La démarche qualité

LA DEMARCHE QUALITE

La Qualité 

 La qualité, qui préconise des définitions communes, en possède elle-même de nombreuses : « Aptitude d’un produit ou d’un service à satisfaire les besoins des utilisateurs au moindre coût et dans les délais » AFNOR – Norme X 50-109 « Aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences Norme ISO 9000 : 2000 « Ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites » Norme ISO 8402 Le circuit du médicament aura pour particularité de représenter à la fois un produit et des services. On entend par besoin : Besoin exprimé : le client commande un produit sur mesure en indiquant ses exigences dans un cahier des charges (contrat) Besoin implicite : besoin potentiel, qui doit être identifié par l’entreprise en étudiant le marché La qualité est donc « juste » une adéquation stricte du produit au besoin. La qualité n’est pas une recherche de la performance maximale, mais le respect de la performance spécifiée ou attendue. Les comparaisons de qualité se limitent à des produits ou des services à l’intérieur d’une même gamme, correspondant à un type de besoin. 

La Non-Qualité

 Nous avons vu que la qualité doit établir la meilleure correspondance entre la spécification technique et le besoin réel des utilisateurs. Dans le cas inverse, on parle de non-qualité qui regroupe : • Le risque de « sur-qualité » : L’excès de performance est contraire à la qualité, parce qu’il induit un coût supplémentaire mais pas nécessairement une satisfaction plus importante du client ; • Le risque de « sous-qualité » : Proposer un produit moins performant qu’attendu peut entraîner une insatisfaction du client. Les origines d’une non-qualité sont multiples. Nous pouvons citer notamment la complexité des activités et des organisations, la variabilité des pratiques. Ceci va se traduire par : • des dysfonctionnements internes, • des défaillances potentielles ou avérées, • une perte de l’image, • une perte financière, • un mécontentement du personnel … La non-qualité, outre les effets directs éventuels (infections, événements iatrogènes …) entraîne un coût très important. Mais celui-ci est méconnu car non mesuré. Un rapport (ANAES 2004) analyse les coûts de la qualité et de la non-qualité à l’hôpital, avec comme point de vue unique celui de l’établissement. Les défauts de qualité de soins étaient répartis entre : • manque de soins Ù sous utilisation des ressources • excès de soins Ù sur utilisation des ressources • défauts de réalisation d’un soin adéquat entraînant un effet indésirable évitable. Les coûts de la qualité regroupaient les coûts directs d’investissement dans la qualité et les coûts directs liés directement aux défauts de qualité de soins et leur correction. Suite à la revue de littérature effectuée, la conclusion était que « aucune étude économique permettant d’obtenir une estimation sur un échantillon représentatif d’établissements de santé français du/des coût(s) des défauts de qualité des soins n’a été réalisée ». Mais les auteurs rappelaient quelques fréquences connues : infections nosocomiales (prévalence 7%), interventions et hospitalisations non justifiées (25% des coloscopies environ). En ce qui concerne les médicaments, les données concernaient les événements indésirables médicamenteux (prévalence 10% des hospitalisations) et les non conformités du circuit du médicament à la réglementation (de 40 à 95% selon les règles concernées). En synthèse, il était présenté des grandes marges des chiffres rapportés, ces derniers étant impressionnants : coût global des infections nosocomiales évitables survenant en réanimation entre 23 et 200 millions d’euros et pour le coût global des événements indésirables médicamenteux évitables en France, ils sont estimés entre 400 millions et 2,3 milliards d’euros par an. Quatre dimensions essentielles de la qualité ont été définies par (Shortell) et conditionnent le succès de la démarche qualité : – Stratégique, – Technique, – Structurelle, – Culturelle.

La Qualité et la Santé

 Pour le patient ou l’usager du système de santé, la qualité du produit ou du service est aujourd’hui devenue une exigence. En effet, leur sensibilité aux risques est accrue avec une diminution de l’acceptabilité d’un préjudice éventuel alors que le service demandé est à l’inverse une amélioration de l’état de santé. Ce ressenti apparaît encore plus nettement dans le domaine du dépistage. Même si nous sommes loin des pratiques observées aux Etats-Unis, les actions en justice et condamnations sont désormais plus nombreuses, associées à une évolution du droit plus favorable au patient : responsabilité du fait du produit, principe de précaution, inversion de la charge de la preuve En 2008, la qualité n’est plus une préoccupation nouvelle pour les acteurs en santé. La dynamique des politiques d’amélioration de la qualité est favorable et la « culture qualité » s’accroît. Page – 16 – D’une exigence déontologique fondamentale de la pratique médicale, la qualité est devenue un enjeu collectif, fortement investi par les acteurs de santé. Elle peut alors être définie comme un impératif médical, une exigence sociale, une nécessité économique et politique. Cependant, les questions de pérennité et de l’impact des politiques d’amélioration restent posées devant le maintien des difficultés d’appropriation et d’adhésion. Appliquée à l’hôpital, (Leteurtre) propose comme définition de la qualité hospitalière : «l’ensemble des caractéristiques évaluables qui confèrent au processus de production des produits intermédiaires ou finaux et de prestation de services intermédiaires ou finaux hospitaliers, l’aptitude à satisfaire les besoins exprimés ou implicites du bénéficiaire de soins et qui satisfont effectivement le malade». De manière plus large, la qualité des soins est devenue aujourd’hui un axe majeur de l’action publique dans le domaine de la santé en réponse des nouvelles demandes des professionnels de santé, des citoyens et des décideurs. L’OMS la définit comme « délivrer à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins ». La Haute Autorité en Santé (HAS) dans ses Rencontres 2007 propose également une vision large de la qualité en santé : qualité de la pratique individuelle du soin et de la sécurité du patient grâce à l’amélioration des pratiques professionnelles, mais aussi qualité de l’organisation des soins et donc de la cohérence de la prise en charge des différentes pathologies, et enfin qualité d’un système de santé équitable et durable aux soins et à l’innovation. Le travail que nous présentons ici s’inscrit parfaitement dans ce cadre puisque justement, il vise à lier qualité – risques – évaluation pratiques professionnelles – organisation dans le domaine spécifique du circuit du médicament. Poursuivant cet esprit, la HAS envisage aussi cette définition « la qualité d’un système de santé augmente lorsque les soins prodigués sont aussi efficaces, sûrs et accessibles que possible, dans des conditions aussi équitables et efficientes que possibles ». Quelles que soient les définitions, l’esprit de la qualité reste le même : • satisfaire le client : satisfaction / réclamations, • améliorer de manière continue le produit et/ou service afin de répondre aux exigences, • formaliser, vérifier, • sécuriser. 

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