Suivi de la composition spécifique et de la dynamique des populations des mouches des fruits

Suivi de la composition spécifique et de la dynamique des populations des mouches des fruits

LES MOUCHES DES FRUITS (DIPTERA-TEPHRITIDEA)

POSITION SYSTEMATIQUE ET ORIGINE

Les mouches des fruits sont des holométaboles appartenant à l’embranchement des Arthropodes, à la classe des Insectes, à l’ordre des Diptères au sous-ordre des Cyclorrhaphes, à la superfamille des Tephritoidea et à la famille des Tephritidae (De Meyer, 2010) qui renferme environ 4000 espèces répartis dans 500 genres disséminées dans le monde avec cinq genres causant réellement des dégâts importants. Il s’agit de Bactrocera, Ceratitis, Dacus, Rhagoletis (Amérique tempérée et Europe) et Anastrepha genre d’Amérique tropicale. En Afrique quatre genres d’importance économique sont présents: Ceratitis; Bactrocera; Dacus et Trirhithrum comptant 40espèces (De Meyer, 2010 ; Mansell, 2007). Au Sénégal 3 genres et 14espèces ont été signalés : Ceratitis (C. cosyra, C. capitata, C. silvestrii, C. fasciventris, C. rosa, C. anonae, C. ditissima, C. quinaria, C. punctata) ; Bactrocera (B. invadens, B. cucurbitae) ; Dacus (D. ciliatus, D. vertebratus, D. bivittatus) (DPV, 2004 ; DPV, données non publiées ; Ekisi and Billah, 2007). A ceux-ci on peut ajouter les genres : Trirhithrum, Perilampsis et Capparimyia etc. Figure 1 : Trirhithrum (à gauche), Perilampsis (au milieu) et Capparimyia (à droite) Les mouches des fruits sont réparties dans trois sous-familles : Dacinae, Trypetinae et Tephritinae (De Meyer, 2010). Les Dacinae sont divisées en trois tribus : Ceratitidini où se situent les Ceratitis (plus ou moins 100espèces). Les espèces de ce genre sont d’origine africaine avec quatre espèces d’importance économique principale (C. cosyra, C. capitata, C. fasciventris, C. rosa) et quatre d’importance mineure (C. anonae, C. punctata, C. quinaria, C. 4 colae) ; Dacini dont font partis les Bactrocera et les Dacus. La majorité des espèces du genre Bactrocera (plus de 500espèces) viennent des régions orientales, Australiennes et Pacifiques. En Afrique, 11espèces indigènes (Bactrocera oleae…) et 5introduites (Bactrocera cucurbitae, invadens, latifrons, zonata…) ont été identifiées. Chez ce genre, Seules deux espèces (B. invadens, B. cucurbitae) jouent un rôle économique principal suivies de trois autres (B. zonata, B. latifrons, B. oleae) d’importance mineure. Le genre Dacus est pour la plupart africain avec 203espèces et 71espèces asiatique-australiennes. Les Dacus d’importance économique sont : Dacus ciliatus, Dacus bivittatus, Dacus punctatifrons (De Meyer, 2010) et enfin Gastrozonini.

MORPHOLOGIE, PLANTES HOTES ET ATTRACTIFS

Les Tephritidae se différencient des autres mouches par la courbure à un angle de 90° vers la Costa sur la 3ème rupture (rupture sous-costale) de la nervure sous-costale, la présence d’une sétule sur la face dorsale de la nervure radiale R1, une extension aiguë (extension en tasse) de la cellule bcm de l’aile et enfin des motifs avec des bandes ou taches colorées sur les ailes (Ekisi and Billah, 2007). En outre elles se caractérisent par un abdomen formé de cinq segments visibles terminés chez la femelle par un ovipositeur pointu. Tableau1 : Caractéristiques fondamentales différenciant Dacini et Ceratitidini (De Meyer, 2010) TRIBU DES DACINI (Bactrocera, Dacus) TRIBU DES CERATITIDINI(Ceratitis) – forme généralement allongée – abdomen à forme ovoïde, rétréci en avant et annelé de jaune – scutellum uniforme à tendance jaune clair – forme généralement ramassée – abdomen à forme triangulaire, élargis vers l’avant, non annelé de jaune – scutellum maculé de noir9999 – peignes sur les pattes

