Evaluation de l’effet antimicrobien et antioxydant de trois plantes aromatiques (Laurus nobilis L., Ocimum basilicum L. et Rosmarinus officinalis L.)

Famille des Lamiacées

La famille des lamiacées connue également sous le nom des labiées, comporte environ 258 genres pour 6900 espèces plus ou moins cosmopolites; mais dont la plupart se concentrent dans le bassin méditerranéen tel que le thym, la lavande et le romarin (Botineau, 2010). Elle est divisée en deux principales sous-familles: les Stachyoideae et les Ocimoideae.
Les lamiacées sont des herbacées ayant la consistance et la couleur de l’herbe, parfois sous-arbrisseaux ou ligneuses (Botineau, 2010). Une grande partie de ces plantes sont aromatiques riches en l’huile essentielle d’où leur intérêt économique et médicinal.
Entre autres, un grand nombre de genres de la famille des Lamiaceae sont des sources de terpènoides, flavonoïdes et iridiodes glycosylés.

Description botanique du Rosmarinus officinalis L.

Le romarin se présente sous forme d’arbuste, sous arbrisseau ou herbacé, mesurant environ de 0.8 à 2m de hauteur.
La tige est ligneuse et carrée. Les feuilles sessiles et opposées, sont persistantes et vivaces. Elles sont enroulées sur les bords, vertes à la face supérieure, velues et blanchâtres à la face inférieure dont elle est parcourue par une nervure médiane (Garnier et al, 1961).
Elles possèdent des poils sécréteurs qui lui confèrent une odeur aromatique spécifique. Les fleurs bleu lavande à blanche (variétés albiflorus) sont disposées en courtes grappes à l’aisselle des feuilles, sur la partie supérieure des rameaux (Garnier et al, 1961), la floraison a lieu presque toute l’année. Le calice bilabié, pulvérulent, nu à la gorge, présente un tube campanulé à 3 divisions dont la plus large est la lèvre supérieure.
La corolle, plus longue que le calice dont elle s’élargit sur 2 lèvres inégales, la lèvre supérieure à 2 lobes et la lèvre inférieure à 3 lobes qui possède un médian le plus développé et concave (Quezel et Santa, 1963). L’androcée comporte 4 étamines dont 2 sont stériles et réduites à des crochets. Les 2 autres, saillantes, sont insérées sur la gorge par leur filet muni d’une petite dent. Ces 2 étamines sont des anthères allongées uniloculaires et déhiscents par une seule fente. Le gynécée se compose d’un style se terminant par un stigmate qui se développe souvent après les étamines. L’ovaire a 2 carpelles divisés en 2 parties. Le fruit est tétrakéne brun dont chaque partie renferme un seul embryon sans albumen.

Description botanique d’Ocimum basilicum L.

Les feuilles sont pétiolées, opposées, lancéolées et soyeuses. Elles possèdent des pointes émoussées ou acuminées, entières ou plus ou moins dentées avec des poils sur les bords. De couleur verte, plus ou moins foncée ou parfois rougeâtre. Leurs tailles varient selon les variétés de 2 à 3 cm jusqu’à 7cm. Les tiges sont simples ou ramifiées, quadrangulaires généralement ligneuses à leur base comme chez beaucoup de lamiacées.
Les fleurs sont petites et regroupées en épis à l’extrémité des rameaux et à l’aisselle des feuilles. Elles sont de couleur crème, blanche, rose ou violacée selon la variété et sont accompagnées de bractées de 1-1,5 cm.
Le calice est soudé en 5 lobes: un sépale supérieur arrondi et quatre autres courts et étroits. La corolle porte deux lèvres: une supérieure constituée de quatre lobes et une inférieure plus longue, concave et arrondie. Chaque fleur porte 4 étamines et des stigmates divisés en deux lobes à leur extrémité (Koudjéga, 2004). Les fruits sont des tétrakénes renfermant chacun une seule graine marron-noire oblongue. Le système racinaire est du type pivotant (Arabici et Bayram, 2004).

Origine et localisation des HEs 

Les huiles volatiles peuvent être considérées comme des résidus du métabolisme végétal. Suite à la photosynthèse au niveau des chloroplastes, l’énergie produite (sous forme de glucides, NADPH et d’ATP) contribue au développement de la plante et indirectement à la biosynthèse de multiples composés secondaires parmi elles les huiles essentielles .
Les essences sont synthétisées par les végétaux supérieurs, il y aurait environ 17 500 espèces aromatiques réparties dans une cinquantaine de familles dont les Lamiaceae, les Asteraceae, les Rutaceae et les Lauraceae. Ces espèces sont caractérisées par la présence d’organes spécifiques responsables de la synthèse et de stockage des huiles essentielles : les poches (Myrtacées, Rutacées) ou les canaux sécréteurs, les poils sécréteurs (Lamiaceae) et les cellules sécrétrices (Zingiberaceae, Lauraceae) (Bruneton, 1993). L’accumulation des HEs peut être dans toutes les parties de la plante : sommités fleuries (lavande), écorces (cannelier), rhizomes (Gingembre), fruits (Anis)…etc.

