Effets de différents traitements biologiques  sur les ravageurs de plantes médicinales 

 Effets de différents traitements biologiques  sur les ravageurs de plantes médicinales 

 Problématique de la protection des Végétaux et des insecticides ou pesticides de synthèse 

Voici 12 000 ans, l’homme commençait à cultiver, c’est-à-dire à créer des agro-écosystèmes, ces environnements simplifiés où se répètent la même variété de plante, rangée après rangée: (Philogène, 1991). Cette concentration de la même espèce, de la même variété, rend facile le travail des insectes phytophages, et accroit considérablement le potentiel reproducteur. A ces attaques par les insectes il faut ajouter la contamination par les agents pathogènes et l’envahissement des mauvaises herbes. Que faire devant cette prolifération d’organismes nuisibles, et en particulier d’insectes phytophages s’attaquant aux ressources nécessaires au bien-être de l’humanité? Il y a, en fait, trois solutions: 1) ne rien faire, laisser faire la nature comme disent certains, et être prêts à modifier de façon drastique notre mode de vie et faire face éventuellement à des conditions de famine et d’épidémies qui sont tout simplement inacceptables. 2) procéder à une extermination radicale de tous les organismes que nous considérons comme nuisibles. Cette solution extrême ferait un tort considérable à notre environnement et bouleverserait encore davantage les fragiles relations qui existent entre les êtres vivants. 3) entreprendre un programme de lutte bien pensée qui prend d’abord en considération les équilibres biotiques et abiotiques. On fera donc appel à tous les moyens disponibles. Cette approche prend en considération autant les besoins alimentaires et sanitaires d’une population toujours croissante que la préservation d’un environnement que nous avons hérité de nos ancêtres et que nous devons remettre aussi intact que possible à nos descendants (Philogène, 1991). Ces dernières décennies, la protection de l’environnement s’impose de plus en plus comme une préoccupation mondiale majeure. Dans le domaine de l’agriculture, il est indéniable que l’expansion et la productivité agricole doivent dorénavant passer par une gestion optimale des insectes nuisibles et des mauvaises herbes en minimisant les effets sur l’environnement. La méthode classique de lutte chimique contre les insectes ravageurs des récoltes et des mauvaises herbes, jadis considérée comme panacée, fait de plus en plus place à la lutte intégrée et à la lutte biologique par utilisation de micro-organismes, de prédateurs, de parasitoïdes et de méthodes dites physiques ( Kouassi, 2001). Il est admis maintenant par tous que la lutte chimique à des conséquences néfastes sur l’environnement; entre autres, par la toxicité dans la chaîne trophique, la pollution des eaux de surface et souterraine (Rudd, 1974 & Roberts, 1989), sur la santé humaine par les résidus de pesticides sur les aliments et les intoxications par inhalation (Pimentel et al;1980) et surtout la résistance acquise par les insectes ravageurs et les vecteurs de maladies infectieuses chez les humains, suite à l’utilisation intempestive, inconditionnelle et irrationnelle des pesticides chimiques (Georghiou et Mellon, 1983). Avec le développement de la chimie on s’est vite rendu compte qu’il y avait tout un arsenal capable d’éliminer les ennemis naturels de la végétation sans nécessairement – du moins on le pensait – empoisonner les autres composantes de l’environnement (Philogène, 1991). Cette approche a conduit à une élimination spectaculaire, du moins à court terme, des organismes nuisibles, et à une détérioration parallèle, mais pas nécessairement visible de la qualité de l’environnement. Il faut bien le rappeler: le but initial de la lutte chimique est de supprimer, d’exterminer le ravageur, la mauvaise herbe, le pathogène, le parasite (Philogène, 1991). 6 Malgré le développement d’autres molécules de synthèse très efficaces, l’histoire des pesticides aura démontrée qu’une gestion strictement basée sur l’emploi des insecticides chimiques restera toujours fragile à plusieurs égards quel que soit l’insecticide, car l’acquisition de résistance chez les nuisibles, la pollution environnementale et les résidus de ces molécules chimiques sur les aliments demeurent possibles (Kouassi, 2001). Les pesticides de synthèse sont couramment utilisés pour limiter les pertes des productions agricoles mais leur utilisation massive n’a pas été sans incidence négative: toxicité contre la faune non ciblée, développement de résistance par les ravageurs, pollution, concentration de ses résidus dans la chaîne alimentaire, empoisonnement etc. (Chabbert, 2009). L’avènement des insecticides de synthèse avait carrément mis en veilleuse les recherches sur les produits naturels d’origine végétale. Mais les problèmes de résistance et de résidus dont il a été question ont ravivé l’intérêt des spécialistes anxieux de réduire les dégâts subis par les récoltes. Cette renaissance de l’intérêt pour la capacité des plantes à se défendre a, d’autre part, conduit à l’identification de multiples facteurs chimiques ayant un mode d’action particulier et différent de celui des insecticides utilisés jusqu’ici. La lutte contre les insectes entre donc dans une nouvelle phase puisque cette approche fournit des moyens en meilleure harmonie avec l’environnement, moyen provenant des organismes à protéger eux-mêmes. Ces composés naturels et leurs dérivés devraient pouvoir réduire sensiblement les pertes subies par les plantes cultivées et la forêt: (Philogène, 1991). Ils devraient aussi servir de base pour la mise au point de nouvelles molécules capables d’anéantir les vecteurs de maladies. Les progrès notoires qui ont été accomplis dans ce domaine depuis le début de la présente décennie sont dus en grande partie à la collaboration étroite des phytotechniciens, des entomologistes, des chimistes et des toxicologues : (Philogène, 1991). 

