C’est pour ça, j’essaie, de tout prévenir au maximum ! Après je ne dis pas, on ne peut pas tout prévenir, tout contrôler, etc. Mais maintenant on va dire qu’on le sait ! Voilà y’a un risque. Les enfants sont bien au courant. Je m’exige beaucoup de choses. Je m’entoure de sécurité, c’est pour ça que j’aime bien que les choses soient carrées. 419 Ça, je l’ai bien compris avec l’âge en fait. Je mets tout au carré comme ça c’est tout sous contrôle et il ne peut pas… voilà je gère les choses donc ça me met de la sécurité. Mon mari serait là, il me dirait, que c’est trop. » Vanessa, 36 ans. Pour autant, si ce besoin de contrôle offre une sécurité aux patients, il entraine également chez certains sujets un sentiment de perte de liberté. Quelques-uns évoquent la lourdeur de cette nécessaire organisation en amont de la survenue des symptômes. Ces stratégies défensives sont alors subites et viennent rappeler aux sujets qu’ils sont malades. « Par contre oui le fait de gérer son rythme de vie, par rapport à son quotidien, savoir où il y a des toilettes, prévoir du change, savoir que… c’est ça qui me dérange le plus. » Martine, 58 ans.

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