Application du repos biologique dans les pêcheries artisanales maritimes du Sénégal

Application du repos biologique dans les pêcheries artisanales maritimes du Sénégal

La pêche est une activité très ancienne au Sénégal. La pêche maritime s’y est développée depuis les années cinquante, grâce à une politique de croissance du secteur avec des objectifs d’accroissement de la flotte industrielle et artisanale, d’encouragement des exportations et de la transformation. La pêche artisanale qui a largement contribué à ce développement du secteur halieutique connaît une forte croissance et contribue pour 80 % aux débarquements, assure 60 % des approvisionnements en matières premières des entreprises exportatrices et occupe 70 % de la main d’œuvre du secteur. En outre, elle fournit 70 % des apports en protéines animales aux populations. Cette option de développement dans un contexte d’entrée libre dans les pêcheries artisanales s’est traduite par une augmentation des moyens et capacités de capture qui a abouti à une croissance incontrôlée de l’effort de pêche industrielle et artisanale. Induisant une pression de pêche croissante sur les ressources précipitant ainsi la dégradation des stocks. Face à cette situation, une nouvelle politique de développement durable est initiée en 1998 par la réalisation d’un Plan Directeur des Pêches Maritimes avec des objectifs comme la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques et l’adoption d’un nouveau Code de la Pêche qui intègre le principe de précaution. Le repos biologique a été préconisé pour certaines ressources.

L’étude est composée de trois chapitres, le premier décrira le contexte de la pêche au Sénégal et fera la typologie des pêcheries artisanales maritimes et leur description. Dans le deuxième chapitre sera abordée l’analyse des états des stocks et des périodes de reproduction des différentes espèces. Ce qui fera ressortir la pertinence du repos biologique dans chaque pêcherie ainsi que les difficultés et /ou avantages d’ordre biologique, socio-économique et institutionnel qui pourraient se poser dans l’application de la mesure. Dans le troisième chapitre seront présentés les résultats ainsi que les discussions.

CONTEXTE DE LA PECHE AU SENEGAL

Situées en Afrique de l’ouest, dans la zone intertropicale nord, les côtes sénégalaises sont soumises à des dynamiques hydrologiques saisonnières. Sous l’influence des alizés, des remontées d’eaux froides riches en sels nutritifs s’établissent et s’ajoutent aux eaux du courant des canaries qui descendent sur la côte nord ouest africaine. Au Sénégal, l’upwelling débute en novembre et se propage vers le sud, son maximum est atteint en janvier – février lorsqu’il gagne tout le plateau continental et commence à s’estomper en avril. A ces masses d’eaux froides succèdent des masses d’eaux chaudes : eaux tropicales chaudes et salées qui couvrent le PC à partir du mois de juin et des eaux chaudes et dessalées issues des crues des grands fleuves du Golfe de guinée qui arrivent à partir d’aôut-septembre. Ainsi donc, la ZEE du Sénégal est le siége d’une alternance hydrologique qui détermine quatre saisons hydrologiques : ►une saison froide, de novembre à avril ; ►une saison chaude lorsque l’upwelling recule, de juin à septembre ; ►deux saisons de transition d’une saison à une autre, d’avril à mai et d’octobre à novembre. Cette succession de masses d’eau détermine la présence des espèces. Ainsi en fonction des saisons, on distingue des espèces d’eaux froides et des espèces d’eaux chaudes.

CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

La pêche, au niveau mondial, est une activité importante qui ne cesse de se développer du fait de la demande croissante de produits de la pêche pour la consommation humaine et animale. En effet, la FAO estime que les recettes nettes en devises réalisées par les pays en développement grâce à la pêche, au commerce du poisson et ses dérivés sont passées de 11,6 milliards des dollars us à 17 milliards de dollars us en 2002. Le nombre de pêcheurs est estimé à 28 millions dont les 9 % seraient en Afrique. Et en 1992 plus de 100 millions de personnes tiraient leurs revenus du secteur de la pêche aussi bien dans la production, que dans la commercialisation et la transformation. En plus de cette contribution à l’emploi, la pêche constitue une importante source de nourriture pour les communautés de pêcheurs et participe à la couverture des besoins en protéines des Il faudra ajouter à ces chiffres les contreparties financières versées dans le cadre des accords de pêche avec l’Union Européenne et les redevances et taxes payées dans le cadre des activités de leurs bateaux, soit plus de 10 milliards de FCFA par an pour la période 2002- 2006.

Les eaux maritimes du Sénégal appartiennent à un grand écosystème marin ouest africain caractérisé par des phénomènes d’upwelling saisonniers à la base d’une production biologique très importante. Ainsi, les principales ressources halieutiques de la ZEE du Sénégal peuvent être classées en quatre catégories : – ressources pélagiques côtières ; -ressources pélagiques hauturières ; -ressources démersales côtières ; -ressources démersales profondes. Ces ressources sont exploitées par des bateaux industriels et des pirogues artisanales. Les ressources pélagiques hauturières et démersales profondes ne sont pas accessibles aux pêcheurs-artisans, qui exploitent essentiellement les pélagiques et démersaux côtiers.

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *