CRIBLAGE DE VARIETES D’OIGNON (Allium cepa L.)

CRIBLAGE DE VARIETES D’OIGNON (Allium cepa L.)

Généralités sur l’oignon

Origine et répartition géographique

L’oignon est une plante bisannuelle cultivée depuis la plus haute antiquité. D’après Gupta et Pandey (1986) l’oignon serait originaire d’Asie, et plus particulièrement de la ville d’Onia construite vers 1700 avant JC, sur les rives du golf de Suez. En effet, c’est en Asie centrale que l’on trouve encore certaines espèces à l’état sauvage apparentées à l’oignon comme Allium vavilovii Popov & Vved. du nord de l’Iran, avec laquelle A. cepa donne 100% d’hybrides fertiles. L’oignon fut l’un des premiers légumes cultivés par l’homme. Il apparaît dans toutes les civilisations. Symbole d’intelligence dans l’ancienne Chine, l’oignon est cité dans la Bible et était largement consommé en Egypte. Au Moyen Age, il était devenu alors l’un des légumes les plus répandus et les plus appréciés (Prota, 2004).

Répartition géographique

L’oignon est cultivé du cercle polaire aux tropiques mais c’est en Asie que la production est la plus importante. En Europe, la Hongrie, la Bulgarie et la Russie sont les plus gros producteurs. On recense actuellement environ 700 cultivars d’oignons de par le monde (Pagés, 1997). L’ancêtre supposé de l’oignon a probablement migré vers la Mésopotamie, où l’oignon est mentionné dans la littérature sumérienne (2500 avant J.-C.) puis vers l’Egypte (1600 avant J.-C.), l’Inde et l’Asie du Sud -Est. A partir de l’Egypte, Allium cepa a été introduite dans la zone méditerranéenne, et de là dans tout l’Empire romain (Prota, 2004). Les cultivars traditionnels d’Afrique tropicale ont pu être introduits à partir du sud de l’Egypte, ou à partir de l’Inde, par l’intermédiaire du Soudan vers l’Afrique centrale et occidentale, sous forme de graines ou de lots de bulbes génétiquement hétérogènes, et ensuite sélectionnés par les agriculteurs locaux pour fournir des oignons mieux adaptés multipliés par graines. Allium cepa est probablement cultivée, dans tous les pays d’Afrique tropicale. Selon Pagés (1997), l’oignon occupe des écosystèmes très divers ; par exemple les plaines continentales arides et sèches du Niger ou de la Thaïlande, les plateaux humides guinéens et la zone côtière tempérée du Sénégal. Les pays grands producteurs d’oignon en Afrique sont le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Ghana, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe (Prota, 2004). En zone sahélienne, le plus grand pays producteur est le Niger. Ce dernier contrôle une part importante du commerce régional de l’oignon à l’aide d’un réseau complexe de transporteurs, revendeurs, distributeurs (De Bon, 1993). En outre le Niger a le taux le plus élevé de consommation par habitant, 16 kg / an, contre une moyenne régionale de 4 kg / an / habitant. Les oignons sont aussi consommés à des taux relativement élevés au Sénégal avec 13 kg / an / habitant (ESAM, 2005).

Oignon et les ennemis de sa culture

Biologie de la plante

L’oignon est une monocotylédone de la famille des Liliacées (Bonnier et Layens, 1946). Au stade de développement végétatif maximal, la plante présente les caractéristiques suivantes (De Bon, 1987) : – une partie aérienne composée d’un ensemble de feuilles de forme cylindriq ue, à limbe creux et port dressé, – une partie souterraine constituée de racines adventives. Les feuilles ont une disposition alterne sur une tige très courte, correspondant au développement du méristème apical porté par le plateau. Le bulbe repose sur ce dernier et la partie supérieure à la limite du bulbe est appelé collet. Emise à partir du plateau au rythme de 4 à 5 par semaine, les nouvelles racines apparaissent selon un dynamisme centrifuge, en anneaux concentriques. L’absence de poils absorbants sur les racines de l’oignon réduit son aptitude à résister aux divers agresseurs telluriques (Bhat et Nye, 1974). En effet, l’oignon est doté d’un système racinaire faible et toute atteinte à ce système racinaire aurait des répercussions sensibles sur l’ensemble de la plante, et par voie de conséquence sur la production (Pagés, 1997).

