Caractérisation de la flore et de la végétation terrestres de la Réserve Naturelle Communautaire (RNC) de Tocc Tocc dans la vallée du Fleuve

Caractérisation de la flore et de la végétation terrestres de la Réserve Naturelle Communautaire (RNC) de Tocc Tocc dans la vallée du Fleuve

Pour mieux protéger les écosystèmes et leurs ressources menacées, la création d’Espaces Naturels Communautaires s’avère important. Ces espaces sont créés en terroirs villageois, par et pour les populations locales, l’administration ne jouant qu’un rôle d’appui technique et scientifique, de conseil, de contrôle et de facilitation pour la recherche des fonds. Cette nouvelle approche renforce le processus d’implication des populations développé jusqu’ici, mais aussi les responsabilise particulièrement dans la gestion des ressources naturelles de leurs terroirs. Le but étant de faire participer activement les populations à la restauration et au maintien des stocks biologiques tout en promouvant un développement local économiquement durable et socialement soutenu (DPN, 2004). C’est dans ce contexte que la Réserve naturelle communautaire de Tocc Tocc (près du village de Toleu dans la Communauté Rurale de Ronkh) a pris naissance.

La flore et la végétation naturelle de ce site, située sur les berges nord-est du lac de Guiers constituent une importante source pour l’alimentation du bétail mais aussi pour l’alimentation d’espèces caractéristiques comme le lamantin d’Afrique (Trichechus senegalensis). En outre, cette réserve représente un site de nidification de plusieurs espèces de tortues d’eau douce (principalement Pelusios adansonii) et d’oiseaux. Les espèces végétales de cette réserve permettent également la satisfaction des besoins énergétiques des populations locales et constituent ainsi un moyen de lutte contre la pauvreté grâce aux avantages économiques qui découlent de leur exploitation.

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET GENERALITES SUR LES TYPES BIOLOGIQUES

La RNC de Tocc-Tocc est située dans la région naturelle du delta du fleuve Sénégal. Cette zone est soumise à un climat tropical de type Sahélien. Ce dernier est caractérisé par une saison sèche très longue (8 à 9 mois : novembre-Juin) et une petite saison des pluies (3 à 4 mois : Juin-Septembre/Octobre). Une variabilité spatio-temporelle et une irrégularité des pluies sont notées. La pluie intervient de par sa quantité et sa répartition sur la composition de la flore ainsi que sur la hauteur et la densité de la végétation. Quant aux températures, elles sont relativement élevées pendant l’hivernage, elles oscillent entre 25oet 35oC avec des amplitudes thermiques de 7 à 8oC environ à Richard-Toll. En saison sèche, elles augmentent, surtout en Mai et Juin où elles atteignent 40-45oC le jour L’humidité relative moyenne varie de 40% en fin de saison, à 80% en milieu de saison des pluies. L’humidité relative minimale descend fréquemment à 10% en fin de saison sèche. Cette période est importante pour la demande évaporatoire qui est alors maximale du fait de l’insolation et de l’harmattan qui balaie la région.

Les sols du Walo comportent des sols hydromorphes qui ceinturent le lac et des sols halomorphes qui s’étendent entre le lac et le fleuve. Les sols hydromorphes correspondent aux sols lourds, peu évolués et argileux (60% d’argile). Ils se rencontrent dans les zones dépressionnaires plates et argileuses. Les sols hydromorphes à Gley de profondeur ont une teneur en matière organique élevée. Ce sont des sols à bon régime hydrique assez bien humifiés. La salure et les variations de la crue menacent ces terres recherchées pour les cultures maraîchères. Ces terres sont actuellement envahies par les eaux du lac du fait de la mise en place des grands ouvrages hydrauliques. Les populations tendent actuellement à étendre les cultures de contre saison vers le Diéri. Les sols halomorphes sont des sols peu évolués, sablo-argileux (30% d’argile et 60% de sable) et qui contiennent des proportions de sel relativement élevées. On distingue dans ce groupe des sols brun rouge, les vertisols et les sols salins. Les sols brun rouge sont d’origine fluviale. Dénudés et exposés à une forte insolation, ils deviennent stériles, du moins en surface. Les vertisols de nature argilo-sableuse, sont plus évolués que les précédents. Ils sont riches en argile et en humus. D’après Malou et al., (2007), la formation de ces sols découlerait de la combinaison de trois principaux facteurs que sont : la salinisation, la sédimentation et le régime hydrique.

Les sols du Fondé du lac de Guiers, zone de transition devant son existence aux crues exceptionnelles, est très réduite. Sa largeur selon Lemmet et Scorodel (1918), varie entre 10 et 100m sur tout le territoire du lac avec une moyenne de 20m estime Henry (1918). Du fait de la rareté de crues importantes, le fondé présente le plus souvent les caractères des sols du Diéri. D’une manière générale les sols du fondé du Guiers, sont des sols d’apport modaux ou hydromorphes, des sols bruns subarides. Ils sont peu cultivés et la plupart des villages riverains sont implantés sur ces terres pour des raisons évidentes de faciliter l’accès à l’eau du lac et aux terres du Walo.

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