Composition chimique des HE

Composition chimique des HE

L’origine dans les végétaux

Les HE se localisent dans toutes les parties vivantes de la plante et se forment dans le cytoplasme de certaines cellules végétales spécialisées [5]. Elles peuvent être stockées et emmagasinées dans diverses structures de la plante telles que les poils sécréteurs ou les trichomes, les cellules épidermiques, les cellules sécrétrices internes, les poches sécrétrices et les canaux sécréteurs. La figure I.1 illustre la localisation des cellules contenant les HE pour quelques plantes aromatiques [6]. 6 Figure I.1: Localisation des structures sécrétrices pour quelques plantes aromatiques [6]. Ainsi, l’HE peut avoir des propriétés différentes suivant la partie de la plante dont elle est extraite. Par exemple, l’HE de coriandre, issue des fruits mûrs et secs, est tonique, euphorisante et anti-infectieuse, tandis que tirée de la feuille, elle se révèle sédative et anti-inflammatoire. 

Domaines d’utilisation 

phytothérapie L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie qui utilise les HE pour traiter un certain nombre de maladies. Les HE sont largement utilisées pour traiter certaines maladies internes et externes (infections d’origine bactérienne ou virale, troubles humoraux ou nerveux). En médecine 7 dentaire, plusieurs HE ont donné des résultats cliniques très satisfaisants dans la désinfection de la pulpe dentaire, ainsi que dans le traitement et la prévention des caries [7- 9]. La listerine qui est une solution constituée d’HE de thymol et d’eucalyptol possède une grande activité bactéricide sur les micro-organismes de la salive et de la plaque dentaire [7]. La Menthe poivrée (Mentha piperita) occupe une place privilégiée dans la phytothérapie digestive grâce à l’HE que renferment ses feuilles, et qui lui confère un grand pouvoir calmant des spasmes intestinaux. Des études très récentes ont montré que le géraniol a une action sur les cellules cancéreuses du colon [10], en plus de l’activité anti-inflammatoire, récemment mise en évidence [11]. Juven et coll. [12] ont obtenu une diminution importante des cellules vivantes de Salmonella thyphimirum en la traitant par l’huile de thym et ses constituants actifs. Une étude in vitro a montré l’effet antiviral de l’HE d’origan et du girofle sur le virus Type 1 de l’herpès simplex ainsi que sur le virus de la maladie de Newcastle [13]. L’effet de l’huile de Melaleuca alternifolia (Tea tree oil) et celle d’Eucalyptus d’origine australienne ont été testées sur le virus de l’herpès simplex dans des cultures cellulaires [14].

Utilisation en aéro-ionisation

Dans les locaux, on peut aseptiser l’atmosphère avec un ionisateur d’ HE. Il se forme ainsi des aérosols vrais aromatiques, ionisés, créant de l’oxygène naissant ionique, fortement bactéricide, tout en contribuant à dépolluer l’atmosphère [15-17].

Parfumerie et cosmétologie

Dans ce domaine, les HE semblent reprendre actuellement le dessus sur les produits de synthèse classiques tel que l’hexachlorophène. Le cinéole, par exemple, entre dans la fabrication des savons de toilette, des aérosols et des lotions désodorisantes [18]. De même Beylier-Maurel [19], a réuni une vingtaine de composés bactériostatiques en formulation harmonieuse de point de vue olfactif. Elle a aussi démontré la grande activité de l’HE de bois de Santal sur la microflore de la peau, d’où son utilisation en cosmétique. Des usages similaires ont été réalisés avec les essences de Camomille [20]. L’utilisation des HE dans les crèmes et les gels permet de préserver ces cosmétiques grâce à leur activité antiseptique et antioxydante, tout en leur assurant leur odeur agréable [21-23].

Conservation des denrées alimentaires

La préservation des produits alimentaires à caractère périssable constitue un des domaines d’utilisation des plantes aromatiques et médicinales. La lutte contre les champignons toxinogènes est l’un des objectifs de cette conservation, en effet ces micro-organismes élaborent des substances toxiques, les aflatoxines, les ochratoxines et les zéaralenones, réputés pour leurs effets hépatotoxique et cancérigène [24-26]. Plusieurs travaux ont montré que les HE de thym, d’origan, de cannelle et d’autres plantes aromatiques ont un effet inhibiteur sur la croissance et la toxinogenèse de plusieurs bactéries et champignons responsables de toxi-infections alimentaires [27-30]. La quantité d’épices et d’aromates habituellement utilisés étant faible, leur pouvoir antimicrobien semble synergique [31-33]. Parmi le groupe diversifié des constituants chimiques des HE, le carvacrol, qui exerce une action antimicrobienne bien distinguée, est additionné à différents produits alimentaires en industrie agro-alimentaire [34]. Ils y sont rajoutés pour rehausser le goût et pour empêcher le développement des contaminants alimentaires [35, 36]. L’eugénol et le cinnamalehyde, extraits à partir d’HE du Cinnamum, comptent parmi les principaux agents de conservation alimentaire, d’origine végétale. Ils sont employés comme additifs pour la préservation des olives de table contre la flore cryptogamique, [37, 38].

Composition chimique des HE

Les HE sont des mélanges complexes et variés, constitués de composés organiques de structures et de fonctions chimiques très diverses. Généralement, on classe ces composés en deux groupes : les hydrocarbures terpéniques et les composés oxygénés. Les composés de type terpénique sont largement rencontrés dans les HE, ils sont formés d’un multiple pair ou impair d’unités de 2-méthylbuta-1,3-diène ou appelé encore isoprène. On distingue ainsi selon le nombre de carbone constituant les molécules de ce groupe: les monoterpènes (C 10), les sesquiterpènes (C 15), et moins fréquemment les diterpènes (C 20), les triterpènes (C 30) et les tétraterpènes (C 40). C’est précisément parce que les terpènes proviennent de l’isoprène, qu’ils sont également nommés isoprénoïdes ou terpénoïdes. Plus strictement, le terme « terpénoïde » définit l’ensemble des terpènes oxygénés et non oxygénés, alors que le terme « terpène » ne tient pas compte de la présence d’oxygène. Les terpènes les plus rencontrés dans les huiles essentielles sont les terpènes les plus volatils c’est à dire ceux dont la masse moléculaire n’est pas trop élevée telles que les mono et les sesquiterpènes. 

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