ETUDE DES CAS DE DIABETE SUCRE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT PRIS

ETUDE DES CAS DE DIABETE SUCRE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT PRIS

Canaux pancréatiques

Le suc pancréatique est drainé par les conduits intercalaires provenant des acini. Ces canaux élémentaires s’unissent de proche en proche pour former les 8 conduits intralobulaires, puis les conduits interlobulaires. Ces derniers confluent pour former les deux conduits pancréatiques débouchant dans le duodénum (figure 3): – le canal pancréatique principal (canal de Wirsung), qui s’abouche dans la papille duodénale majeure avec le canal cholédoque. – le canal pancréatique accessoire (canal de Santorini), s’abouchant dans la papille duodénale mineure [5] [27]. Toutefois, la disposition des conduits varie selon l’espèce, voire même selon les individus. Chez la grande majorité des chiens (84 %), les deux canaux sont présents, mais c’est le conduit accessoire qui est le plus développé [6] [7]. Figure 3. Dessin du pancréas d’un chien et des organes associés en vue ventrale. D’après [34]. Chez le chat, un seul conduit persiste le plus souvent : le conduit pancréatique principal, mais on rencontre parfois un conduit accessoire .

Irrigation pancréatique

Artères (figure 4) Le pancréas est richement irrigué grâce à des branches issues de différentes artères : – artère cœliaque – artère mésentérique crâniale qui se ramifie en trois branches : l’artère splénique, l’artère gastrique et l’artère hépatique. Figure 4. Représentation schématique des ramifications des artères coeliaque et mésentérique crâniale chez les carnivores domestiques. D’après [10]. 10 Le lobe gauche est irrigué par des ramifications de l’artère splénique ; tandis que le corps reçoit le sang provenant de branches issues des artères gastrique et hépatique. Le lobe droit reçoit le sang via les artères pancréatico-duodénales crâniale et caudale, issues respectivement des artères mésentérique crâniale et hépatique .

Veines (figure 5)

Les veines drainant le pancréas sont satellites du réseau artériel : – veine splénique, – veines pancréatico-duodénales, – veine mésentérique crâniale. Ces vaisseaux rejoignent la veine porte, le sang provenant du pancréas passe donc obligatoirement par le foie [5] [56]. Figure 5. Représentation schématique de la partie stomacale, duodénale, pancréatique et splénique du système veineux porte des carnivores domestiques. D’après [10]. 

Système capillaire

Un système de type porte relie le tissu endocrine des îlots de Langerhans et le tissu exocrine des acini. Cette disposition permet la régulation des fonctions endocrines entre elles, et assure les fonctions exocrines 

Système lymphatique

Le réseau de drainage lymphatique du pancréas est développé et les vaisseaux lymphatiques sont disposés le long des vaisseaux sanguins. Le réseau drainant le corps aboutit au nœud lymphatique hépatique chez les carnivores. Le lobe droit est drainé par les nœuds lymphatiques pancréatico-duodénaux, et le lobe gauche par les nœuds lymphatiques spléniques et hépatiques

Innervation du pancréas

L’innervation du pancréas provient du plexus cœliaque ou de ses plexus secondaires :  plexus hépatique, innervant le corps et le lobe droit  plexus splénique, innervant le lobe gauche  plexus mésentérique crânial, innervant le corps et le lobe droit. Les nerfs qui en sont issus forment à leur tour des plexus interlobaires au sein du tissu conjonctif du pancréas. A noter que les fibres nerveuses vagales et sympathiques sont mêlées

Histologie du pancréas des carnivores domestiques

Au plan histologique, le pancréas est une glande tubulo-acineuse mixte, composée d’un tissu glandulaire exocrine, représentant la grande majorité de l’organe, et un tissu endocrine dispersé au sein du parenchyme (figure 6). Le 12 pancréas exocrine produit le suc pancréatique qui se déverse dans la lumière digestive, et le pancréas endocrine libère des hormones dans le sang [5] [32]. Dans son ensemble, le pancréas est un organe aux contours mal définis avec de très nombreux lobules séparés les uns des autres par un tissu conjonctif fin. Figure 6. Coupe histologique d’un pancréas de chien sain au grossissement X100 (Coloration hématoxyline-éosine-safran). D’après [3].