Approche agro écologique 

L’agriculture biologique qui est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant l’agro système mais aussi la biodiversité, les activités biologiques des sols et les cycles biologiques, serait une alternative à l’utilisation des insecticides ou pesticides chimiques (Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre). Dans un monde qui se veut moins polluant, l’agriculture biologique possède des avantages non négligeables, entre autres, la suppression de nuisances liées aux pesticides pour les nappes phréatiques et les eaux de surfaces, la faune et les humains. Elle utilise moins de matériaux issus de la pétrochimie et retarderait ainsi la consommation pétrolière, ce qui est bon pour l’écologie (Kayamba, 2010). Les agriculteurs biologiques s’interdisent (et excluent réglementairement) l’usage d’engrais et de pesticides de synthèse, ainsi que d’organismes génétiquement modifiés. En cultivant de manière biologique, on cherche à conserver la fertilité du sol. On cherche également à produire des aliments d’une grande richesse nutritive et dépourvus de tout résidu pouvant nuire à la santé humaine ou animale (Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre). L’approche biologique repose donc sur l’hypothèse fondamentale que les techniques agricoles font appellent à la nature. Des liens étroits sont établis entre le producteur et la nature, et les techniques et les méthodes adaptées aux besoins de l’environnement sont élaborées en fonction du voisinage immédiat à travers un processus prévoyant l’exclusion possible 7 d’engrais chimiques et de pesticides en limitant l’emploi des facteurs de production (les intrants) (Kayamba, 2010). Il est évident que les producteurs «bio» respectent l’environnement, et évitent de le polluer de quelque manière que ce soit (« Biologique, agriculture », Encyclopédie Microsoft® Encarta® 99. © 1993-1998 Microsoft Corporation). Les agriculteurs qui pratiquent ce type d’agriculture misent, par exemple, sur la rotation des cultures, l’engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l’utilisation de produits naturels comme le purin d’ortie, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites (Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre). Une alternative à cette pratique (utilisation des produits chimiques) comme l’utilisation des pesticides naturels respectueux de l’environnement s’impose. La popularité grandissante pour les aliments et produits biologiques a créé de nouvelles opportunités pour des produits tels que les pesticides à base d’extraits de plantes (Chabbert, 2009). Plus de 59 familles et 188 genres de plantes sont utilisés pour la répression des insectes ravageurs (Simmonds et al. 1992). Ces plantes contiennent des substances qui ont des propriétés anti appétantes, répulsives ou même insecticides. Généralement, à part quelques propriétés intéressantes comme la répulsion ou la dissuasion de prise alimentaire, cette méthode est similaire à la lutte classique par utilisation de substances chimiques (Kouassi, 2001) 

