Etude de la dynamique des populations des mouches des fruits, la diversité des espèces et leurs plantes hôtes

Etude de la dynamique des populations des mouches des fruits, la diversité des espèces et leurs plantes hôtes

 Généralité sur les plantes hôtes des mouches des fruits 

Les mouches des fruits sont des insectes de la famille des Tephritidae qui est l’une des familles de diptère qui comporte le plus grand nombre d’espèces d’importance économique y compris Bactrocera dorsalis, Ceratitis cosyra, Ceratitis capitata, Bactrocera cucurbitae, Ceratitis sylvestri, Ceratitis fasciventris qui sont polyphages. Ce sont des ravageurs de quarantaine qui peuvent causer d’importants dégâts et pertes au niveau des diverses plantes fruitières (Vassyère et al., 2009). Les plantes hôtes sont généralement des arbres fruitiers (manguier, avocatier, anacardier, karité, agrumes, mangoustanier, pommier, carambolier), des cultures maraichères (piment, tomate, concombre, pastèque, courge, courgette), et plantes forestières fruitières (Adva sapota, A. montena, A. reticulata, Annona senegalensis, Irvingia gabonens,) (USAID, 2016). 

 Le manguier 

Le manguier (Mangifera indica L.) est un arbre de la famille des Anacardiaceae, originaire d’Asie méridionale. Il appartient au genre Mangifera L., de la classe des Dicotylédones, sousclasse des Anacardiinées. Il comporte 62 espèces dont 15 sont comestibles (Litz, 1997). Originaire d’Asie méridionale, le manguier est largement cultivé dans les pays tropicaux pour son fruit, la mangue. Selon Laroussihe (1980), la mangue est une drupe (fruit charnu) plus ou moins aplatie selon la variété. De forme variable (oblongue, réniforme, elliptique, ovoïde, cordiforme ou aplatie), la mangue présente plusieurs parties que sont : la peau ou épicarpe, la pulpe ou mésocarpe et le noyau ou endocarpe. Le manguier s’accommode de tous les sols, mais préfère des sols limoneux, profond et frais. Il croit en tropicale, dans les régions comprises entre 0 et 700 m d’altitude. Au-delà, sa fructification tend à se réduire. Il craint les pluies au moment de la floraison (qui a lieu en hiver et se poursuit plus ou moins en hiver), qui contrarient la fécondation. Une saison sèche de deux à trois mois favorise le départ de la floraison. 4 Figure 1 : Manguier avec des fruits en maturation 

L’oranger

 L’oranger (Citrus sinensis (L.) Osbeck, 1765) est une espèce de la famille des Rutaceae, de l’ordre des Sapindales, du super-ordre des Rosanae, de la sous-classe des Magnoliidae, de la classe des Equisetopsida, du règne Plantae. Cultivé dans les régions chaudes, comme les pays méditerranéens par exemple, l’oranger résulte d’un croisement entre le pamplemoussier (Citrus maxia) et le mandarinier (Citrus reticulata) et donne des fruits appelés orange. L’orange est un fruit sucré et comestible, de couleur orange. L’arbre atteint une hauteur comprise entre 5 et 10 m. L’oranger (Citrus sinensis) possède des fleurs blanches ainsi que de nombreuses feuilles d’un vert profond et foncé mesurant entre 4 et 10 centimètres de long. La période de récolte des fruits diffère en fonction de la variété d’oranger choisie. Figure 1 : Oranger en fructification 

L’anacardier 

L’anacardier (Anacardium occidentale) ou pommier-cajou est une espèce de petit arbre de la famille des Anacardiaceae, originaire des Amériques du Sud et cultivé sur plusieurs continents pour sa production en noix de cajou et du pomme de cajou. C’est un arbre à la cime évasée mesurant de 6 à 12 m de haut parfois davantage jusqu’à 15 m. La racine principale est pivotante et s’enfonce en profondeur ; les racines latérales, très développées, s’étendent souvent loin autour de l’arbre. Les feuilles simples de couleur vert foncé sont persistantes, alternes, ovales et coriaces. Elles mesurent de 10 à 20 cm de long et peuvent atteindre 10 cm de large. Elle présente une nervure centrale bien visible et de 6 à 10 paires de nervures latérales. Les fleurs blanches teintées de rose apparaissent au cours de la saison sèche ; elles sont de petite taille, parfumées et réunies en inflorescences terminales. Les fruits se forment à la fin de la saison sèche. Ils ont une coque âcre et toxique qui abrite une amande blanche, comestible, la noix de cajou. Ils se forment sous un pédoncule gonflé, charnu et juteux nommé pomme de cajou qui ressemble à un poivron de couleur jaune, orange ou rouge, de taille variable. Figure 3 : Anacardier avec des fruits en maturation I-1-4- Autres plantes hôtes Les plantes-hôtes des mouches des fruits sont celles dont les fruits servent de support de ponte et développement des larves (Gomina, 2015). Pour la plupart des espèces de la sous famille des Dacinae, les plantes-hôtes constituent des sites servant aussi bien pour l’alimentation, l’accouplement que l’oviposition (Fletcher, 1987 ; Drew, R.A.I., and Romig, M.C. (2000). 6 Une gamme de 74 espèces de plantes-hôtes appartenant à 26 familles différentes a été enregistrée en Afrique (Manrakhan et al., 2014). 

