DOULEURS TESTICULAIRES

DOULEURS TESTICULAIRES

VARICOCELE 

C’est une dilatation variqueuse des veines du plexus pampiniforme. Elle est secondaire à l’obstruction de la veine rénale: compression de la veine spermatique par la tumeur ou des adénopathies, thrombose veineuse rénale. La varicocèle peut être associée à une infertilité, une masse scrotale, une douleur testiculaire ou une atrophie testiculaire (39). 44 La varicocèle est une affection fréquente chez l’homme infertile. Elle a un effet délétère sur la croissance du testicule et sur la spermatogenèse. Il est d’autant plus important que la varicocèle soit volumineuse. Cet effet s’aggrave avec le temps d’exposition à la varicocèle témoignant d’une évolutivité des lésions. Les causes évoquées à l’origine de l’altération de la fonction testiculaire du fait de la varicocèle peuvent être regroupées en 4 groupes: anomalies de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique, lésion d’origine vasculaire (stase, obstruction), reflux de métabolites rénaux et surrénaux, élévation de la température scrotale (40). Terreau R et coll. rapportaient une étude rétrospective sur la varicocèle intratesticulaire. Des veines intra-testiculaires dilatées avec un reflux en Valsalva étaient les critères diagnostiques. Ils dénombraient dans leur étude, 9 cas de varicocèle intratesticulaire. L’âge moyen de ses patients était de 60 ans, avec un extrême de 30 et de 85 ans. Cinq patients avaient des antécédents de chirurgie testiculaire homolatérale. La varicocèle intéressait le testicule gauche dans 6 cas. Elle était associée à une hypotrophie testiculaire dans 7 cas (41). Dans leur étude prospective sur l’aspect échographique de la varicocèle, Kacimi O. et coll. ont rapporté 23 cas de varicocèle. L’âge moyen de leurs patients était de 28 ans. L’étude échographique doppler objectivait des veines dilatées le long du bord postero-externe du testicule dans 21 cas, sous l’albuginée dans 5 cas, et au sein du testicule dans un cas. La varicocèle est observée chez 7 à 20 % des sujets sains et chez 40 % des sujets infertiles. L’examen clinique a trouvé des douleurs scrotales dans 16 cas, une tuméfaction scrotale lors de la manœuvre de Valsalva dans 11 cas, les formes infra-cliniques représentaient 9 cas. L’étude échographique Doppler objectivait la varicocèle à gauche dans tous les cas, bilatérales dans 11 cas. Parmi ces 23 patients, 5 présentaient une complication post-opératoire dont 4 récidives et un infarcissement testiculaire (42). La douleur au cours d’une varicocèle est à type de gène scrotal vespéral (24). Dans les études épidémiologiques, la fréquence de la varicocèle peut aller jusqu’à 22 % dans la population générale et 15 % chez les adolescents (43) (44) (45). 45 L’incidence des douleurs scrotales associées à la varicocèle est de 2 à 10 % (46). La varicocèle peut être découverte: • lors d’un examen systématique, • par une déformation isolée du scrotum, • par des séméiologies fonctionnelles comme un gène, pesanteur surtout en position debout ou à l’effort physique intense ou prolongé souvent calmé par le décubitus, • lors d’un bilan d’infertilité masculine, • très rarement lors de l’apparition des signes des complications locales: rupture non traumatique ou thrombophlébite du plexus pampiniforme. Dans notre étude, parmi les 14 patients présentant une varicocèle, cinq ont été découverte par une douleur testiculaire et 4 par une déformation du scrotum. Cinq étaient découvertes par l’échographie testiculaire. Néanmoins, tous les patients présentaient une douleur testiculaire, plus précisément un gène scrotal.

