EVOLUTION DU PAYSAGE LIEE A LA DYNAMIQUE DES FORMATIONS SUPERFICIELLES

EVOLUTION DU PAYSAGE LIEE A LA DYNAMIQUE DES FORMATIONS SUPERFICIELLES

DES FORMATIONS SUPERFICIELLES DUES A L’EROSION

Sous la force de gravité, l’écoulement de surface se déverse directement dans la rivière ainsi que les produits arrachés sur les versants. Le cours d’eau constitue par la suite un agent transporteur des matériaux issus de l’érosion. Aussi, l’accumulation des dépôts dans la vallée, au niveau du cours moyen et du cours inférieur du sous bassin donne des nouvelles formations géomorphologiques. 

LES TERRASSES ALLUVIALES, DES DEPOTS ANCIENS AU NIVEAU DU COURS MOYEN

Les terrasses alluviales constituent des traces visibles de l’évolution ancienne d’une rivière ou d’un fleuve. La formation de ces terrasses est liée aux variations paléoclimatiques avec l’alternance de la phase humide (Pluvial) et de la phase sèche (Displuvial) et quand le phénomène est bien marqué lors du passage d’une séquence à une autre. Lors des travaux de terrain, des terrasses alluviales ont été observées sur la rive droite de la rivière Andranomena Nord. En fait, l’expansion des produits volcaniques (Cf. figure 7) a perturbé les processus de sédimentation au niveau de la plaine et a limité le développement des terrasses alluviales. Mais sur les rives d’Andranomena Nord, les terrasses sont dissymétriques. En effet, sur la rive gauche, il y a une basse terrasse peu développée, de moins de 10 m de largeur tandis que sur la rive droite les terrasses sont bien développées, avec une terrasse inférieure à 1076 m d’altitude et une terrasse supérieure à 1078 m d’altitude soit une dénivellation topographique de 2 m et les deux terrasses sont séparées par des phragmites « bararata ». La terrasse inférieure représente une surface plane de 10 à 30 m de largeur et la terrasse supérieure une largeur de 10 à 60 m jusqu’au bas du versant des collines migmatitiques. En d’autres termes, dans notre zone de recherche, l’identification des terrasses alluviales s’est appuyée essentiellement sur les critères morphométriques qui consistent à étudier les structures topographiques avec la platitude, la rupture des pentes et les talus. Mais des analyses granulométriques n’ont pu être effectuées, pourtant la mise en valeur des terrasses offre une opportunité du point de vue de la recherche, car le travail du sol permet de reconnaître la propriété physique du sol à partir de sa couleur, la dimension des sédiments, et sa texture. La couleur grisâtre de la surface des sols poudreux à texture argileuse et/ ou limoneuse informe sur l’origine probablement volcanique des sols

