Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture

Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture

Externalités entre apiculture et biodiversité Deux études de cas de justification d‟externalités ont été considérées : – la production de miel de litchi lié à un verger de litchi, et – l‟effet du déclin des abeilles par la maladie varroase sur les activités horticoles. 3

Externalités apiculture et arboriculture de litchi

Trois variables expérimentales ont été modélisées :« nombre de ruches, X3», « nombre d‟essaimages, X2», et « nombre de récoltes, X1 ». Production de miel = 17,58 – (17,30*X1) – (72,75*X2) + 67,67*X3 + 9,29*X1X2 – 6,89*X1X3 Le nombre de ruches constitue le facteur prépondérant dans la production de miel. Les deux autres variables constituent des facteurs de régression de la quantité qu‟il faut surveiller. La surface de réponse de la production pour une optimisation de la production a été tracée en fixant le nombre d‟essaimages. Graphe 26:Optimisation des productions Soure : Ramananarivo et al ; 2010 Malgré le facteur régressif de X1 et X2, des optima sont identifiables sur l‟intersection des deux feuilles pour des nombres de récolte donnés et des ruches déterminés. L‟apiculture est ainsi favorable, il convient de définir l‟écoulement. a) Modélisation de l’évolution dynamique d’une exploitation apicole située à proximité d’un verger de litchi La modélisation de l‟évolution reflète le développement des capacités de l‟exploitation qui est un système. Elle permet de suivre l‟évolution de l‟envergure des investissements et des productions.  Verger structuré de litchi L‟évolution du taux de production de litchis suit une courbe croissante de tendance linéaire de la forme y = 0,036P – 0,193 (Ramnanarivo et al., 2010) La production de litchis atteint 2 089 980 kg ou 2 090 t à la trentième année d‟investissement Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture 106 Graphe 27: Evolution du taux de production de litchis par rapport à la production  Rucher L‟évolution du taux de production de miel suit une courbe croissante de tendance linéaire de la forme y = 0,036P – 0,076 (Graphe 28). La production de miel atteint 9 500 kg ou 9 t à la trentième année d‟investissement. Graphe 28:Evolution du taux de production de miels par rapport à la production b) Accroissement des recettes L‟accroissement des recettes donne des informations sur l‟évolution du profit de l‟exploitation.  Arboriculture de litchis Pendant les 7 premières années, l‟accroissement des recettes est très grand. A partir de la 24ème année, les recettes commencent à stagner même si les investissements augmentent. Graphe 29: Accroissement des recettes en arboriculture de litchis Source: Auteur, 2011 Source: Auteur, 2011 Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture 107  Apiculture Durant les 6 premières années, l‟accroissement des recettes est très grand. Les recettes croissent jusqu‟à la 25ème année d‟investissement. A partir de la 25ème année, les recettes commencent à rester uniformes même si les investissements augmentent. Graphe 30: Accroissement des recettes en apiculture  Production de fruits et de miels de litchi Les recettes obtenues à partir de la production de fruits de litchi est très importantes par rapport à celles issues de l‟apiculture. Les recettes annuelles uniformes de l‟apiculture ne représentent que 5 à 10% des recettes totales d‟une exploitation qui associe la production de fruits et de miels de litchi soit 7% des recettes annuelles moyennes. Selon l‟histogramme, les recettes annuelles diminuent au fur et à mesure que l‟investissement prenne d‟envergure. Pendant les 8 premières années, l‟accroissement des recettes est très grand. A partir de la 23ème année, les recettes commencent à rester uniformes même si l‟investissement augmente. Graphe 31: Histogrammes des recettes uniformes moyennes annuelles Graphe 32: Accroissement des recettes en production de fruit et de miel de litchis Source: Auteur, 2011 Source: Auteur, 2011 Source: Auteur, 2011 Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture 108 c) Externalités Les externalités reflètent les services indirects entre l‟arboriculteur de litchi et l‟apiculteur.  Fonction de production La régression non linéaire sous XLStat, a permis l‟obtention de la fonction relative à chaque activité de production et la valeur du coefficient de détermination R². Le coefficient R² donne une idée du pourcentage de variabilité de la variable dépendante TRI, expliquée par la variable explicative P. – Arboriculture de litchi La régression non linéaire a permis d‟obtenir l‟équation du TRI en fonction de la production : TRI = – 19,91+2,88P – 0,10P² R² = 0,96 – Apiculture La régression non linéaire a permis d‟obtenir l‟équation du TRI en fonction de la production : TRI = – 0,11+1,930.10-4 P-1,40.10 -8 P² R² = 0,88  Rapport de production Les dérivées partielles des fonctions de production permettent le calcul des maxima de production. Ces équations sont respectivement : Pour l‟arboriculture de litchi : ∂TRI/ ∂P = ∂f(P)/∂P = 2,88 – 0,20.P Pour l‟apiculture : ∂TRI/ ∂P = ∂f(P)/∂P = 1,930.10-4 -2,80.10-8 P 3.2.2.2 Effet du déclin de l’apiculture due à la varroase sur les activités horticoles a) Effets sur les quantités de production L‟histogramme représente les changements des quantités de productions horticoles durant trois périodes marquant le contexte apicole depuis la présence de la varroase : (i) avant l‟apparition de la varroase, (en marron), (ii) les 3 premières années de l‟arrivée de la varroase (en noir) [Pas de traitement et phase d‟infestation], (iii) à partir de la 4ème année de la présence de la varroase (en vert) [Retour des colonies et existence de traitement] (Graphe 33). Toutes les productions horticoles ont baissé durant les 3 premières années de l‟infestation. Si les productions de courgettes, haricots et de fruits ont baissé de 30 à 90%, la production de potiron a été réduite à 0% durant les premières périodes de varroase. Le potiron, est parmi les plantes horticoles les plus appréciées par les abeilles (Person P., 1984). Il est une des plantes témoins victimes directes de l‟absence de pollinisation. A partir de fin 2012, les productions de potirons ont recommencé à croître. Cette situation Interdépendance de la mégabiodiversité malgache et de l’apiculture 109 reflète le retour à l‟existence de colonies d‟abeilles. Graphe 33: Variation des productions horticoles par période * données recueillies avant la récolte de fruits de kaki et de pêches en 2012+ b) Effets sur la conduite des systèmes de production et les revenus. Les EAA d‟Anjepy investissent tous un peu dans la culture de plantes agricoles à tendance horticoles. Les valeurs ajoutées générées par les activités des EAF ont basculé en même temps que les productions ont diminué. Les valeurs ajoutées issues des activités ont été réduites jusqu‟à zéro pour certaines productions, c‟est le cas de la production de potirons. Les brèdes qui au début étaient des activités secondaires ont pris une place plus importante au niveau des exploitations. Pendant la 3ème période, les revenus issus des cultures maraichères dont les brèdes représentent 80% des valeurs ajoutées totales Les plantes maraichères comme les brèdes ne nécessitent pas trop de service de pollinisation. Ainsi, les apiculteurs agriculteurs ont préféré investir plus dans ces activités pour compenser les lacunes des revenus de l‟apiculture et de leurs productions horticoles. Les caractéristiques agro-écologiques de la zone sont favorables à la pratique de cultures maraichères. La disponibilité de ressources en eau justifie le changement de pratiques des EAA plus axées vers les cultures maraichères. Donc, plus une zone a accès à l‟eau, plus elle est favorable à des pratiques apicoles et maraichères. La zone étant située en périphérique du District de Manjakandriana et de la Capitale, les produits sont facilement écoulés sur le marché.

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