Cycle de l’oignon

L’oignon est une plante bisannuelle, elle a besoin de deux saisons pour produire de la semence. La production de semences au Sénégal se fait en deux saisons, séparées par une conservation en abri-séchoir, pendant la période chaude et humide (CDH, 1996). La première saison, l’oignon forme un bulbe (souvent appelé bulbe-mère) comestible de forme et couleur variables suivant la variété. Il s’agit de la phase de bulbification qui dure 120 à 180 jours selon les variétés. La bulbification est induite à partir d’une certaine durée d’éclairement. Il est possible alors de distinguer des variétés dites de jours courts, de jours moyens et celles de jours longs selon que cette bulbification est induite par des longueurs de jours supérieures ou inférieures à 12 h (Pagés, 1997). L’oignon a besoin de températures relativement élevées pour pouvoir bulber. Cependant des températures trop élevées peuvent entraîner une maturation hâtive et donc une baisse de rendement. La deuxième année, après repos et plantation, le bulbe grossit et éclate en plusieurs bulbes qui donnent une ou plusieurs tiges florales, lesquelles évolueront en donnant des graines (Pagés, 1997). La floraison en deuxième année est induite par des températures basses, entre 4 à 15°C. Tant que ce seuil n’est pas atteint, le bulbe demeure au repos végétatif, période de latence qui correspond à la phase de conservation des bulbes (CDH, 1996). Généralement, une vernalisation pendant 4-6 semaines à des températures de 8- 12°C est suffisante pour l’induction florale. La variété Violet de Galmi ne nécessite pas de vernalisation. Cela a pour inconvénient que la variété monte directement en fleurs en première année, lorsque la température descend à 10-15°C, ce qui peut être le cas avec les semis d’octobre et de novembre (CDH, 1996).

Culture de l’oignon, production et commercialisation

Il y’a trois (3) méthodes pour produire de l’oignon (Gourc et al., 2007). Ces méthodes de production permettent d’étaler les récoltes et donc d’approvisionner le marché local. L’oignon peut donc être cultivé à partir d’une plantation de bulbilles ou de semis de graines suivi d’un repiquage de plants. Cette dernière est la méthode la plus utilisée en milieu tropical. La troisième méthode, peu répandue, est le semis direct. Les plus faibles densités de plantation de l’oignon sont de 50 plants/m² (Arondel de Hayes et al, 1985 et 1990) et les plus élevées de 100 plants/m² (Le Bohec, 1976). Par ailleurs au Sénégal la densité observée est de 70 plants/m² (Pagés, 1992). La culture de l’oignon peut s’orienter selon les producteurs à la production de bulbes ou de semences en suivant l’une des deux phases décrites précédemment. Ainsi les préoccupations des producteurs de semences se porteront essentiellement sur les facteurs influençant la floraison et la qualité des graines alors que les producteurs de bulbes chercheront à créer des conditions d’environnement favorable à la bulbification comme la texture et la structure du sol, le pH du milieu, la température … Avec des rendements potentiels de 24 à 70 tonnes/ha selon les variétés et les dates de semis, le rendement moyen de l’oignon est de 17 tonnes/ha en Afrique de l’Ouest. La SAED a recensé en 2010 un rendement moyen de 28 tonnes/ha dans les périmètres de Dagana, Podor, Matam et Bakel alors que la même structure avait préconisé un rendement global du Sénégal de 20 tonnes/ha en 2009 (Ndao, 2010). La production moyenne nationale estimée à 70000 tonnes en 2004, s’élevait à 235000 T en 2011. Mais le Sénégal continue d’importer 60000 à 80000 tonnes d’oignons par an en provenance de trois pays: Hollande, France et Belgique (Ndao, 2009). 

Maladies et ravageurs de l’oignon 

Ravageurs

La culture de l’oignon est confrontée à plusieurs ravageurs dont les Thrips, la mouche de l’oignon, les charançons de l’oignon, la mouche des semis… • Thrips Les espèces de thrips, Thrips tabaci, T. palmi, qui attaquent les oignons ont une large gamme d’hôtes, y compris les céréales et les plantes à feuilles larges. Les dégâts sont causés à la fois par les larves et les adultes. Ils attaquent l’épiderme des feuilles et sucent la sève des plantes. Cela provoque de petites taches blanches sur les feuilles. Les thrips sont les ravageurs les plus importants des cultures d’Allium. • Mouche de l’oignon La larve de Delia antiqua prolifère entre 15 et 25°, et attaque surtout les jeunes plants, qui peuvent être complètement détruits. Le premier signe d’infestation est un flétrissement de la plante. Les feuilles jaunissent et perdent leur turgescence. • Charançons de l’oignon Ceutorhynchus suturalis peut provoquer des dégâts sur les oignons de jours courts et les bulbes plantés précocement. Les insectes apparaissent au début du mois d’avril et s’alimentent sur les feuilles. Les larves envahissent les tissus foliaires. Le cycle du ravageur est d’une génération par an. • Mouches des semis Les larves de Delia platura et D. florilega endommagent les semences en germination et les jeunes plants, principalement lorsque les sols sont frais et humides.

Maladies 

Maladies Virales

Les virus suivants sont importants pour les cultures d’Allium: Onion yellow dwarf potyvirus (OYDV), Leek yellow stripe potyvirus (LYSV), Shallot latent carlavirus (SLV), Garlic latent carlavirus (GLV). Ils sont transmis par diverses espèces de pucerons, dont Myzus ascallonicus, Thrips tabaci et les membres du complexe Aphis fabae, de la manière non persistante. Les pucerons deviennent ainsi virulifères rapidement mais ne le demeurent que durant une période relativement courte. 

