LA COMPOSITION CORPORELLE APRES UN ECHAUFFEMENT CHEZ DES LUTTEURS

 LA COMPOSITION CORPORELLE APRES UN
ECHAUFFEMENT CHEZ DES LUTTEURS

LA LUTTE 

 La lutte est définie par Petrov (1984) comme étant « un combat opposant deux personnes corps-à-corps et soumises à un règlement. Chacun des adversaires cherche à surmonter les résistances de l’autre par des actions technico-tactiques complexes et en employant tout son potentiel physique et psychique » [1]. Elle constitue un héritage collectif que chaque génération s’attache à transmettre à la suivante en y laissant quelque peu sa marque. Elle varie en fonction de l’époque, du lieu, des groupes, et dépend surtout de la représentation que chaque société se fait de son corps [2]. 2. Différents types de lutte La lutte est une activité corporelle qui existe presque dans toutes les sociétés et elle date au siècle des grandes confrontations continentales et mondiales [2]. A ce titre, Petrov [3] précise : « aussi longtemps que l’on remonte dans le temps, on découvre des traces, des vestiges qui attestent de la permanence d’activités physiques. Les fresques du tombeau de Beni-Hassan (2000 à 1800 ans avant notre ère) représentent 400 poses de lutte ». Toutes les cultures possèdent une tradition ludique corporelle lointaine reflétée par les peintures et monuments que le temps a épargnés 

Luttes folkloriques

 On les trouve dès l’aube des civilisations. Très diverses, elles sont fortement liées aux traditions populaires. La grande diversité des caractéristiques présentées par ces pratiques corporelles en fonction de l’époque, du lieu et des groupes témoigne de la forte influence des normes et des valeurs sociales sur la mise en jeu du corps.Les techniques corporelles sont profondément dépendantes des types de culture (Mauss, 1966). Dans cette famille nous pouvons relever : − En France, la lutte bretonne (le gouren) est pratiquée depuis le cinquième siècle, période où les bretons ont envahi l’Armorique (Loyer, 2005). Elle se pratique en plein air sur des pistes de sciure de bois (la lice). Les lutteurs revêtent un pantalon (bragou) s’attachant au niveau des genoux et une chemise (roched) en toile épaisse, ainsi qu’une ceinture enserrant la taille. Cette lutte se déroule uniquement debout et se caractérise par une utilisation importante des crocs-en-jambe (kliked). La victoire est obtenue par projection de l’adversaire sur le dos, les deux épaules devant toucher simultanément le sol avant toute autre partie du corps (lamm). En effet, « Seules les actions des bras sur le haut du corps, ceinture comprise, sont autorisées. Les actions bras sur jambes sont interdites » [5]. La lutte bretonne est le produit d’un environnement, d’une société, d’une culture et d’une histoire singulière. L’étudier, c’est étudier les bretons et leurs comportements face à leur culture, leur patrimoine, leur histoire, leur identité locale (Rauch, 1983) [6] ; − En Turquie existe, la lutte à l’huile où les lutteurs sont enduits d’huile de la tête aux pieds, y compris la culotte en cuir qu’ils portent ; − En Yougoslavie, on trouve la lutte palivaen qui se rapproche de la lutte turque ; − Au Japon, le sumo, pratique simple, a pour but de bouter l’adversaire hors de la surface de combat ou de lui faire toucher le sol par toute autre partie que les pieds. − D’autres luttes s’observent également en Inde, en Ecosse, en Indochine, au Brésil (la capoeira), etc. Toutes ces luttes se déroulent avec un rituel où la musique est fortement présente. Les notes des différents instruments de musique (tam-tam, tambours, 7 flûtes…) rythment les pas de danse des lutteurs et de leur entourage. Nous ne sommes dès lors plus loin des danses folkloriques. Ces dernières sont des danses structurées et codifiées, transmises par apprentissage. Au cours de ces danses, les déplacements et la musique sont en accord et les individus qui composent le groupe s’associent pour une expression collective [7]. 

Luttes sportives 

Sous l’influence des transformations économiques et sociales liées à l’avènement de la société industrielle, des progrès de la science, des volontés politiques, une certaine pratique de la lutte s’est « sportivitée» (Garassino, 1980). Répondant ainsi à la définition de Parlebas (1981) [8] où « le sport est un ensemble de situations motrices d’affrontement codifiées sous forme de compétition et institutionnalisées ». Comme toutes les disciplines sportives, la lutte obéit à des règles qui constituent la loi du jeu et définissent sa pratique. La lutte est devenue à la fois un art et une science. Delerne [9] précisait que « la lutte est une science qui s’acquiert sur le tapis. Elle met en jeu tous les muscles du corps. Lutter c’est à la fois attaquer, parer et riposter. Le dynamisme, la beauté et la diversité de la technique et de la tactique de la lutte transforment les compétitions en des spectacles riches d’émotions qui captivent et incitent les hommes de différents âges à une pratique systématique » [10]. La répartition des lutteurs en catégories de poids et la présence d’un règlement offrent à tous les concurrents quelles que soient leur corpulence et leur morphologie, la possibilité de s’exprimer dans des conditions égales. Sous ce rapport, des compétitions internationales organisées avec les mêmes règles et le même code donneront naissance à la lutte olympique où toutes les formes de luttes sont supposées se reconnaître. Cette lutte olympique se compose de deux styles : − la lutte gréco-romaine n’autorisant que les actions faites au-dessus de la ceinture et avec le train supérieur ; − la lutte libre, forme moins conventionnelle, qui autorise les actions d’attaque et de défense sur tout le corps et avec tout le corps. 