DESCRIPTION SOMMAIRE DE QUELQUES ESPECES DE CERATITIS

Les Ceratitis sont généralement de petite taille. La présence d’au moins trois taches noires sur le scutellum et d’une tache alaire isolée constituent les deux critères principaux qui les différencient des autres genres (Vayssières, Sinzogan et Bokonon-Ganta, 2008). Ce genre est 5 divisé en six sous-genres :Ceratitis MacLeay S.S. avec ses soies orbitales /frontales modifiées et femur1 avec des poils oranges chez les mâles, le thorax a des taches distinctes ; Pterandrus Bezzi présente des ornementations sur ses pattes 1-2, une bande transversale sur le segment 3, le thorax a des motifs variables ; Pardalaspis Bezzi caractérisé par un front argenté chez les mâles, un abdomen tacheté et deux soies anépisternales ; Ceratalaspis Hancock ; Acropteromma Bezzi présente une tache caractéristique sur l’apex de l’aile et absence totale de taches ou bandes ; Hoplolophomyia Bezzi renferme des taches caractéristiques sur les ailes (De Meyer, 2010).  Ceratitis(Ceratalaspis) cosyra (Walker) Figure 2 : Une femelle de Ceratitis cosyra Description: 3 à 6mm, 4taches noires alignées sur chaque face latérale du scutum et 3taches noires au niveau du scutellum. Plantes hôtes : 30 réparties dans la famille des Anacardiaceae, Annonaceae et Apocynaceae. Attractifs : mâles Terpinyl acetate (TA) et femelles Protein bait (Vayssières et al., 2008 ; Ekisi and Billah, 2007).  Ceratitis (Ceratitis) capitata (Wiedemann) Figure 3 : Ceratitis capitata Description : 3 à 5mm, scutum et scutellum maculés de taches noires, présence de soies orbitales chez le mâle. Plantes hôtes : plus de 350 ; en Afrique plus de 100 appartenant à 30familes. Attractifs : mâles Trimedlure (TRI) etc., femelles Protein bait et Torula pour les deux ((Vayssières et al., 2008 ; Ekisi and Billah, 2007). 6  Ceratitis (Ceratalaspis) silvestrii (Bezzi) Figure 4 : Une femelle de Ceratitis silvestrii Description : 3,7 à 4mm, le scutum et la base du scutellum sont blancs, 4taches noires sur le scutum dont les deux se situant sur la suture transverse sont plus visibles ; le scutellum porte 3 taches noires sur sa partie basale. Attractif : Terpinyl acetate (TA) (Vayssières et al., 2008 ; Ekisi and Billah, 2007).  Ceratitis (Ceratalaspis) quinaria (Bezzi) Figure 5 : une femelle de Ceratitis quinaria Description : 3,6 à 4,5mm, le scutum rose pâle porte 4taches noires dont 2 visibles le plus souvent ; le scutellum est blanc dans sa partie basale et jaune dans sa partie apicale, il porte 5 petites taches noires dont 3 sont nettement visibles. Plantes hôtes : 5 (mangue, goyave, pêche…). Attractif : mâles Terpinyl acetate (TA) et femelles Protein bait  Ceratitis (Pterandrus) fasciventris (Bezzi) Figure 6 :Une femelle de Ceratitis fasciventris Description : 4,5 à 6mm, présence d’une tache transversale sur l’abdomen, scutellum divisé en trois zones noires par des bandes jaunes ou blanches très caractéristiques ; les poils plus courts sur les tibias médians chez les mâles les différencient des mâles de Ceratitis rosa. Plantes hôtes : +/-50, surtout la famille des Flacourtiacées. Attractif : mâles Trimedlure (TRI) etc. et femelles Protein bait (Vayssières et al., 2008 ; Ekisi and Billah, 2007). 7  Ceratitis (Pterandrus) rosa (Karsch) Figure 7: Ceratitis rosa Description : larges bandes sur les ailes, les soies des fémurs antérieures et des tibias médians sont plus longs que celles de Ceratitis fasciventris. Plantes hôtes : +/-50, le plus souvent les Annonacées et les Euphorbiacées. Attractif : mâles Trimedlure (TRI) etc. et femelles Protein bait. (Ekisi and Billah, 2007).  Ceratitis (Pterandrus) anonae (Graham) Figure 8: Une femelle de Ceratitis anonae Description : longues soies sur les fémurs médians ; tibias médians garnis de soies sur toute leur longueur : plus longues et plus larges que les espèces voisines (C. fasciventris, C. stipula et C. rosa). Plantes hôtes : plus de 50 appartenant à environ 30familles ; surtout les Annonacées, Moracées, Sapotacées… Attractifs : mâles Trimedlure (TRI) etc. et femelles Protein bait(Ekisi and Billah, 2007).  Ceratitis (Pardalaspis) ditissima (Munro) Figure 9 : Une femelle de Ceratitis ditissima Description : face de la femelle entièrement jaune et celle du mâle rouge sombre, scutellum jaune plus ou moins blanchâtre à la base avec 3taches noires apicales et 2petites taches sombres. Attractif : Trimedlure (TRI), Methyl eugenol (ME) et Terpinyl acetate (TA) (Ekisi and Billah, 2007). 