IRM des comblements sinusiens

IRM des comblements sinusiens

Les sinus de la face sont des cavités aérées de topographie maxillaire, ethmoïdale, sphénoïdale et frontale. Un comblement aigu peut survenir à l’occasion d’un traumatisme (hémosinus), d’une infection virale (exsudat/transsudat sinusien) ou bactérienne (pyosinus). De diagnostique clinique, les formes aigues ne requièrent pas d’examen d’imagerie (en dehors de complications). Une symptomatologie persistante plus de 12 semaines 1 définit la sinusite chronique. Les aspects habituels en imagerie sont ceux d’un épaississement en cadre du plan muqueux pouvant aller jusqu’au comblement. Les comblements sinusiens chroniques non tumoraux peuvent être de plusieurs natures, et on distingue classiquement les contenus purulents (sinusites bactériennes subaigües et pyocèles), les contenus exsudatifs, les rétentions séromuqueuses chroniques pouvant évoluer en mucocèles et les rhino-sinusites fongiques (RSF). Les RSF peuvent être non invasives ou invasives. Dans ce cas, la présomption de forme invasive porte sur le scanner montrant alors des signes d’agressivité sur l’os (nécrose osseuse, infiltration des parties molles adjacentes). L’anatomopathologie confirme alors une invasion de la muqueuse par les mycètes avec fréquemment une angio-invasion. Il s’agit d’affections graves qui, en l’absence de traitement, sont léthales dans 50-80% des cas 2 . La boule (balle) fongique (BF), ou mycétome sinusien, constitue la plus fréquente des formes nosologiques de RSF 3 . Elle est composée macroscopiquement d’un matériel muco purulent, graveleux, friable et solide. Microscopiquement il s’agit d’une agglomération dense de filaments mycéliens sans présence de mucine allergique. La symptomatologie est pauvre et non spécifique 4 . Le passage à une forme invasive est la complication redoutée. En cas de RSF, le scanner oriente alors vers la nature du comblement, en montrant classiquement une cavité partiellement ou totalement comblée par un contenu dense en algorithme et fenêtres adaptés aux parties molles, avec fréquemment des micro-concrétions calciques au sein de l’hyperdensité. La migration de pâte dentaire métallique dans la cavité maxillaire est un facteur favorisant. 2 3 La sinusite fongique allergique (SFA), décrite en 1976 par Safirstein 5 , serait la conséquence d’une réaction allergique de la muqueuse favorisée par une infection fongique, à l’instar de l’ aspergillose broncho-pulmonaire allergique6 parfois associée. Le contenu est fait de mucine allergique de consistance épaisse et visqueuse contenant en grande quantité des polynucléaires éosinophiles (PNE) intacts et dégénérés, des cristaux de Charcot Leyden (témoins de la dégradation des PNE) et des débris cellulaires. La présence de filaments mycéliens, toujours en faible quantité, est inconstante mais conforte le diagnostic. La suspicion de SFA provient également du scanner qui, en algorithme et fenêtres adaptés aux parties molles, montre au moins deux cavités comblées par un matériel dense (densité supérieure au parenchyme cérébral), habituellement sans micro-concrétion calcique, non favorisé par une migration d’alliage métallique 7,8 L’IRM permet de distinguer, avec une grande fiabilité, les lésions tissulaires des comblements d’aspect pseudo-tumoral en scanner 9–11 . L’IRM est généralement réalisée en deuxième intention devant d’autres comblements douteux au scanner. La sémiologie en termes de signal des comblements sinusiens requière de l’expérience et certaines formes ont des présentations très atypiques. Par exemple, les contenus fongiques sont de signal T1 variable 3,12–14 et se présentent en vide de signal T2 2,12,14 . La RSF est ainsi une sinusite « invisible en T2 ». Elle partage cette sémiologie avec certaines rétentions chroniques de sécrétions déshydratées anciennes 15–17 , et de certains cas de mucocèles 18–20 (Figure 1) L’objectif de l’étude est de préciser la sémiologie des comblements sinusiens en IRM avec une attention particulière portés à ceux de la SFA et des BF ; des critères qualitatifs et quantitatifs ont été étudiés. 

Acquisition des images IRM

L’acquisition IRM a été réalisée à 1.5 Tesla (Amira Siemens, Erlangen, Germany) 16 canaux. Les séquences suivantes ont été utilisées. Séquences T2 axiales et coronales (TSE) sans saturation de la graisse (TE = 107 ms, TR = 5570 ms, 6 épaisseur de coupe = 4 mm, intervalle = 0, FOV = 20 cm), T1 axiales (SE) sans saturation de la graisse (TE = 8.4 ms, TR = 560 ms, épaisseur de coupe = 3 mm, intervalle = 0, FOV = 20 cm), DWI-EPI axiales (TE = 80 ms, TR = 4410 ms, épaisseur de coupe = 4 mm, intervalle = 0.4, FOV = 18 cm, valeurs de b = 0, 100, 500, 1000). Analyse des images Les images DICOM ont ensuite été analysées à l’aide du logiciel Horos™ (v 3.6.3, Horos project, Geneva, Switzerland) Les données ont ensuite été anonymisées, randomisées, et analysées en aveugle. Analyse quantitative Des régions d’intérêt (ROI) d’une surface minimale de 10mm2 ont été placés au sein du contenu sinusien, en prenant soin de ne pas inclure la muqueuse ou les parois sinusiennes. Une propagation automatique des ROI a été faite sur les autres séquences analysées (T1, T2, cartographies ADC). Dans le cas d’artéfacts de mouvement ou d’artéfacts de difféomorphie, une correction manuelle minimale était réalisée. Les valeurs de ROI sur les séquences T1 et T2 ont été normalisées en utilisant des ROI au sein du cerveau (placés dans la substance blanche temporale homolatérale) (Figure 3 – Annexes)

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
Acquisition des images IRM
Analyse des images
Analyse quantitative
Analyse qualitative
Analyse statistique
RESULTATS
Cohorte
Analyse quantitative et modèles statistiques
Analyse qualitative et modèles statistiques
Modèle CART mixte utilisant les paramètres quantitatifs et qualitatifs
DISCUSSION
Résultat principal
Asignal T2 et autres signaux non liquidiens
Aspect soufflé des parois sinusiennes
Restriction de la diffusion
Les paramètres d’intérêt non pris en compte par le modèle CART mixte
Biais
Place de l’IRM dans la stratégie diagnostique
Conclusion
ANNEXES : TABLEAUX
ANNEXES : FIGURES
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *