EXPLOITATION ARCHEOLOGIQUE ET ETHNOARCHEOLOGIQUE DES ENCLOS DES DOMAINES RITUELS DU MAGǍMBA

VESTIGES TROUVES DANS LES DEUX PARTIES PAR RAMASSAGE DE SURFACE

Dans la première partie, nous y avons ramassé une houe traditionnelle et un tesson de bord alors que dans la deuxième nous avons eu un seul os. Tableau n°11 Type de vestige Nombre Poids Décors Tesson de bord 1 43g Non décoré Houe traditionnelle 1 268g – Os 1 20g – Poids total : 331g Le tesson de bord trouvé n’a pas de caractéristiques des poteries de la région de Kirimiro où le site du Kirwa est situé. Sans décors, il est caractérisé par une lèvre éversée et incurvée à section arrondie avec un angle droit. La pate utilisée dans sa fabrication n’est pas celle des marais mais celle des collines. Son origine et la raison de sa présence dans cette station seront clarifiées dans la troisième partie de notre travail. 161 M.THIAM. 2010. « Poterie et identité : les Bassari et Bedik du Sénégal oriental ». In : Espace, culture matérielle et identités en sénégambie. CODESRIA. Sous la direction de Ibrahima THIAW. pp 67-84. p. 72. 162 M. THIAM, 2012. « Poterie et univers mental dans l’espace sénégambien : introduction au patrimoine immatériel ». Revue Africaine Trimestrielle de stratégie et de prospective. In : Quête de sens et présentations du futur en sénégambie. Du XVè au milieu du XIXè siècle. Couleurs des références : Considérant la forme et les dimensions de ce tesson et la poterie reconstituée sur le dessin, nous constatons qu’il s’agissait d’un grand vase fermé utilisé dans la fermentation des boissons. La couleur que nous remarquons n’est pas le résultat de l’engobe. Elle est caractéristique de l’argile du gisement exploité par ceux qui ont fabriqué la poterie cassée. La houe traditionnelle trouvée est en fer et caractérisée par un gonflement situé au milieu. Sa forme n’est pas habituelle du fait qu’elle diffère de celle de la houe d’aujourd’hui. . 100 . 101 La taille de cette houe n’est pas celle qu’elle avait après sa fabrication. Elle a été utilisée dans les champs. C’est-à-dire qu’elle est petite à cause de l’usure. Les fouilles ont duré deux semaines et demi du fait que c’était dans la période pluvieuse. 1. 4. SONDAGE N°1 Après désherbage, nous avons implanté un sondage de 3m de longueur et 2m de largeur. Avant de procéder au premier décapage, nous avons d’abord pris la photo du sondage avec toutes les références nécessaires. Ensuite nous avons pris les mesures des différents points du sondage [Nord-est (NE) ; Nord-ouest (NO) ; Centre (CTR) ; Sud-est (SE) et Sud-ouest (SO)] et déterminé la couleur et la nature du sol. Enfin nous avons préparé les fiches du sondage et les étiquettes, mais aussi le tamis fut implanté non loin du sondage. Autrement-dit, nous avons suivi la chaîne opératoire comme nous l’exige la démarche de fouille archéologique. Le test AHN effectué au début nous a révélé qu’il s’agit d’un sol argilo-limoneux se référant à 5YR 4/4 dans le livre Munsell Book of Color. L’intervalle entre le point 0 (point de référence) et le début du niveau 1 dépend de la paroi et de là où l’on est. Selon les différents points importants du sondage nous avons les mesures suivantes : Nord-est (NE) : 23cm ; Nord-Ouest (NO) : 27cm ; Centre (C) : 30cm ; Sud-Est (SE) : 24cm ; Sud-Ouest (SO) : 26cm. Ces mesures constituent le début de ce premier niveau. Sa fin est caractérisée par les mesures . 102 suivantes : NE : 37cm ; NO : 38cm ; C : 37cm ; SE : 35cm ; SO : 36cm. Les vestiges trouvés sont les tessons, les dents et les os. Le deuxième niveau commence par là où se termine le premier. Le changement de couleur du sol à été la cause du changement de niveau. Ce changement de textile du sol n’a pas été un phénomène de hasard car, comme le souligne FRDERIC Louis163, « Il faut se souvenir qu’une matière, quelle qu’elle soit, n’est jamais perdue : ou bien elle se fossilise et peut être retrouvée plus ou moins intacte, ou bien elle se désagrège et pourrit. Si dans ce dernier cas, aucune infiltration ou cause extérieure n’est venue déranger le « lit » où elle se repose, on en trouvera les traces, sous forme altérée sans doute, mais en place. C’est ainsi qu’une couleur particulière appartenant à une couche et la différenciant même très légèrement des autres doit sont existence soit à la couleur normale du sol (dans ce cas ce sont les autres couches qui sont anormales) soit à un agent quelconque ». Le test AHN et l’étude de la couleur du sol montrent qu’il s’agit d’un sol argilo-limoneux se référant à 7,5YR 5/4 dans le livre Munsell Book of Color. Les vestiges que nous avons trouvés sont les tessons et les os. De plus, nous avons trouvé de l’ocre [Colorant minéral naturel rouge (d’autre part, on peut la trouvé avec une couleur jaune, brun,…) constitué par de l’argile et des oxydes de fer (hématite, limonite…) ou de manganèse] 164. Elle se trouvait à 57cm de la paroi Nord, à 56cm de la paroi Ouest et à 55cm de profondeur. Aussi, du charbon a été trouvé sur le tamis. Ainsi, on a décidé de changer de niveau du fait que les vestiges commençaient à diminuer. La fin de ce niveau était caractérisée par les mesures suivantes : NE : 50cm ; NO : 51cm ; C : 51cm ; SE : 49cm ; SO : 46cm. Après nous avons passé au dernier niveau qui commençait là ou se terminait le deuxième. Le test AHN et l’étude de la couleur du sol prouvent que le sol est très argileux se référant à 5YR 4/6 dans le Munsell book of color. Les vestiges trouvés sont les tessons, les os, le charbon et l’ocre. La fin de ce niveau est caractérisée par les mesures suivantes : NE : 61cm ; NO : 68cm ; C : 63cm SE : 65cm ; SO : 58cm. C’est là que les vestiges sont devenus de plus en plus rarissimes et nous avons décidé de faire un sondage test sous forme de carré de 100cm de côté et 5cm de profondeur dans lequel nous n’avons rien trouvé du fait que le sol est resté stérile.