LE « DELTA » FLUVIO- LACUSTRE, A L’EMBOUCHURE

Les observations sur terrain ont montré que le processus de sédimentation en aval pour les deux rivières est vraiment différent. La rivière Andranomena Sud n’a pas vraiment effectué des dépôts à son embouchure ; cela peut être dû à la perturbation de l’écoulement par les produits volcaniques. Au contraire, la rivière Andranomena Nord a créé un « delta » mais il y a également une part importante du lac dans sa formation, d’où son nom : « delta » fluvio- lacustre. 57 Un delta est un type d’embouchure qu’un cours d’eau peut former à l’endroit où il se jette dans un océan ou dans une mer. Dans certaines conditions liées à la turbulence de la mer et à la quantité d’alluvions charriées par le cours d’eau, il peut se former un amas de dépôts. Ceux-ci divisent le cours d’eau en plusieurs bras dont le tracé avec la côte est souvent triangulaire, ressemblant à la lettre grecque Δ (Delta), d’où son nom. En principe, le terme delta désigne alors une entité géomorphologique typique au niveau du littoral. Toutefois, dans la zone de recherche, à l’embouchure du lac Andranomena, la nature des dépôts et la morphologie du paysage permettent d’utiliser le terme « delta » même si c’est au niveau des Hautes Terres. Avec une forme triangulaire qui s’ouvre vers le lac (figure 7), le « delta » fluviolacustre en aval du sous bassin- versant s’étend sur 1,5 Ha (auteur, calcul avec SAGA Gis) et il s’agit d’une ancienne cuvette de débordement du lac, d’où l’accumulation des sédiments fins à cet endroit avec des argiles, des limons et des sables fins, mais il y a aussi des éléments grossiers à la base qui sont des dépôts fluviatiles. Photo 20. Coupe naturelle montrant la variation des formations sur le « delta » Cliché de l’auteur, octobre 2017 58 La photo 20 montre une coupe naturelle au niveau du delta par laquelle, on a pu constater que le delta est subdivisé en deux horizons vraiment différents en fonction des dépôts. 0 cm : des formations végétales riveraines 40 cm : Horizon I constitué essentiellement d’une matrice argilo- limoneuse de couleur gris foncé et à la base de cet horizon, les racines de végétation sont incorporées dans les sédiments. 40- 70 cm : Horizon II formé par des galets entrecroisés, cimentés par des limons et des sables. La matrice argilo- limoneuse explique d’une part, la faible compétence du cours d’eau et la décantation des matériaux en suspension et d’autre part, ce sont des dépôts issus du débordement du lac. Lors des crues exceptionnelles, ce débordement a pu aller plus loin de la zone deltaïque ; ce phénomène est montré par les dépôts laminés sur certaines berges. La présence des galets plus ou moins émoussés à la base témoigne d’une période où l’écoulement de la rivière était très intense et capable d’emporter ces matériaux grossiers détachés des versants dénudés en amont. L’émoussé des cailloux renseigne sur la distance plus ou moins longue de transport. Le transfert de ces matériaux grossiers et leur dépôt correspondrait alors au passage d’un displuvial à un pluvial. Par ailleurs, c’est la dynamique fluviale actuelle qui est le premier responsable de la présence des couches superficielles caractérisant la basse vallée.

LA DYNAMIQUE FLUVIALE, RESPONSABLE DE L’ACCUMULATION DES SEDIMENTS FINS SUR LES TERRASSES ALLUVIALES ET SUR LE DELTA

La rivière constitue un vecteur transporteur des produits arrachés de l’amont vers l’aval. Le système de transports des matériaux est différent suivant leurs dimensions. Pour la rivière Andranomena Nord, son lit actuel constitue un lieu de transfert des produits hétérométriques qui proviennent de l’érosion des versants en amont du bassin, et des produits issus de l’enfoncement dans son lit et par ses berges soumises aux processus d’érosion latérale. Pourtant ce ne sont pas vraiment tous les produits qui se sont déversés dans la rivière qu’elle a transportés jusqu’à la plaine alluviale ou à l’embouchure. L’écoulement de la rivière est variable selon les conditions climatiques actuelles de la région. Pendant la saison humide, la compétence et l’énergie du cours d’eau peuvent transporter des matériaux de toutes tailles. Cependant, à cause de la forte rugosité du lit, constitué essentiellement par des seuils rocheux, les gros blocs sont tous bloqués par la force de frottement. Alors, ce ne sont que les graviers, sables, limons et argiles qui sont encore transportés. 59 Ainsi le dépôt des graviers et sables grossiers s’effectue sur les ruptures de pente et aux endroits où les lits des cours d’eau sont élargis. Ce sont les argiles et les limons qui peuvent arriver dans la plaine alluviale avec les crues de débordement de la rivière et à l’embouchure par le phénomène de décantation. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun dépôt hétérométrique. Même sur la bordure du lac, il y en a encore des galets émoussés8 déposés lors des crues à fréquences moyennes ou rares, comme pendant un passage cyclonique.

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