 Généralité sur les mouches des fruits 

– Systématique, biologie et diversité 

De façon générale, les mouches appartiennent à la sous famille des Dacinae. Deux grands groupes sévissent dans la production de mangue au Sénégal ; le groupe ou la tribu des Ceratitidini qui regroupe le genre Ceratitis ainsi que celui des Dacini regroupant l’ensemble des genres Bactrocera et Dacus (Vayssières et al., 2009). Règne : Animal ; Embranchement : Arthropodes ; Classe : Insectes ; Ordre : Diptères ; Sous ordre : Brachycères ; Infra ordre : Muscomorpha (Cyclorrhapha) ; Section (Division) : Schizophora ; Super famille : Tephritoidae ; Famille : Tephritidae Cette famille regroupe plus de 4000 espèces dont 35 % inféodés aux fruits. Environ 250 espèces sont d’importance économique (White et Elson-Harris, 1992). Cette même famille comprend deux sous familles (Dacinae et Ceratinae) et 4300 espèces réparties dans 500 genres (White, 2006). Ces ravageurs posent de graves problèmes en défense des cultures puisqu’il y a déprédation directe de la production, la rendant impropre à la consommation et à la commercialisation. De par leur mode de développement, les Tephritidae sont aussi des insectes quarantaines importants, par la présence d’œufs ou de larves dans les fruits et légumes, ils peuvent s’installer dans le pays importateur. Ils constituent donc un grand frein à la circulation des produits agricoles frais dans le monde. En Afrique, au sud du Sahara, 140 genres ont été trouvés dont Bactrocera avec 14 espèces, Ceratitis 65 espèces et Dacus 170 espèces (White et Elson-Harris, 1992 ; Tompson, 1998). Au sénégal, dans la zone des Niayes, il a été révélé la présence d’un cortège de mouches des fruits (Diptera, Tephritidae) composé de 8 espèces dont 7 du genre Ceratitis et Bactrocera invadens une espèce nouvellement introduite (Vayssières et al., 2006). La ponte des œufs dans le fruit constitue le premier dégât. Cette ponte occasionne une blessure sur le fruit qui le fait généralement tomber, à la suite d’une infection cryptogamique 7 et bactérienne. De couleur blanc crémeux, les œufs mesurent 1mm de long. Le cycle biologique comprend différentes étapes à savoir l’œuf, la larve, la pupe et l’imago (Malavasi et al., 2000). Une femelle peut pondre plusieurs centaines d’œufs selon les espèces. Deux à trois jours d’incubation sont nécessaires avant l’éclosion. Après l’éclosion des œufs sont déposés dans la cavité creusée sous l’épiderme du fruit par l’ovipositeur de la femelle, les asticots libérés passent trois (03) stades larvaires dans le fruit à savoir L1, L2 et L3. Cette période larvaire peut s’étaler de 10 à 30 jours. La larve de troisième stade (L3) qui mesure de 5 à 6 mm, quitte le fruit pour réaliser sa pupaison dans le sol : c’est le stade pupal. En forme de tonnelet, la pupe mesure 5 à 6 mm de long. Un adulte en sortira au bout de 7 jours. Après émergence, l’imago a besoin d’une alimentation riche en acides aminés, glucides, vitamines, sels minéraux et de l’eau pour survivre et se reproduire (Fletcher, 1987). Selon la température, le cycle est achevé entre 25 et 35 jours (White et Elson-Harris, 1992). Mâles et femelles doivent s’alimenter quotidiennement et visiter les plantes hôtes et non hôtes. Leur régime alimentaire est composé de miellat, d’exsudats de plantes, de nectar, de pollen, de jus de fruit, de micro-organismes et de déjections d’animaux (Hendrichs et Prokopy, 1994). Les deux sexes réagissent à l’attractif à base de protéine mais la réponse est plus importante chez la femelle du fait de ses besoins pour la ponte (Malavasi et al., 2000). En outre, quatre espèces d’importance économique peuvent être notées en raison de leurs dégâts sur les fruits et les légumes. Il s’agit entre autres de : Bactrocera dorsalis, Bactrocera cucurbitae, Ceratitis cosyra et Ceratitis capitata. Figure 4 : Cycle biologique des mouches des fruits 