8  Ceratitis (Pardalaspis) punctata (Wiedemann) Figure 10 : Vue dorsale au niveau du thorax et de l’abdomen d’un mâle de Ceratitis punctata Description : 2taches noires rapprochées à la base du scutum, 3points noirs alignés sur chacun des deux traits longitudinaux, ailes caractérisées de bandes jaunes et enfin les fémurs antérieurs garnis d’une rangée de soies sombres. Plantes hôtes : environ 10. Attractif : Methyl eugenol (Ekisi and Billah, 2007).  Ceratitis (Pardalaspis) bremii (Guerin-Meneville) Figure 11 : Un mâle de Ceratitis bremii Description : plus large que Ceratitis quinaria et Ceratitis silvestrii, 3taches noires sur le scutellum, corps brun pâle ou jaune, ailes affichant une bande jaune-brune. Attractif : Methyl eugenol(Ekisi and Billah, 2007). 1.2.2 DESCRIPTION SOMMAIRE DE QUELQUES ESPECES DE BACTROCERA ET DACUS. Les Bactrocera et les Dacus renferment des espèces de grande taille avec le plus souvent des ailes transparentes. Bactrocera : les espèces africaines sont des sous-genres Daculus et Gymnodacus alors que celles exotiques appartiennent aux sous-genres Bactrocera S.S. et Zeugodacus. Ces espèces s’attaquent à plusieurs familles comme les Cucurbitacées, Anacardiacées… ; Dacus : ce genre se subdivise en 7sous-genres africains. Il s’agit de Dacus s.s., Ambitidacus, Leptoxyda, Didacus, Lophodacus, Psilodacus et Neodacus. Callantra et Mellesis sont les sous-genres non-africains. Ces espèces s’attaquent entre autre aux Apocynaceae, Cucurbitaceae, Passifloraceae. 9 Tableau2 : Caractéristiques discriminatifs entre Bactrocera et Dacus (De Meyer, 2010) Bactrocera Dacus – tergites de l’abdomen ne sont pas fusionnées – soies pré scutellaires présentes – tergites de l’abdomen sont fusionnées – soies pré scutellaires absentes  Bactrocera (Bactrocera s.s.) invadens Drew, Tsuruta et White Figure 12 : Un mâle de Bactrocera invadens Description: espèce de grande taille (environ 1cm), présence de 2lignes jaunes thoraciques, abdomen orangé avec un T central, ailes transparentes avec une nervure anale bien distincte, forme et couleur du scutum peuvent variées (Vayssières, Sinzogan et Bokonon-Ganta, 2008). Plantes hôtes : + de 40 réparties entre plusieurs familles ; mangue et goyave (favorables), agrumes et avocat (- favorables), badamier=Terminalia catappa (hôte réservoir). Attractifs : mâles Methyl eugenol, femelles Protein bait (Googleimage ; De Meyer, 2010)  Bactrocera (Zeugodacus) cucurbitae (Coquillet) Figure13 : Un mâle de Bactrocera cucurbitae Description : fémurs antérieurs, moyens et postérieurs jaunes à la base, tibias antérieurs et postérieurs sombres, tibias moyens avec un seul point noir à l’extrémité basale, 2taches longitudinales et une transversale (plus petite) sur les ailes, 3lignes thoraciques dont 2latérales et une médiane. Plantes hôtes : surtout de la famille des Cucurbitaceae comme citrouille, melon, gourde, parfois des Solanaceae. Attractifs : mâles Cuelure…, femelles Protein bait etc. et Torula pour les deux (Ekisi and Billah, 2007). 10  Dacus ciliatus (Loew) Figure 14 : Une femelle de Dacus ciliatus Description : mouche à prédominance orange, fémurs antérieurs et postérieurs jaune-oranges, scutellum pâle, pas de lignes thoraciques mais existence 2 zones jaunes sur les faces latérales, bande costale brune sur les ailes. Plantes hôtes : Cucurbitaceae, notamment le concombre, le courge, le melon, le pastèque et le citrouille. Attractifs : mâles inconnu et femelles Protein bait (Ekisi and Billah, 2007).  Dacus vertebratus (Bezzi) Figure 15 :Une femelle de Dacus vertebratus Description : mouche à prédominance orange-brune, scutellum jaune, tout fémur jaune dans sa moitié basale et marron-noir dans sa moitié apicale. Plantes hôtes : Cucurbitaceae en particulier la pastèque, le concombre, la courge et plusieurs espèces sauvages de Cucurbitaceae. Attractif : mâles Vertlure et femelles Protein bait (Ekisi and Billah, 2007 ; De Meyer, 2010).  Dacus bivittatus (Bigot) Figure 16 : Une femelle de Dacus bivittatus Description : espèce à couleur orange foncée à brun-rouge, rayures latérales et médiane sur le thorax, bande costale large et une marque noire recouvrant la cellule cubitale pointue. Plantes hôtes: attaque les Cucurbitaceae. Attractif : mâles Cuelure et femelles Protein bait (Ekisi and Billah, 2007 ; De Meyer, 2010). 

