ÉTUDE DU RÉGIME ALIMENTAIRE DES JUVÉNILES DE QUELQUES ESPÈCES DE POISSONS

ÉTUDE DU RÉGIME ALIMENTAIRE DES JUVÉNILES DE QUELQUES ESPÈCES DE POISSONS

 Répartition écologique

Selon Fagade et Olaniyan, (1974) la répartition des espèces est influencée par une combinaison des caractéristiques physico-chimiques du milieu et de la présence d’une nourriture appropriée. D’autre part le degré d’euryhalinité et les caractéristiques fondamentales du cycle biologique de l’espèce (ou de la population) sont pris en compte (Albaret, 1994). Cet auteur a proposé de classer les espèces de poissons selon leurs affinités à ces milieux, en diverses catégories écologiques et biologiques qui sont : -les formes estuariennes strictes (Es) Elles sont présentes exclusivement en milieu estuarien où se déroule la totalité de leur cycle biologique : parmi elles on peut citer Nematogobius maindroni, Periophtalmus barbarus (Gobiidae); Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Tylochromis jentinki (Cichlidae), Psettia sebae, (Monodactylidae) -les formes estuariennes d’origine marine (Em) Ces sont des espèces d’origine marine parfaitement adaptées au milieu estuarien, elles passent une partie de leur cycle biologique dans l’estuaire, soit pour s’alimenter ou s’y reproduire. La reproduction peut également avoir lieu en milieu marin, c’est le cas de Liza dumerili, Liza falcipinnis, Liza grandisquamis (Mugilidae); Ethmalosa fimbriata, Ilisha africana (Clupeidae), Pseudotolithus elongatus (Sciannidae) -des formes d’origine continentale (Ec): Ce sont également des espèces caractéristiques des estuaires, qui peuvent se reproduir régulièrement et massivement dans l’estuaire mais également capables de pondre en eau douce. Cette catégorie est absente ou rare dans l’estuaire du Sine-Saloum, les quelques espèces rencontrées se sont adaptées au milieu saumâtre, c’est le cas de Hemichromus fasciatus (Cichlidae), Pellonula leonensis (Clupeidae). En Gambie cette catégorie est assez fréquente du fait de son ouverture aux eaux continentales, parmi elles on peut citer Chrysichthys maurus, Chrysichthys nigroditatus (Bagridae) -des formes marines estuariennes (ME): Ce sont des espèces marines qui se distinguent des Em par l’absence de reproduction estuarienne (mais un début de maturation sexuelle peut avoir lieu), elles sont très fréquentes dans les estuaire et dominées par les écophases juvéniles, il s’agit par exemple de Arius heudelotii, Arius parkii (Ariidae) Elops lacerta, Mugil cephalus 20 (Mugilidae), Lutjanus gorensis (Lutjanidae), Sardinella madarensis (Clupeidae),Eucinostomus melanopterus (Gerridae), Caranx ignobilis, Caranx melampygus (Carangidae), Pomadasys perotaei (Haemulidae). -les formes marines accessoires (Ma) : Elles sont rarement abondantes, leur présence est limitée dans l’espace (à proximité de la communication avec la mer) et/ou dans le temps (elles sont fréquentes surtout à la saison sèche). Ce sont des formes littorales auxquelles une relative euryhalinité permet de pénétrer dans l’estuaire pour des raisons essentiellement trophiques, c’est par exemple de Synaptura cadenati, Synaptura lusitanica (Soleidae), Pseudotolithus senegalensis (Scianidae), Pomadasys incisus (Haemulidae) -les formes marines occasionnelles (Mo) Ce sont des espèces toujours très rares, parmi elles on peut citer Dasyatis ukpam (Dasyatidae) -les formes continentales occasionnelles (Co) Il s’agit ici par exemple de Hepsetus odoe (Hepsetidae), Synodontis gambiensis (Mochokidae) -les formes continentales à affinité estuariennes (Ce) On a par exemple Schilbe intermedius (Schilbeidae), Alestes baremoze (Characidae) Les caractéristiques hydrologiques des estuaires y favorisent la reproduction d’un grand nombre d’espèces d’où une présence importante des juvéniles.

