Évaluation de la morbi-mortalité des enfants et adolescents

Évaluation de la morbi-mortalité des enfants et
adolescents

INTRODUCTION

Le groupe des entéropathies congénitales est un ensemble hétérogène de pathologies rares liées à une anomalie des entérocytes. La classification actuelle selon Thiagarajah et al. regroupe les anomalies du transport épithélial des électrolytes, les anomalies du métabolisme et des enzymes épithéliales, les pathologies auto-immunes, les anomalies du trafic et de la polarité épithéliale et les pathologies entéro-endocriniennes (Thiagarajah et al., 2018). Ces deux derniers groupes représentent des pathologies pour lesquelles la nutrition parentérale au long cours est essentielle. Parmi les anomalies du trafic et de la polarité épithéliale, on compte plusieurs sous-groupes de pathologies : les entéropathies en touffes (Tuft enteropathy (TE) ; mutation des gènes EPCAM et SPINT2) également appelées dysplasies épithéliales, le syndrome tricho-hépato-entérique (THE ; mutations des gènes TTC37 et SKIV2L), les maladies à inclusion microvillositaire (Microvillus inclusion disease MVID ; mutations des gènes MYO5B, STX3 et STXBP2), le syndrome inflammatoire de l’intestin et immunodéficience (Multiple Intestinal Atresia with Combined Immunodeficiency MIA- CID mutations du gène TTC7A), le syndrome ostéo-oto-hépato-entérique (mutations du gène UNC45A). Les pathologies entéro-endocriniennes (Deficiency enteroendocrine (DE)) comprennent les mutations des gènes PCSK1, NEUROG3 et RFX6. Peu de données épidémiologiques et d’évolution sont disponibles dans la littérature. Dans une première étude rétrospective regroupant revue de la littérature, casereports et séries publiées, Caralli et al. ont étudié les données de 323 patients entre 2003 et 2012, les effectifs étaient échelonnés de 4 patients porteurs d’une mutation de STX3 à 105 patients porteurs d’une mutation de EPCAM. Cette étude a mis en évidence une mortalité de 20,3%, à un âge médian de 13,5 mois. Le décès survenait dans 40% des cas au décours d’une infection. Le recours à la nutrition parentérale était nécessaire dans 95,4% des cas, un sevrage était possible dans 29.4 % des cas à un âge médian de 23 mois. En dépit d’un nombre total de sujets conséquent pour des pathologies rares, cette étude comportait de nombreuses limites en partie liées au nombre important de données manquantes (absence de suivi régulier, prises en charge différentes selon les pays…). Une nouvelle étude est donc nécessaire pour compléter et vérifier ces résultats. En France, les maladies rares digestives pédiatriques sont prises en charge dans des réseaux regroupant 32 centres de maladies rares digestives (MaRDi). Parmi eux, 7 sont centres constitutifs (l’Hôpital de la Timone Enfants à Marseille, l’Hôpital des Enfants du CHU de Toulouse, l’Hôpital Femme Mère Enfant HCL à Lyon, l’Hôpital Jeanne de Flandre du CHU de Lille, l’Hôpital Sud CHU de Rennes, l’Hôpital Necker Enfants Malades et l’Hôpital Robert Debré à Paris) et 25 sont centres de compétences. En parallèle, 6 centres sont agréés pour la nutrition parentérale à domicile (l’Hôpital de la Timone Enfants à Marseille, l’Hôpital des Enfants du CHU de Toulouse, l’Hôpital Femme Mère Enfant HCL à Lyon, l’Hôpital Jeanne de Flandre du CHU de Lille, l’Hôpital Necker Enfants Malades et l’Hôpital Robert Debré à Paris) et 25 sont centres de compétences et également centres constitutifs. Cette organisation en réseau permet de recenser de manière quasi-exhaustive les patients présentant une entéropathie congénitale. Cette étude propose d’évaluer la morbi-mortalité des patients nés après 2005 pris en charge pour une entéropathie congénitale dans chacun de ces centres.  