Vestiges trouvés 

Fiche céramique Tableau n°12

Niveau Poids total du sac Tessons de plus de 4 cm Tessons <4cm Nombre total Décors de tessons multiple incisions Imprimé s Tessons de bord Niv.  Voici le diagramme illustrant les caractéristiques et les pourcentages des tessons trouvés : Si nous analysons ce diagramme, nous réalisons que le nombre de tessons augmente du premier au dernier niveau. Le site étant situé sur une pente douce, ceci nous montre qu’il y a eu lieu un enfouissement causé par l’érosion qui aurait amené une autre quantité de terre. De plus, nous remarquons que, plus le nombre de tessons augmente, plus le nombre de tessons caractérisés par tel ou tel autre décor augmente. Les tessons trouvés ont généralement des décors multiples. Ces derniers sont, d’une part, superposés pour certains tessons alors que d’autres sont juxtaposés, d’autre part. Les motifs prouvent que les outils utilisés pendant la décoration seraient le peigne et le couteau pour les incisions, et les cordelettes tressées pour les imprimés. . 105 . 106 Les couleurs correspondant aux références : Comme on le constate sur ces schémas, pour chaque tesson, la première référence indique la couleur de surface alors que la deuxième indique celle du noyau. Pour identifier la couleur de l’argile, nous observons celle du noyau. . 107 Voici différentes catégories auxquelles appartiennent les récipients identifiés à travers les tessons: -grands vases : 1 et 3 – écuelles : 4 – petits vases : 5 – Vases moyens (umubǐndi) : 2 L’analyse céramique montre que, pour la plupart des cas, la couleur de la pâte à la surface des tessons diffère de celle du noyau. Pour comprendre, nous avons interrogé nos informateurs à ce sujet et visité les marais proches du site. Le constat a été que l’argile utilisée dans la fabrication des poteries était de deux couleurs : la couleur tendant vers le noir et celle tendant vers le jaune. C’est ainsi que nous avons conclu que la nuance de couleurs des tessons observée relève non seulement de l’argile mais aussi d’une cuisson inégale : – Les poteries fabriquées sur base d’argile noire ayant subi une cuisson complète ont normalement une couleur blonde. Si elles ont une couleur noire cela signifie qu’elle a été enfumée pendant la cuisson. Néanmoins, quand il y a eu une cuisson incomplète, la pate a une couleur blonde à la surface alors que le noyau a une couleur de la pate non cuite. – Les poteries fabriquées sur base d’argile jaunâtre ayant subi une cuisson complète ont normalement une couleur brune. Si elles présentent une couleur noire à la surface c’est qu’elles ont été enfumées pendant la cuisson. Cependant, quand la cuisson a été incomplète, la couleur est brune à la surface alors que le noyau gardera la couleur de la pate non cuite. Qu’on ne perde pas de vue ; on doit noter plutôt que, comme actuellement, la cuisson de poteries s’est opérée à l’air libre. Ceci se manifeste au niveau desdites couleurs. Nous constatons que les poteries qui ont des colorations ne sont pas toujours victimes d’une cuisson incomplète. La fumée de la paille peut ne pas envahir toute la poterie. Dans ce cas, si la cuisson est complète, la poterie à pâte jaune présentera des couleurs noires et d’autres brunes. Celle à pate noire présentera les couleurs noire et blanche cassée. Que la cuisson soit complète ou pas, la partie bien cuite varie de couleur selon la manière dont la fumée a envahi la poterie.