Différentes formes de lutte au Sénégal 

Au Sénégal, on dissocie principalement deux formes de lutte : ❖ La lutte traditionnelle simple Elle est, par essence, une activité essentiellement rurale et communautaire. C’est l’expression naturelle d’une communauté ethnique, tribale ou clanique. Elle exprime ainsi la vitalité du groupe à travers une « société participative qui sait bien magnifier la majesté des rites initiatiques préparatoires aux grandes cérémonies » (Kalalobé, 1962) [11]. En effet, à travers les séances de lutte, on devait veiller à l’exaltation et au respect des croyances et des rites du terroir. Ainsi, même en plein dans l’ambiance cérémoniale de la lutte, les fonctions sociales sont bien partagées entre les différents membres de l’assistance, suivant le rang social, la classe d’âge, la notoriété politique, etc. Alors « aux griots de battre les tambours, aux marabouts – sorciers- de parler avec les esprits et les « djinns », aux femmes de chanter…et aux anciens d’arbitrer » (Ly, 1996) [12]. Les séances s’organisent après les récoltes. Cette lutte appelée aussi « Mbapatte », se pratique le soir de clair de lune et oppose les jeunes d’un même village ou de villages voisins. Picrochole (1896) [13] affirmait déjà dans son récit le Sénégal drolatique, quand la chaleur est tombée, la lutte paraît être pour les jeunes tout au moins un de leurs plaisirs favoris […]. Lorsque la lune est dans son plein, ils passent volontiers la nuit à la belle étoile, jeunes gens et hommes mûrs, criant, hurlant, chantant, gesticulant, acclamant celui-ci, conspuant celui-là, excités 9 d’ailleurs par les griots qui ne discontinuent pas de frapper sur leurs tambours. Ainsi, la lutte est fêtée, divertissement, en accord avec le rythme des saisons. « Après les durs labeurs, il faut récolter la belle moisson, et les tambours, les chants accompagnent les jeunes valeureux, de quartier en quartier, de village en village» [14]. C’est un sport de village affirme Beart [15]. La réglementation varie en fonction des communautés. Si chez les Diolas, il faut terrasser son adversaire à deux reprises pour être déclaré vainqueur, chez les Wolofs, une seule suffit. Dans le même sens, les prises, les gardes, les danses etc., présentent des variantes selon la localité de référence. Les usages sociaux de la lutte traditionnelle simple sont festifs, rituels et même culturels, selon les ethnies. La lutte participe aux cérémonies populaires. Hopquin [16] parle « des joutes ludiques qui accompagnent, en Guinée Bissau dans la société ballante, chaque événement de la vie : naissance, récolte, mariage, enterrement ». La lutte simple, est avant tout une activité visant par sa pratique, à acquérir certaines valeurs allant dans le sens de la socialisation des individus. Dès l’enfance, les jeunes gens y sont initiés ; cela permet de transmettre une éducation des valeurs ancestrales et constitue une épreuve physique et psychologique pour les individus. En outre, elle est une activité globale d’expression du génie populaire et du symbolisme des différents groupes ethniques. Elle se propose presque partout comme un moyen de valorisation de l’honneur à travers le culte de la bravoure et de l’honneur qu’elle suscite. A travers deux lutteurs au combat, ce sont deux familles, deux quartiers, deux villages, deux communautés qui entrent en compétition pour l’honneur, le respect, la hiérarchisation. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. LA LUTTE
1. Définition
2. Différents types de lutte
2.1. Luttes folkloriques
2.2. Luttes sportives
2.3. Différentes formes de lutte au Sénégal
II. ECHAUFFEMENT
III. COMPOSITION CORPORELLE
1. Le tissu adipeux
2. Le tissu osseux
3. Le tissu musculaire
4. L’indice de masse corporelle (IMC)
IV. MODIFICATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE PAR L’ACTIVITE PHYSIQUE
1. La fréquence
2. L’intensité
3. La durée
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1. Matériel et méthode
1.1. Type d’étude
1.2. Lieu et période d’étude
1.3. Population d’étude.
1.4. Critères d’inclusion
1.5. Critères de non inclusion
1.6. Evaluation clinique
1.7. Analyse statistique
2. Résultats
2.1. Résultats descriptifs
2.1.1.Caractéristiques sociodémographiques des lutteurs.
2.1.2.Avant échauffement
2.1.3.Après échauffement
2.2. Résultats analytiques
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
WEBLIOGRAPHIE
ANNEXE

 

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