LA DIVERSITE SPECIFIQUE ET DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS DE MOUCHES DES FRUITS

 LA DIVERSITE SPECIFIQUE ET DE LA
DYNAMIQUE DES POPULATIONS DE MOUCHES DES FRUITS

Généralités sur les mouches des fruits 

Systématique 

Les mouches des fruits appartiennent à l’embranchement des Arthropodes, à la classe des insectes, à l’ordre des Diptera et à la famille des Tephritidae. Cette famille comprend deux sous familles (Dacinae et Ceratinae) et 4300 espèces réparties dans 500 genres (White, 2006). En Afrique, les espèces les plus importantes appartiennent en général à 4 genres : Bactrocera comptant 520 espèces, Dacus avec 117 espèces, Ceratitis contenant 90 espèces et Trirhithrum avec 40 espèces (Tompson, 1998 ; Mansell, 2007). Figure 3 : Bactrocera dorsalis Figure 4 : Ceratitis cosyra 

 Biologie 

 Cycle biologique

 Le cycle biologique comprend différentes étapes à savoir l’œuf, la larve, la pupe et l’imago (Malavasi et al., 2000). Après l’éclosion des œufs déposés dans la cavité creusée sous l’épiderme du fruit par l’ovipositeur de la femelle, les asticots libérés passent 3 stades larvaires dans le fruit. Les larves creusent des galeries dans la pulpe et se nourrissent des tissus et bactéries associées. A la fin de cette étape, les larves quittent le fruit et migrent 7 Année Académique 2017/2018 dans les premiers centimètres du sol pour passer la phase de pupaison. Après émergence l’imago du complexe Bactrocera dorsalis a besoin d’une alimentation riche en acides aminés, glucides, vitamines, sels minéraux et de l’eau pour survivre et se reproduire (Fletcher, 1987). Mâles et femelles doivent s’alimenter quotidiennement et visiter les plantes hôtes et non hôtes. Leur régime alimentaire est composé de miellat, d’exsudats de plantes, de nectar, pollen, de jus de fruit, de pulpe de fruit, de micro-organismes et de déjections d’oiseaux (Hendrichs et Prokopy, 1994). Les deux sexes réagissent à l’attractif à base de protéine mais la réponse est plus importante chez la femelle du fait de ses besoins pour la ponte (Malavasi et al., 2000). Figure 5 : Cycle de reproduction de Bactrocera dorsalis 

Physiologie sensorielle 

La perception de l’environnement est assurée par les récepteurs visuels, olfactifs et tactiles. Certaines sensilles répondent à une large gamme de composés volatils présents dans les La femelle insert son ovipositeur dans le fruit pour y déposer ses œufs Œufs pondus dans le fruit Eclosion des œufs pour donner des larves La larve L3 quitte le fruit et se transforme en pupe dans le sol Emergence des adultes 8 Année Académique 2017/2018 odeurs de fruits et chez certaines plantes non hôtes (Morton et Bateman, 1981 ; Drew et al., 1983). Ces organes sensoriels servent également dans la reproduction. 

 Ecologie 

Plasticité écologique 

Au niveau écologique, certaines espèces de Tephritidae sont sténotipiques, adaptées à certains habitats avec des exigences bien définies. La mouche orientale des fruits B. dorsalis est une espèce tropicale dont les adules entrent dans un état de ralentissement des fonctions vitales à des températures inférieures à 7°C et meurent en-dessous de 2°C. D’autres sont au contraire eurytopiques, adaptées à une large gamme d’habitats, du fait de leurs besoins modestes ou de leur plasticité importante (Udvardy, 1969). La mouche méditerranéenne C. capitata, répandue dans la plupart des contées tropicales mondiales et parfois tempérées appartient dans cette catégorie. Dans certaines zones de montagne, B. invadens a été l’espèce la plus abondante à basse et moyenne altitudes, alors que, à ’altitude élevée, Ceratitis rosa a été l’espèce dominante devant Ceratitis rubivora et Trirhithrum coffeae inféodées à des écosystèmes de hauteur (Mwatawala et al., 2006a). 

