Aviculture semi-industrielle

Aviculture semi-industrielle

AVICULTURE ET CONSEIL AGRICOLE ET RURAL AU SENEGAL

L’AVICULTURE PERI-URBAINE AU SENEGAL

Le présent chapitre définit l’aviculture moderne, la caractérise et présente les principales contraintes auxquelles elle fait face, dans le cas du Sénégal.

Définition de l’aviculture moderne

L’aviculture moderne est représentée par des élevages de type intensif à l’échelle industrielle ou semi-industrielle et elle est localisée, pour la plupart, à proximité des centres urbains. Elle utilise des races améliorées qui reçoivent un aliment complet et en quantités précises, bénéficient d’une protection sanitaire et médicale et sont logées dans des conditions contrôlées (HABYARIMANA, 1994). 

Caractéristiques de l’aviculture 

Les zones avicoles L’élevage moderne de la volaille est essentiellement localisé dans les régions de Dakar et de Thiès du fait des conditions climatiques et démographiques mieux adaptées à la survie des races améliorées (DOUMBIA, 2002). A cela s’ajoute l’existence de consommateurs potentiels de la production avicole industrielle que sont les populations urbaines, les collectivités locales et l’industrie hôtelière. Il faut aussi relever l’émergence récente de l’aviculture moderne dans les régions de Saint-Louis, de Kaolack et de Ziguinchor.

Les productions

Les productions concernent les poussins au niveau des différents couvoirs, les poulets de chair et les œufs de consommation produits par les fermes avicoles situées principalement autour de la ville de Dakar.

La production de poussins

Le nombre total de poussins mis en élevage en 2001 a augmenté de 520 000 sujets par rapport à 2000. En 2002, la production locale de poussins de chair a baissé de 19 %, passant de 4 700 000 sujets en 2001 à 3 800 000 sujets en 2002. Mais, tous les poussins mis en élevage au Sénégal ne sont pas d’origine locale. En moyenne, 2% des poussins d’un jour sont importés, 50% sont nés d’œufs à couver importés et 48% sont produits localement (DOUMBIA, 2002 ; SENEGAL, 2003).

La production de poulet de chair

La production nationale de viande de volaille industrielle a été de près de 7000 tonnes en 2002, représentant à la vente au détail, un chiffre d’affaires de l’ordre de 10,3 milliards de francs CFA. La production de viande de volailles a connu une baisse en valeur absolue de 829 tonnes soit 11% en valeur relative par rapport à l’année 2001 (SENEGAL, 2003)

La production d’œufs de consommation

La production d’œufs de consommation a été de 293 millions d’unités en 2002 soit un chiffre d’affaires à la vente au détail de l’ordre de 18,7 milliards de francs CFA (SENEGAL, 2003). La production nationale d’œufs de consommation a connu une hausse de 15% par rapport à l’année 2001. Cette situation s’explique surtout par le fait que beaucoup de producteurs de poulets de chair se sont reconvertis en producteurs d’œufs de consommation, suite à la crise que traverse la commercialisation des poulets de chair à cause des importations massives.

Les contraintes de l’aviculture moderne au Sénégal

L’aviculture périurbaine procure des revenus substantiels, recèle des potentialités certaines et a une importance stratégique pour le Sénégal. Cependant, des contraintes majeures viennent, de plus en plus, freiner l’essor de cette activité, pilier incontournable de la sécurité alimentaire. Les contraintes peuvent se diviser en contraintes financières et commerciales. 

Les contraintes financières

La mise en place d’un élevage moderne de poulets de chair ou de pondeuses requiert des moyens financiers importants. De ce fait, un tel élevage reste inaccessible à toutes les couches de la population sénégalaise. De même, les poussins, les médicaments aviaires et environ 85 % du maïs destiné à la production d’aliments volaille sont importés. En outre, les producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour obtenir des financements destinés aux investissements sur les bâtiments et les matériels avicoles (KOE, 2001 ; DOUMBIA, 2002).

Les contraintes commerciales

Les contraintes commerciales sont matérialisées par une importation galopante de produits avicoles douteux tels que des cuisses, des ailes et croupions de même que du blanc ou de l’escalope. Ces importations évaluées à 6000 tonnes en 2002, favorisent une concurrence déloyale au niveau des prix du fait de mécanismes de subvention et de restitution à l’exploitation dans les pays producteurs. La hausse des importations est aussi favorisée par un environnement fiscal marqué par l’augmentation et l’harmonisation de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) au niveau national à 18% et la mise en vigueur du Tarif Extérieur Commun (TEC) en avril 1998. L’entrée en vigueur du TEC s’est traduite par une baisse des droits de douanes sans que des mécanismes prévus par l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) comme la Taxe Conjoncturelle à l’Importation (TCI) et la Taxe Dégressive de Protection (TDP) ne soient mis en application pour accompagner la filière (FAFA, 2002 ; DOUMBIA, 2002). Il en résulte que les aviculteurs connaissent de plus en plus de difficultés pour vendre leurs produits. La maîtrise des coûts et une meilleure efficacité dans la production sont devenues des exigences stratégiques pour la survie et le développement de la filière avicole. Ces exigences donnent toute leur importance à l’encadrement et à la vulgarisation agricole.