Maladies Bactériennes

Quatre genres de bactéries causent des dégâts importants sur l’oignon : Burkholderia, Pseudomonas, Erwinia et Xanthomonas. • Pourriture bactérienne du collet La maladie provoquée par Burkholderia gladioli pv. alliicola se manifeste principalement sur des oignons déjà blessés ou endommagés, comme par exemple après une attaque sévère de Peronospora destructor, un orage, la grêle, le vent. Les genres de bactéries Pseudomonas et Erwinia spp. sont responsables d’un certain nombre de symptômes connus sous les noms de pelure glissante, de pourriture bactérienne et de pourriture molle. • Bactériose (Xanthomonas axonopolis pv. Allii) La bactériose se développe quand le feuillage est maintenu humide. Le pourtour est sombre et huileux, la partie centrale se creuse et devient transparente (fibreuse). La feuille se fragilise et finit par sécher. Quand les conditions favorables (humidité et température) sont réunies, on peut craindre une diminution de 50 % du rendement. Cette maladie bactérienne se développe surtout dans les zones humides.

Table des matières

INTRODUCTION
I/ Généralités sur l’oignon
2-1/ Origine et répartition géographiqu
2-1-1/ Origine de l’oignon
2-1-2/ Répartition géographique
2-2/ Oignon et les ennemis de sa culture
2-2-1/ Biologie de la plante
2-2-2-/ Cycle de l’oignon
2-2-3/ Culture de l’oignon, production et commercialisation
2-2-4/ Maladies et ravageurs de l’oignon
2-2-4-1/ Ravageurs
2-2-4-2/ Maladies
2-2-4-2-1/ Maladies Virales
2-2-4-2-2/ Maladies Bactériennes
2-2-4-2-3/ Maladies dues à des Phytonématodes
2-2-4-2-4/ Maladies fongiques
II- Maladie des racines roses de l’oignon
2-3-1- Agent pathogène
2-3-2- Caractéristiques de l’agent pathogène
2-3-3- Techniques d’isolement du pathogène
2-3-4- Variabilité de souches du pathogène
2-3-5- Transmission de la maladie
2-3-6- Relations du pathogène avec l’environnemen
2-3-7- Symptômes de la maladie
2-3-8- Incidence de la maladie
2-4-1- Lutte chimique
2-4-2- Lutte thermique
2-4-3- Lutte culturale
2-4-4- Lutte biologique
2-4-5- Lutte génétique
II/Description du milieu d’étude
III- MATERIEL ET METHODES
3-1- Matériel végétal
3-2-1- Semis
3-2-2- Repiquag
3-3-1- Fertilisation
3-3-2- Traitements phytosanitaires
3-3-3- Désherbage
3-3-4- Irrigation
3-5- Paramètres évalués
3-5-1- Incidence maladie (IM
3-5-2- Indice de sévérité (IS)
3-5-3- Taux de pertes (TP)
3-5-4- Rendement
3-5-5- Répartition des calibres
3-6- Durée de culture
VI- RESULTATS
4-1 Incidence de la maladie
4-1-1 Incidence de la maladie sur les plants provenant du semis sur bacs du mois d’octobre
4-1-2-Incidence de la maladie sur des plants provenant du semis sur terreau effectués au mois octobre pour des essais sur bacs
4-1-3 Incidence de la maladie sur des plants provenant du semis sur terreaux effectués au mois de décembre pour des essais sur bacs
4-1-4 Incidence de la maladie en plein champ sur des plants de 10 variétés après 4 mois de culture
4-2 Indices de sévérité
4-2-1 Indice de sévérité sur des plants provenant du semis sur bacs effectués au mois d’octobre
4-2-2- Indice de sévérité des plants provenant du semis sur terreau du mois d’octobre pour des essais sur bacs
4-2-3 Indice de sévérité des plants provenant du semis sur terreaux du mois de décembre pour des essais sur bacs
4-2-4 Indice de sévérité en plein champ sur des plants de 10 variétés après 4 mois de culture
4-3 Taux de pertes
4-3-1 Taux de pertes sur des plants provenant du semis sur bacs effectués au mois d’octobre
4-3-2 Taux de pertes des plants provenant du semis sur terreau du mois d’octobre pour des essais sur bacs
4-3-3 Taux de pertes des plants provenant du semis sur terreaux du mois de décembre pour des essais sur bacs
4-3-4 Taux de pertes en plein champ sur des plants de  variétés après 4 mois de culture
4-4 Rendement en plein champ sur des plants de  variétés après 4 mois de culture
4-5 Répartition des calibres sur des plants de 10 variétés après 4 mois de culture
4-2-2-6- Comparaison de l’indice de sévérité de trois variétés entre les essais en plein champ et sur bac
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

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