 Bactrocera dorsalis (Hendel, 1912)

 Bactrocera dorsalis est une espèce d’origine asiatique qui a été détectée pour la première fois sur l’île de Taiwan en 1912 (Hardy, D.E., 1973). B. dorsalis appartient à l’embranchement des Arthropoda, de la classe des Insecta, de l’ordre des Diptera, du sous-ordre des Cyclorrhapha, de la section des Acalyptratae, de la super-famille des Tephritoidae, de la famille des Tephritidae, de la sous-famille des Dacinae, de la tribu des Dacini, du genre Bactrocera, espèce Bactrocera dorsalis. La famille des Tephritidae est l’une des familles de diptères les plus important économiquement, en raison des dégâts qu’elle provoque sur les cultures (fruits et légumes). En Afrique, cette espèce a été détectée au Kenya en 2003 (Tinkeu et al., 2010 ; Ouédraogo, 2007 ; Mbaye, 2015 ; Lux et al., 2003), et s’est rapidement propagée dans plusieurs pays d’Afrique (De Meyer et al., 2010). Dans l’Océan indien, elle a été identifiée à la Grande-Comore en 2005 et à Mayotte en 2007 (De Meyer et al., 2012), à Madagascar en 2010 (Raoelijanao et al., 2012) et à l’île Maurice en mars 2016. Elle a été identifiée au Sénégal en 2004 (Vayssières et al., 2004). C’est une espèce plurivoltine (plusieurs générations par an) avec une durée de vie pouvant atteindre 3 mois (Ekesi et al, 2006 ; Balayara, 2008). La répartition géographique s’étend sur une distance Nord-Sud de près de 5.500 km correspondant à une surface de plus de 4 millions de km2 (Vayssières et al., 2005). Ses populations augmentent pendant la période de production des mangues subissant ainsi l’effet stimulateur de la pluviométrie (Ndiaye, 2008). B. dorsalis, espèce de grande taille (≈1 cm), présente deux lignes jaunes thoraciques et un abdomen de couleur orangée avec un T central. Ses ailes sont en majeure partie transparentes et sans taches ou macules particulières, mais avec une nervure anale bien distincte. L’espèce est très polyphage. Au Sénégal, l’espèce a été rencontrée dans la mangue, la goyave et le pomelo Citrus paradisi L (Balayara, 2008)

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ABREVIATION
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAU
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I-1- Généralité sur les plantes hôtes des mouches des fruits
I-1-1- Le manguier
I-1-2- L’oranger
I-1-3- L’anacardier
I-1-4- Autres plantes
I-2- Généralité sur les mouches des fruits
I-2-1- Systématique, biologie et diversité
I-2-2- Bactrocera dorsalis (Hendel, 1912)
I-2-3- Zeugodacus cucurbitae (Coquillet, 1899)
I-2-4- Ceratitis (Ceratalaspis) cosyra Walker
I-2-5- Ceratitis (Ceratitis) capitata (Wiedeman, 1824
I-3- Méthode de lute contre les mouches des fruits
Chapitre II- Matériel et méthodes
II-1- Présentation des vergers ou sites
II-1-1- Le verger de Baïla
II-1-2- Le verger de Teubi
II-1-3- Le site de Kartiack
II-1-4- Le site de Bignona
II-1-5- Le site de Kafesse
II-2- Présentation des pièges et des attractifs utilisés
II-2-1- Présentation des pièges
II-2-2- Présentation des attractifs sexuels (paraphéromones)
II-2-3- Insecticide chimique
II-3- Disposition, entretien et relevés de pièges
II-4- Matériel biologique
II-4-1- Matériel végétal
II-4-2- Matériel animal
II-5- Matériel non biologique
II-6- Suivi de l’émergence et observation des mouches de fruits
II-7- Traitement et analyse des données
Chapitre III- Résultats et discussion
III-1-Résultat
III-1-1- Inventaire des mouches des fruits rencontrées dans la zone d’étude
III-1-1-1- Abondance relative et distribution spatio-temporelle des espèces capturées
III-1-2- Evolution temporelle des émergences de mouches
III-1-3- Diversité des populations de mouches de fruits issues des émergences
III-1-4- Plantes hôtes des Tephritidae
III-1-5- Variabilité du nombre mouches par kg de fruits collectés entre les différentes espèces de plantes
III-1-6- Diversité des émergences des Tephritidae selon la variété la mangue
III-2- Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Bibliographie
Webographie

 

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