 MATERIEL ET METHODES 

Cette étude rétrospective et multicentrique recense les patients pris en charge dans les centres de maladies rares digestives, et centres de nutrition parentérale. Pour chaque centre, les patients nés après le 1er janvier 2005 et présentant une entéropathie congénitale due à une mutation d’un des gènes suivants ont été inclus et répartis en 2 groupes selon la classification de THIAGARAJAH et al. : Les pathologies du transport et de la polarité épithéliale : mutations des gènes EPCAM, SPINT2, MYO5B, STX3, STXBP2, TTC37, SKIV2L, TTC7A, UNC45A et les pathologies entéro-endocriniennes : mutations des gènes PCSK1, NEUROG3, ARX, RFX6. Pour chaque patient, les caractéristiques sociodémographiques et cliniques suivantes ont été recueillies lorsqu’elles étaient disponibles : date de naissance, sexe, centre de suivi, terme de naissance, type de mutation, données anthropométriques à la naissance, anomalies anténatales, date de début des diarrhées, date de début de la nutrition parentérale, données de suivi anthropométriques annuelles, nutrition parentérale de durée supérieure à 6 mois, sevrage de la nutrition parentérale (NP), nutrition entérale, nombre d’infections sur cathéter central et germes retrouvés, traitement par immunoglobuline de durée supérieure à un an, mise en place d’un verrou Taurolock®, transplantation intestinale. Les anomalies anténatales recherchées comprenaient le retard de croissance intra-utérin (RCIU) – défini par une biométrie inférieure au 10e percentile (ou inférieure à -2 DS) à l’échographie – la présence d’hydramnios, la macrosomie et d’autres anomalies regroupant dilatation intestinales, atrésies digestives et oligoamnios. Les variables catégorielles étaient décrites par leurs effectifs absolus et relatifs (%) et des tests du χ² ou tests exacts de Fisher étaient utilisés pour comparer des proportions entre sous-groupes. Les variables quantitatives étaient décrites par leurs moyennes (± écart-type). Des tests de student ou Mann-Whitney étaient utilisés pour comparer des moyennes (dont le nombre moyen d’infections annuelles) dans différents sous-groupes ; des ANOVA ou tests de Kruskall-Wallis étaient utilisés pour comparer plus de 2 sous-groupes. Des tests de corrélation non paramétriques (rho de Spearman [ρ]) étaient utilisés pour étudier l’association entre le nombre d’infections et d’autres variables quantitatives (année, nombre de jours de nutrition parentérale par semaine). Un modèle linéaire mixte était ensuite utilisé afin d’étudier les facteurs indépendamment associés au nombre d’infection en prenant en compte le caractère répété des observations chez un même sujet. La survie globale et le sevrage définitif de la nutrition parentérale étaient estimés à l’aide de la méthode de Kaplan-Meier. Le test du log-rank était utilisé pour comparer les courbes de survie. Une attention particulière a été portée dans un premier temps sur 2 groupes distincts (Thiagarajah et al.), et dans un second temps, gène par gène. Pour tous les tests, bilatéraux, une valeur du degré de signification p inférieure à 0,05 était considérée comme statistiquement significative. Toutes les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel IBM SPSS Statistics 27.0 (IBM Inc., New York, USA). Ce travail a été validé par le comité scientifique des MaRDi après avis favorable du comité d’éthique GFHGNP Numéro d’avis 2020-027, et a été déclaré en conformité avec la méthodologie de référence MR003

Table des matières

1/ INTRODUCTION
2/ MATERIEL ET METHODES
3/ RESULTATS
 A- ANALYSE DESCRIPTIVE POPULATION GENERALE
 B- ANALYSE DESCRIPTIVE ET COMPARATIVE EN 2 SOUSGROUPES DE PATHOLOGIES
 C-ANALYSE COMPARATIVE DES 5 GENES LES PLUS REPRESENTES
 D-DONNEES SUPPLEMENTAIRES
4/DISCUSSION
5/CONCLUSION
6/REMERCIEMENTS
7/REFERENCES

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