Azadirachta indica 

Azadirachta indica A. Juss., l’arbre du pouvoir administratif : Azadirachta indica est une essence qui vient de l’Inde. Pratiquement toutes les parties de l’arbre ont une utilité. Les feuilles, avec 15 % de protéines servent de nourriture pour le petit bétail, mouton et chèvre. Elles sont souvent utilisées comme insecticide. Les fleurs et les jeunes bourgeons sont préparés en sauce. Le noyau du fruit contient 45 à 60 % d’huile. Cette huile est largement répandue en Inde. Elle remplace l’huile de palme et de noix de coco dans la fabrication de savon. Elle est également utilisée comme lubrifiant pour les machines. Enfin, l’écorce, les feuilles, les fruits, l’huile et la sève sont également utilisés dans la pharmacopée : traitement contre la syphilis, la tuberculose, les rhumatismes, antidote contre les morsures de serpents et les piqûres de scorpions (Schenk et al, 2001). Il existe un grand nombre de plantes qui ont des propriétés pesticides. Un exemple bien connu est celui du Neem (= Margousier). Toutes les parties de cet arbre, mais surtout les graines, contiennent une substance active que l’on peut utiliser comme insecticide, et qui est efficace contre un grand nombre d’insectes tels que la Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera), la Teigne des choux (Plutella xylostella (L.), la Coccinelle des cucurbitacées (Henosepilachna elaterii (Rossi)), les thrips et les pucerons (Bijlmakers, 1995). Les extraits des graines de neem, Azadirachta indica A. Juss (Meliaceae), renferment un mélange de plus de 100 composés (Addea-Mensah 1998). Parmi ceux-ci, l’azadirachtine (C35H14O16) serait l’un des bio-insecticides les plus importants :(Mordue et Blackwell 1993; Schmutterer 1990; Zongo et al, 1993). Cependant la quantité d’azadirachtine contenue dans les graines varie considérablement selon les conditions climatiques, les conditions du sol et le génotype de l’arbre. D’une année à l’autre, un arbre peut donc produire des extraits qui contiennent des quantités différentes d’azadirachtine (Ermel et al, 1986; Singh 1986).  Les produits extraits des graines du Neem se sont avérés efficaces contre plus de 400 espèces d’arthropodes ravageurs et nématodes des cultures dans plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et aux Etats-Unis (Schmutterer 1995, Musabyimana et al. 2000). L’azadirachtine serait, selon la littérature, la principale composante à propriétés insecticides dans les extraits de Neem, Azadirachta indica, bien que d’autres composés présents dans les extraits puissent affecter le pouvoir insecticide (Gauvin et al, 2003). L’azadirachtine est le composé le plus actif contre les insectes (400 espèces d’arthropodes nuisibles) (Mouffok et al, 2007). Il agit à la fois sur la croissance et le développement de l’insecte (croissance larvaire, mue), et comme facteur anti nutritif. D’autres composés présents dans le Neem (les feuilles, le bois ou l’huile) ont aussi un pouvoir insecticide principalement de type « hormonal » ou anti nutritif. Une étude en signale 24, ce qui pour ses auteurs réduits le risque de développement d’une résistance ou d’une accoutumance de la part des insectes. Les composés les plus actifs sont l’azadirachtine déjà citée, la salannine, le meliantriol, et la nimbine :(Mouffok et al, 2007). Depuis plus d’une trentaine d’années, les effets antiparasitaires des extraits de graines de Neem (Azadirachta indica) ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques à travers le monde. Ces extraits ont démontré leur efficacité dans le contrôle de plus de 400 espèces d’arthropodes nuisibles et certaines maladies des plantes. Au Canada, ces extraits furent testés efficaces en serre et en champs dans le domaine de l’horticulture et de la foresterie. Qui plus est, contrairement aux pesticides conventionnels, les formulations à base de Neem n’ont aucun effet néfaste sur les insectes bénéfiques et le ravageur ne peut y développer aucune résistance. Présentement, l’intérêt croissant pour l’utilisation des pesticides à base de Neem dans le monde est motivé par ses effets comparables et même supérieurs à ceux des pesticides chimiques ainsi que de leur innocuité sur l’environnement (Chabbert, 2009). Ces dernières années, plusieurs études ont été publiées qui décrivent Azadirachta indica (Meliaceae) comme un jardin botanique insecticide (Jacobson, 1989; Koul et al. 1990; Schmutterer, 1990). Les extraits méthanoliques et éthanoliques de Neem, graines présentent une activité biologique dans le laboratoire et le terrain, mais à des degrés divers, pour les organismes cibles (Ascher, 1993). On constate qu’il est important de traiter régulièrement les plants pour maintenir une couverture constante des produits à base de Neem sur l’ensemble des parties de la plante car ces produits sont principalement utilisés soit en prévention, comme répulsifs ou anti appétant : (Chabbert, 2009).

Table des matières

 INTRODUCTION
I – REVUE BIBLIOGRAPHIE
1.1 – Problématique de la protection des Végétaux et des insecticides ou pesticides de synthèse
1.2 – Approche agro écologique
1.3 – Azadirachta indica
1.4 – Khaya senegalensis
II – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
2.2- Matériel
2.2.1- Matériel technique
2.2.2 – Matériel Végétal
2.3 – Méthodologie
2.3.1 – Description du plan expérimental
2.3.2 – Suivi des Cultures, observations et mesures des résultats
III – RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 – Sensibilité des plantes aux attaques dans la zone
3.2 – Efficacité des produits de traitement
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE

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