LA PISCICULTURE TRADITIONNELLE

LA PISCICULTURE TRADITIONNELLE

La Casamance est une région bien arrosée par le fleuve Casamance et ses différentes ramifications. Ce qui fait d’elle un milieu propice à la pisciculture, même si les résultats escomptés ne sont pas atteints. Dans le village de Cagnoute Ebrouaye, la pisciculture traditionnelle y est pratiquée et une nette régression y est notée. Cela est dû à l’abandon de structures d’élevage qui est une des conséquences de l’exode des bras vigoureux vers les centres urbains. Á cela s’ajoute d’autres contraintes telles le non accès au financement, la quasi absence des services de l’Etat ou encore le manque de matériel de travail s’est ajoutée, ne permettant pas le développement de l’activité. Toutefois certaines choses n’ont pas changé dans le déroulement et tout ce qui concerne l’activité comme le mode de succession qui reste le même, le mode de gestion pareil, le matériel de pêche, et l’écoulement du produit. La différence constatée est que les acteurs ont reçu une aide de la part de l’ONG Idée Casamance sur une durée de quatre (4) ans et de la FADDO. On sent une évolution plus prononcée vers la pisciculture traditionnelle stricte et comme un abandon de la rizipisciculture. La pisciculture traditionnelle est une activité qui a ses avantages parce que lorsqu’on la pratique il est presque impossible d’avoir une seule espèce en culture donc on cultive la diversité spécifique et génétique. Les individus qui s’échappent, peuplent les cours d’eau environnant donc participent à l’augmentation un tant soient peu de la densité des poissons pour la pêche. Elle participe à la cohésion sociale car les récoltes permettent les retrouvailles et favorisent l’entraide. En plus de procurer du poisson, les structures dans lesquelles elle est pratiquée aident dans le freinage de l’avancée du sel et dans la récupération des terres à long terme. Donc elle protège les casiers rizicoles, mais cela ne fait pas qu’elle soit ni plus ni moins importante que la rizipisciculture qui est une autre forme de pisciculture traditionnelle. La rizipisciculture est importante parce que agissant, comme la précédente par rapport à la diversité biologique mais aussi dans la fertilisation biologique des casiers rizicoles et permettant ainsi un double gain aux producteurs. Ce système de production est considéré comme un modèle de durabilité en agriculture qui valorise au maximum des ressources dont le niveau de raréfaction s’amplifie tel que la terre (foncier) et l’eau douce. En outre, il minimise l’utilisation d’intrants tels que les engrais. Il produit à la fois des glucides végétaux et des protéines animales et il contribue au maintien de la biodiversité si l’on compare ce système à celui de la monoculture intensive de riz.

RÉSUMÉ

La pisciculture est une pratique très ancienne en Basse Casamance. Elle a connu un déclin pendant la grande période de sécheresse. L’activité connaît un regain d’intérêt dans certaines zones de la Basse Casamance avec le retour des pluies et l’avènement de grands projets et programmes de l’Etat du Sénégal. La présente étude a pour but de contribuer à la connaissance de la pisciculture dans le village de Cagnoute Ebrouaye. La méthodologie utilisée est basée sur une revue documentaire, des enquêtes auprès de six pisciculteurs dont cinq propriétaires ; de la mesure des aménagements ; de la prise de coordonnées géographiques et des observations chez quatre propriétaires. Il ressort des résultats que seul des hommes agriculteurs de profession font de la pisciculture. L’activité piscicole est reléguée en second position. Les aménagements sont tous des bassins sauf un étang. La profondeur est comprise entre 1et 1,20m sur les rebords et entre 1,60 et 1,75m au milieu, 78% sont mise en place pour d’abord protéger les rizières contre 22% pour des fins piscicole. En majorité on y trouve des Cichlidae suivie de Mugilidae, aussi des Ethmalosa et des Penaeus. Les résultats montrent que 84% sont dans l’extensif (pisciculture traditionnelle) contre 16% de semiintensif. Le rendement varie de 100 à 300 kg de poissons, la récolte se fait avec des nasses, des filets et parfois une pirogue, elle peut être complète ou partielle. La récolte est vendue à tous tiers intéressé, le prix dépend du type et de la taille du poisson, ou échangée avec du riz ou du sel. La rizipisciculture y est pratiquée mais à une plus faible intensité, c’est plus les femmes et les enfants qui s’occupent des prélèvements dans ce cas elles sont irrégulières car se faisant selon le besoin culinaire de la famille. La grande contrainte pesant sur l’activité est l’exode rural, suivie de la rentabilité et de l’inaccessibilité à des crédits. La mise en place et le entretien des digues constituent aussi un frein à la pérennisation de l’activité. Au vu des avantages environnementaux et socio-économiques de la pisciculture traditionnelle, un meilleur soutien devrait être accordé à ses acteurs pour une amélioration de celle-ci.

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