Acteursn et données géographiques littorales

Acteursn et données géographiques littorales

Jusqu’à présent les interactions simultanées des politiques envisagées, des enjeux de durabilité et des conditions écologiques n’étaient pas respectées par les approches sectorielles classiques. En effet, de nombreux intervenants se partagent le « droit » au littoral, créant des tensions en cas de mauvaises concertations ou d’intérêts contradictoires [RUOA, 2006]. Plusieurs pôles majeurs centralisent ces enjeux parfois divergents. Le premier pôle concerne la problématique environnementale au travers des programmes de recherche scientifique sur l’étude et la protection des écosystèmes côtiers [RUOA, 2006], ainsi que la prévention des risques naturels présents (érosion côtière1, tsunamis, inondations). A ces problématiques s’ajoutent de nombreuses applications cartographiques en géologie (IFREMER, BRGM) et des thématiques plus géographiques centrées sur la remise à jour du trait de côte2 ([Allain et al., 2000], [Le Berre et al., 2004]) ou l’établissement des cartes marines (SHOM). De façon plus marginale, le besoin de cartographie continue du littoral intervient dans beaucoup d’applications militaires sur la frange littorale. Elles concernent les problèmes de débarquement des troupes ou de véhicules amphibies sur des rivages. A cette préservation du milieu s’opposent les activités d’aménagement du littoral d’une part et les activités économico-industrielles d’autre part. Les premières concernent les aménagements urbain, touristique et de loisirs, tandis que les secondes représentent les constructions industrielles : installations portuaires, usines à énergie marémotrice. Les activités économiques ont trait à l’exploitation des ressources maritimes et de l’estran (pêche, aquaculture). L’ensemble de ces acteurs ont besoin d’une connaissance précise du littoral ainsi que d’une représentation suffisamment fine pour obtenir une bonne compréhension des phénomènes étudiés et orienter au mieux les décisions envisagées. Ceci passe par l’intermédiaire d’informations acquises soit par des organismes publics, soit par des sociétés privées dans le cadre de programmes de recherche spécifiques. Parmi toutes les données collectées, le modèle numérique de terrain (MNT) tient une place importante en raison de sa capacité à modéliser l’environnement d’étude au plus proche de la réalité ([Li et al., 2005]). Il permet de localiser dans un espace géographique un phénomène (répartition biologique, construction, courant marin, etc.), tout en permettant un déplacement dans une dimension supplémentaire. En effet, il représente le relief à la manière d’une carte avec d’autres informations majeures : l’altitude et ses dérivées. Même s’il n’intervient pas directement dans les études, il sert de support pour la majorité des informations collectées grâce à son impact visuel fort :

travers d’une vision d’ensemble du littoral. Un SIG est un logiciel informatique capable d’organiser et de présenter des données numériques spatialement référencées en vue de les analyser ou de les cartographier. En parallèle, ce mouvement est favorisé par le constat de la nécessité réelle de mettre en place une politique globale de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) qui ne soit plus dépendante des secteurs économiques ou des communautés urbaines. Il y a donc un besoin croissant de données suffisamment homogènes pour croiser les informations, et continues dans le temps (pour les visions à long terme) et dans l’espace littoral (pour le suivi des phénomènes naturels qui ignorent les frontières terrestre/marin). Ces requis impliquent une reconsidération des méthodes de production des données et de leurs traitements. En effet, en France (comme dans certains autres pays, européens ou non), la majorité des données littorales disponibles est acquise par des organismes publics différents selon le milieu considéré : le service hydrographique de la marine (SHOM) pour la bathymétrie et l’institut géographique national (IGN) pour la topographie. Certains problèmes surviennent alors : référentiels, systèmes de coordonnées, formats de données, standards utilisés, méthodes d’acquisition différentes et surtout continuité de l’information non assurée. Tout ceci entraîne la présence simultanée de plusieurs bases de données géographiques qui fournissent des représentations du milieu qui varient selon les spécifications, l’échelle de saisie, la qualité, l’actualité. Ces différences sont susceptibles d’engendrer des réponses discordantes sur une requête faite via un SIG ou lors d’un travail de synthèse d’informations. Il est donc impératif de mettre les données en cohérence, ou de disposer d’un standard (comme par exemple le format S57 du SHOM), avant toute analyse. Par ailleurs la majorité des activités ignore les frontières (phénomènes de pollution par exemple), ce qui implique également de disposer de données ininterrompues. L’association Eurocoast4 (European Coastal Association for Science and Technology), fondée en 1989, représente un regroupement de scientifiques, ingénieurs et acteurs de la prise de décision en milieu littoral. Les objectifs de cette association sont, en premier lieu, de créer un réseau d’échange et de coopération technique sur des sujets relatifs à la protection, au développement et à la gestion des zones côtières, et ainsi améliorer les connaissances existantes dans ce domaine. En second lieu, elle vise à promouvoir les recherches inter disciplinaires ainsi que la synthèse de thèmes communs entre utilisateurs de domaines différents. Son objectif global est la conception d’une base de données comportant tous les aspects de la zone côtière et sa large communication au sein de la communauté scientifique. Par exemple, en 2002, cette association a permis des échanges internationaux pour la mise en place d’un projet de gestion intégrée des zones côtières (ICZM5) en Ukraine6.

 

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