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. LES MOUCHES DES FRUITS (DIPTERA-TEPHRITIDEA)
1.1 . POSITION SYSTEMATIQUE ET ORIGINE
1.2. MORPHOLOGIE, PLANTES HOTES ET ATTRACTIFS
1.2.1. DESCRIPTION SOMMAIRE DE QUELQUES ESPECES DE CERATITIS
1.2.2 DESCRIPTION SOMMAIRE DE QUELQUES ESPECES DE BACTROCERA ET DACUS
1.3. LE CYCLE DE VIE ET LES DEGATS
1.3.1. LE CYCLE DE VIE (Ekisi and Billah, 2007)
1.3.2. DES DEGATS SUR FRUITS
1.4. ECOLOGIE, COMPORTEMENT ET DISTRIBUTION
1.4.1. ECOLOGIE ET COMPORTEMENT
1.4.2. DISTRIBUTION DE QUELQUES ESPECES DE MOUCHES DES FRUITS EN AFRIQUE (De Meyer,
2010 ; Ekisi and Billah, 2007)
2. LES METHODES DE LUTTE DISPONIBLES
2.1. TECHNIQUES D’APPLICATION DES APPATS ALIMENTAIRES
2.2. TECHNIQUES D’ANNIHILATION DES MALES
2.3. TECHNIQUE DE LACHER DES INSECTES STERILES
2.4. LA LUTTE PROPHYLACTIQUE
2.5. LA LUTTE BIOLOGIQUE
2.6. LA LUTTE INTEGREE
2.7. AUTRES METHODES DE LUTTES
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2. LE MATERIEL
2.1. LE MATERIEL BIOLOGIQUE
2.2. AUTRES MATERIEL ET PRODUITS
3. METHODOLOGIE
3.1. COMPOSITION, DYNAMIQUE ET METHODE D’ANNIHILATION DES MALES
3.2. DETERMINATION DES ESPECES RESPONSABLES DES DEGATS ET EFFICACITE DE LA TECHNIQUE D’ANNIHILATION DES MALES
CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION
1. RESULTATS
1.1. COMPOSITION SPECIFIQUE ET ABONDANCE DES MOUCHES DES FRUITS DANS LES
VERGERS DE MANGUIERS A NOTTO GOUYE DIAMA.
1.2. DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES MOUCHES DES FRUITS DANS LES VERGERS DE
MANGUIERS A NOTTO GOUYE DIAMA.
2. DISCUSSION
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES

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