Les catégories trophiques

C’est grâce aux études basées sur les régimes alimentaire des espèces qu’on a pu comprendre le fonctionnement du réseau trophique dans les écosystèmes estuariens. Selon certains auteurs, (Day et al., 1989; Sene, 1994; Diouf, 1996; Elliott et al, 2002) les groupes trophiques rencontrés dans les estuaires du Sine-Saloum et de la Gambie sont. -Détritivores Selon Odum et Heald (1975) les détritivores regroupent l’ensemble des espèces qui se nourrissent de détritus. Ces derniers ont une importance nutritive très connue surtout dans les estuaires peu profonds. Ils jouent un rôle non négligeable dans la production primaire. Les détritus peuvent être d’origine végétale (feuilles de palétuviers, débris 21 d’algues, etc.) ou d’origine animale (restes provenant des bactéries, des invertébrés, etc.). Cette catégorie regroupe principalement les Mulets et les Tilapias, Diouf (1996). D’après Fagade (1974), 30% de la nourriture des Tilapias est de nature végétale(détritus des plantes vasculaires, algues et Diatomés), les 50% proviennent du sédiment (matières organiques, sable et vase) et le reste est d’origine animale. – Les planctonophages Dans cette catégorie les phytoplanctonophages et les zooplanctonophages Les phytoplanctonophages se nourrissent de phytoplancton qui est constitué d’algues microscopiques et de Diatomés. Les poissons phytoplanctonophages consomment essentiellement de ces microphytes. Chez les filtreurs à tendance microphytophages, l’occurrence des Diatomés est généralement proche de 100% (Ethmalosa fimbriata) (Diouf, 1996) Les zooplanctonophages se nourrissent principalement du zooplancton très diversifié dans les estuaires. Les zooplanctontes les plus consommés sont les copépodes. L’occurrence des copépodes est de 76% chez Sardinella madarensis (Diouf, 1996) qui est une espèce filtreuse à tendance zooplanctonophage. – Les prédateurs Parmi les prédateurs existants dans les estuaires on a : -les ichtyophages qui exercent une prédation sur les poissons, l’occurrence des poissons dans leur régime alimentaire est supérieur à 70% (Diouf, 1996). Il s’agit par exemple de Sphyreana afra,, Elops lacerta, Scomberomorus tritor, Epinephelus aeneus,, Trichiurus lepturus, Lutjanus gorensis, -les prédateurs mixtes qui possèdent une large gamme de proies (gros crustacés, des mollusques, des annélides…), c’est le cas par exemple de Pomadasys jubelini, Pomadasys perotaei, Pseudololithus brachygnatus, Caranx senegalensis, Arius heudeloti.

Table des matières

INTRODUCTION
1. PRESENTATION DES MILIEUX
1-1 Cadre géographique et morphologie
1-2 Le climat
1-3 Les facteurs physico-chimiques
1-3-1 La température de l’eau
1-3-2 La transparence (turbidité)
1-3-3 La salinité
1-4 L’environnement végétal
1-5 Icthyofaune
1-5-1 Répartition écologique
1-5-2 Les catégories trophiques
2. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
2-1 Productivité des estuaires
2-2 Concept de nourricerie (nursery)
2-3 Dépendance- estuarienne
2-4 Problématique
3. MATERIELS ET METHODES
3-1 Méthode d’échantillonnage
3-2- Les différentes méthodes d’étude des contenus stomacaux
-La méthode des « points »
-La méthode numérique
-La méthode gravimétrique
-La méthode volumétrique
-La méthode calorique
-La méthode de la fréquence d’occurrence
3-3 La méthode utilisée
3-4 Protocole
3-5 Choix et description des espèces
-Eucinopterus melanopterus
-Mondactylus sebae
-Sarotherodon melanotheron
-Ethmalosa fimbriata
-Pseudotolithus elongat
-Hemichromis fasciatus
-Liza grandisquamis
-Pomadasys perotaei
-Pellonula leonensis
4. RESULTATS
4-1- Eucinopterus melanopterus
4-1-1 Description générale du régime alimentaire
4-1-2 Régime alimentaire au Sine-Saloum
4-1-3 Régime alimentaire en Gambie
4-2- Monodactylus sebae
4-2-1 Description générale du régime alimentaire
4-2-2 Régime alimentaire au Sine-Saloum
4-2-3 Régime alimentaire en Gambie
4-3- Sarotherodon melanotheron
4-3-1 Description du régime alimentaire
4-3-2 Régime alimentaire au Sine-Saloum
4-3-3 Régime alimentaire en Gambie
4-4- Ethmalosa fimbriata
4-4-1 Description générale du régime alimentaire
4-4-2 Régime alimentaire au Sine-Saloum
4-5- Pseudotolithus elongatus
4-5-1 Description générale du régime alimentaire
4-6- Autres espèces étudiées
4-6-1 Hemichromis fasciatus
4-6-2 Liza grandisquamis
4-6-3 Pomadasys perotaei
4-6-4 Pellonula leonensis
5.DISCUSSION
5-1 Régime alimentaire des espèces étudiées
5-2 Les changements ontogéniques du régime alimentaire
5-3 Place des juvéniles de poissons dans le réseau trophique
5-4 Comparaison des régimes alimentaires entre le Sine-Saloum et la Gambie
6.CONCLUSION ET PERSPECTIVES 96
7.BIBLIOGRAPHIE

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