Tissu conjonctif

Le tissu conjonctif est composé par une capsule de collagène qui recouvre la surface du pancréas. De cette structure partent des travées épaisses séparant les différents groupes de lobules : les septa interlobulaires. Au sein du tissu conjonctif, se trouvent des nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques, les structures nerveuses et autres (fibres élastiques, cellules du 13 système immunitaire). Chez le chat, il y a des mécanorécepteurs qui sont des corpuscules nerveux lamellaires dont le rôle précis n’est pas encore déterminé 

Tissu exocrine

Organisation tissulaire : les acini pancréatiques

La partie exocrine du pancréas est organisée sous forme d’acini glandulaires, séparés par une fine lame de tissu conjonctif. Au sein d’un acinus, les cellules sont de forme pyramidale et sont polarisées: le pôle apical est orienté vers la lumière de l’acinus, tandis que le pôle basal repose sur la membrane basale. Les cellules adjacentes sont reliées entre elles par des complexes jonctionnels de type jonctions serrées. La majeure partie du sang est acheminé aux cellules acineuses par un système de capillaires du type porte issu des capillaires sinusoïdes des îlots de Langerhans. Le tissu exocrine, le plus éloigné des îlots, ne reçoit du sang qu’en provenance des ramifications artérielles. Ce type d’organisation permet aux cellules endocrines de moduler l’action des cellules acineuses

Organisation cellulaire 

Cellules acineuses Elles sont majoritaires ; elles synthétisent les enzymes digestives et assurent leur stockage dans les grains de zymogène [5] [11] [56]. La membrane plasmique, au pôle apical, est le lieu où les grains de zymogène libèrent leur contenu dans la lumière acineuse grâce au mécanisme de l’exocytose [31] [54]. Chacune des cellules acineuses est capable de synthétiser la dizaine d’enzymes pancréatiques.

Cellules centro-acineuses

Les cellules centro-acineuses se situent au départ des canaux (figure 7). Elles sécrètent la grande majorité du suc pancréatique qui est une solution aqueuse riche en bicarbonates [5] [11] [56]. Figure 7. Coupe histologique d’un acinus pancréatique chez un chien en microscopie photonique. D’après [17]. 2.2.2.3- Cellules canalaires De chacune des lumières acineuses part un canal intercalaire. Les canaux intercalaires se prolongent en canaux intralobulaires, puis interlobulaires et enfin se terminent en canaux pancréatiques. Les parois de toutes ces structures sont constituées de cellules épithéliales organisées en un épithélium cubique ou cylindrique simple. Autour des canaux de gros calibre, on trouve une tunique de tissu conjonctif. Les canaux les plus importants, c’est-à-dire les canaux pancréatiques, contiennent, dans leur paroi, des cellules caliciformes productrices de mucus. La Les flèches indiquent trois cellules centroacineuses A: Grains de zymogène Grossissement: X 1200 Coloration: Hematoxyline-éosine 15 tunique conjonctive entourant ces canaux est relativement épaisse et est constituée de tissu conjonctif associé à du muscle lisse 

Tissu endocrine

les îlots de Langerhans Le tissu endocrine du pancréas représente 1 à 2 % de l’organe. Il se répartit dans certains lobules au sein desquels les cellules endocrines sont regroupées en amas dénommés îlots de Langerhans. Il existe aussi des cellules endocrines isolées [9] [56]. On distingue six types cellulaires différents grâce à des techniques immunohistochimiques (figure 8). Figure 8. Différents types cellulaires d’un îlot de Langerhans. Daprès [36].

Cellules alpha

Les cellules α synthétisent le glucagon. Elles représentent 15 % des cellules insulaires et se situent habituellement en périphérie. Seuls certains îlots en contiennent [32].

