Ethnies et origines des populations

Ethnies et origines des populations

A Tolongoina, d’après l’enquête menée auprès des clients de la société SM3E, la population y est de diverses origines dont notamment les Betsileo, Tanala, Antemoro, Merina, Sihanaka, Betsimisaraka et Masikoro. « Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du pays Tanala. Plus tard, elle est devenue multiethnique suite à d’anciennes vagues d’immigration qui ont débuté au moment de la construction de la voie ferrée FCE (de 1926 à 1935) et continué par la suite pour l’installation en agriculture » (Roge et al, 2007). En ce qui concerne la population d’Andasy, elle est composée principalement par des Betsileo et s’y ajoute celle de Tanala. Dans son ouvrage, Toillier en 2009 a signalé que la population riveraine d’Andasy a été constituée d’environ vingt-cinq ménages en 2009. A notre passage en juin 2016, le nombre de ménages y a plus que doublé soit environ 54 foyers au total. Récemment ce même mois de cette année en cours, l’effectif total de la population atteint 261 qui correspondent à 39 ménages après l’enquête socio-économique menée par le GRET. L’annexe n°11 récapitule les renseignements sur cette enquête. Il existe trois groupes d’origine différentes installés et/ou occupant des terres dans le bassin versant (Toillier, 2009) :  une vingtaine de ménages, migrants betsileo d’Ambohimahasoa (axe RN7) venus dans les années 50 pour travailler comme scieurs de long dans les exploitations forestières.  trois ménages descendants d’un militaire venu de Manakara qui avait acquis 5 hectares de terrains en lisière nord-est du bassin versant dans les années 50 ;  deux ménages originaires de Tsimbahambo, gardiens du tombeau ancestral et récemment installés afin de marquer le territoire face à l’extension rapide des champs cultivés depuis les années 90 dans cette zone.

Activités socio-économiques

A première vue, la commune rurale de Tolongoina est surtout à vocation agricole. Cela est en rapport tout particulièrement avec le climat chaud humide et le type de sol ferralitique riche en humus, tous deux favorables à l’agriculture. Grosso modo, ce sont les cultures de banane et de Matériels et Méthodes 31 canne à sucre ou saccharum officinarum qui envahissent, partout, la plupart des terrains. Ceci est probablement due au fait que le relief dans ladite commune soit très accidentée et elles s’adaptent aussi bien en haute qu’en basse altitude. En effet, il n’est pas étonnant que ces deux graminacées assurent la principale source de revenu tant pour la population de la commune que pour celle d’Andasy. Roge et al, en 2007, a indiqué que « la banane est la culture la plus exploitée dans la commune rurale de Tolongoina ». Tollier, en 2009, a confirmé que « les occupants du bassin versant d’Andasy sont en général des planteurs et producteurs de bananes. Elle dispose en moyenne 400 pieds par ménage » (Toillier, 2009). Lors de notre visite, il s’avère également que les cultures de « sakarivo » ou gingembre (Zingiber officinale) et de vanille ou Vanilla planifolia s’intensifient. Le prix de vente de la vanille peut aller jusqu’à 60°000 Ariary selon les paysans. Outre leur exportation à Fianarantsoa ou vers Antananarivo via les wagons transporteurs de marchandises qu’assure le chemin de fer de FCE, deux fois par semaine tous les dimanches et les jeudis. Leurs prix sont d’autant plus prometteurs que d’autres comme la banane (Musa paradisiaca) et le manioc (Manihot esculanta), qui sont à bon marché suite à leur surproduction, dont les prix du kilo sont respectivement de 120 Ariary et 200 Ariary. Tout récemment, l’installation de deux alambics d’extraction d’huile essentielle de gingembre, dont l’un à Tsimbahambo et l’autre à Tolongoina, incite la population à en produire davantage. Une concurrence s’établie, donc, entre les collecteurs/exportateurs et les associations propriétaires de ces alambics. Ce qui se tourne au profit des producteurs puisque les gingembres se vendent entre 9OO et 1°200 Ariary auprès des collecteurs. D’ailleurs, la distillation après sept jours de fermentation, à l’aide des alambics artisanaux en fût métallique, des broyats des cannes à sucre est beaucoup plus aisée et à la portée de tous pour les paysans. Cette transformation augmenterait évidemment la valeur ajoutée de ces produits agricoles car le prix du litre oscille entre 1°400 et 2°000 Ariary au chef-lieu de la commune avant leur exportation. Les photos successives ci-après illustrent les sources de revenu des paysans de Tolongoina et de ceux d’Andasy. En tout, à part ces cultures de rente citées ci-dessus, s’y ajoutent celles vivrières telles que le riz ou Oriza sativa et le manioc ou Manihot esculanta. Toutes ces activités rémunératrices de la population de Tolongoina et d’Andasy sont récapitulées par les photos n°5 à 14 suivantes. Matériels et Méthodes 32 Photo 5 : Population du BV d’Andasy transportant les bananes à vendre à Madiorano Gare Photo 6 : Marchandises de la population d’Andasy (Madrier derrière, rhum artisanal en bidon et bananes) Photo 7 : Paysan transportant des bananes à vendre à Tolongoina Photo 8 : Elevage de volaille et porcin au BV d’Andasy Photo 9 : Paysans transportant des gingembres pour extraire de l’huile essentielle près de SM3E à Tolongoina Photo 10 : Installation d’extraction d’huile essentielle de gingembre à Tsimbahambo Matériels et Méthodes 33 Photo 11 : Champs de culture de canne à sucre à Andasy Photo 12 : Distillation de rhum artisanal à Tsimbahambo Photo 13 : Rizières en bas-fonds du BV d’Andasy Photo 14 : Moisson de grains de paddy à Tsimbahambo 3.3 Vie associative et gestion du bassin versant d’Andasy : Tous les ménages du BV d’Andasy sont membres de l’association TA.MI.S ou « TAntsaha MIaro Sahandriaka (les paysans qui protègent le bassin versant). L’affiliation de chacun des ménages dans une telle association constitue déjà un point positif pour la gestion et conservation du BV et en facilite les tâches pour la pérennisation du projet d’hydroélectricité de Tolongoina. Viennent en renfort, ensuite, les membres des trois Communautés de Base ou CoBa des trois autres villages de Madiorano, Sahamaloto et Tsimbahambo. Ces trois derniers sont d’autant plus autoritaires, avec l’appui technique et financier de la Conservation Internationale, en matière de conservation de la Nouvelle Aire Protégée du Corridor Forestier AmbositraVondrozo ou NAP COFAV après le transfert de gestion effectuée avec l’administration forestière. Tous les membres de TA.MI.S sont également rattachés à la CoBa de Sahamaloto. Ce qui leur conscientise et renforce davantage leur capacité à la protection de l’environnement. Dans le cadre du programme rHYviere, le système Paiement pour Services Environnementaux ou PSE a été adopté afin de compenser l’effort des habitants d’Andasy à respecter textuellement les contenus des cahiers de charges de chacune de trois Cobas, ceux du schéma d’aménagement du BV ainsi que ceux du contrat PSE instituant le plan de gestion. 

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