BIOMECANIQUE DE LA CHARNIERE CERVICO-THORACIQUE

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Les données épidémiologiques

Dans notre série les traumatismes de la CCT représentaient 3% des traumatismes du rachis. Des résultats similaires étaient rapportés par Amit et Saifuddin[2], Nichols[40] et Evans K [17] qui trouvaient respectivement 5%, 9% et 2.3%. L’âge moyen des patients était de 30 ans +/- 11,938 ans et l’adulte jeune constituait la tranche d’âge la plus atteinte (73,53%). Des âges moyens similaires à ceux de notre étude étaient rapportés par Evans K[17] dans sa série en Grand Bretagne (38,28 ans). Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’il y a une plus grande exposition aux accidents de toute nature dans les activités professionnelles et quotidiennes de l’adulte jeune. Ailleurs [2,22,25,44,45,53], l’âge moyen des patients victimes des traumatismes de la CCT était compris dans la tranche du grand adulte. Ce qui pourrait s’expliquer par la vulnérabilité accrue chez ces personnes. Le sexe masculin était le plus représenté avec un taux de 73,5% soit un sex-ratio de 2,78, comme vu dans la littérature [2,17,22,25,45,53]. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’homme est souvent exposé aux accidents, et aussi la prudence du sexe féminin face à un éventuel danger de toute nature. Les patients avaient des professions diverses et variées dominées par les chauffeurs (16,7%), les commerçants (16,7%), et les maçons (12,5%). Cette diversité des résultats pourrait s’expliquer par le fait que toutes les classes sociales peuvent être atteintes, malgré une prédominance pour certaines professions à risque, en rapport avec les différents mécanismes existants. Les régions du Sénégal ont enregistré le plus grand nombre de traumatisme du rachis, soit 58,83% des cas. Ces résultats sont comparables à ceux de Mbodji W[34]. Cela pourrait être dû à la vétusté du parc automobile et par l’excès de vitesse. Vingt-trois patients ont été référés dans notre service, la majorité (65,22%) provenait des hôpitaux régionaux. Ceci pourrait s’expliquer par le manque de moyens techniques dans les différentes régions du Sénégal nécessaires pour la prise en charge des traumatismes du rachis. Dans notre étude 58,06% des patients ont été acheminés par les ambulances des hôpitaux régionaux, ce qui peut être expliqué par le nombre élevé des traumatismes qui ont eu lieu dans les régions du Sénégal et le séjour passé dans les hôpitaux régionaux.