TUMEUR TESTICULAIRE

 Elle peut être bénigne comme dans le cas de léyomiome testiculaire ou maligne (tumeurs germinales ou tumeurs non-germinales). Le cancer du testicule est une tumeur maligne classée en tumeurs germinales (95 %) et en tumeurs non-germinales (5 %). Il existe plusieurs variétés de tumeurs germinales : les tumeurs séminomateuses et les tumeurs non séminomateuses comme le tératocarcinome, le carcinome embryonnaire et le choriocarcinome. Les tumeurs nonséminomateuses sont les plus fréquentes chez l’homme jeune (30 ans), et les sémiomateuses chez l’homme plus âgé (40 ans). La tumeur testiculaire est relativement rare (1% des cancers de l’homme) mais elle représente le cancer le plus fréquent chez l’homme jeune responsable de 12 % de décès dans la tranche d’âge de 15 à 34 ans. Elle affecte surtout l’adulte jeune. Les 46 tranches d’âge les plus vulnérables se situent avant 10 ans, puis entre 20 et 35 ans, enfin après 60 ans. C’est la tranche d’âge de 20 à 35 ans qui est la plus touchée (47) (48). Leur incidence 4/100000 hommes augmente de 3 à 6 % par an dans les pays industrialisés depuis ces 40 dernières années (49). Cette forte incidence se retrouve chez les Caucasiens et les pays du Nord. Une faible incidence est notée dans les pays Africains et Asiatique. Cette différence persiste malgré la migration. Tout cela implique donc une forte implication des facteurs génétiques et environnementaux dans la survenue de cette tumeur (50). Il n’y a pas d’étiologie précise pour les tumeurs testiculaires, cependant il existe des facteurs de risque. La cryptorchidie ou l’ectopie testiculaire constitue le facteur de risque le plus important pour le cancer du testicule. Le deuxième facteur de risque est l’atrophie testiculaire en particulier après les oreillons (orchite ourlienne) ou après un traumatisme. Le tabagisme constitue aussi l’un des facteurs de risques des cancers testiculaires (51). Le traumatisme testiculaire est un facteur révélateur et non une cause (51). Selon Sow M. et Valla JS., le signe le plus fréquent d’une tumeur testiculaire est l’augmentation indolore du volume testiculaire. Le signe suivant est la douleur testiculaire. Cette douleur peut avoir des caractéristiques variables, aiguë et brutale simulant une torsion. Elle correspond à une hémorragie ou un infarcissement intratumoral (52) (53). Selon certains auteurs, 30 à 40 % des patients qui avaient une tumeur testiculaire se plaignaient d’une douleur sourde irradiant dans l’aine, le périnée ou le scrotum. Les douleurs aiguës sont rares dans les tumeurs testiculaires. La masse dure en plein parenchyme représente la forme typique, elle est volontiers insensible ou peu douloureuse (54). Le cancer du testicule est suspecté devant la présence d’une image hypoéchogène intratesticulaire à l’échographie scrotale. Cette échographie s’assure de l’intégrité du testicule controlatéral (55). 47 Le dosage des marqueurs tumoraux est demandé pour orienter le diagnostic histologique de la tumeur, faciliter le bilan d’extension de la maladie et suivre l’évolution au cours du traitement. En cas de seminome, le βHCG ne peut être élevé que dans 10 % des cas, sinon elles sont fréquemment négatives (56). L’examen anatomo-pathologique reste le seul examen de confirmation des tumeurs testiculaires bien que le dosage des marqueurs tumoraux et l’échographie scrotale couplés à l’examen clinique soient des éléments d’orientation diagnostique. Dans notre série, nous avons constaté 4 cas de tumeurs testiculaires douloureuses. Le côté gauche a été le plus atteint avec 75 % des cas. Trois patients ont bénéficié d’un dosage de βHCG qui était normal. L’αFP dosée était normale chez nos 4 patients. Nos résultats sont proches de ceux de Valla JS et Coll. et Hachi H. et Coll. où les marqueurs tumoraux étaient normaux (56). La normalité des marqueurs ne signifie pas absence de tumeur, seule l’histologie confirme le diagnostic de certitude (57). Trois patients avaient une séminome testiculaire et un patient avait un léiomyome testiculaire. Le diagnostic a été confirmé par le résultat de l’examen anatomo-pathologique de la pièce opératoire. 