Cellules bêta

Les cellules β sont omniprésentes au sein du pancréas endocrine et constituent 70 % des cellules des îlots de Langerhans. Elles produisent l’insuline

Autres types cellulaires

Les cellules δ sont réparties dans tous les îlots dont elles représentent 5 à 10 %. On en distingue deux sous-types selon le produit de leur synthèse : somatostatine ou polypeptide intestinal vasoactif. Les cellules γ, synthétisant le polypeptide pancréatique, et les cellules entérochromaffines, produisant la sérotonine, sont plus rares et se répartissent de façon inégale

Données physiologiques du pancréas des carnivores domestiques

Les fonctions exocrines du pancréas

Le suc pancréatique : nature et rôles Le pancréas exocrine produit le suc pancréatique, mélange d’enzymes digestives et d’une solution de bicarbonates, qui est collecté dans l’arborisation des canaux avant d’être déversé dans la lumière intestinale au niveau du duodénum. Ces enzymes participent à la phase luminale de la digestion en association avec les enzymes gastriques [11]. Le suc pancréatique est un liquide incolore dont le pH est basique, variant de 7,1 à 8,2. Sa densité est supérieure à celle de l’eau et varie, en fonction de la concentration, entre 1,004 et 1,031. Le suc pancréatique est produit en grande quantité. Ainsi, on estime qu’un chien, de taille moyenne, produit 600 ml par jour de suc pancréatique .

Les enzymes du suc pancréatique

Toutes les cellules acineuses sont aptes à synthétiser chacun des types d’enzymes pancréatiques. Ces dernières sont spécialisées dans la rupture de types bien précis de liaisons entre les constituants élémentaires des macromolécules contenues dans le bol alimentaire. La diversité de ces liaisons induit donc la diversité des enzymes synthétisées. Les enzymes digestives du pancréas sont synthétisées sous la forme de proenzymes inactives, stockées à l’intérieur des grains de zymogène. Leur activation n’a lieu que dans la lumière digestive, ce qui évite l’auto-digestion du pancréas

Protéases (tableau I)