 Comportement sexuel 

L’accouplement est rarement observé au champ. Les Dacini inféodés aux Cucurbitaceae s’accouplent exclusivement sur des plantes non hôtes (Matanmi, 1975). Un bourdonnement aigu produit par le frottement des ailes contre leurs organes stridulatoires durant le comportement de cour est observé chez les mâles comme B. invadens (Balayara, 2008). Ce phénomène est accompagné d’une émission de phéromone à partir de leurs glandes rectales. Cette phéromone produite par les mâles attire les femelles à plusieurs mètres et suscite une acceptation de l’accouplement à très courte distance (Baker et al., 1982). Après l’accouplement certaines femelles deviennent en général sexuellement peu réceptives pendant plusieurs semaines (Fay et Meats, 1983). Cependant une polyandrie (1,72 mâles pour une femelle) est développée chez Bactrocera cacuminata dont une femelle à 22,7% des cas est fertilisée au moins par 2 mâles (Song et al., 2007). Les femelles ont un rôle actif dans le choix des partenaires et dans la discrimination entre les éjaculats des mâles. Grâce à la polyandrie et leurs spermathèques, elles font la sélection avant, pendant et après l’accouplement et donc contrôlent la paternité de leur progéniture (Ludovic, 1999). 

 Le comportement de ponte 

Les femelles piquent les fruits avec leur ovipositeur, créent une cavité où elles déposent leurs œufs. Le nombre d’œufs déposés par fruit varie suivant les espèces d’un seul œuf par ponte pour Bactrocera oleae (Cirio, 1971) à une quarantaine pour B. cucurbitae (Prokopy et Koyama, 1982). Une femelle en cage peut pondre jusqu’à 3000 œufs, mais dans la nature, les plus fortes performances varient entre 1200 et 1500 œufs (Malavasi et al., 2000). Bactrocera invadens pouvait avoir in vitro une ponte nette de 794,6 œufs et une fertilité nette de 608,1 œufs, avec une ponte moyenne de 18,2 œufs/jour et un temps de génération de 31 jours (Ekesi et al., 2006). Un régime carencé en protéines limite la fécondité et la fertilité des femelles (Bateman, 1972). D’autres facteurs tels que la disponibilité en plantes-hôtes, la présence des mâles ont une incidence sur la maturation sexuelle de la femelle. Après avoir choisi l’hôte potentiel, la femelle l’explore avant l’oviposition. De nombreuses espèces de Bactrocera, pondent dans de récentes piqûres de ponte d’autres femelles ou encore dans des blessures du fruit (Prokopy et Koyama, 1982). Dacus ciliatus préfère pondre sur les parties des fruits situées à l’ombre plutôt que sur les faces ensoleillées (Syed, 1969). La réponse à l’attraction exercée par le fruit, l’exploration du fruit, la piqûre et la ponte sont induites par des stimuli olfactifs où, la couleur et la forme jouent un rôle important dans l’induction (Fletcher, 1987). Les composés volatils des fruits-hôtes qui induisent la ponte restent méconnus même si le trans-6-nonen-1-ol acétate a été identifié comme attractif et stimulateur de ponte pour B. cucurbitae (Keiser et al., 1973).

 Importance économique des mouches des fruits

 Sur une production de 1,9 millions de tonnes de mangues, l’Afrique enregistre une perte de 40% due à l’infestation par des Tephritidae (Lux et al., 2003). La plupart des mouches des fruits traversent les frontières internationales et posent un sérieux problème à la production fruitière. Les vols des adultes et le transport de fruits infestés seraient les principaux moyens de déplacement et de dissémination vers des zones saines. Ceratitis cosyra a été considérée comme l’espèce dominante parmi les espèces du même genre attaquant la mangue en Afrique subsaharienne jusqu’en 1996 et même 2003, (Labuschagne et al., 1996 ; Lux et al., 2003) après C. rosa et C. fasciventris. Ce cortège de mouche de fruit a été renforcé par l’arrivée de Bactrocera invadens (Mwatawala et al., 2006).

Table des matières

Dédicaces
Remerciements
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des sigles et abréviations
Résumé
Abstract
Table des matière
INTRODUCTION 1
I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1Généralités sur les fruits
I.1.1 Formation et maturation des fruits
I.1.2 Aperçu sur la production fruitière au Sénégal
I.1.3 Aperçu sur la filière Mangue
I.2 Généralités sur les mouches des fruits
I.2.1 Systématique
I.2.2 Biologie
I.2.3 Ecologie
I.2.4 Importance économique des mouches des fruits9
II MARERIEL ET METHODES
II.1 Présentation de la zone d’étude
II.1.1 Situation géographique
II.1.2 Caractéristiques des vergers
II.2 Matériel biologique
II.2.1 Le matériel végétal
II.2.2 Le matériel animal
II.3. Matériel non biologique
II.3.1 Le Matériel d’incubation
II.3.2 Les pièges
II.3.3 Les insecticides
II.4 Méthodologie de travail
II.4.1 Mise en place des pièges
II.4.2 L’incubation
II.4.3 Analyse statistique des données
III RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Incubations : diversité/importance des espèces de mouches et plantes hôtes
III.1.2 Diversité des espèces et dynamique des populations de Tephritidae capturés
III.2 DISCUSSION
IV CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Références
Webographie

 

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