HERNIE INGUINO-SCROTALE 

Elles sont fréquentes et peuvent parfois causer de l’inconfort dans le scrotum et les testicules. Les signes et les symptômes d’une hernie inguinale peuvent comprendre un renflement dans le scrotum ou dans la région inguinale, qui peut devenir plus prononcé avec la toux ou l’effort, et une douleur sourde ou une sensation de brûlure dans le scrotum et les testicules (58). Dans son étude portée sur les grosses bourses douloureuses de l’enfant, Gnessingbe K constataient que l’étiologie la plus dominante était la hernie inguinoscrotale (49,12 %) (59). Le plus souvent, la hernie est peu douloureuse, elle se traduit par un gène au niveau du pli de l’aine qui s’accentue avec la marche et la fatigue. La hernie constituée 48 forme une sorte de boule au pli de l’aine surtout visible en fin de journée. Les grosses hernies déjà anciennes peuvent descendre dans les bourses. La principale complication est l’étranglement qui est une cause fréquente d’occlusion intestinale. La hernie devient douloureuse, grossit, durcit, n’est plus impulsive à la toux, n’est plus réductible. La douleur peut être liée à l’ischémie du viscère étranglé. Cette situation requiert une intervention urgente. Dans notre étude, onze patients présentaient une hernie inguino-scrotale qui se manifeste par une douleur testiculaire.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPEL
I. RAPPEL ANATOMIQUE DE LA BOURSE ET SON CONTENU
I-1. CONFIGURATION EXTERNE
I-2. CONTENU
I-2-1. CORDON SPERMATIQUE
I-2-2. TESTICULE
I-2-3. EPIDIDYME
I-3. VASCULARISATION
II. RAPPEL SUR LES DOULEURS TESTICULAIRES
II-1. EPIDEMIOLOGIE
II-2. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
II-2-1. INTERROGATOIRE
II-2-2. EXAMEN CLINIQUE8
II-2-3. EXAMENS PARACLINIQUES
II-3. ETIOLOGIES
II-3-1. TORSION DU CORDON SPERMATIQUE
II-3-2. EPIDIDYMITE ET ORCHIEPIDIDYMITE
II-3-3. TRAUMATISME TESTICULAIRE
II-3-4. VARICOCELE
II-3-5. CANCER DU TESTICULE
II-3-6. HERNIE ETRANGLEE
II-4. TRAITEMENT
II-4-1. BUTS
II-4-2. MOYENS
II-4-3. INDICATIONS
DEUXIEME PARTIE: NOTRE TRAVAI
I. PATIENTS ET METHODES
I-1. RECRUTEMENT DES MALADES
I-2. METHODES D’ETUDE
I-2-1. CRITERE D’INCLUSION
I-2-2. CRITERE D’EXCLUSION
I-2-3. PARAMETRE A ETUDIER
II. RESULTATS
II-1. ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE
II-1-1. FREQUENCE
II-1-2. AGE
II-1-3. PROFESSION
II-1-4. ANTECEDENTS
II-2. ASPECT CLINIQUE
II-2-1. MOTIFS D’HOSPITALISATION
II-2-2. SIGNES ASSOCIES
II-3. EXAMENS PARACLINIQUES
II-4. DONNEES DE L’ECHOGRAPHIE TESTICULAIRE
II-5. DONNEES DE L’ECBU ET DU FU
II-6. TYPE DES MARQUEURS TUMORAUX.
II-5. ETIOLOGIES
II-6. TRAITEMENT
II-7. DUREE D’HOSPITALISATION
TROISIEME PARTIE
III. DISCUSSION
III-1. EPIDEMIOLOGIE
III-1-1. FREQUENCE
III-1-2. AGE
III-2. ETIOLOGIE
III-2-1. TRAUMATISME TESTICULAIRE
III-2-2. TORSION TESTICULAIRE
III-2-3. EPIDIDYMITE ET ORCHI-EPIDIDYMITE
III-2-4. VARICOCELE
III-2-5. TUMEUR TESTICULAIRE
III-2-6. HERNIE INGUINO-SCROTALE
III-2-7. ABCES SCROTAL
III-3. TRAITEMENT
III-3-1. TRAUMATISME TESTICULAIRE
III-3-2. TORSION TESTICULAIRE
III-3-3. VARICOCELE
III-3-4. TUMEUR TESTICULAIRE
III-3-5. EPIDIDYMITE ET ORCHI-EPIDIDYMITE 5
III-3-6. HERNIE INGUINO-SCROTALE
III-3-7. ABCES SCROTALE
III-4. DUREE D’HOSPITALISATION
IV. SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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