Les protéases sont spécialisées dans la rupture des liaisons entre les acides aminés constituant les protéines. Les liaisons entre ces acides aminés étant de natures variées, on rencontre donc plusieurs types d’enzymes protéolytiques qui sont classées en deux groupes :  les endopeptidases : ce type d’enzyme clive une liaison à l’intérieur de la protéine ; ce qui conduit à la formation de courtes chaînes d’acides aminés.  les exopeptidases : ces enzymes assurent la libération des acides aminés en bout de chaîne pour conduire à des acides aminés libres et des peptides. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1. Rappels anatomo-physiologiques du pancréas des carnivores domestiques
1- Aspects morphologiques du pancréas des carnivores domestiques
1.1- Aspect macroscopique
1.2- Conformation
1.2.1. Corps (Corpus pancreatis)
1.2.2. Lobe droit (Lobus dexter)
1.2.3. Lobe gauche (Lobus sinister)
1.3- Topographie et moyens de fixité
1.3.1- Topographie
1.3.2- Moyens de fixité
1.4- Canaux pancréatiques
1.5- Irrigation pancréatique
1.5.1- Artères
1.5.2- Veines
1.5.3- Système capillaire
1.5.4- Système lymphatique
1.6- Innervation du pancréas
2- Histologie du pancréas des carnivores domestiques
2.1. Tissu conjonctif
2.2- Tissu exocrine
2.2.1- Organisation tissulaire : les acini pancréatiques
2.2.2- Organisation cellulaire
2.2.2.1- Cellules acineuses
2.2.2.2- Cellules centro-acineuses
2.2.2.3- Cellules canalaires
2.3- Tissu endocrine : les îlots de Langerhans
2.3.1- Cellules alpha
2.3.3- Autres types cellulaires
3- Données physiologiques du pancréas des carnivores domestiques
3.1- Les fonctions exocrines du pancréas
3.1.1- Le suc pancréatique : nature et rôles
3.1.1.1- Les enzymes du suc pancréatique
3.1.1.1.1- Protéases
3.1.1.1.2- Lipases
3.1.1.1.3- Enzymes agissant sur les glucides
3.1.1.2- Le bicarbonate de sodium
3.1.1.3- Les autres rôles du suc pancréatique
3.1.2- Les mécanismes de protection contre l’auto-digestion
3.1.3- Régulation de la sécrétion du suc pancréatique
3.2- Les fonctions endocrines du pancréas
3.2.1- Les hormones pancréatiques : nature et rôles
3.2.1.1- Insuline
3.2.1.1.1- Nature
3.2.1.1.2- Rôles
3.2.1.2- Glucagon
3.2.1.2.1- Nature
3.2.1.2.2. Rôles
3.2.1.3- Somatostatine
3.2.1.3.1- Nature
3.2.1.3.2- Rôles
3.2.1.4- Polypeptide pancréatique (ou PP)
3.2.1.4.1- Nature
3.2.1.4.2- Rôles
3.2.1.5- Polypeptide Intestinal Vasoactif (ou VIP)
3.2.2- Régulation de la sécrétion hormonale
3.2.2.1- Insuline
3.2.2.2- Glucagon
3.2.2.3- Somatostatine pancréatique
3.2.2.4- Polypeptide pancréatique
Chapitre 2. Le diabète sucré chez les carnivores domestiques
1- Définition
2- Circonstances d’apparition
2.1- Etiologie et pathogénie
2.2- Facteurs prédisposant
2.2.1- L’âge
2.2.1.1- Chez le chien
2.2.1.2- Chez le chat
2.2.2- La race
2.2.2.1- Chez le chien
2.2.2.2- Chez le chat
2.2.3- Le sexe
2.2.3.1- Chez le chien
2.2.3.2- Chez le chat
2.2.4- Iatogène
2.2.5- L’obésité
2.3- Maladies prédisposantes au diabète
2.3.1- La pancréatite
2.3.2- L’insuffisance pancréatique exocrine (IPE)
2.3.3- L’acromégalie
2.3.4- L’hypercorticisme ou Syndrome de Cushing
2.3.5- L’hyperthyroïdie du chat
2.4- Incidence
2.4.1- Chez le chien
2.4.2- Chez le chat
3- Signes cliniques
3.1- Tableau clinique du diabète sucré chez le chien
3.2- Tableau clinique du diabète sucré chez le chat
3.3- Signes cliniques du diabète acido-cétosique
4- Méthodes de diagnostic
4.1- Diagnostic clinique du diabète sucré chez le chien
4.2- Cas du diagnostic du diabète sucré de type 1 (stade préclinique)
5- Moyens de contrôle
5.1- Insulinothérapie
5.1.1- Protocole d’élaboration de courbes de glycémie
5.1.2- Réalisation d’une courbe de glycémie
5.1.2.1- Utilisation de glucomètre
5.1.2.2- Chez le chien
5.1.2.3- Chez le chat
5.1.3- L’Effet Somogyi
5.1.4- Interprétation des courbes de glycémie
5.1.5- Intérêt de la courbe de glycémie
5.1.5.1- Intérêt lors du suivi à court terme
5.1.5.2- Intérêt lors du suivi à long terme
5.1.6- Limite de cette analyse
5.2- Mesures hygiéniques
5.3- Transplantation pancréatique
6- Pronostic
7- Complications
7.1- Complications micro- et macro-vasculaires
7.2- Autres complications chez le chien et le chat diabétiques
7.3- Complications liées à une hyperglycémie chronique
7.4- Complication particulière : Allergie à l’insuline et résistance à l’insuline
DEUXIEME PARTIE: ETUDE DE CAS DE DIABETE SUCRE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT DANS DEUX CLINIQUES VETERINAIRES EN FRANCE
Chapitre 1. Contexte de l’étude
1- Lieux et périodes d’étude
1.1- La clinique de Bobigny
1.1.1- Personnel
1.1.2- Infrastructures
1.1.3- Equipement
1.2- Clinique de Mortagne-au-Perche
1.2.1- Personnel
1.2.2- Infrastrucure et équipement
2- Les animaux
3- Méthodes
3.1- Examen clinique
3.1.1- Commémoratifs et anamnèse
3.1.2- L’examen clinique de l’animal
3.2- Examens complémentaires
3.2.1- L’analyse de la glycémie
3.2.2- L’analyse d’urine
3.2.3- Dosage des fructosamines
3.2.4- Autres examens
Chapitre 2. Résultats
1- Données cliniques
2- Résultats de laboratoire
2.1- Données sur la glycémie
2.2- L’analyse d’urine
2.3- Dosage des fructosamines
2.4- Dosage du cortisol
3- Complications
4- Réactions des propriétaires
5- Prise en charge
5.1- Insulinothérapie
5.2- Alimentation
5.2.1- Distribution des repas
5.2.2- Modalités pratiques
5.3- Réalisation de courbe glycémique par les propriétaire
6- Suivi et évolution
6.1- Exemple du suivi d’un animal diabétique
6.2- Evolution
Chapitre 3. Discussion et recommandations
1- Discussion
2. Recommandations
CONCLUSION

 

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