Les données diagnostiques

La moitié des patients ont eu à transiter et/ou séjourner dans des hôpitaux régionaux pour une durée moyenne de 5,8 jours +/- 9,62 jours. Treize patients (38,2%) étaient reçus en moins de 6 heures après l’accident. Ceci peut être expliquer par la rareté des moyens techniques et l’iniquités territorial des soins. Dans notre étude les ACR dominaient les circonstances de survenue avec une fréquence de 73,53%. La même prédominance était notée chez Amit et Saifuddin [2](57,1%), Kaya[25](58,8%) et Nichols[40](62,1%). Nos résultats pourraient s’expliquer par la mauvaise qualité des routes, la vétusté, le non-respect du code de la route (le port de la ceinture et du casque), l’imprudence des chauffeurs et l’accroissement exponentiel du parc automobile. Les mécanismes lésionnels les plus fréquemment trouvés dans notre série étaient la flexion-distraction (32,14%) et l’extension distraction (32,14%). Ces résultats pourraient s’expliquer par la mobilité réduite de la CCT, et la force qu’elle subit lors des mouvements à haute énergie du rachis cervical au cours des ACR. Les traumatismes thoraciques (33,30%) étaient les lésions associées les plus fréquentes. Ceci pourrait s’expliquer par les liens étroits anatomiques entre la CCT et le thorax. Des troubles neurologiques étaient observés chez 52,9% des patients. Le score ASIA A (47%) était le plus fréquent. Des résultats différents étaient observés dans les études de Amit et Saifuddin[2] (85,7%), Evans DK [17] (100%) et Howard S AN [22] (83,3%). Cela pourrait s’expliquer par la grande variété des lésions et le contexte dans lequel le traumatisme se passerait. Tous les malades ont fait une radiographie cervicale de face et de profil. La TDM a été réalisée chez 100% des patients. L’IRM cervicale a été effectuée chez 8,8% des patients. Les lésions étaient cachées à la radiographie chez huit patients (23,53%). Des résultats différents étaient observés chez Evans [17] et Jelly [24] avec des valeurs plus élevées respectivement 64.5% et 66%. Dans notre série, le nombre élevé des lésions siégeant au niveau du DIV C6-C7 et de la C7 pourrait expliquer cette différence. Ainsi que plusieurs patients ont étaient référés avec un diagnostic préétabli.
Dans notre série la fracture de C7 était la lésion la plus observée, des résultats similaires étaient observés chez Howard SAN [22]. D’autres auteurs [2,25,45,53] ont rapporté une prédominance de fracture-luxation de la charnière C7-T1. Cette divergence des résultats pourrait s’expliquer par la diversité des mécanismes lésionnels et des circonstances de survenue. Le tableau XXI rapporte les données diagnostiques selon les auteurs.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPEL ANATOMIQUE
1.1. L’ostéologie
1.1.1. La 7e vertèbre cervicale
1.1.2. Les deux vertèbres thoraciques
1.2. L’arthrologie
1.2.1. Le système articulaire
1.2.1.1. Les articulations vertébrales
1.2.1.2. Les articulations costo-vertébrales
1.2.2. Les moyens d’union
1.3. La myologie
1.3.1. Les muscles antéro-latéraux
1.3.2. Les muscles postérieurs
1.4. Les rapports
1.4.1. Le contenant
1.4.2. Le contenu
II. BIOMECANIQUE DE LA CHARNIERE CERVICO-THORACIQUE[6,15]
1. La mobilité
2. La stabilités
3. Les contraintes
III. ETUDE CLINIQUE
1. Le diagnostic
1.1. L’interrogatoire du patient et/ou des témoins
1.1.1. Le traumatisme
1.1.1.1. Les circonstances de survenue
1.1.1.2. Les mécanismes lésionnels..
1.1.1.3. Le ramassage et le transport
1.1.2. Le traumatisé
1.2. L’examen physique
1.2.1. L’examen locorégional
1.2.2 L’examen neurologique
1.2.3. L’examen général
1.3. Les examens complémentaires
1.3.1. L’imagerie
1.3.1.1. La radiographie standard
1.3.1.2. La tomodensitométrie (TDM)
1.3.1.3. L’imagerie par résonnance magnétique nucléaire
1.3.1.4. Les classifications des lésions
1.3.2. Le bilan préopératoire et le bilan des tares..
2. Le traitement
2.1. Buts
2.2. Moyens et méthodes
3.2.1. Les moyens médicaux
3.2.2. Les moyens fonctionnels
3.2.3. Les moyens orthopédiques
3.2.3.1. La réduction orthopédique
3.2.3.2. La contention orthopédique
3.2.4. Le traitement chirurgical
3.2.4.1. Les voies d’abord antérieure
3.2.4.1.1. La cervicotomie pré-sterno-cléido-mastoïdienne [4]
3.2.4.1.2. La manubriectomie partielle selon Pointillart [4]
3.2.4.1.3. L´abord trans-cléido-sternal selon Sundaresan
3.2.4.2. La voie d’abord postérieure.
3.2.4.3. Les soins post-opératoires
3.2.5. La rééducation et la réadaptation fonctionnelle
2.3. Les indications thérapeutiques
3. L’évolution et pronostic
3.1. Les éléments de surveillance
3.1.1. A la clinique
3.1.1.1. En cas d’atteinte neurologique
3.1.1.2. En cas d’absence d’atteinte neurologique
3.1.2. A la radiologie
3.2. Les modalités évolutives
3.2.1. L’évolution favorable
3.2.2. Les complications
3.2.2.1. Les complications immédiates
3.2.2.2. les complications secondaires
3.2.2.3. les complications tardives
3.3. Le pronostic
3.3.1. Le pronostic vital
3.3.2. Le pronostic fonctionnel (neurologique)
DEUXIEME PARTIE
I. CADRE D’ETUDE
1. La situation géographique
2. L’historique
3. L’organisation du service
II. MATERIEL ET METHODE
1. Le matériel
1.1. Les supports utilisés
1.2. Les critères d’inclusion
1.3. Les critères de non inclusion
2. La méthodologie
2.1. Le type et la période d’étude
2.2. Les paramètres étudiés
2.2.1. Les aspects épidémiologiques
2.2.2. Les aspects cliniques
2.2.3. Les aspects thérapeutiques
2.2.4. Les aspects évolutifs
2.3. Les critères de jugement
2.4. La saisie et analyse statistique des données
III. RESULTATS
1. Les données épidémiologiques
1.1. La répartition selon la fréquence
1.2. La répartition selon la tranche d’âge
1.3. La répartition selon le sexe
1.4. La répartition des patients selon leur profession
1.5. La répartition des patients selon le lieu du traumatisme
1.6. La répartition des patients selon le lieu de référence
1.7. La répartition des patients selon le mode d’acheminement
2. Les données diagnostiques
2.1. La répartition des patients selon le délai d’admission
2.2. La répartition des patients selon les circonstances de survenue
2.3. La répartition des patients selon les mécanismes lésionnels
2.4. La répartition des patients selon les lésions associées
2.5. La répartition des patients selon le statut neurologique
2.6. La répartition des patients selon les données de l’imagerie
2.6.1. La répartition des patients selon les examens réalisés
2.6.2. La répartition des patients selon la disponibilité de la TDM
2.6.3. La répartition des patients selon les résultats de l’imagerie
2.6.4. La répartition du siège en fonction du type de la lésion
2.6.5. La répartition des lésions étagées associées du rachis
2.6.6. Le rapport entre les lésions étagées associées et le statut neurologique
3. Les données thérapeutiques
3.1. La répartition des patients selon la prise en charge pré hospitalière
3.2. La répartition des patients selon le type de traitement
3.3. La répartition des patients selon le traitement orthopédique
3.4. La répartition des patients selon le traitement chirurgical
3.4.1. La répartition des patients selon le délai opératoire
3.4.2. La répartition des patients selon les voies d’abord
3.4.3. La répartition des patients selon les techniques chirurgicales
3.4.4. Le matériel d’ostéosynthèse
4. Les données évolutives
4.1. La répartition des patients selon les résultats fonctionnels
4.2. La répartition des patients selon l’évolution en fonction du score ASIA
4.3. Le rapport entre le type de traitement et le score ASIA au recul
4.4. L’évaluation du score ASIA au recul par rapport au score ASIA initial fonction du délai opératoire
4.4. La répartition des patients selon les complications
4.4.1. La répartition des patients selon les complications immédiates
4.4.2. La répartition des patients selon les complications secondaires
4.4.3. La répartition des patients selon les complications tardives
IV. DISCUSSION
1. Les données épidémiologiques
2. Les données diagnostiques
3. Les données thérapeutiques
4. Les données évolutives
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE

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