Activité biologique des huiles essentielles

Activité antioxydante : Les antioxydants sont des substances capables de protéger l’organisme contre les effets du stress oxydatif.
On distingue trois types d’antioxydants : les antioxydants enzymatiques, les enzymes de réparation, et les antioxydants non enzymatiques. Les substances naturelles dont les huiles essentielles sont classées entant qu’antioxydants non enzymatiques.
L’activité antioxydante peut être primaire ou préventive (indirecte), cette dernière est capable de retarder l’oxydation par des mécanismes indirects tels que la réduction d’oxygène .
Par contre les antioxydants à action directe sont capables de donner des électrons à l’oxygène radicalaire afin qu’ils puissent le piéger, empêchant ainsi la destruction des structures biologiques. Ils peuvent agir comme agents réducteurs capables de passer leurs électrons aux ROS et les éliminer .
Quelques travaux ont rapporté que certaines huiles essentielles sont plus efficaces que les antioxydants synthétiques (Hussain et al., 2010). Les effets antioxydants d’huiles essentielles et d’extraits des plantes sont dus principalement à la présence des groupes d’hydroxyle dans leur structure chimique (Hussain, 2009).
Activité antibactérienne : L’une des premières mises en évidences in vitro de l’activité antibactérienne des HEs date de la fin du XIXème siècle, lorsque Buchholtz a étudié la croissance des propriétés inhibitrices de l’huile des graines de carvi et de l’huile de thym en 1875. Toutefois, il aura fallu attendre le début du XXème siècle pour que les scientifiques commencent à s’y intéresser (Cox et al, 2000). Dés lors, plusieurs recherches ont démontré le pouvoir antimicrobien de certaines essences sur une large palette de micro-organismes, y compris sur des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Néanmoins, le mécanisme d’action des HEs sur les cellules bactériennes et fongiques reste difficile à cerner, compte tenu de la composition complexe des huiles volatiles (Burt, 2004). La variabilité des constituants des huiles suggère qu’elles agissent sur plusieurs sites d’action dans les micro-organismes, étant donné que chaque composé possède son propre mode d’action .
Les caractéristiques des huiles essentielles sont attribuées aux dérives terpénoïdes et phénylpropanoïdes dont elles sont constituées. L’activité de ces molécules bioactives dépend, à la fois, du caractère lipophile de leur squelette hydrocarboné et du caractère hydrophile de leurs groupements fonctionnels. Les molécules oxygénées sont généralement plus actives que les molécules hydrocarbonées .

Table des matières

Introduction générale
CHAPITRE I : Aperçu bibliographique
Partie I : Description botanique
1. Famille des Lamiacées 
1.1. Genre Rosmarinus
1.1.1. Rosmarinus officinalis L.
1.1.1.1. Description botanique du Rosmarinus officinalis L.
1.1.1.2. Répartition géographique
1.1.1.3. Composition chimique
1.2. Genre Ocimum
1.2.1. Ocimum basilicum L.
1.2.1.1. Description botanique d’Ocimum basilicum L.
1.2.1.2. Répartition géographique
1.2.1.3. Composition chimique
2. Famille lauraceae 
2.1. Genre Laurus
2.1.1. Laurus nobilis L.
2.1.1.1. Description botanique
2.1.1.2. Répartition géographique
2.1.1.3. Composition chimique
Partie II : Métabolites secondaire et huiles essentielles
1. Généralité 
2. Origine et localisation des HEs 
3. Propriété physico-chimique 
3.1. Propriétés physiques
3.2. Propriétés chimiques
4. Activité biologique des huiles essentielles 
4.1. Activité antioxydante
4.2. Activité antibactérienne
4.3. Activité antifongique
5. Toxicité des huiles essentielles 
6. Situation économique des huiles essentielles 
CHAPITRE II: Etude anatomique et étude phytochimique des huiles essentielles
1. Introduction 
2. Matériel et méthodes 
2.1. Matériel végétal
2.2. Coupe histologique
2.3. Extraction des huiles essentielles
2.4. Détermination de la composition chimique des huiles essentielles par CPG/MS
3. Résultats et discussion 
3.1. Etude histologique
3.2. Rendements
3.3. Composition chimique des huiles essentielles
CHAPITRE III: Activité antioxydante
1. Introduction 
2. Matériel et méthodes 
2.1. Effet scavenger du radical DPPH
2.2. Test du blanchissement du β-carotène
2.3. Pouvoir réducteur (PR)
3. Résultats 
3.1. Effet scavenger du radical DPPH
3.2. Test du blanchissement du β-carotène
3.3. Pouvoir réducteur (PR)
4. Discussion 
CHAPITRE IV: Activité antimicrobienne
1. Introduction 
2. Matériel et méthodes 
2.1. Activité antibactérienne (Aromatogramme)
2.3. Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)
3. Résultats 
3.1. Activité antibactérienne (Aromatogramme)
3.2. Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)
4. Discussion 
Conclusion générale et perspective 
Références bibliographiques

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