GENERALITES SUR LA REALISATION DE LA SANTE POUR TOUS 1. LES SOINS DE SANTE PRIMAIRES
Les soins de santé primaires représentent une stratégie du développement sanitaire et social, adaptée à la réalité des pays pauvres.
Avantages
La stratégie vise à rendre les soins essentiels accessibles à toute la population, en particulier dans les zones rurales, comblant une lacune majeure du système de santé, contribuant au rééquilibrage centre/périphérie (figure n° 1). Les soins de santé primaires privilégient les mesures d’indication, de prévention et d’assainissement du milieu et sont une réponse réaliste aux problèmes épidémiologiques et économiques. Ils requièrent apparemment au moins, un minimum de ressources extérieures. Ils mobilisent un important potentiel humain, trop souvent sous-estimé et sous-employé, tant au niveau des personnels de santé que de la population ellemême. Ils constituent, pour les communautés villageoises, une expérience formatrice et permettent une prise de conscience de la collectivité, catalysant ainsi le processus d’auto-développement. Leur implantation devrait être favorisée par les options politiques et sociales, proclamées depuis les indépendances (auto-gestion, sens communautaire traditionnel) mais souvent oubliées.
Inconvénients
La notion de soins de santé primaires risque d’occulter les autres niveaux d’intervention (soins de santé secondaires et tertiaires). 2 Figure n° 1 : Les trois recours : la couverture totale de la population par les soins de santé primaires (1er recours) ne satisfait que partiellement la demande de soins. Les soins de santé secondaires (2e recours) assurent une couverture encore plus partielle de la population mais sont plus élaborés ; les soins de santé tertiaires (3e recours) ne concernent qu’une fraction limitée de la population mais sont d’une haute technicité. (2) Il existe autant de soins de santé primaires que de profils sanitaires, chaque Etat a les siens, qui peuvent même varier d’une région à l’autre. Niveau de soins Soins de santé tertiaires 3 e recours 2 e recours Soins de santé Soins de santé secondaires secondaires 1 er recours 0 Soins de santé primaires 100 Taux de couverture de la population 3 L’évaluation de leur coût réel est difficile à préciser ; ils seront sans doute plus onéreux qu’on ne l’affirme habituellement et réclament, bon gré mal gré, outre le financement de l’Etat et des organismes d’assistance, celui, actif, des populations. Même satisfaits, les soins de santé primaires ou SSP ne constituent pas une réponse suffisante à la demande de soins. Les soins de santé secondaires des centres régionaux ou tertiaires des centres nationaux, correspondent aux yeux des masses, au véritable recours médical. Les SSP apparaissent déjà, dans les pays en développement, comme assortis d’un transfert de technologies ou de savoir-faire, inadaptés aux situations concrètes. Imposés, plus que demandés, parfois aux antipodes de leur définition, ils inspirent une légitime méfiance. Mal compris ils peuvent déstabiliser, compte tenu de la pénurie de moyens, les systèmes de santé péniblement implantés dans les pays en voie de développement, sans pour autant atteindre leur objectif de couverture totale et effective de la population. 1.3. En pratique (4)(5) En pratique, il est cependant indéniable que leur adoption doit être à tout prix privilégiée comme étant une mesure technique et socio-politique indispensable (figure n° 2). Les SSP ont une incidence favorable dès maintenant, là où ils ont été implantés, sur l’état de santé des enfants de moins de 5 ans (réduction importante du taux de mortalité et des taux de malnutrition). La prévention du tétanos ombilical, la chimioprophylaxie anti-palustre et l’éducation nutritionnelle des mères, facteurs liés à l’activité des matrones éduquées ou rééduquées, suffisent à améliorer notablement la situation sanitaire de ce groupe d’âge. En 1986, le conseil exécutif de l’OMS estimait que 86% des pays signataires de la déclaration d’Alma-Ata avait déjà établi une évaluation de leur stratégie. En 1985, 120 millions d’habitants d’Amérique latine ne disposaient toujours pas d’accès régulier aux services de santé de base. 4 Figure n° 2 : Les fausses oppositions : il n’y a pas d’opposition entre les SSP qui reposent sur une infrastructure fixe et les services mobiles, des grandes endémies. De même, les actions de médecine préventive ne signifient pas le rejet de la médecine curative : les deux sont indispensables et doivent être complétées par l’éducation sanitaire.
SURVEILLANCE ET EVALUATION DES ACTIVITES DE SSP
Le paquet minimum d’activités
Les soins de santé sont administrés dans les familles, dans les centres de santé, et à l’hôpital. (Figure n° 3) Médecine préventive « Grandes endémies » (mobiles) Soins de santé primaires (fixes) Médecine curative Prestations des centres de santé Type 1 Type 2 5 Figure n° 3 : Intégration du paquet minimum d’activités dans les prestations des centres de santé. (6) Les services du centre de santé sont offerts par un personnel de santé compétent qui donnera non seulement satisfaction aux patients mais aussi stimulera la participation communautaire. Le schéma des éléments du paquet de SSP comporte 9 composantes : i) Les soins médicaux Ils concernent : Processus gestionnaire Orientations programmatiques Comité de Santé de District Programmes opérationnels Bureau de Santé du District Activités opérationnelles Equipe de Santé du District Eléments du paquet Soins médicaux Santé mère, enfant Contrôle des maladies Vaccinations Planning familial Médicaments essentiels Alphabétisation des adultes Sécurité alimentaire Eau et assainissement Prestations des Centres de Santé Soins de santé individuelle Type 1, 2, 3 Soins de santé familiale Type 1, 2, 3 Soins de santé communautaire Type 1, 2, 3 6 • la prise en charge rapide et appropriée des malades, • l’amélioration de la prise en charge des cas d’urgence. ii) La santé maternelle et infantile (9) Elle touche : • l’amélioration du taux de survie périnatale, • l’amélioration de l’identification et de la prise en charge des risques, • la réduction de l’anémie au cours de la grossesse, • l’auto-référence précoce dans les situations mettant la vie en danger, • l’augmentation du taux des accouchements assistés, • la réduction des cas de prise en charge incorrecte du travail chez la femme enceinte.