EXPERIENCE D’ENCADREMENT EN VULGARISATION AGRICOLE AU SENEGAL

Ce chapitre présente l’historique de l’encadrement agricole au Sénégal et les limites de l’approche méthodologique utilisée. 

Encadrement agricole au Sénégal 

Historique Le Sénégal dispose d’une longue expérience en encadrement agricole qui se structure en plusieurs étapes (figure 1). En effet, les premières activités ont commencé en 1945, avec le programme «Arachides sélectionnées». Ensuite, les programmes ont connu une évolution progressive (ANCAR, 2001). Malgré tous les efforts, l’impact des résultats sur les systèmes de production des producteurs est resté très faible, voire inexistant, parce que les objectifs de recherche/développement étaient biaisés et en totale inadéquation avec les problèmes et besoins des producteurs. Les technologies n’ont pas été adoptées par les producteurs. En effet, l’approche méthodologique en vigueur jusqu’à la création du Projet de Développement des Elevages à Cycle court (PRODEC) en 1994, était essentiellement «top-down». L’encadrement appelé encore vulgarisation a souvent été entendu comme un moyen de faire adopter par les producteurs des techniques mises au point par la recherche agronomique et vulgarisées par les services d’encadrement, grâce à un dispositif d’encadrement organisé à différentes échelles géographiques (MERCOIRET, 1994). Ce dispositif de recherche/développement décidait en lieu et place des producteurs, de ce fait, interprétant mal et/ou ignorant les réels besoins et problèmes des producteurs. Les réactions des producteurs aux techniques nouvelles créées par la recherche et diffusées par la vulgarisation agricole ont été jugées globalement décevantes par rapport aux résultats escomptés

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE. AVICULTURE ET CONSEIL AGRICOLE ET RURAL AU SENEGAL
CHAPITRE 1. L’AVICULTURE PERI-URBAINE AU SENEGAL
1.1. Définition de l’aviculture moderne
1.2. Caractéristiques de l’aviculture
1.2.1. Les zones avicoles
1.2.2. Les productions
1.3. Les contraintes de l’aviculture moderne au Sénégal
1.3.1. Les contraintes financières
1.3.2. Les contraintes commerciales
CHAPITRE 2. EXPERIENCE D’ENCADREMENT EN VULGARISATION AGRICOLE AU SENEGAL
2.1. Encadrement agricole au Sénégal
2.1.1. Historique
2.1.2. L’expérience du Centre National Avicole (CNA)
2.1.3. Le Collectif des Techniciens Avicoles (COTAVI)
2.2. Les limites de la vulgarisation agricole au Sénégal
CHAPITRE 3. LE CONSEIL AGRICOLE ET RURAL AU SENEGAL
3.1. Définition
3.2. La démarche
3.3. L’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural
DEUXIEME PARTIE. MISE EN EVIDENCE DES BASES DU CONSEIL AGRICOLE ET RURAL EN AVICULTURE
CHAPITRE 1. METHODE DE LA RECHERCHE
1.1. Les cibles et les zones d’enquête
1.2. Supports de l’enquête
1.3. Échantillonnage
1.4. Analyse des donné
1.5. Limites de l’étude
CHAPITRE 2. RESULTATS
2.1. Présence d’outils de diagnostic et de référentiels techniques
2.2. Conduite d’élevage et écoulement des productions
2.3. Encadrement des aviculteurs par les vétérinaires privés (COTAVI)
2.4. Dispositif d’encadrement mis en place par l’État
2.5. Besoins en formation et modalités de participation
2.5.1. Besoins en formation
2.5.2. Modalités de participation
CHAPITRE 3. DISCUSSION
3.1. L’absence d’outils de diagnostic et de référentiels techniques dans les exploitations avicoles
3.2. La prédominance de l’incertitude dans les exploitations
3.3. L’inefficacité de l’encadrement par les vétérinaires privés
3.4. Le besoin de formation des aviculteurs
3.5. L’inexistence d’un encadrement de proximité par les services étatique
3.6. Les incertitudes de la professionnalisation
CHAPITRE 4. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
ANNEXE 1. SITES VISITES ET NOMBRE DE FERMES
ANNEXE 2. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

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